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FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

Publié le jeudi 5 janvier 2012 à 00h51min

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L’année 2011 a été sans conteste celle où la renommée du Burkina en tant que pays de stabilité et de paix a pris un sacré coup. Les troubles tant civils que militaires des premier et second trimestres ont éprouvé les Burkinabè et fait vaciller le régime de la IVe République. La crise est-elle derrière nous comme veut le faire croire le gouvernement ? Que faire pour retrouver une paix durable ? Nous avons pensé que la Commission épiscopale "Justice et paix" est peut-être indiquée pour donner des pistes de réponses à cette question, la Conférence épiscopale Burkina-Niger, qui est sa génitrice, ayant fait une sortie, on s’en souvient, avant le début de cette crise qui apparaît aujourd’hui comme une mise en garde ou un signe prémonitoire. Le secrétaire national de la commission, François de Sales Bado, a bien voulu se prêter à nos questions, le 21 décembre dernier. Précisant toutefois que ses déclarations n’engageaient nullement la commission ni l’Eglise catholique, l’homme, connu pour son franc-parler, a donné son avis sur les raisons de cette crise, les ingrédients qu’il faudrait pour l’endiguer définitivement, les réformes politiques, le supposé rapport entre l’amnistie générale des chefs d’Etat et l’article 37…

"Le Pays" : Quel est l’évènement qui vous a le plus marqué en 2011 ?

François de Sales Bado : Avant de répondre à l’ensemble de vos questions, je voudrais faire des précisions. C’est vrai que je suis le secrétaire national de la commission épiscopale "Justice et paix". Mais ce que je vais vous dire n’engage que moi. Il n’engage pas l’institution et n’engage pas l’Eglise catholique. Ensuite, ce que je vais dire, je le dirai en toute indépendance, en toute liberté, sans intention de nuire à quiconque ou de plaire ou faire plaisir à quelqu’un ou de blesser quelqu’un. S’agissant de votre première question, je dois sincèrement dire que ce sont les troubles, la crise que notre pays a connue au début de cette année, c’est-à-dire au premier trimestre prolongeant jusqu’au deuxième trimestre. Cette crise qui est née du décès de Justin Zongo et qui a entraîné des violences jamais égalées au Burkina Faso. Cela m’a beaucoup marqué.

Vous avez indiqué ne pas parler au nom de la commission ; cependant on aimerait savoir ce qu’elle a fait pour la résolution de cette crise.

La commission "Justice et Paix" est une organisation de l’Eglise catholique. Et à l’occasion du cinquantenaire, l’Eglise catholique a eu à faire un bilan des cinquante années d’indépendance et interpeller fortement toute la société à travers un message. Et la commission, je dois le dire en toute modestie, avec la collaboration de plusieurs personnes, a contribué à l’élaboration de ce message qui, en quelque sorte, était un signe prémonitoire des événements qui devaient arriver. Lorsque la crise a éclaté, il y a eu un certain nombre d’interventions, d’interpellations et du travail sur le terrain.

La crise ayant concerné tout le territoire, et étant une institution de l’Eglise, nous avons travaillé à ce que nos structures qui existent un peu partout travaillent à calmer les esprits. D’ailleurs, vous avez constaté qu’il y a certaines personnalités de l’Eglise qui ont travaillé ça et là à l’apaisement. C’est une action collégiale.

"On ne peut pas dire que la crise est derrière nous"

Parlant justement d’apaisement, êtes-vous de l’avis de ceux qui ont estimé que la justice a été biaisée dans l’affaire Justin Zongo afin de calmer l’opinion nationale ?

Vous savez, toute décision de justice peut être interprétée de différentes manières. Pour ma part, c’est vrai que les pouvoirs publics voulaient, à travers ce dossier, montrer qu’ils travaillaient pour la manifestation de la vérité. Alors, ils ont pris le temps qu’il fallait et ils ont donné une priorité à ce dossier. Mais la manière dont ce procès a été organisé, effectivement, peut donner l’impression qu’on a voulu satisfaire l’opinion publique plus que servir la justice. Un grand cérémonial a été organisé avec des lettres d’invitation à des institutions, des organisations de la société civile, etc. Mais dans le cours normal de la justice, on n’a jamais reçu d’invitation pour participer à des procès. Alors pourquoi faire cette organisation ? Même s’il y avait une volonté de faire en sorte que la vérité se manifeste, la forme donnée à la chose a laissé penser qu’on a voulu satisfaire l’opinion et que le fond du dossier n’a pas été examiné dans le sens de la règle de droit. Les uns et les autres pourraient avoir raison en pensant ainsi.

