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PENURIE D’ESSENCE AU BURKINA : C’est quoi le problème ?

Publié le mardi 28 février 2012 à 02h38min

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Quand on parle de carburant au Burkina, on a bien envie de dire : « Y en a marre à la fin ! » Tel un signe indien, chaque année, les Burkinabè doivent supporter une crise d’approvisionnement en hydrocarbures. Et pourtant, le gouvernement a toujours clamé que le Burkina dispose en permanence d’un stock de sécurité de 3 mois. Il a toujours chanté que son système était le bon, par rapport à celui de pays voisins où la qualité des hydrocarbures laisserait à désirer. Tout cela n’était-ce que de la propagande ? Il faut malheureusement se rendre à l’évidence. L’Etat qui a encore le monopole de l’approvisionnement en hydrocarbures se cherche. Son système est en panne.

D’une part, la SONABHY vit une situation financière intenable avec, semble-t-il, 3 à 4 milliards de F CFA de pertes par mois, du fait des subventions des produits pétroliers et gaziers. D’autre part, des dysfonctionnements graves caractérisent le milieu des opérateurs privés que sont les marketteurs, les transporteurs et les gérants de stations. Ces jours-ci, le directeur général de la SONABHY a laissé entendre que la pénurie de carburant était due à une fronde des transporteurs, lesquels refusent d’être le dindon de la farce à cause des nombreuses taxes sur leur activité. De toute façon, dans l’un ou l’autre cas, c’est l’Etat qui est responsable. La récurrence des crises des hydrocarbures mérite qu’on se pose les vraies questions : quel est le mal, quels sont les problèmes des acteurs privés, comment assurer un approvisionnement sans rupture ?

Il faut certainement s’attaquer aux enjeux structurels du secteur pour savoir si le système burkinabè est toujours viable. Il est vrai que son statut de pays de l’hinterland complique un peu les choses. Mais c’est une question de stratégie et les pays voisins, dont nous critiquions les systèmes, peuvent maintenant nous inspirer. Dans un premier temps, l’Etat a tout intérêt à se pencher sur la santé de la SONABHY et à réfléchir à l’ouverture du marché si le modèle ne fonctionne plus. Il se peut d’ailleurs que la vérité des prix nous sauve finalement. Dans un second temps, l’Etat doit réaffirmer son autorité et imposer des règles strictes aux marketteurs, aux transporteurs et autres acteurs du domaine. Comment comprendre que certains opérateurs privés refusent de se conformer à la réglementation en vigueur pour tricher et se faire de l’argent ?

Y aurait-il des intouchables dans le secteur, qui se soucient comme d’une guigne des cahiers de charge ? Si la SONABHY est une société stratégique au Burkina et qu’un dysfonctionnement peut bloquer l’activité économique, c’est que le devoir d’agir est impérieux. L’énergie est une denrée stratégique dont le contrôle peut booster ou compromettre le développement d’un pays. En plus, à ce rythme, la colère des Burkinabè ne fait que s’accentuer. En effet, il est de notoriété publique que l’Etat récolte beaucoup de taxes sur le prix de l’essence à la pompe. Comment comprendre une si grande pression sur le portemonnaie des citoyens alors que les stocks ne sont pas toujours assurés ? C’est pourquoi, au niveau du consommateur qui subit une pénurie de carburant, il n’y a pas deux personnes vers qui se retourner. C’est donc à l’Etat de prendre toutes les dispositions pour assurer un approvisionnement continu des hydrocarbures. Un point, c’est tout !

SIDZABDA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 28 février 2012 à 09:49, par anonyme En réponse à : PENURIE D’ESSENCE AU BURKINA : C’est quoi le problème ?

    LETAT doit simpliquer reelement sur le fonctionement de la SONABHY et trouver des solutions pour les subventions.aussi le DG que les employes admirent tant par son humilite doit redeployer certains Directeurs qui ont montre leurs limites.il les connait deja.

