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Vision de L’Express sur… : La lutte contre la corruption

Publié le vendredi 13 janvier 2012 à 00h59min

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La lutte contre la corruption a toujours été qualifiée de « gangrène » de l’économie nationale. Politiques, qu’ils soient de la mouvance présidentielle ou de l’opposition, proclament à qui veut les entendre mettre la lutte contre ce fléau en première ligne de leur combat. Les gouvernements successifs ont, dans l’euphorie de leur installation, déclaré la « guerre » à la corruption. Ceci explique peut être la création de plusieurs structures de lutte contre la fraude et la corruption. On peut citer pêle-mêle, sans être exhaustif, la Coordination nationale de lutte contre la fraude (CNLCF), le Comité national d’éthique (CNE), la Haute autorité de coordination de la lutte contre la corruption (HACLC), l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE), l’Inspection générale d’Etat (IGE), l’Inspection générale des finances (IGF), la Cour des comptes, la Haute cour de justice….

Ces structures sont souvent décriées et qualifiées par l’opinion publique, de « coquilles vides ». Il faut pourtant reconnaître que la plupart de ces organisations ont fait, et continuent de faire du bon travail. Les limites de leur mandat sont souvent méconnues du grand public, d’où ce jugement plutôt sévère. Aux côtés des organismes publics, le travail des organisations de la société civile de lutte contre la fraude est également à signaler. La plupart des organismes publics de lutte contre la corruption ont pour mandat d’enquêter et de soumettre les résultats de leur travail, sous forme de rapport, à l’autorité politique ou administrative.

C’est à elle qu’il appartient de donner suite ou non aux cas de fraude ou de corruption dénoncés, soupçonnés ou établis par lesdites institutions. Généralement la presse fait un large écho des cas les plus criards. Le constat bien amer, il faut l’avouer, est que le plus souvent ces rapports « atterrissent » dans des tiroirs qu’on ne rouvre plus.

Dans ce contexte, est-ce à dire que le pays des hommes intègres s’est résigné à plier l’échine devant la corruption ? Nous pensons que non ! L’espoir est permis. En effet, les dernières actions du gouvernement de Luc Adolphe Tiao sont encourageantes. Et elles méritent d’être saluées. En effet, on se souvient du limogeage du maire de Koudougou pour cette scabreuse affaire d’expropriation d’un retraité de son verger qui aura été parcellisé et attribué à des « hommes puissants ». Le 25 novembre 2011, en visite sur l’interminable chantier du Palais de la culture à Bobo-Dioulasso, le chef du gouvernement disait : « en juillet, je suis venu voir la situation parce que cette maison de la culture qui est en construction devait être terminée depuis 2010.

Malheureusement ça n’a pas été le cas. Et au mois de juillet, nous avions relevé beaucoup de désaccords avec l’entreprise DE SIMONE qui a le marché. On avait convenu que les travaux soient achevés au 30 octobre 2011 dernier. […] Mais, force est de reconnaître qu’il reste encore beaucoup à faire. […] Cela est très décevant et nous allons prendre des mesures radicales pour régler ces questions définitivement, parce que l’Etat ne saurait tolérer être à la merci d’une entreprise défaillante ». Et l’acte a suivi la parole. Le chantier a changé de mains. Le dernier cas, et qui continue de défrayer la chronique, est celui de l’ex-DG des douanes qui a été relevé de ses fonctions dès qu’il a été mis en cause dans cette affaire de cantine à gros sous par la gendarmerie. Il est désormais à la disposition de la justice pour les besoins de l’enquête.

Pour paraphraser l’adage selon lequel, « le poisson pourri par la tête », nous disons que l’exemple doit venir du haut. Au-delà donc des déclarations, il faut espérer que la lutte contre la fraude et la corruption est véritablement engagée dans notre pays. Nous y croyons !

Aly KONATE (alykonat@yahoo.fr)

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 13 janvier 2012 à 02:52 En réponse à : Vision de L’Express sur… : La lutte contre la corruption

    quelle lutte qui est engagée contre la fraude,la corruption dans ce pays ?
    au contraire,tous ces maux sont encouragés par le pouvoir en place puisque ce sont eux les premiers à voler,piller,détourner nos ressources et en toute impunité

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