Mais lorsqu’un ministre dit que la justice sera dite dans les plus brefs délais, n’est-ce pas, en quelque sorte, une remise en cause de l’indépendance de la justice ?

Je suis d’accord avec vous. Pour notre part, un dossier de justice, on le confie à l’institution judiciaire sans qu’il y ait une intervention des pouvoirs publics, de manière à laisser les magistrats travailler en toute tranquillité, indépendance, transparence et impartialité. C’est vrai que nous étions dans une situation de crise et qu’il fallait accélérer les choses, mais j’ose espérer que cette volonté de travailler rapidement à ce que la vérité jaillisse en vue de calmer les esprits des uns et des autres, n’a pas conduit la justice à faire du mauvais travail.

L’une des revendications des manifestants, c’est qu’il y avait comme une discrimination de la part de la Justice dans le traitement des dossiers, Certains dossiers pouvaient traîner pendant longtemps. Lorsque le ministre intervient pour dire qu’on va tout faire pour que ce dossier soit traité rapidement, c’est une façon de reconnaître qu’au niveau de la Justice, il y a des lenteurs.

"En faisant des négociations pareilles, c’est comme si notre président n’a pas le courage d’assumer son passé"

Cette crise a également montré que les droits de l’Homme étaient parfois bafoués au Burkina. Votre position vous permet peut-être d’avoir une vue panoramique et de dire comment se portent aujourd’hui les droits humains, économiques et sociaux des Burkinabè.

Les droits de l’Homme sont interdépendants. Mais souvent dans la mise en œuvre, il y a des priorités qui sont accordées à tel droit ou à tel autre. Les droits de l’Homme ne font pas bon ménage avec les situations de crise. Au cours de cette crise, les droits de l’Homme ont été bafoués sur tous les plans. Tout a commencé par le décès d’un élève. Ce qui a été dit correspond à la réalité. Parce qu’il y a des divergences par rapport aux raisons du décès. On a vu également toutes ces manifestations qui ont conduit à des destructions de biens publics, privés, aux atteintes aux personnes physiques et même à la vie des individus. A cette période, les droits de l’Homme ont été largement bafoués et c’était regrettable. Mais dans l’ensemble, hors cette période, il faut reconnaître qu’il y a des efforts qui sont à faire.

Est-ce que la crise est derrière nous ?

C’est très difficile pour nous de dire que la crise est derrière nous. Parce que les raisons pour lesquelles les gens ont fait des manifestations, les revendications, n’ont pas encore trouvé satisfaction. Nous sommes dans un processus et personnellement je ne sais pas où cela va nous conduire. Il y a beaucoup à faire pour donner satisfaction aux uns et aux autres.

Qu’entendez-vous par beaucoup à faire... ?

Il s’agit de voir dans un premier temps les conditions d’études des élèves, des étudiants, etc. A ce niveau, il y a un dysfonctionnement jusqu’à nos jours. Il y a beaucoup de revendications. Au niveau de la Justice, il y a beaucoup de choses qui ont été dites contre elle et qui nécessitent des réformes afin qu’il y ait un traitement sérieux des dossiers en Justice. Je peux vous donner un exemple. Nous avons un dossier en Justice.

Mais le fait de renvoyer un dossier cinq, dix, quinze fois (j’exagère !) peut vous amener à abandonner votre affaire en Justice. Il y a des choses qui traînent qu’on aurait pu corriger. La corruption dans les services publics : on a le sentiment au Burkina que nous sommes dans un pays qui est aux abois et que toute personne qui arrive au pouvoir est obligée de s’enrichir, piller avant que cela ne disparaisse. Il y a beaucoup d’attentes de la part de la société dans son ensemble. On ne peut pas dire que la crise est derrière nous. Une crise peut d’ailleurs éclater à tout moment, que ce soit par rapport à cette affaire ou à d’autres affaires. On n’est jamais à l’abri des crises.

