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Autant le dire… : Plus de coup d’Etat en Afrique de l’Ouest ?

Publié le jeudi 12 avril 2012 à 01h51min

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On a envie d’y croire sérieusement. Après que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ait réussi à rétablir l’ordre constitutionnel au Mali. On a ainsi envie de dire, ou de crier haut et fort que la CEDEAO a enfin joué sa partition. Et de fort belle manière. Elle qui a longtemps passé le temps à tergiverser sur des questions du genre. En effet, face à la tension qu’a connue la Libéria en son temps, la CEDEAO n’avait pas pu parler le même langage. Tout récemment en Côte d’Ivoire, avec l’immixtion de l’Union africaine dans le dossier ivoirien, elle n’a pu jouer son rôle. On pourrait citer le cas du Niger quand la junte a précipité le départ de Mamadou Tanja. Mais, de vrai coup de force, au Niger la communauté avait plutôt applaudi et qualifié de « coup de force salutaire » l’action des militaires.

C’est dire qu’il y a coup d’Etat et coup d’Etat. Le signal donné par l’Organisation ouest-africaine est donc assez fort. Plus de coup d’Etat dans son giron. Mais à condition que l’ordre constitutionnel soit respecté. Et l’ordre constitutionnel, c’est la volonté du peuple. Qui devrait désormais régir la bonne marche de nos démocraties, dont certaines sont toujours à la recherche de leurs marques.
En effet, dans le Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance additionnel à celui relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité, la Communauté ouest-africaine est claire. De la convergence constitution, article 1er, il est écrit :

a) Toute accession au pouvoir doit se faire à travers des élections libres, honnêtes, et transparentes.

b) Tout changement anti-constitutionnel est interdit de même que tout mode non démocratique d’accession ou de maintien au pouvoir.

c) La participation populaire aux prises de décision, le strict respect des principes démocratiques, et la décentralisation du pouvoir à tous les niveaux de gouvernement.

d) L’armée est apolitique et soumise à l’autorité politique régulièrement établie ; tout militaire en activité ne peut prétendre à un mandat politique électif.

C’est en respect de ces dispositions que l’organisation a agi. Heureusement qu’au Mali, la pression a été telle que ni les putschistes, ni les politiciens qui les soutenaient n’ont eu de porte de sortie. Amadou Toumani Touré, sans doute qu’on ne voudrait plus au pouvoir, a lui aussi joué le jeu. Il a rendu sa démission dimanche soir « sans contrainte ». Ainsi, le Mali reprend le chemin de la démocratie. Le tandem Ouagadougou-Yamoussoukro démontre ainsi sa capacité à jouer son rôle dans la sous-région. Tout comme l’Allemagne et la France le fait en Europe. C’est tout un symbole.

Mais au Mali malheureusement, les choses sont loin d’être terminées. Car, il y a cette épineuse question des rebelles touaregs. A laquelle la CEDEAO doit faire face. Sur les plans diplomatique et politique, à défaut militaire. C’est bien là une autre équation qui ne sera pas aussi facile à résoudre. Tant les implications dans cette partie du Mali et du Sahara sont multiples et complexes. Faut-il pour autant douter des capacités de la CEDEAO à trouver un compromis à ce conflit touareg ? Rien n’est moins sûr. A condition qu’on lui donne les moyens et qu’on la laisse travailler. Le nouveau président par intérim, Dioncounda Traoré n’a-t-il pas affiché tout son optimisme quant à une solution dans cette partie de son pays ? « J’ai confiance en les Maliennes, j’ai confiance en les Maliens, j’ai confiance en moi-même » sont ces premiers mots sur cette crise. Faisons donc confiance.

Dabaoué Audrianne KANI

L’express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 12 avril 2012 à 11:24, par Hamane En réponse à : Autant le dire… : Plus de coup d’Etat en Afrique de l’Ouest ?

