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Et si c’était la voie de la survie du CDP ?

Publié le jeudi 19 janvier 2012 à 01h02min

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L’un des actes politiques qui fait couler beaucoup d’encre et de salive dans l’opinion publique burkinabè, ces derniers temps, c’est le départ annoncé de Roch Marc Christian Kaboré de la tête du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le 14 janvier 2012, à l’issue de la 45e session ordinaire du Bureau politique national du parti majoritaire. Des questions du genre : était-il opportun d’annoncer son départ de la tête du CDP dès maintenant ? Le navire CDP n’est-il pas en train de prendre de l’eau de toute part ? Le temps, qui prend toujours son temps pour éclairer les situations les plus troubles, nous le dira. Mais pour le moment, « Roch » le « consensuel » pour les uns, le « rassembleur » pour les autres, le « laisser-faire » pour les plus dures, a décidé de quitter la présidence du CDP, en mars prochain, pour céder la place à quelqu’un d’autre.

Son acte, il faut le dire, a surpris plus d’un, de sorte que certains semblent se contenter d’analyses simplistes du type : « comme il savait qu’on va le débarquer au congrès du mois de mars, il a pris les devants » ou « Roch s’est barrer avant qu’on ne le barre… » Mais, en réalité, des motivations et des raisons plus profondes ne pourraient-ils pas sous-tendre sa décision ? Pour la survie même du parti majoritaire, n’y a-t-il pas lieu de changer la façon de faire la politique au CDP ? En tous les cas, sans être dans le secret des dieux, la décision de Roch Marc Christian Kaboré peut être vue comme une stratégie qui permettra de faciliter le renouvellement, la renaissance bien stratégique du Congrès pour la démocratie et le progrès. L’on pourrait même dire qu’il vient de poser un acte de facilitateur. Car, même, si l’on pense que « Roch » a pris les devants, il l’aura fait en toute sagesse et connaissance de cause.

Vu que cela s’est fait sans tension et dans un esprit de fair-play, au bénéfice du CDP. Dans le fond, il fallait que quelqu’un donne l’exemple. Et qui sait, peut- être que le départ de Roch Marc Christian Kaboré va entraîner, le rajeunissement des cadres du parti majoritaire, ouvrant la voie à une nouvelle génération, plus jeune et dynamique. Le président actuel du CDP semble avoir donné le ton. La « génération des expérimentés » est prévenue. Il est temps de former une nouvelle classe politique à l’interne pour s’adapter aux nouvelles idées et aux nouvelles manières de voir les choses pour ne pas se laisser dépasser par l’évolution. Et le CDP, à tout point de vue, semble avoir intérêt à suivre cette voie pour sa survie. Le parti devrait prendre les devants, avant que tous les leaders et les cadres ne soient vieillissants, afin de pouvoir faire le poids dans les années à venir, au regard de la population qui se rajeunit de plus en plus.

D’abord, les leaders, en prenant de l’âge, l’ont été avec leurs générations. Et comme on sait que rares sont les hommes politiques burkinabè qui ont des cabinets où ils initient et forment des jeunes à la chose politique, il devient difficile de leur trouver des successeurs de poigne, en dehors des partis. Du coup, du jour au lendemain, des zones qui pouvaient être considérées comme des bases acquises à la cause d’un parti politique peuvent se retrouver vierges et à la portée des plus entreprenants pour ne pas dire du premier venu. Ce ne sont pas des exemples qui manquent pour faire savoir qu’un parti qui reste dans ses vieilles habitudes finit par se scléroser et mourir avec ses pères fondateurs. Il suffit de remonter l’histoire récente du Burkina Faso pour s’en apercevoir.

Des partis politiques jadis très forts, ont disparu de la scène politique en moins de 40 ans. Ceux qui n’ont pas disparu vivotent comme celui d’un patriache qui n’est plus de ce monde. Suivez mon regard. C’est parce que ces partis n’ont pas su faire une mutation, se renouveler pour se revigorer à temps ! Et le temps de le savoir, il était trop tard, car certains ont passé le temps à décourager les plus jeunes en voulant toujours les taxer de soit-disant enfants ou de supposés trop pressés… croyant que « les plus jeunes ont de longues dents comme des loups… » Si le CDP a compris qu’il faut faciliter le renouvellement, c’est tant mieux pour le parti majoritaire. Mais il lui appartiendra maintenant de savoir faire sa transition. Toutefois attention ! Renouveler un parti ne veut pas dire donner « un coup de pied aux aînées », même s’ils doivent savoir faciliter la tâche aux plus jeunes pour mériter leur respect et leur considération ! Le parti majoritaire gagnerait donc à utiliser ces compétences et expériences des aînés pour mettre en place des cadres et des mécanismes capables de former la jeune génération.

Au-delà du CDP, c’est la responsabilisation des jeunes burkinabè qui est en jeu ! Il est temps de les mettre les jeunes à l’œuvre, de les responsabiliser et de les accompagner, de les formater en toute franchise et sans des plaintes du genre : « les jeunes-là, ils ne sont pas arrivés », « les jeunes-là, ils ne connaissent rien » et patati et patata. Après tout, qui est né vieux ou avec une expérience ?

Ali TRAORE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 19 janvier 2012 à 08:01 En réponse à : Et si c’était la voie de la survie du CDP ?

    Bavardage inutile ; il faut citer des exemples pour illustrer vos analyses ; vous suivez mon regard ; mais celui qui achète Sidwaya et ne connait pas bien la politique Burkinabè a le droit de savoir de quoi vous faites allusion quand même ; soit vous ne savez pas, soit vous n’avez pas le courage de le dire et il faut se taire

  • Le 19 janvier 2012 à 17:58, par Nongodo du Faso En réponse à : Et si c’était la voie de la survie du CDP ?

    Tres bon article. Le Burkina a vraiment besoin de rajeunir sa classe politique et economique.

    • Le 19 janvier 2012 à 21:56 En réponse à : Et si c’était la voie de la survie du CDP ?

      Si vous voulez mon avis, personnellement, je souhaite que Monsieur Ernest YONLI prenne la présidence du CDP. C’est un Grand Monsieur, ni méchant, ni mesquin, ni sectaire, ni malhonnête et pas médiocre. Je ne critique pas les autres prétendants et encore moins le Président Roch KABORE, mais mon choix est le fils de Tansarga.
      Pourtant, je ne le connais pas assez, mais j’ai de bonnes intuitions comme ça comme notre Président COMPAORE. Laado

  • Le 19 janvier 2012 à 23:39, par lac bay En réponse à : Et si c’était la voie de la survie du CDP ?

    J encourage le parti au pouvoir dans sa quete d un burkina paisible.LE CDP doit eller plus loins et se mettre au dessus de toutes consideration partisanne. DANS UNE democratie , on forme et la mouvance et l opposition pour assure la releve.

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