"Les gens n’écoutent plus les discours. Ils voient les comportements"

On avait justement pensé que les réformes politiques allaient être l’une des solutions à ces éventuelles crises. Après les conclusions des assises nationales, pensez-vous que cet objectif peut être atteint ?

J’ai eu personnellement à assister aux assises nationales et j’y ai été pour écouter les gens, surtout. Les points consensuels avaient été déjà arrêtés depuis longtemps et ce sont les mêmes qui ont été reconduits aux assises nationales. Il faut en plus dire que les conclusions des assises nationales ne s’imposent pas à notre parlement. Elles ont été remises au président du Faso, étant donné que c’est lui qui a commandité ces assises, et il lui appartient dans son bon vouloir d’en faire ce qu’il veut. Cela a été clair. Ce n’étaient pas des assises souveraines où les décisions qui sont prises s’imposent à tout le monde. C’est lui (Blaise Compaoré) qui s’est engagé à mettre en œuvre les points de consensus. Attendons de voir. Mais cela m’étonnerait parce qu’il y a tellement de choses qui ont été recommandées. Je ne vois pas comment le Burkina pourra mettre en œuvre toutes ces recommandations.

Pourquoi ?

Parce qu’au-delà des points consensuels relatifs aux réformes, il y a bien d’autres recommandations qui ont été faites dans le cadre de la gouvernance électorale, politique, économique, la gestion de l’administration, etc. Ce n’est pas évident. Mais notre vœu est qu’à travers ce qui a été dit, on puisse tirer l’essentiel pour travailler à faire changer les mentalités dans le sens du bien commun.

Comparativement au rapport du Collège de sages, y a-t-il une avancée ?

Vous savez bien que la tenue de ces assises nationales et le Conseil consultatif sur les réformes politiques ont fait l’objet de controverses. Beaucoup se demandaient si c’était opportun de les tenir. Lorsqu’on a consulté l’ensemble des acteurs sociaux, la plupart ont renvoyé les gens vers les rapports du Collège de sages, du MAEP et du Comité d’éthique. En ce moment, on se demandait quelle était l’opportunité de ces assises si par rapport aux problématiques que traverse notre pays, il y a déjà des rapports qui existent et qu’il suffit tout simplement de mettre en place un comité qui va identifier les points qui doivent être mis en œuvre. Je pense qu’avec tout ce qui a été dit, il appartient au gouvernement de prendre la mesure des choses et de mettre en œuvre les recommandations, non seulement du CCRP, mais également de tenir compte de tout ce qui a été dit dans ces différents rapports.

Dans ce cas, êtes-vous d’accord qu’il ne faut pas modifier l’article 37 de la Constitution, que cela soit par référendum ou pas ?

Oh ! L’article 37, ça…. Pour ma part, si vous voulez mon opinion… Le 2 juin 1991, nous avons adopté une Constitution qui a prévu la limitation des mandats. Franchement, j’aurais voulu qu’on ne révise pas cet article. Depuis 1991, j’aurais voulu qu’on le laisse en l’état. Il faudrait qu’on s’inscrive dans une démarche, une vision qui puisse établir des règles qui soient durables de manière à ce que toute personne qui vient au pouvoir puisse les respecter et s’en aller. Lorsqu’on met en place des textes et qu’on peut les manipuler à tout moment, cela ne garantit aucune sécurité, aucune stabilité. C’est dans ce sens qu’il faut travailler. Depuis le 2 juin 1991, j’aurais voulu que cet article reste en l’état, qu’on ne revienne pas là-dessus. Maintenant qu’on est en train de manipuler comme on veut … Pour le bien et la stabilité de notre pays, on a intérêt à travailler à pérenniser les institutions qu’on met en place.

Et l’amnistie des chefs d’Etat ? Pensez-vous qu’elle peut aussi contribuer à garantir cette stabilité ?