    Yayi Boni disait à la télé que ce que nous avons vu au Mali ne se voit pas europe et qu’on veut ressemble à l’europe : plus jamais de coup d’état. Il a simplement oublié qu’on ne voit plus d ecoup d’état en europe pas parce que ceux-ci ont mis le vernis de la démocratie sur la dictature mais parce que la démocratie est devenue la dictature labas. par ailleurs, les européens ont une CENI relativement transparente et une justice relativement libre. c’est 100% le contraire en Afrique. aucun de ces chefs d’états de la CEDEAO attendus ou non à Bamako n’a été démocratiquement élu : Yayi lui même n’a pas fait d’élection propre. On a douté de la performance de ADO (des burkinabè et Maliens ont voté pour lui au Nord de la RCI. Au libéria les élections n’ont pas été si claires, etc. Aucun de ces chefs d’état n’est donc démocratiquement élu. Ils ne se battent pas pour le Mali mais pour eux même. Par exemple peu de gens ont compris que Wade à facilement accepté le résultat des urnes en partie à cause de ce qui venait de se passer au Mali. Wade a compris que s’il persiste il ne sera pas à l’abri d’un coup d’état. Blaise compaoré aussi vient de se rendre compte qu’il a eu la chance l’an passé. et qu’il a interet à bien nous gerer sinon ces occidentaux n’ont d’ami qu’au présent donc ils font le lacher en cas de coup d’état. Ainsi, tous ces président trichers des élections, hostile à des Ceni claires à des justices indépendantes ont compris qu’ils n’ont pas à l’abri d’un coup d’état avec une communauté dite internationale impuissante. Donc ils ne se battent pas pour l’interet du Mali mais pour se mettre à l’abri d’un coup d’état dans leur pays. Messieurs les présidents tricheurs, la seule solution pour être à l’abri des coups d’état est de nous organiser des elections claires, transparents avec des institutions claires, transparentes et indépendantes et fortes et non des hommes dites forts au dessus des peuples et des instutions. Yayi, je veux bien qu’on copie l’europe mais en ayant des élections claires comme labas. Si j’étais le capitaine sanogo du Mali, j’allait clairement notifier à ces chefs d’état que sans ma reconnaissance en tant que le nouveau président du mali je ne peux pas les recevoir. Avec qui veulent-ils aller échanger ? un président ou un putchiste ? aussi si le Mali est suspendu de la CEDEAO ou de l’UA, alors pourquoi venir chez moi, un suspendu ? la prémier condition pour aller negocier au mali c’est d’abord de reconnaitre Sanogo comme un président à part entière. Ensuite si la CEDAO a une armée capable d’aller se battre contre l’armée malienne alors ça serait mieux d’aller directement au Nord du Mali. voici ma proposition de sortit de crise : 1) Sanogo reste président ; 2) une armée internationale (corps d’élite CEDEAO équipés et recyclés par les USA et la france) doit en une semaine neutralisé la rebellion au Nord du Mali.3) une fois le Nord sécurisé et le pays unifier, on hanticipe les elections et le vainqueur prend son pouvoir. Sanogo n’aura regner que 2, 3 ou ’ semaines. le mali serait uni et la democratie continuera. tout le reste des scenario c’est la poudre aux yeux.

    • Le 13 avril 2012 à 01:16 En réponse à : Autant le dire… : Plus de coup d’Etat en Afrique de l’Ouest ?

      Erreurs ! Les politiques de prédation et de sous-développement néocolonial susciteront toujours des coups d’État souvent inspirés par les mêmes chacals : les multinationales et les tenants de l’ordre impérialiste occidental en lien avec toute la négraille qui marche sur le ventre. Là-dessus, nous sommes sans les illusions pseudo-démocratiques que distille la presse aux ordres au Burkina-Faso et dans toutes les néocolonies françafricaines.

    • Le 13 avril 2012 à 20:04 En réponse à : Autant le dire… : Plus de coup d’Etat en Afrique de l’Ouest ?

      Erreurs ! Les politiques de prédation et de sous-développement néocolonial susciteront toujours des coups d’État souvent inspirés par les mêmes chacals : les multinationales et les tenants de l’ordre impérialiste occidental en lien avec toute la négraille qui marche sur le ventre. La-dessus, nous sommes sans les illusions pseudo-démocratiques que distille la presse aux ordres au Burkina-Faso et dans toutes les néocolonies françafricaines.

  • Le 15 avril 2012 à 07:09 En réponse à : Autant le dire… : Plus de coup d’Etat en Afrique de l’Ouest ?

    Audrianne, tous mes respects. Mis il ne faut pas utiliser le subjonctif apres Apres. J’ ai aime l’ article cependant.

    POL

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