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Burkina-Mali : Le Blaiso peut-il venir à bout de Sanogo ?

Publié le vendredi 1er juin 2012 à 01h31min

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Sacré Sanogo ! Décidé à corser la médiation que le Blaiso national a entreprise sur les bords du Djoliba, le chef de la junte militaire putschiste ne joue pas moins à la défiance vis-à-vis de l’enfant terrible de Ziniaré. Il aura tout essayé pour s’accrocher au pouvoir. Ce au grand dam de tous les accords taillés à la mesure de son treillis. Au lieu de mobiliser ses frères d’armes pour aller libérer les deux tiers du territoire, il s’arc-boute sur le palais de Koulouba. Pendant ce temps, le Blaiso a perdu son latin. Du moins, il n’a visiblement pas encore trouvé le médicament de ce n’impoli de capitaine. Jusques à quand va-t-il continuer à se faire toiser ainsi ?

On connaît le Dr Honoré très réservé et même trop muet. Bien évidemment, il est difficile pour les Maliens de manger leur piment dans sa bouche. Depuis qu’il a accepté de se mettre dans la galère de la médiation de la crise malienne, l’homme est devenu très peu bavard. Il n’a presque rien dit sur ce qu’il fait, encore moins sur ce qu’il va faire pour sortir de l’imbroglio que le capitaine Sanogo ne cesse de provoquer chaque jour un peu plus. Ce malgré les concessions, voire les compromissions que la médiation a concédées.

A l’allure où va la situation, n’est-on pas finalement en droit de se demander si le Blaiso ne s’est pas trompé sur la sincérité de Sanogo ? Malgré les rocambolesques avantages d’« ancien chef d’Etat » que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) vient de lui accorder, le capitaine putschiste se montre toujours aussi insatiable. Il se montre de plus en plus prêt à éconduire la médiation pour conduire la transition, désormais compromise par la constitution de l’Etat islamiste de l’Azawad annoncé en début de semaine en même temps qu’un « mariage de raison » entre le Mouvement national de libération de l’Azawad et l’organisation islamiste Ansar Dine. Tout ça n’émeut guère Sanogo et sa soldatesque. Ils ont même poussé le bouchon jusqu’à monter un groupe de con-patriotes, à l’instar de celui qui avait autrefois fait la pluie et le beau temps sur les bords de la Lagune Ebrié.

Sanogo est décidé à narguer l’organisation ouest-africaine. Et son médiateur avec. Le Blaiso a beau le caresser dans le sens du poil, il ne renonce pas à son entêtement à pousser des racines au palais de Koulouba. Pendant ce temps, aucun obstacle sérieux ne se dresse sur la route de son rêve anachronique. On comprend qu’une certaine sagesse voudrait que le médiateur de la Cedeao reste le plus discret possible sur les comportements inadmissibles du capitaine putschiste. Mais lorsque la discrétion frise le laisser-aller et que cette dérive cavalière risque de compromettre l’avenir de tout le Mali, sans compter les dommages collatéraux pour toute l’Afrique, il faut savoir taper du poing sur la table.

Aussi longtemps que le Blaiso national donnera l’impression de trop ménager l’ex-junte militaire au pouvoir, c’est sa médiation qui en prend un coup. Et donc sa capacité à trouver une solution idoine à la crise malienne. Il pensait certainement l’amadouer en lui octroyant des ministères clés dans le gouvernement de transition. Aujourd’hui, c’est Sanogo-le-gourmand qui s’est montré plus malin. En plus des portefeuilles ministériels, il a obtenu le très convoité statut d’ancien chef d’Etat pour son éphémère présidence. On lui a presque tout donné, mais lui n’a rien concédé. Un manque de concession qui biaise gravement la médiation.

Au moment où la partition entre le Nord et le Sud-Mali semble consommée, il est peut-être temps que le médiateur passe à la vitesse supérieure. Ou abdique. Car, il est incongru de vouloir résoudre une crise qui empire chaque jour un peu plus. Il n’y a pas de honte à avouer son incapacité à trouver une solution. Mais aussi la mauvaise foi d’une ou des parties qu’on est supposé concilier. A défaut de remettre la médiation sur des rails prometteurs, le Blaiso gagnerait à s’occuper de choses plus sérieuses au niveau domestique. Il a aussi son dernier mandat présidentiel à terminer en toute quiétude pour lui-même et pour les Burkinabè.