Voilà quelque chose que, personnellement, je trouve… qui est tombé comme un cheveu dans la soupe au cours de ces assises. J’ai lu à travers les conclusions au niveau des points consensuels, une amnistie générale (pour les chefs d’Etat) de 1960 jusqu’à l’adoption de la loi qui la prononcera. Je me suis demandé dans quel intérêt on accorde une amnistie générale à des chefs d’Etat de 1960 à nos jours. On peut faire le point ensemble. Parmi les chefs d’Etat qui nous ont dirigés, il y a eu Lamizana, Sankara, tous décédés. Aujourd’hui, ceux qui sont vivants sont Jean-Baptiste Ouédraogo, Saye Zerbo et le président en exercice. Saye Zerbo et Jean-Baptiste ont eu à gérer le pays et ont payé ce qu’ils devaient payer. Saye Zerbo a fait la prison. Jean-Baptiste est un homme libre, un citoyen libre qui exerce ses activités. On n’a donc rien à lui reprocher. Alors, cette amnistie, à qui profite-t-elle, sinon à Blaise, le président en exercice ? Est-ce que ce sont ces chefs d’Etat qui ont demandé une amnistie générale ? Je n’en sais rien. Mais pour moi, cette amnistie aurait pu être accordée à la suite des assises nationales sur la réconciliation. C’est au cours de ces assises que, si on reproche quelque chose au président, le peuple devrait dire "voilà ce qu’on vous reproche."

On regarde également ses mérites. Et c’est à partir de là qu’on donne une amnistie. De même que si on avait fait des assises, durant lesquelles il allait s’expliquer sur un certain nombre de dossiers, et après cela, on lui accorderait une amnistie générale. J’ai entendu personnellement des choses. On dit que c’est une sorte de négociation entre l’article 37 et l’amnistie générale. Il faut qu’on lui accorde l’amnistie générale pour qu’il accepte de partir, etc. Je trouve que c’est un faux problème. En faisant des négociations pareilles, c’est comme si on me disait personnellement que notre président n’a pas le courage d’assumer son passé. C’est comme s’il n’est pas courageux, n’aime pas son pays, sa nation. On ne peut pas entreprendre des négociations malsaines pour garantir, inscrire l’impunité. Personnellement, je ne lui reproche rien, mais si quelqu’un lui reproche quelque chose, on n’a qu’à le dire, qu’il s’explique et qu’il accepte de créer ces assises nationales sur la réconciliation pour discuter sur l’ensemble des dossiers. C’est une préoccupation fondamentale. J’estime que c’est une occasion de réconcilier le Burkina avec ses fils, ses dirigeants.

"La restauration de l’autorité de l’Etat passe par la bonne gouvernance dans toutes ses dimensions"

Vous êtes donc d’accord avec l’homme politique Zéphirin Diabré qui estime qu’il faut une réconciliation préalable au Burkina ?

Je n’ai pas entendu ces propos de Zéphirin Diabré, mais s’il l’a dit, alors je partage son avis.

Et pourquoi faut-il une réconciliation au Burkina ?

Pourquoi a-t-on pris une amnistie également ? C’est la question que je peux vous retourner. C’est la raison pour laquelle il faut travailler à élaborer des textes qui renforcent nos institutions. Chacun doit être responsable des actes qu’il a posés. Peut-être reproche-t-on des choses au président du Faso dont il n’est pas du tout coupable ? Il n’a qu’à créer une situation où il aura l’occasion de s’expliquer. Et ce n’est pas uniquement les hommes qui sont au pouvoir. Il y a aussi des hommes au niveau du secteur privé et de toutes les institutions qui ont eu à causer des torts énormes à des individus, mais qui semblent couverts par un parapluie politique, etc. et si on organise cela, ce n’est pas uniquement pour le chef de l’Etat. Et il appartient au peuple et aux citoyens de venir poser leurs revendications pour qu’on les examine. Sinon, accorder une amnistie générale à des chefs d’Etat, alors qu’ils ne l’ont pas demandée… Moi, je ne sais pas qui l’a demandée !

Le président en exercice ?

C’est le président en exercice qui a demandé ?

Je vous pose la question…

Ah bon, peut-être, parce que moi je ne sais pas sur quelle base.

Ça ne se négocie donc pas ?

