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Pèlerinage national 2012 à Yagma : Ces comportements peu catholiques à bannir

Publié le vendredi 2 mars 2012 à 02h07min

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Les fidèles catholiques du Burkina Faso, de pays voisins et amis se sont recueillis du samedi 11 au dimanche 12 février 2012, pour la huitième fois consécutive depuis le 6 février 1988 au Sanctuaire marial notre Dame de Yagma, afin d’implorer et d’obtenir de Dieu par l’intermédiaire de la Vierge Marie, les nombreuses demandes de grâces qui les habitaient. Si ce témoignage de foi a été enrichi par la présence d’autres confessions religieuses, il est cependant à déplorer certains comportements ou attitudes à même d’altérer le caractère strictement spirituel du pèlerinage.

Le pèlerinage national 2012 au Sanctuaire marial Notre Dame de Yagma, débuté le 11 février 2012, a connu son apothéose le dimanche 12 février dernier par une grande célébration eucharistique suivie d’adoration au Saint Sacrement. Au cours de cette messe dite par le nonce apostolique pour le Burkina et le Niger, Monseigneur Vito Rallo, en présence de la plupart des évêques de ces deux pays, des milliers de fidèles catholiques ont communié et prié pour le Burkina Faso sous le thème " Avec Marie, accueille la parole de Dieu et sois artisan de la réconciliation, de la justice et de la paix ". S’il est vrai que, comme à l’accoutumée, la prière et la dévotion étaient les maîtres-mots à cet acte de foi, il était aussi à déplorer certains comportements ou attitudes de nature à perturber le bon esprit d’ensemble.

Notre Dame de Yagma n’en avait pas besoin

Lors de la conférence de presse préparatoire du pèlerinage le 6 février 2012 à la cathédrale de Ouagadougou, le président du comité d’organisation, l’abbé Narcisse Kiswendsida Guigma avertissait déjà que le pèlerinage n’était pas à assimiler "à une grande foire, un lieu de pique-nique et villégiature du fait du nombre important de personnes ainsi que la diversité des mets et de boissons qui s’y retrouvent ", avant de défendre que "le pèlerinage est une démarche de foi pour nourrir et affermir la foi en vue de notre sanctification". A l’évidence, ces mises au point n’auront servi à rien, ou du moins pour certains " pèlerins " d’un jour. Mal informés sur l’intention première du pèlerinage ou tout simplement de mauvaise foi ? Ce qui est sûr, il a régné par moments durant le pèlerinage un climat malsain et/ou dangereux. En effet, si les uns étaient pris dans une ferveur religieuse et dans un recueillement dignes de l’événement, force est de reconnaître que d’autres s’adonnaient à cœur joie à tout autre chose sauf à la prière (causeries et promenades interminables pendant la messe et de surcroît au milieu de l’assemblée en prière ; ventes d’eau de boisson en pleine assemblée ; habillements extravagants (filles comme garçons), provocateurs et perturbateurs…

Bref, certains étaient plus touristes que pèlerins. Les conditions de restauration offertes sur place et tout le long de la voie menant au Sanctuaire laissaient tout simplement à désirer : viandes et autres nourritures et boissons exposées constamment aux mouches et à la poussière (aggravée par la densité de la circulation). On aurait dit que c’est cela même qui attirait les clients (cette sensation gaie de participer à un " dassandaaga " au village). Et que dire des conditions de voyage de certaines personnes avant et après le pèlerinage ? Le moins qu’on puisse dire est que le danger et les risques d’accidents étaient constants et palpables - camions de toutes sortes surchargés de passagers de tous âges et sexes.

Que faut-il faire ?

Interdire purement et simplement toutes activités commerciales spontanées à l’approche du pèlerinage ? S’il le fallait, les organisateurs avaient-ils vraiment les moyens d’y parvenir ? En attendant de poursuivre les réflexions pour une meilleure tenue des prochains pèlerinages nationaux sur la terre de Yagma, il convient entre autres que chaque pèlerin se déplace avec son eau de boisson, et au besoin avec son repas (à consommer après la messe ; ou faire comme certains qui ont choisi de retourner manger chez eux). L’instauration d’une barrière assez distante entre les commerçants et les pèlerins contribuera sans doute à ce que l’activité des premiers ne gêne pas le recueillement des derniers. De plus, une plus vaste et longue campagne de sensibilisation et d’informations sur les comportements souhaités au cours du pèlerinage devrait être menée par le comité d’organisation. Une meilleure coordination entre le service d’ordre et les forces de sécurité conviées ne serait pas de trop. Certains manques gagneraient à être comblés par l’organisation pour faciliter la prière des fidèles.

Au nombre de celles-ci, on peut citer l’insuffisance d’ombre pour les pèlerins, le problème de sonorisation (qui a obligé les uns et les autres à suivre la messe via la radio de leur téléphone portable, avec les risques possibles de distraction), les services d’ordre et de sécurité débordés par l’immensité des pèlerins - ce qui a occasionné le fait qu’ils n’aient pas pu par moment contenir ces derniers, ou empêcher les perturbations au cours de la messe du fait des va-et-vient incessants au niveau du grand crucifix, de l’église toujours en phase d’achèvement, de la grotte mariale, du présumé trou de serpent, etc. Pour que le Sanctuaire marial Notre Dame de Yagma parvienne un jour à offrir de meilleures conditions d’accueil à ses nombreux pèlerins, il va falloir que ceux-ci commencent et/ou continuent de donner ne serait-ce qu’un peu de leur avoir et de leur savoir pour la finition des différents chantiers.

Flavien BASSOLE

Le Progrès

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Vos commentaires

  • Le 2 mars 2012 à 20:05, par Pierros En réponse à : Pèlerinage national 2012 à Yagma : Ces comportements peu catholiques à bannir

    Ce serait une erreur d’interdire ces activités. Par contre l’église de Yagma doit travailler de concert avec ses églises sœurs de pays pour une bonne organisation du pèlerinage. Pour le transport, elle pourra mettre en contribution les société de transport de pays. Le développement de ces activités est la conséquence du grand rassemblement que le pèlerinage engendre. Au lieu de les empêcher, Yagma doit travailler à règlementer cela. Tout doit être planifier (transport, hébergement, restauration,...). J’ai mal à voir les images des camions de marchandises surchargés transportant des Hommes tels des insectes. C’est très humiliant. Où se trouvait la force de l’ordre et le ministère des transport. On attend tout bonnement qu’un incident se produisent pour sortir compter les morts, déplorer la situation, présenter les condoléances aux familles des victimes, condamner verbalement l’acte et appeler à la prudence. Si depuis sa création, le ministère des transport est incapable d’offrir aux burkinabè des transports confortables pour ne le supprime-t-on pas ? Il est inutile et nous coûte de surcroît très cher. Depuis la réfection de l’aéroport de Ouaga toujours inachevé.

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