Autant le dire… : Effondrement prochain du Burkina, c’est maintenant qu’on nous le dit…
Ils n’ont aucune pudeur ! Eux, c’est la plupart des soi-disants spécialistes de questions africaines depuis l’Occident dont certains n’ont pas foulé nos sols. Aussi, il n’est pas du tout étonnant que Laurent Bigot, conseiller des affaires étrangères et sous-directeur Afrique occidentale du Quai d’Orsay (ministère français des Affaires étrangères) qu’après le Mali, prétende que c’est le Burkina Faso qui va « peut-être s’effondrer ». Celui qui se présente comme « diplomate français », après seulement quatre années d’exercice, fonde son argumentaire sur le fait que le Burkina Faso « n’a pas d’armée, pas de classe politique », a « une société civile plus ou moins organisée,… surtout une économie en coupe réglée par le clan présidentiel,… une corruption qui dépasse l’entendement ».
Il n’a pas tort, car ils ont toujours réussi à faire croire que de Paris, de Bruxelles ou de Washington, ils connaissent mieux les réalités de nos pays que nous-mêmes. Quand ils arrivent ici (pour ceux qui font l’effort de venir), on leur donne tout, y compris le maximum de la confiance, car, nos gouvernants leur accordent plus de foi qu’à l’expertise nationale. Tout simplement parce cette expertise est d’ici. Et pourtant, ces prétendus « experts » occidentaux, sur nos questions à nous, ont fait les mêmes écoles, les mêmes instituts et les mêmes universités que nos experts nationaux.
Qui, pour la plupart, sortent « majors » de leurs promotions et par conséquent connaissent mieux nos réalités, nos préoccupations et nos attentes puisqu’ils les vivent. L’expérience montre que tous ceux, ressortissants de nos pays qui ont eu la chance de « se frotter » à certains de ces spécialistes de questions africaines, se sont rendus compte que la seule différence entre eux et nous, c’est qu’ils ont plus de matériel de travail. C’est tout et rien d’autre. La connaissance est universelle, l’intelligence et la science également. La seule différence, ce sont les moyens de mise en œuvre. Ils ne sont ni plus intelligents, ni plus « connaisseurs » que nous.
Encore moins plus endurants et plus sérieux dans la recherche de la qualité du travail. Au contraire…
Revenons à notre Laurent Bigot, « spécialiste » de l’Afrique de l’Ouest au Quai d’Orsay pour dire qu’en réalité, ces propos n’ont rien de grave, rien d’étonnant, rien de choquant encore moins, ne présagent d’aucun véritable effondrement prochain du Burkina.
Laurent Bigot, d’une certaine façon nous met au défi de démontrer le contraire. Il a dit que le Burkina Faso n’a pas d’armée. Si ce qu’il dit est non-fondé, c’est à nous de le démontrer. Il a dit que le Burkina Faso « n’a pas de classe politique ». C’est encore à nous de lui démontrer le contraire. Il ajoute que nous avons une « société civile plus ou moins organisée ». C’est à la société civile de démontrer alors qu’elle est plus organisée que moins. Il prétend que nous avons une « économie en coupe réglée par le clan présidentiel ». Si c’est toujours faux, il faut qu’il nous le fasse savoir sur le terrain. La corruption au Burkina Faso, selon lui, « dépasse l’entendement ». Nul doute son entendement personnel puisqu’il dit que « ses propos n’engagent que lui ».
A de telles déclarations, il revient aux Burkinabè de démontrer encore et toujours que ses propos ne sont que des élucubrations.
Quelqu’un disait que la crise du premier semestre de l’année 2011 nous a en effet fait du bien en ce sens qu’elle a permis que beaucoup de choses « ne soient plus comme avant ». De la même manière, les déclarations de Laurent Bigot doivent être comprises dans ce sens. Car, ils doivent nous amener à ne plus faire certaines choses comme avant. Et cela est d’autant plus vrai que ces déclarations concernent tous les Burkinabè. C’est un défi à nous, lancé, afin que nous puissions le relever.
Au lieu de croire que ce pays nous fait injure, il faut plutôt se regarder dans le rétroviseur et faire mentir tous ceux qui, de ces capitales occidentales, nous ressassent d’études et de rapports aussi faux que fantaisistes.
Dabaoué Audrianne KANI
L’Express du Faso
Vos commentaires
1. Le 23 juillet 2012 à 01:09 En réponse à : Autant le dire… : Effondrement prochain du Burkina, c’est maintenant qu’on nous le dit…
Tous les jours la presse fait cas de ces cas de corruption et de l’economie qui est sous coupe reglee par un groupuscule. Les travaux d’investigation des parlementaires ont acheve de nous convaincre sur le sujet. Pourquoi attaquer Bigot sur ce qui est clair et net. Il faut plutot qu’on se comporte contrairement a se qui se passe pour faire mentir Bigot que le Burkina ne va pas s’effondrer
Le 23 juillet 2012 à 18:25 En réponse à : Autant le dire… : Effondrement prochain du Burkina, c’est maintenant qu’on nous le dit…
Je n’ai pas voulu intervenir sur ce sujet, mais le fait de continuer m’amène à dire ceci :
Quel est le niveau intellectuel réel de ce blanc-bec pour oser, dans sa déclaration, affirmer sans étayer, par des arguments, des exemples précis et des indications claires, ses propos ?