Personnellement, ça ne se négocie pas. Il n’y a pas lieu d’accorder une amnistie générale. Chacun doit répondre de ses actes de manière à ce qu’on reparte sur de nouvelles bases. Sinon, c’est toujours inscrire l’impunité dans nos institutions. Le peuple burkinabè est un peuple pacifique et il reconnaît le mérite de ses enfants. Je pense qu’il faut avoir le courage d’assumer la responsabilité des actes qu’on a posés. Et à partir de ce moment, tout le monde est soulagé.

Parlons des élections couplées de 2012. Pensez-vous que la biométrie est la voie du salut ?

La biométrie, notre salut ? (rires).

Enfin ! Pour avoir des élections moins contestées ?

Certainement, la biométrie peut contribuer à réduire les contestations par rapport aux multiples votes, à établir un fichier électoral propre, fiable, qui puisse avoir l’accord de tout le monde. Mais ce n’est pas évident que cela limite toutes ces manipulations, le détournement de la volonté du peuple. Comme quelqu’un l’a dit, ce n’est pas la panacée.

Le peuple burkinabè est pacifique, mais on constate aujourd’hui une jeunesse, semble-t-il mécontente, qui prend et occupe la rue à tout propos et se livre à des actes de violence. Selon vous, que faut-il au Burkina, quels sont les ingrédients nécessaires afin que le Burkina retrouve sa paix et sa tranquillité ?

Il faut dire que c’est très préoccupant de constater que de nos jours, à la moindre manifestation, ce n’est pas uniquement les jeunes. Même les adultes, tout le monde commence à avoir ces mauvaises habitudes pour exprimer son mécontentement. On détruit des biens publics ou privés. Ce n’est pas normal. Nous avons vu le cas de la maternité de Bobo, un cas de destruction sur un site minier, etc. Je pense qu’il faut que le pouvoir public prenne la mesure de la situation et voie dans quelle mesure on peut restaurer l’autorité de l’Etat. C’est très important. L’autorité de l’Etat doit être affirmée partout. Et pour affirmer l’autorité de l’Etat, il faut que les autorités elles-mêmes donnent l’exemple. Les gens n’écoutent plus les discours. Ils voient les comportements. C’est lorsqu’on a des autorités qui travaillent bien, qui donnent l’exemple, qui gouvernent bien, etc.

Restaurer l’autorité, ce n’est donc pas envoyer des policiers mater des manifestants…

Non, non !

Parce qu’on a perçu comme tel la descente musclée des militaires à Bobo pour mater les soldats mutins et, dit-on, restaurer l’autorité de l’Etat…

Non, non ! Prenons le cas de l’administration publique. Je suis très heureux lorsque je constate au niveau de la Fonction publique, l’organisation des concours à l’heure actuelle. Dans un passé, qu’est-ce qu’on entendait les gens dire ? Il faut avoir quelqu’un, etc. De nos jours, de la manière dont les choses sont organisées, nous sommes sur la voie de la transparence et tout le monde est satisfait, même s’il y a toujours des améliorations à faire, il y a un grand effort qui est fait. Cela donne une bonne image.

J’ai été dans un commissariat de police où j’ai donné un document à légaliser et on m’a dit que si je n’étais pas pressé, on allait me remettre mon document dans dix minutes ou un quart d’heure. Au commissariat central de police, on fait la légalisation sur place. C’est de cela qu’on a besoin dans l’administration. L’administration est là pour servir l’intérêt général et lorsqu’on voit que tout est fait dans la transparence, et que ceux qui commettent des actes fautifs sont sanctionnés à la hauteur de leur faute, si les citoyens sont traités avec beaucoup de respect, de dignité, si leurs droits sont respectés, vous verrez qu’il y aura moins de violence. Ce sont les frustrations internes que les gens ont accumulées depuis longtemps qui les entraînent progressivement à des violences dans leurs manifestations. On entend souvent que les pouvoirs publics ne comprennent pas le langage de la douceur et qu’il faut le langage de la violence. C’est bien dommage si on inscrit cela dans notre philosophie. La restauration de l’autorité de l’Etat passe par la bonne gouvernance dans toutes ses dimensions.

Croyez-vous à la sorcellerie ?

La sorcellerie ? Pourquoi me posez-vous une telle question ? (rires).

