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Editorial de Sidwaya : Les riches prêtent aussi aux pauvres

Publié le mardi 15 mai 2012 à 01h59min

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La discipline et la farouche volonté d’aller de l’avant, de réussir peuvent avoir raison des obstacles les plus destabilisants et des handicaps les plus invalidants. C’est ce qu’on pourrait dire du Burkina Faso, un pays pas trop gâté par la nature, mais certainement béni de Dieu ! Pays pauvre, enclavé, avec de maigres ressources, le Burkina Faso ne s’est pas pour autant résigné. Les Bukinabè avec leurs dirigeants en tête, s’échinent pour sortir le pays de la difficulté et donner plus d’espoir et d’espérance à tous. Le chantier est grand et semé d’embûches.

L’environnement international est même hostile : chômage massif, surtout des jeunes, crises économique et financière qui se muent en crise sociale, raréfaction des capitaux, réduction de l’aide au développement alors que le besoin d’investissement est de plus en plus pressant et croissant. Que faire ? Agir. Agir, c’est ce que les autorités du pays, sous l’impulsion du président du Faso font depuis un bon moment.

Loin d’être une fatalité, le Burkina Faso a compris que la crise économique, malgré son ampleur, sa profondeur et son étendue, reste une opportunité pour un changement de cap. "Les entreprises qui réussissent sont celles qui ont une âme", relève Jean-Louis Brault, président d’une multinationale. Conscient que dans un monde concurrentiel, seul le sérieux, la discipline et le travail bien fait font la différence, le Burkina Faso s’est revêtu de ses plus beaux atours pour, influencer, séduire et attirer les investisseurs.

La stratégie mise en place est celle édictée par le programme quinquennal du président du Faso : « une recomposition politique et institutionnelle, devant reposer sur des valeurs démocratiques éprouvées, une économie forte et compétitive, afin d’ouvrir les voies à l’émergence d’une société nouvelle". Ainsi donc, le Burkina Faso a donné une âme à sa politique de conquête des investisseurs ! Malgré les caprices de dame nature, la lutte est engagée. Les fruits, même s’ils ne sont pas encore totalement mûrs, sont déjà visibles, palpables et donnent donc à espérer.

Depuis une décennie, le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB), s’est stabilisé à environ 6%. Les hautes températures (sources de mirages) qui prévalaient dans le climat des affaires ont fait place à des températures plus basses, plus agréables. C’est connu, "l’argent n’aime pas le bruit". Au Burkina, on a compris surtout que l’argent aime l’assurance, la sécurité, la garantie, le profit, la paix.
"En affaire, mentir n’est jamais nécessaire, rarement utile et toujours dangereux", prévient l’industriel et essayiste français, Auguste Detoeuf. Il est donc nécessaire d’agir dans la transparence et la sincérité.

La confiance, maître-mot des affaires s’est au fil du temps, instaurée entre le Burkina Faso et les investisseurs nationaux et étrangers. Les institutions internationales ont même reconnu et salué les efforts déployés par le pays pour "ameuter" les investisseurs extérieurs. Les réformes courageuses et axées ont hissé in fine le Burkina Faso au rang des cinq pays les plus réformateurs du monde, selon le rapport Doing business 2011. Une étape importante de franchie. Reste maintenant à conserver le plus longtemps possible la tête du peloton et œuvrer à ne pas s’essouffler avant la ligne d’arrivée. Comme dans le cyclisme, dans le monde des affaires ou encore dans l’amélioration du climat des affaires, un pays ne peut distancer ses concurrents que s’il peut établir une différence qu’il peut préserver.

La honte n’est pas d’être inférieur à l’adversaire, c’est d’être inférieur à soi-même. Pendant que le Burkina se bat pour attirer de l’argent frais, la sous-région, notamment le Mali, ces derniers mois, donne des signaux oranges et c’est un euphémisme. Cela n’est pas de nature à rassurer les détenteurs d’argent, le nerf de la guerre, disons du développement. Sans doute une autre raison qui justifie l’engagement personnel du chef de l’Etat, Blaise Compaoré pour éteindre le feu, pacifier et stabiliser la sous-région. Le tout est de veiller à ce que le bateau battant pavillon Burkina, transportant les investisseurs ne soit pas dérouté.

Au cours de ces cinq dernières années, les réformes entreprises ont directement produit les résultats suivants : 8 millions de dollars (environ 4 milliards de F CFA) investis par le secteur privé au Burkina Faso, 2,7 millions de dollars (environ, 1,3 milliard F CFA) d’économie réalisée par le secteur privé grâce à la simplification des formalités de création d’entreprise, quelque1000 nouvelles entreprises ont été créées durant la même période. Tout cela montre la confiance des investisseurs à notre pays. Les milliards investis indiquent que les riches investissent aussi chez les pauvres. Une fois de plus, l’acception générale selon laquelle les riches ne prêtent pas aux pauvres est battue en brèche.