M. Bigot nous avons fait les mêmes écoles ; un peu de tenue.
Le 14 août 2012 à 21:29, par nedbala En réponse à : Autant le dire… : Effondrement prochain du Burkina, c’est maintenant qu’on nous le dit…
On peut être d’une analyse plus pertinente que son professeur à plus forte raison son condisciple, Messieurs, surtout quand on n’a pas l’indépendance d’esprit que lui.
2. Le 23 juillet 2012 à 23:40, par Veriteetjustice En réponse à : Autant le dire… : Effondrement prochain du Burkina, c’est maintenant qu’on nous le dit…
Felecitation a Mr.Bigot en particulier et a l’administration d’Hollande de facon generale. Laurent a fait un vraix et diagnostique du regime dictactorial, sangunaire, corrompu, et morribond de la dynastie des Compaores. On n’a besoin d’avoir des decenies d’experience en diplomatie pour faire ce rapport. C’est quelque chose que la majorite des Burkinabe vit tous les jours. Pourquoi en vouloir aux intellectuels occidentaux, ne sont ils pas les memes qui vous ont aider a commettre les crimes sur vos peuples ? Le Burkina a tant souffert de ce criminal Blaise Compaore, sa famille, et de son clan. Le temps est venu de passer la main a d’autres patriotes. C’est maintenance qu’ils parlent d’experiance, dites nous le degres de votre experiance au moment ou vous preniez la gestion des affaires. Cesser de nous habbler parlant de deffense de reponse a Mr.Laurent Bigot. Sachez que le peuple Burkinabe en a marre de ce regime dictatorial de la dynastie des Compaores.
3. Le 23 juillet 2012 à 23:44, par yougbi@yahoo.fr En réponse à : Autant le dire… : Effondrement prochain du Burkina, c’est maintenant qu’on nous le dit…
Tu n’as plus à demander le niveau de Mr Bigot pour spécule. Ce qu’il dit ne manque pas du tout d’un grain de verité. Dans l’âne veut te térrasser tu ne vois plus ses oreilles. Ceux qui refuse de voir les verités sur le Burkina Faso, se masturbent le cerveau. On n’avais pas besoin de Mr Bigot ni autres diplomates pour nous dire que les choses vont mal. Personne ne souhaite le pire à notre chèr et aimable patrie. On souhaite la paix et une paix fondée sur des valeurs de justice sociale, d’équité et transparence.
Dieu benisse mon Burkina
4. Le 24 juillet 2012 à 09:33, par David Vigneron En réponse à : Autant le dire… : Effondrement prochain du Burkina, c’est maintenant qu’on nous le dit…
Bonjour,
Je suis chercheur et très proche des questions politiques africaines. Mr Bigot a le mérite de dépeindre une réalité trop souvent circonspecte aux cercles de chercheurs. Certes, le propos est un peu noircie mais il a le mérite d’être clair. Préférons le dialogue à la coupe en règle des chercheurs ou décideurs français. Mr Bigot mérite des encouragements car lui au moins n’a pas une vision erronée des choses comme beaucoup de personnes. Je préfère voir un dialogue où chaque partie possède sa propre vision et débatte avec l’autre.
Le 24 juillet 2012 à 23:00, par alen En réponse à : Autant le dire… : Effondrement prochain du Burkina, c’est maintenant qu’on nous le dit…
bonsoir
Mr Bigot a fait un bon travail ,nous devons le felicite .c’est dommage .Nous sommes prevenus de ce qui peut succeder ,mieux vos prendre cela au serieux.Le mali est un exemple.S’Agarrer au pouvoir en oublions tes responsabilites et devoir a la nation est aveuglant,cela met en derive un pays
5. Le 30 juillet 2012 à 17:04 En réponse à : Autant le dire… : Effondrement prochain du Burkina, c’est maintenant qu’on nous le dit…
Merci Mr Bigot. Vous n’avez fait que joué votre partition. C’est dommage que des Burkinabè pour préserver leurs privilèges refusent de voir la réalité de face. Il faut le dire à haute voix la corruption est devenue le sport favori des individus bénéficiant du parainage des bonzes du pouvoir. On n’a pas besoin d’être devin pour réaliser que le pays va mal. Si on n’ouvre pas l’oeil, surtout le bon, nous courrons droit dans le gouffre. Faut-il polémiquer sur les dires de Mr Bigot ? Non. Un pays qui ne vit que par le soutien des PTF peut-il se frayer une voie de développement si une minorité se donne le droit de gérer les ressources du pays sans se soucier de ceux qui croupissent dans la misère ? Ayons les pieds sur terre car nous sommes tous mortels. Mr Bigot, vous n’avez dit que le Burkina Faso pourrait... C’est bien dit car chacun de nous est comptable de ce qui pourrait arriver au Burkina Faso. Cessons d’être hypocrites et travaillons à faire disparaître certaines tares dans notre société (corruption, mal-gouvernance, dépravation des moeurs...). Evitons de défendre ce qui est indéfendable. On n’a pas besoin de faire des études supérieures pour comprendre que le pays va mal. C’est une question de bon sens.
Il serait sage que nos ayons la culture d’un débat franc et constructif pour permettre au Burkina Faso de cheminer sur la voie d’un développement réel en privilégiant les intérêts de la grande majorité. "Que Dieu bénisse le Burkina Faso et nous épargne d’une descente aux enfers." Quand on est patriote, c’est un devoir de se préoccuper du devenir de son pays. A nous la victoire.