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Editorial de Sidwaya : Une diplomatie « conquérante »…

Publié le dimanche 19 février 2012 à 23h29min

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L’élection de Kadré Désiré 0uédraogo à la présidence de la Commission de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) , la tenue avec succès de la triennale de l’éducation à Ouagadougou, le retour progressif de la paix et de la sécurité en Côte d’Ivoire, la cohabitation pacifique entre le Soudan et le Soudan du sud (Abye)… sont des événements qui portent la griffe de la diplomatie burkinabè.

Une diplomatie caractérisée, par les politistes du « Cercle… », de discrète, audacieuse et conquérante...

C’est vrai, la discrétion est un des “prénoms” des burkinabè… Il est rare de les voir claironner pour peu, bomber le torse pour une victoire. En cette époque de communication mondialisée, les uns le considèrent comme un atout, d’autres comme de la mauvaise communication.

Mais, en tous les cas, le Burkina est de plus en plus politiquement incontournable. Des grandes puissances disposant de parapluie nucléaire, face à cette donne de la realpolitik internationale, font appel au Burkina Faso pour intercéder ça et là, en faveur de maintien ou de retour de la paix… Cette donne rappelle, entre autres, la contribution des autorités burkinabè à la libération d’otages dans le désert saharien... Cela fait d’elle, l’une des diplomaties les plus dynamiques d’Afrique, et participe à imposer l’image et la présence du Burkina Faso dans le monde.

La diplomatie burkinabè est « conquérante » : celle de la conquête de cœurs et non de territoires… Un pays économiquement « arriéré » peut-il avoir une diplomatie conquérante… ? Dans l’Histoire, seuls les pays dotés d’une économie forte pouvaient promouvoir une diplomatie de conquêtes. Tel n’est pas le cas du Burkina Faso. Les autorités en charge du pays croient à un certain nombre de valeurs parmi lesquelles, il nous faut citer la coopération ou notamment le partenariat, la coexistence pacifique, l’esprit de dialogue.

La coopération (le partenariat), le Burkina Faso en a besoin pour son développement. Ne tire-t-il pas une bonne partie de ses ressources dans les coopérations bi et multilatérales ? En retour, il prône cette vertu aux quatre coins du monde. Le mot « coopération » n’est-il pas considéré comme l’une des pierres angulaires des relations internationales ?

La coexistence pacifique. A l’intérieur de ce pays, une soixantaine d’ethnies coexistent pacifiquement, utilisant des paramètres comme la parenté à plaisanteries pour résoudre les conflits. A l’extérieur, particulièrement dans la région africaine, le Burkina Faso se fait l’apôtre de la coexistence pacifique. Sa présence au Darfour, les négociations de Doha sur le Sud Soudan, l’implication de la CEDEAO dans l’irrédentisme dans certains pays voisins…illustrent cette politique de vivre ensemble pacifiquement et dans le respect des différences.

Le dialogue sous-tend les deux précédentes vertus. Dialogue à l’intérieur, dialogue là où les compétences de médiateur du Burkina Faso sont sollicitées : négociations inter-togolaises de 1993, médiation dans le conflit touareg au Niger, dialogue inter-ivoirien…

Les ambassadeurs et consuls généraux du Burkina Faso qui se réunissent cette semaine à Ouagadougou seront sans doute instruits en la matière. En ce sens que ce sont des socles sur lesquels, ils peuvent expliquer la résolution des crises survenues dans notre pays au cours de l’année 2011 et contribuer à faire du Burkina une destination d’investissements et touristique.

Les ambassadeurs savent tous –puisqu’ils ont participé de près ou de très près à l’élaboration de cette politique-que c’est l’aboutissement d’un travail de longue haleine, un travail systématique, méthodique qui se fait dans l’humilité.

« Bâtir ensemble, un Burkina émergent : contribution de la diplomatie burkinabè » est le thème retenu pour cette rencontre.

La contribution au rayonnement international de notre pays dans le monde, la détermination à renforcer le processus d’intégration sous-régionale et régionale ; l’engagement en faveur de la paix et de la sécurité internationales constituent des axes pour bâtir un Burkina émergent.