Ce n’est surtout pas du boulot qui lui fait défaut au Faso. Avec les affres de la vie chère qui continue de faire battre le pavé aux syndicats et organisations de la société civile, on peut dire que le Blaiso a mieux à faire que d’aller se faire emmegder par le petit n’impoli de capitaine de Bamako. Après la longue crise ivoiro-ivoirienne qui s’est finalement dénouée dans le sang de milliers de morts, on peut faire l’économie d’une médiation au forceps au Mali. Le tout n’est pas de réussir une médiation à tout prix. Il faut encore que les parties prenantes soient conscientes des enjeux de la paix et qu’elles mettent l’intérêt supérieur de leur pays au-dessus de leurs petits calculs égoïstes.

Le cafouillage créé par le capitaine Amadou Haya Sanogo, sa soldatesque et ses con-Patriotes est tel qu’il faut une bonne dose de détermination et de fermeté pour sortir le Mali du gouffre dans lequel ils l’ont plongé. Le Blaiso a-t-il encore les moyens et les ressources nécessaires pour faire face à cette médiation qui promet d’être longue et périlleuse ? Rien n’est moins sûr.

F. Quophy

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 1er juin 2012 à 06:59 En réponse à : Burkina-Mali : Le Blaiso peut-il venir à bout de Sanogo ?

    Pas du tout étonnant ; donner l’exemple c’est très important.

  • Le 1er juin 2012 à 10:15, par vertueux En réponse à : Burkina-Mali : Le Blaiso peut-il venir à bout de Sanogo ?

    eh ! piment de journaliste ça peut tuer !!

  • Le 1er juin 2012 à 11:23, par Aly Touré En réponse à : Burkina-Mali : Le Blaiso peut-il venir à bout de Sanogo ?

    Le capitaine Sanogo a prit son pouvoir san verser du sang.
    pr liberer les maliens qui soufre dans le nord sous ordre de
    ATT,a qui voulai en profiter. SI la CEDEAO avait apuyer le plan du (C.E.N.D.R.E) depuis ils onronts liberer bien vite le nort que d’aller chercher a lui batre dan son propre pays,comme vous l’avez déjà fait a Dadiss de Guinée.on voit on connait on sai, mai vous les joulistes vous avez peurs de dire la vérité comme nous aussi.........

  • Le 1er juin 2012 à 11:26, par aly Touré En réponse à : Burkina-Mali : Le Blaiso peut-il venir à bout de Sanogo ?

    Le capitaine Sanogo a prit son pouvoir san verser du sang.
    pr liberer les maliens qui soufre dans le nord sous ordre de
    ATT,a qui voulai en profiter. SI la CEDEAO avait apuyer le plan du (C.E.N.D.R.E) depuis ils onronts liberer bien vite le nort que d’aller chercher a lui batre dan son propre pays,comme vous l’avez déjà fait a Dadiss de Guinée.on voit on connait on sai, mai vous les joulistes vous avez peurs de dire la vérité comme nous aussi.........

    • Le 1er juin 2012 à 13:23, par wend na yo En réponse à : Burkina-Mali : Le Blaiso peut-il venir à bout de Sanogo ?

      Après toute analyse, je suis désolé de vous dire que comme beaucoup de gens, je suis maintenant persuadé que Le Capitaine Sanogo est complice des islamistes et des rebelles du nord parce qu’il a, avec ses acolites, bloqué toutes les tentatives qui ont été menées jusque là pour résoudre rapidement le problème de l’occupation du nord du Mali.

      Il a quelque chose à gagner dans ça. Il a vendu le nord du mali aux islamistes, via les rebelles c’est pourqoi au lieu d’aller sur le terrain, il empêche ceux qui veulent le faire de d’agir.L’histoire retiendra.CDRDE = MNLA + ANSARDINE

  • Le 1er juin 2012 à 12:35 En réponse à : Burkina-Mali : Le Blaiso peut-il venir à bout de Sanogo ?

