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DROIT DE REPONSE : Le chef de Bangamsin ne se mêle que des problèmes coutumiers

Publié le mardi 5 juin 2012 à 00h01min

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Dans notre parution du mercredi 23 mai 2012, nous publions sous la rubrique « On en parle » un article intitulé « Bindé : des ressortissants interpellent le Mogho-Naaba ». Le chef de Bangamsin voudrait à travers ce droit de réponse, apporter sa version des faits.

Monsieur le Directeur,

Dans sa rubrique « On en parle » (dont copie jointe) à la page 27 de son n°5117 paru le mercredi 23 mai 2012, le quotidien « Le Pays » publiait un article intitulé « Bindé : des ressortissants interpellent le Mogho-Naaba », j’ai été mis en cause par les dénommés Harouna Congo et Sayouba Congo. Je voudrais, dans le but d’éclairer l’opinion publique, solliciter qu’il vous plaise de publier ce qui suit, en guise de droit de réponse tel que me le reconnaît la loi. Le chef de Bangamsin que je suis n’a jamais eu à faire ni aux sieurs Harouna Congo et Sayouba Congo, auteurs des accusations portées contre moi, ni aux sieurs Hamidou Congo et Moussa Congo, prétendues victimes de mes agissements et ce, au sujet de quelque contentieux que ce soit.

Je n’ai jamais fait arracher les semis de qui que ce soit et je n’ai pas l’intention de le faire. Si messieurs Harouna et Sayouba me connaissaient, ils sauraient que cela ne correspond ni à mon éducation, ni à mon tempérament.

Je n’ai jamais, à ce jour, menacé ou pris une mesure quelconque contre un habitant du département de Bindé tendant à lui interdire de semer au cours de la saison 2012-2013 et je n’ai jamais dressé une quelconque liste.

Je n’ai jamais été attrait en Justice, à fortiori fait l’objet d’une quelconque condamnation et je n’ai donc jamais, par conséquent, interjeté appel.

Je n’ai jamais été convoqué devant une instance judiciaire ou administrative le 8 mars 2012, jour de la célébration de la Journée internationale de la femme à laquelle j’ai pris part dans ma commune.

Messieurs Harouna et Sayouba doivent savoir que je n’appartiens pas à cette catégorie de chefs qui pensent que les habitants de leur village sont leurs propriétés personnelles pendant leur vie et même après leur mort. Le chef de Bangamsin que je suis n’a pas un problème avec un quelconque chef, que ce soit à Bindé ou ailleurs, et ne se mêle que des problèmes coutumiers qui le regardent. Au demeurant, je sais que sous la république existent des lois et des règlements, qui permettent à tous les citoyens de ce pays d’aller et de venir, de pratiquer librement leurs coutumes et croyances, et je situe mes actions dans le cadre de ces lois et règlements. Je trouve déplorable et pitoyable que des individus qui ont des problèmes de même nature que de nombreux autres Burkinabè, se permettent d’interpeller avec autant de légèreté sa Majesté le Mogho Naaba et les autorités qui ont certainement des occupations et des sujets plus importants à traiter. Je m’interroge quant à cette soudaine relation établie entre des problèmes d’exploitation de terre et l’interpellation du Mogho Naaba pour un problème de chefs qui n’existe pas. N’est-ce pas là la preuve que messieurs Harouna et Sayouba sont en service commandé ? Somme toute, puisqu’ils se sont donné la liberté d’interpeller Sa Majesté, j’espère qu’ils connaissent suffisamment la riche histoire de Bindé et qu’ils auront le courage de la conter à qui de droit, à toutes fins utiles.

En me désignant par mon nom propre, contrairement aux us et coutumes, messieurs Harouna et Sayouba ne font que rappeler à tous, que chaque personne, y compris le chef, reçoit à sa naissance un nom. Cependant, si l’objectif est de provoquer, ils devront prendre garde à l’effet boomerang (retour) qui pourrait faire mal, puisque tous les chefs possèdent un nom propre, et ils savent de quoi je parle, puisqu’ils sont de culture moaga. En considération de ce qui précède, le chef de Bangamsin que je suis, se réserve le droit de donner une suite judiciaire à ce qui s’apparente à une volonté gratuite de nuire par le dénigrement, le mensonge et la diffamation. En allant allègrement dans la rédaction d’un quotidien de grande renommée comme « Le Pays » pour jeter l’anathème sur ma modeste personne à travers des allégations sans preuves, messieurs Harouna et Sayouba ne m’offrent aucune alternative autre que judiciaire. A mon corps défendant, je serai bien heureux de les croiser devant le tribunal pour, d’une part, faire leur connaissance, et d’autre part, demander qu’ils apportent la preuve de ce dont ils m’accablent. A défaut, je souhaiterais que justice me soit rendue et que mon honneur qu’ils ont tenté de salir soit lavé.

Naaba Kanguiliga

Le Pays

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