Le Burkina en a bénéficié. Mais il reste encore d’énormes défis. Dans les mois et années à venir, un accent doit être mis sur la diversification des domaines d’investissement et non se satisfaire de l’existant (les mines, le coton, l’agrobusiness...) Bagré-pôle, Samandeni, constituent à ce jour une réalité. Tout en travaillant à développer ces projets, il faut songer à créer d’autres opportunités d’investissement. La mise en œuvre de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), nécessite un apport consistant des investisseurs.

Aussi, l’assainissement du cadre macroéconomique doit se poursuivre. La réforme de la justice est très attendue. Faire justice est bien, mais rendre justice est mieux, dit-on. Le pays ne doit pas se payer le luxe de laisser libre cours à tous ces préjugés qui traînent et ternissent l’image de sa justice. Il est urgent de procéder à des recadrages à ce niveau. Et cela doit se faire dans l’urgence comme le dit fort naturellement le Nobel, Albert Einstein : "Il est plus facile de désintégrer l’atome que les préjugés".

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA (rabankhi@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 15 mai 2012 à 11:21, par sisqo En réponse à : Editorial de Sidwaya : Les riches prêtent aussi aux pauvres

    Bon jour Sidwaya ! Prenez soin de relire vos articles avant de les diffusés ; même un enfant du CP1 sait écrire"BURKINABE"

  • Le 15 mai 2012 à 11:46, par sri amos En réponse à : Editorial de Sidwaya : Les riches prêtent aussi aux pauvres

    Pardonnez !!! si vous lisez des discours qui commencent par le burkina faso est un pays pauvre et sans ressources naturelles le suite c’est du mensonge.la richesse d’une pays c’est tout simplement la matière grise. donc faut pas nous gamma ici mon pauvre éditorialiste

    • Le 15 mai 2012 à 15:45 En réponse à : Editorial de Sidwaya : Les riches prêtent aussi aux pauvres

      Tu as tout dit mon frère et d’ailleurs j’invite le journaliste de cet édito de ne pas faire comme son prédécesseur qui griotait tout le temps dans ces articles à la gloire de Blaise alors que Blaise a échoué sur tous les plans parceque comment voulez-vous que des investisseurs viennent investir dans un pays où l’école a été massacrée ?
      Donc comme disait Sri Amos,il faut de la matière grise sinon aucun developpement n’est possible et arrêtons de nous voiler la face.La Chine Taïwan n’a pas de ressources naturelles,n’a même pas de terre cultivable et habitable mais ils ont l’intelligence parceque ces dirigeants ont tout misé sur l’école,la bonne école puisque plus de 90% des taïwanais ont le vrai doctorat.
      Tant que nos gouvernants parcequ’ils envoient leurs rejetons pour étudier à l’extérieur vont continuer à saboter l’éducation nationale,nous resterons toujours des quémandeurs

  • Le 15 mai 2012 à 13:46, par Yéti En réponse à : Editorial de Sidwaya : Les riches prêtent aussi aux pauvres

    Burkina Faso, un pays pas trop gâté par la nature, mais certainement béni de Dieu  ! Pays pauvre, enclavé, avec de maigres ressources, le Burkina Faso ne s’est pas pour autant résigné.
    Si c’est pas griot que tu veux faire woh ! où est bénédiction là ?
    et dans ton développement ce n’est que vers la fin quand tu parles de la facilitation de création d’entreprise qu’on entrevoit une seule bonne disposition. l’attrait créée est un ensemble d’exonération au niveau des miniers qui sortent nos richesses les vrais. Les médiations, libérations d’otages, participations aux forces onusiennes qui nous rapportent des sous sont sans fondement productif et notre économie est extravertie car on exporte les matières premières brutes et on consomme de moins en moins les produits finis nationaux. Heureux encore qu’en agriculture on n’a pas encore intensifié la consommation des produits OGM. mais ça vient car nos nouveaux riches ne sauront pas se contenter de nos produits locaux longtemps.

  • Le 15 mai 2012 à 14:15, par tièkadiyé En réponse à : Editorial de Sidwaya : Les riches prêtent aussi aux pauvres

    Je comprends votre haine pour SANOGO, j’accepte aussi ce que vous lui reprochez. Mais de là à le traiter de piètre capitaine, je n’hésiterai pas à qualifier votre raisonnement de piètre. Piètre pour piètre, y a-t-il combien de capitaines au Mali ? Combien de plus gradés que lui ? S’il était aussi piètre comme vous le dites, il y a longtemps qu’il serait rentré dans ses rangers. Votre haine ne doit pas vous faire perdre toute objectivité, au point d’ignorer que quelqu’un avec qui on est obligé de négocier ne peut être piètre. Si vous vous mettez au dessus de quelqu’un pour négocier avec lui, il est clair que votre rabaissement va vous surprendre douloureusement.

    En attendant la paix à Bamako passe forcement par le capitaine SANOGO. YA FOYE.

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