LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Blaise n’aurait pas envie d’aller au-delà de 2015 !

Publié le mardi 13 mars 2012 à 00h40min

PARTAGER :                          

Le Président du Faso reste muet depuis que les esprits se surchauffent ou que les déclarations sur la révision de l’article 37 qui devrait lui permettre de continuer ses « chantiers » comme quelqu’un aime à le dire, se multiplient. Pour certains, Blaise Compaoré devrait clore le débat en se prononçant clairement sur la question. Mais, le Président demeure muet et laisse les « gens parler ».

Ce que notre Président ne dit pas clairement à son peuple, il le fait avec ces amis, notamment étrangers. C’est presque une habitude pour lui. On se rappelle de l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle de novembre 2010 sur une chaîne de télévision française. Cette fois-ci c’est un « ami » du Président qui fait la confidence au peuple burkinabé. Alain Juppé le ministre des Affaires étrangères français (qui était d’ailleurs en visite au Burkina, il y a quelques jours) a confié à nos confrères de Jeune Afrique dans leur dernière édition, le Président Blaise Compaoré a dit qu’il n’est pas de son intention de prolonger son pouvoir au-delà de 2015. Ces propos, selon Juppé, ont été tenus par notre Président en 2011.

Dans le sillage de la crise qui secouait le Burkina Faso en 2011, les « amis » français du Président lui ont demandé de ne pas modifier l’article 37 de la Constitution et donc de partir comme l’indique l’actuelle Constitution. Le Président Nicolas Sarkozy n’avait-t-il pas dit que le problème du Burkina Faso c’est le fait que Blaise soit au pouvoir depuis 25 ans !!!

Les amis, les proches et les zélateurs du Président qui sont en train de chercher par tous les moyens de prolonger son règne doivent définitivement se rendre à l’évidence. L’histoire entre Blaise Compaoré Président et le Burkina Faso République doit se terminer dans trois ans, c’est-à-dire en 2015. Autrement dit, il n’y a pas de possibilité que les coups du passé soient réédités.

Dans tous les cas, Roch Marc Christian Kaboré, désormais ex-président du CDP a campé la situation en quelques mots à l’ouverture du congrès du parti le 2 mars : « Il est révolu le temps où la chape de plomb pouvait empêcher la circulation des idées ; révolu l’époque des rideaux de fer qui incarcéraient les mentalités et formataient des esprits standardisés. On peut embastiller des hommes physiquement, mais point de prison pour les idées. L’esprit est libre, se forme et se propage tout aussi librement dans la vie sociale, économique et politique ».

Le monde change, le Burkina aussi. Désormais, ce qui reste à faire pour les zélateurs du Président ainsi que les membres du CDP, c’est de préparer une sortie honorable pour Blaise Compaoré. Il leur faudrait négocier les trois ans qui nous séparent de 2015 avec beaucoup de responsabilité et de bon sens. C’est dire, faire le contraire de ce que le Président Abdoulaye Wade et son entourage immédiat ont fait au Sénégal. Car, il est presque certain que ce Wade a perdu la face et quittera la présidence la queue entre les jambes, totalement humilié à cause de cette passion bestiale pour le pouvoir et la préservation des intérêts.

Pour l’ensemble du peuple burkinabè, on doit comprendre que Blaise Compaoré a été, qu’on le veuille ou non, un acteur de l’histoire de notre pays et que céder un pays après un quart de siècle de règne n’est et ne sera pas sans difficultés pour plusieurs raisons. D’abord en 25 ans de règne, le président qui doit s’apprêter à passer la main n’a réussi ou n’a pas voulu instaurer une démocratie véritable. Les analyses sur l’état de la démocratie de notre pays révèlent qu’elle est hybride dans la forme et semi-autoritaire quant au fond. Dans un tel contexte, les efforts qui restent à faire pour bâtir une démocratie véritable demeurent colossaux. Ensuite, le départ d’un président qui a eu une telle longévité au pouvoir implique un changement des habitudes et de certains paramètres. Notamment la machine gouvernante et les puissances politico-économiques qui s’étaient constituées autour du président doivent tirer les conséquences du changement. Blaise Compaoré n’ayant pas voulu d’institutions fortes dans ce pays, son départ exigera des sacrifices de part et d’autre pour garantir l’intérêt général et la paix si tant est que cette dernière peut être un élément refondateur.

Enfin, les partis politiques qui doivent gérer le changement à la tête de l’Etat doivent faire preuve de responsabilité et d’intelligence pour sauvegarder l’équilibre du pays non pas par le militarisme, comme certains l’ont fait jusque là, mais par les idées d’un Burkina digne de ses hommes et de ses femmes.

La machine du changement est en route, que le Président Blaise Compaoré décide de partir ou pas, tout dépendra de la capacité et du courage des Burkinabè à être protagonistes de leur propre histoire.

Par Bendré

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 13 mars 2012 à 01:53 En réponse à : Blaise n’aurait pas envie d’aller au-delà de 2015 !

    Bel article et bonne infos si elle est vérifiée.
    Très belle analyse. rien qu’à voir les évènements de ces temps ci j’ai peur pour mon FASO.

  • Le 13 mars 2012 à 06:02 En réponse à : Blaise n’aurait pas envie d’aller au-delà de 2015 !

    Partir tôt ou tard, tout le monde sait, c’est une évidence.
    Comme le disent certain, son jour arrivera.
    Reste à prier dieu pour arriver en 2015-

    Il demeure muet, il va dire quoi ?
    Il veut bien rester ou laisser la place à qui il veut , mais y a pas moyen.... C’est dégage en douceur !!!!!!!!!!!!!!!
    Rien à faire !!!!!!!!!!! dégage tranquillement !!! dégage doucement, t’a pas le choix !!!!!!!!!!

  • Le 13 mars 2012 à 06:38, par isak78 En réponse à : Blaise n’aurait pas envie d’aller au-delà de 2015 !

    pour respect de ceux qui lon voté dans un pays qui se dit democratie il doive annoncé s’il serait candidat ou pas

  • Le 14 mars 2012 à 09:33 En réponse à : Blaise n’aurait pas envie d’aller au-delà de 2015 !

    Par respect pour le peuple, il devrait faire une déclaration officielle en le disant dès maintenant. Cela éviterait beaucoup de risques comme la crise de 2011 dont les cendres sont encore toute chaudes. Il pourrait se consacrer uniquement pour les 3 dernières années à redresser le pays vers une meilleure gouvernance pour un véritable développement solidaire.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?