Elle vient de convaincre par cette action, qu’elle est assurément du côté des consommateurs. Pendant longtemps, les Burkinabè ont été grugés et se demandaient où se trouvait l’Etat. Il est vrai que ces dernières années, de nombreux efforts ont été consentis par les opérateurs de téléphonie mobile pour la couverture nationale et la baisse des tarifs. Ces acquis sont indéniables. Cependant, les clients considéraient que les sociétés de téléphonie mobile avaient fait de l’arnaque, leur sport favori, avec des appels ou des sms infructueux mais facturés, des bonus de recharge qui saturent les réseaux et tutti quanti.

On ne peut donc que saluer ces sanctions pécuniaires de l’ARCEP qui, si minimes soient-elles, constituent une mauvaise publicité pour les trois opérateurs. Ceux-ci savent que désormais, ils seront surveillés comme du lait sur le feu. En effet, ils ont trois mois pour corriger leurs nombreuses insuffisances et si ce n’est pas satisfaisant, le bâton de l’ARCEP pourrait frapper encore plus fort avec des pénalités de l’ordre de 3% du chiffre d’affaires des opérateurs. Les Burkinabè peuvent pousser un ouf de soulagement et croire que plus rien ne sera comme avant. Seulement, il faut souhaiter que le suivi de ces sanctions soit rigoureux.

A quoi servira-t-il d’imposer des pénalités pécuniaires à des entreprises pour lesquelles le ressentiment des Burkinabè est énorme et qui ne sont pas si pauvres que cela, si l’Etat ne s’assure pas qu’elles vont changer ? Le Burkina Faso est un pays de services et les communications électroniques jouent un rôle primordial, surtout dans un monde globalisé comme le nôtre. Plutôt que de se livrer continuellement à une guerre commerciale, les trois opérateurs de téléphonie mobile ont tout intérêt à inscrire la qualité au centre de leur action quotidienne. Ils ne doivent pas en faire un simple instrument de communication institutionnelle à travers des certifications internationales.

Dayang-ne-Wendé P. SILGA

Le Pays