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 20 février 2012 à 03:10 En réponse à : Editorial de Sidwaya : Une diplomatie « conquérante »…

    Je crois que le plus important n’est pas de se jeter des fleurs . Notre diplomatie doit faire mieux que ça . Le cas Desiré Kadre n’est autre que les memes de l’entourage de Blaise Compaore . Anciens ministres , anciens des anciens ,ils ne sont pas les seuls dans le Burkina Faso . Pendant que le Burkina est entrain de vegeter des Guiro comment voulez vous nous dire que notre diplomatie est conquerante . Nous n’avons rien fait d’extraordinaire . Cette position a été legué au Burkina par principe du jeux . Monsieur le journaliste n’ecrivez pas des sogrunues . C’est la meme choses que vous fassiez avec Tertus . Ou en sommes nous maintenant . Il faut beaucoup beaucoup à faire pour le Burkina et ce ne sont pas que les seuls .

    • Le 20 février 2012 à 19:02, par A Massisou En réponse à : Editorial de Sidwaya : Une diplomatie « conquérante »…

      Le Burkina appartient aux Burkinabes. Nous devons tous travailler ensemble a developer notre cher pays. Vous qui passer votre temps a critiquer les autres, proposer votre solution si vous aimer cette nation.

  • Le 20 février 2012 à 11:04, par Lamussa En réponse à : Editorial de Sidwaya : Une diplomatie « conquérante »…

    Bravo Mr SAKANDE !!! Votre Éditorial, aux accents dithyrambiques, cache mal votre manque d’objectivisme dans l’analyse de notre diplomatie ! Quand on passe aux cribles de l’analyse les différentes médiations du PF, il n’y a pas que des points de satisfaction ???
    Qu’à cela ne tienne, nous demandons simplement qu’avant de vouloir se passer pour le Messie ailleurs, songer à régler nos problèmes à l’interne !

  • Le 20 février 2012 à 12:44 En réponse à : Editorial de Sidwaya : Une diplomatie « conquérante »…

    bjr
    on vous abien compris
    mais blaise doit malgre tout partir en 2015
    il n’est pas indispensable
    qui nous dit qu’on ne ferait pas meiux apres lui
    l’article 37 ne bouge pas !!!!!

  • Le 20 février 2012 à 15:30, par zazou En réponse à : Editorial de Sidwaya : Une diplomatie « conquérante »…

    Mr Sakandé, arrétons de nous chatouiller pour rire.En quoi passer un deal avec Yayi Boni pour lui donner l’union africine et prendre la Cedeao est une prouesse ? Cette organisation est noble certes, mais j’attends de voir ce qu’elle va changer dans le quotidien des burkinabè.A la place de Blaise Compaoré, j’allais prendre la BOAD ou meme la BIDC.Là au moins, il ya des sous pour faire des projets ici et donner des prets à nos opérateurs économiques.Allez voir coment le secteur privé béninois s’est développé depuis que leurs compatriotes dirigent la BOAD.
    Je suis content pour Kadré qui vient ainsi d’obtenir un poste important mais je suis réservé car l’ayant déjà vu à l’oeuvre comme Premier Ministre ici au pays.On le dit très compétent, mais son passage à la primature n’a rien apporté de spactaculaire ici. Peut etre que le contexte national marqué par l’affaire Norbert Zongo y a été pour quelque chose.Mais là aussi, il n’a pas laissé le souvenir d’un PM soucienx de connaitre la vérité, et il n’a pas eu le courage de partir.Peut etre que ce sera mieux à la CEDEAO.

    • Le 20 février 2012 à 19:07, par Burkinabedeletranger En réponse à : Editorial de Sidwaya : Une diplomatie « conquérante »…

      On ne peut pas changer le Burkina en un pays develope en 4 ans. A la fin du mandat de Mr KDO comme premier ministre, la majorite des Burkinabes se sont accorde sur ses bonnes actions en faveur de notre pays.
      Quant a vous, votre ecrit serait plus utile si vous nous avez indique quelques examples ou Mr KDO a failli.
      Sans rancune

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