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Autant le dire… : Ces opérations…économiques sur nos dos

Publié le mercredi 4 juillet 2012 à 00h37min

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La Brakina décide de mettre en place un système de distribution et de livraison directe de ses produits à ses grossistes. Ceux-ci refusent et dénoncent les termes d’un accord entre eux et Brakina. A en croire ce qu’ils avancent, ledit accord précise que ce sont les grossistes qui sont habilités à enlever les produits Brakina sur le quai, à la Brakina. Ce qui, en principe leur permet de revendre ces produits comme ils le veulent sur le marché. Brakina ayant eu son argent, le reste n’intéresse que les distributeurs grossistes, les demi-grossistes et les consommateurs. Et c’est en ce moment qu’ils font leurs opérations économiques sur notre dos. On les comprend parce que, si Brakina leur livre sans frais ses produits, normalement les prix sur le marché devraient connaître un certain réajustement à la baisse. Ce qui permettrait de lutter contre la vie chère. Non contents, ils bloquent la sortie des produits.

Assis dans un coin de rue, un revendeur vient me proposer ses articles. Je choisis une antenne télé. Il fixe le prix à 2 500 F CFA. Lorsque je lui ai proposé 2000 F CFA, il me répond : « donne l’argent ». Ayant senti l’arnaque, je décide de ne plus payer sa marchandise. Il est vrai que c’est la loi du marché. Mais quand cela devient de l’arnaque, voire de l’escroquerie, il va falloir y réfléchir. La même antenne, je l’ai achetée deux jours dans une quincaillerie à 1000 F CFA, sans demander de réduction de prix. C’est comme cela qu’ils font leurs opérations…économiques sur notre dos.

Un commerçant de céréales achète le kilogramme de maïs à 100 F CFA en période de récoltes ; il revend le même kilogramme de maïs deux fois plus cher. Cette fois-ci à celui qui l’a produit. Et on soutient que c’est le libéralisme économique ; la loi du marché non contrôlé où chacun se débrouille comme il peut pour se nourrir. Ici, c’est le commerçant, pardon l’opérateur économique ou encore l’homme d’affaires qui sait se débrouiller au détriment du producteur et du consommateur. En même temps, il perturbe indirectement la paix sociale du fait que par sa boulimie de l’argent, il rend la vie chère. Occasionnant ainsi des marches, des meetings, des remous sociaux dont les conséquences sont imprévisibles.

Vous allez dans une boutique ou dans un magasin pour acheter un engin, dès que vous arrivez à la porte, vous trouverez des gens très aimables qui vous accueillent, vous accompagnent et vous font des propositions. Une fois chez le vrai vendeur, ils sont considérés comme ceux qui ont amené le client. Celui-ci est obligé de tenir compte de leurs commissions dans la vente de l’engin. Ainsi, une moto qui devrait coûter 450 000 FCFA, vous revient à 475 000 F CFA, voire 500 000 F CFA.

Un neveu a l’habitude de payer des pièces détachées de moulin à grains chez un revendeur. Ce jour-là, nous sommes allés ensemble et c’est moi qui suis pris comme l’acheteur. Après l’achat, nous sommes repartis. C’est ce moment que le revendeur a choisi pour le rappeler dans son magasin pour lui remettre sa commission. Parce qu’il ne savait pas que j’étais l’oncle. Nous avons ri quand le neveu est revenu me raconter ce qui lui est arrivé. Mais en même temps, nous sommes inquiets sur un phénomène qui, en réalité est en grande partie à la base du renchérissement de la vie au Burkina Faso. Tout le monde est devenu opérateur économique, homme d’affaires. Mais de quelles affaires ? La réponse est très souvent difficile à donner.