    "rien est moins sûr...". Quoffi, je dirai que rien n’est sûr tout court. Grand bravo pour ton article car du boulot domestique, notre Président en a à regorger.
    Mais l’argent versé pour cette médiation n’est pas négligeable et il faut faire durer le plaisir de cette médiation pour engranger les bénéfices en matières de subventions de l’ONU et de la communauté Internationale.

  • Le 1er juin 2012 à 16:00, par dabouzo En réponse à : Burkina-Mali : Le Blaiso peut-il venir à bout de Sanogo ?

    Je ne comprends rien, mais de quoi accuse t-on encore le capitaine Sanogo ? Je perds moi aussi mon latin à moins que des gens mal intentionnés se soient entrain de fomenter des complots et atteinte à la vie de ce vaillant capitaine qui a libéré son pays d’un désastre certain. Certes c’est pas un médicament prescrit par la démocratie moderne de la communauté internationale mais c’est un médicament de la médecine traditionnelle africaine efficace contre les maladies mal diagnostiquée par les médecins de la CI.
    Sanogo a signé l’accord de laisser Dioncounda gérer la transition tout en acceptant le statut d’ancien président. Il a même refusé qu’il soit investi par les maliens qui le réclament comme président de la transition qui a occasionné l’attaque de la personne de Dioncounda. Où est encore le problème , monsieur le journaliste ?
    Comme en Afrique, on marche toujours dans la direction où souffle le vent, on suit la mêlée sans savoir si on a fait le bon choix, dommage.

  • Le 1er juin 2012 à 16:50, par omar En réponse à : Burkina-Mali : Le Blaiso peut-il venir à bout de Sanogo ?

    Cette mediation tout comme ce mandat est de trop pour un president qui prefere resoudre tout les probleme externes qu’interne,monsieur le president vous pouvez en plus du portefeuil de la defense jouter celui des affaires etrangeres ca remplira bien ce dernier mandat

  • Le 1er juin 2012 à 18:08 En réponse à : Burkina-Mali : Le Blaiso peut-il venir à bout de Sanogo ?

    Solutions:même scenario que DADIS et tout mali sera en paix.Ce faux type SANOGO est déjà pris dans sa propre piège !il récoltera ce qu’il a semé.

  • Le 1er juin 2012 à 19:47, par cheguevara En réponse à : Burkina-Mali : Le Blaiso peut-il venir à bout de Sanogo ?

    un vrai burkindi ne doit pa etre dhors entrain de cherché le nom pendant que ses propres enfants meurts de faim a la maison.vie chere,des millieux d etudiant en chomages misere de nos^parents depuis 25ans’la famine etc et avec tt sa blaiso n s interress qu aux dossiers externes pdant qu a kokologo a coté ici on cherche a diaguer aves lui mais on ne le gagne pas.

  • Le 1er juin 2012 à 23:41, par dabouzo En réponse à : Burkina-Mali : Le Blaiso peut-il venir à bout de Sanogo ?

    Je ne comprends rien, mais de quoi accuse t-on encore le capitaine Sanogo ? Je perds moi aussi mon latin à moins que des gens mal intentionnés se soient entrain de fomenter des complots et atteinte à la vie de ce vaillant capitaine qui a libéré son pays d’un désastre certain. Certes c’est pas un médicament prescrit par la démocratie moderne de la communauté internationale mais c’est un médicament de la médecine traditionnelle africaine efficace contre les maladies mal diagnostiquée par les médecins de la CI.
    Sanogo a signé l’accord de laisser Dioncounda gérer la transition tout en acceptant le statut d’ancien président. Il a même refusé qu’il soit investi par les maliens qui le réclament comme président de la transition qui a occasionné l’attaque de la personne de Dioncounda. Où est encore le problème , monsieur le journaliste ?
    Comme en Afrique, on marche toujours dans la direction où souffle le vent, on suit la mêlée sans savoir si on a fait le bon choix, dommage.

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