  • Le 28 février 2012 à 11:27, par LA RUE En réponse à : PENURIE D’ESSENCE AU BURKINA : C’est quoi le problème ?

    JE CROIS QUE L’HEURE N’EST PLUS AU CACHE CACHE ? POURQUOI LES DETAILLANTS NE PARLENT ILS PAS DE PERTE ?....... EN TANT QUE MONOPOLE ? CA NE S’EXPLIQUE PAS !!!!!!!!!! A L’IMAGE DES TELEPHONIES MOBILES ; LA PRIVATISATION DE CES SOCIETES ARRANGERAIT TOUT LE MONDE

  • Le 28 février 2012 à 11:50, par LA RUE En réponse à : PENURIE D’ESSENCE AU BURKINA : C’est quoi le problème ?

    JE CROIS QUE L’HEURE N’EST PLUS AU CACHE CACHE ? POURQUOI LES DETAILLANTS NE PARLENT ILS PAS DE PERTE ?....... EN TANT QUE MONOPOLE ? CA NE S’EXPLIQUE PAS !!!!!!!!!! A L’IMAGE DES TELEPHONIES MOBILES ; LA PRIVATISATION DE CES SOCIETES ARRANGERAIT TOUT LE MONDE

  • Le 28 février 2012 à 12:18, par Bazoulé En réponse à : PENURIE D’ESSENCE AU BURKINA : C’est quoi le problème ?

    C’est un manque de vision et de prévoyance de la part du Gouvernement.

  • Le 28 février 2012 à 18:00, par un frère En réponse à : PENURIE D’ESSENCE AU BURKINA : C’est quoi le problème ?

    Le Burkina est passé maitre dans l’art de tromper, de reporter et surtout de surseoir aux vrais problèmes.
    Je sais qui est le vrai responsable, chez nous à la maison quand il n’y a plus à manger on regarde tous le papa qui lui a son tour réclame des comptes éventuellement à celui ou celle qui n’a pas exécuté correctement ses instructions si bien sur des instructions ont été données. Donc comprenne qui veut les choses sont ainsi !!!!
    Qui sont les pourvoyeurs de carburants au Burkina ?
    Les riches, les amis de l’autre et que sais-je encore.

    Dans un pays ou ceux qui dirigent et leur proche on des stations à disposition il faut comprendre qu’ils ne savent pas combien coûte l’essence et surtout pas qu’il peut y avoir rupture.
    La rupture chez nous les Burkinabè c’est tous les jours, galère oblige (on met 200 ou 300Fcfa de carburant aux bons vouloir du pompiste et on démarre à la recherche de la pitance quotidienne car à chaque jour suffit sa peine pour la grande majorité des Burkinabè).

    Vous avez créé et entretenu des personnes pour les raisons politiques mais aujourd’hui rien ne vous empêche de remettre la locomotive sur les rails, car ce que vous ignorez c’est que ceux que vous avez créé de toutes pièces n’ont plus peur de vous du reste ils n’aspirent qu’à une chose le pouvoir, Comme quoi on ne récolte que ce qu’on a semé.
    Une proposition pour solutionner le problème
    Mettez en place un ministère ou une équipe pour l’équité sociale avec comme cahier de charge assainir le système et rétablir le Burkindi. Jouer Franc jeu avec vos parents et amis Burkinabè et vous verrez que les choses iront dans le sens de l’amélioration.
    Sinon !, sans être un devin, je pense que les crises répétées au Burkina Faso sonnent pour vous comme un signal dont je n’ose pas imaginer les conséquences.

    Je m’excuse si je me suis un peu éloigné du sujet de départ car pour ma part le problème de l’essence n’est en rien différent des autres comme les produits alimentaires etc. Du reste vous savez tous ce qu’il ya comme repercution quand le prix de l’essence augmente.

    Et qui paie ? c’est nous

    Votre frère

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