Certes, c’est un phénomène assez difficile à maîtriser, mais dans le cadre de la lutte contre la vie chère, on pourrait par exemple communiquer assez régulièrement les prix de certains produits aux consommateurs. De sorte qu’en allant sur le marché, il ait au moins une idée du prix. A défaut, briser les longues chaînes de distribution des produits et sensibiliser les clients à éviter les intermédiaires. Ce ne serait pas en tout cas, un mauvais combat. Même s’il peut paraître perdu d’avance.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 4 juillet 2012 à 08:11, par az En réponse à : Autant le dire… : Ces opérations…économiques sur nos dos

    déplorable article. je pense que s’est ridicule de la part d’un journaliste. Nous sommes dans un monde capitaliste, il n’ ya pas de morale dans les affaires. Si tu n’a rien compris, c’est dommage.

    • Le 4 juillet 2012 à 16:18, par Subtance Grise En réponse à : Autant le dire… : Ces opérations…économiques sur nos dos

      C’est des idiots comme vous autres qui ont mis aujourd’hui le Burkina dans un vaniveau.Avec de tels propos que va tu enseigner de bien a tes enfants.
      Meme ceux qui ont fait ce capitalisme sauvage en paient les frais aujourd’hui. Il faut par exemple a l’Europe 10 ans avant de connaitre sa situation economique exacte.
      Quel honte pour toi pauvre ignorant !

  • Le 4 juillet 2012 à 10:08, par Randonneur En réponse à : Autant le dire… : Ces opérations…économiques sur nos dos

    Osé ! mais je reconnais q c’est un article brillant pour ses solutions pas très lointaines mais pures vérités ; l’artiste(le journaliste) reconnait les faiblesses de ses solutions mais se campe sur l’éveil collectif des consciences car cela y va de la paix sociale.

  • Le 4 juillet 2012 à 11:29, par Samyk En réponse à : Autant le dire… : Ces opérations…économiques sur nos dos

    Merci pour ces informations qui sont vérités. Mais pour les cavistes et la Brakina, vous êtes passé à coté. Les prix sont fixés depuis la base(LA BRAKINA) et qui suit les prix sur le marché. Aucun caviste n’a le droit de vendre au delà ou en dessa des prix imposés par la BRAKINA sous peine de voir son contrat annulé. Le problème est ailleurs.

    • Le 4 juillet 2012 à 12:52 En réponse à : Autant le dire… : Ces opérations…économiques sur nos dos

      Bonjour. Le journaliste à mon sens n’est pas passé à côté. Les prix sont certes fixés par la SODIBO, mais en dehors de villes où il ya des usines ou des dépôts, le grossiste ajoute les frais de transport. C’est sur ces frais qu’il joue et que la SODIBO a du mal à réglementer.

  • Le 4 juillet 2012 à 13:19, par Laplume En réponse à : Autant le dire… : Ces opérations…économiques sur nos dos

    Bel article M. le journaliste. Il faut aussi souligner que les vrais voleurs dans ce pays sont les commercants. Pour une chaussure achetee a 2000f CFA,ils la revendent a 15.000F CFA. QUELLE ARNAQUE !

  • Le 4 juillet 2012 à 14:47, par Regis En réponse à : Autant le dire… : Ces opérations…économiques sur nos dos

    Az ou je ne sais quoi c’est plutot toi toi qui n’a rien compris.Capitalisme ne rime pas avec immoralité.Connard.

  • Le 4 juillet 2012 à 17:31, par Patoin En réponse à : Autant le dire… : Ces opérations…économiques sur nos dos

    Merci monsieur le journaliste pour les informations. Je vous encourage dans votre difficile labeur.
    Je voudrais simplement demander : a t-on besoin d’un intermédiaire pour distribuer la boisson ? N’est-ce pas parce qu’il y a des intermédiaires sinon "un intermédiaire" que le prix des boissons gazeuses et autres monte de façon fulgurante ?

  • Le 10 juillet 2012 à 10:44, par bedjan En réponse à : Autant le dire… : Ces opérations…économiques sur nos dos

    vous savez quoi ???? ce qui nous interesse au faso ici c’est le prix des céréales, de l’huile, du carburant du sucre des medicaments et les couts des transports.le reste ne fait que devier le débat sur des thèmes sans importance !.

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