On vous sait engagé dans la défense des droits des femmes qui sont accusées de sorcellerie…

C’est comme si vous me posez la question de savoir si Dieu existe. Je suis un chrétien catholique. Je suis un défenseur des droits de l’Homme, un défenseur de la dignité humaine. Et de ce point de vue, j’accorde aussi la liberté de croyance à tout individu. Il y en a qui y croient, d’autres n’y croient pas. Chacun est libre. Personnellement, je crois en Dieu et je fais tout pour exprimer les valeurs de cette foi dans tous mes actes. C’est pour cette raison que, dans ma lutte contre les violences, l’exclusion sociale des personnes qu’on accuse de sorcellerie, je suis très engagé. Nous sommes dans un Etat de droit et chacun est libre de croire ou de ne pas croire et nul n’a le droit, sur la base de ses croyances, de porter atteinte aux droits de l’autre et de se faire justice lui-même. Mon combat réside dans ce sens. Et c’est là que nous attendons que l’Etat manifeste son autorité. Je suis révolté contre cette situation. Croire ou non à la sorcellerie ? Je sais qu’il y en a qui font du bien et d’autres font le mal. Il y en a qui empoisonnent, qui sont méchants. Moi, je suis chaque jour avec les vieilles femmes de Tanghin, mais rien ne m’effraie ! (rires).

Quelle est l’ampleur du phénomène au Burkina aujourd’hui ?

Quelle que soit son ampleur, c’est une situation qu’on ne doit pas vivre au Burkina Faso. Pour l’image même de notre pays, c’est un phénomène qui doit disparaître. Et moi, à travers votre organe, je voudrais saluer et remercier sa Majesté le Mogho Naaba et l’ensemble de ses collaborateurs, les chefs coutumiers et traditionnels, qui ont accepté de s’engager avec nous dans la lutte contre ce phénomène. Et j’ose le dire, au niveau de l’Etat, on constate très peu de choses qui sont faites dans ce domaine. Le phénomène, c’est essentiellement dans un certain nombre de provinces du plateau mossi qu’on le constate. Il existe des centres à Ouagadougou qui accueillent des femmes accusées de sorcellerie et dans d’autres localités également. Souvent, je me pose la question de savoir pourquoi les pouvoirs publics, les hommes politiques sont plus ou moins muets sur ce phénomène.

Est-ce parce que la plupart de nos dirigeants sont des mossi qu’ils ne veulent pas déranger les gens ? Ou bien c’est parce qu’eux-mêmes y croient (…) à tel point qu’ils ne veulent pas prendre le risque de le remettre en cause ? C’est un domaine complexe. Cette façon d’exclure, de violenter les femmes, ne fait pas du tout honneur à notre pays ni à l’ethnie mossi. Je tiens à le dire. Si vous allez dans les centres, presque 100% des femmes sont des mossi. On en parle ailleurs, mais ce n’est pas le même traitement qu’on réserve aux gens. C’est une interpellation forte. Le problème, c’est qu’il n’y a que des femmes. Et les hommes ?

Peut-être qu’ils ne "mangent" pas …

Je vous laisse responsable de votre hypothèse (rires).

Parlant de manger, il y a la famine qui menace le Burkina. La commission "Justice et Paix" a-t-elle prévu quelque chose ? Et, que pensez-vous des différentes mesures prises par le gouvernement ?

Il faut saluer cette vision du gouvernement qui a anticipé, pris conscience du problème et qui a pris des mesures en vue de l’atténuer. Parce que quoi qu’on fasse, les gens vont ressentir la famine. Avec ces mesures, nous espérons que cela va permettre de réduire la souffrance des gens. Au-delà des mesures prises par les pouvoirs publics, il y a au niveau de l’Eglise catholique, des institutions comme l’OCADES Caritas Burkina qui, en partenariat avec CRS, un consortium, va incessamment lancer un appel aux partenaires extérieurs pour apporter sa contribution à la résolution des difficultés des populations du Burkina.

Nous, au niveau de la commission, nous travaillons pour qu’en plus de la faim dont souffrent les gens, ils ne souffrent plus de la violation de leurs droits. C’est ça notre rôle (…). Si en plus des souffrances matérielles, on fait subir (aux gens) des souffrances morales qui portent atteinte à leur dignité, c’est l’enfer sur terre.

Ouvrons une fenêtre internationale pour parler du printemps arabe et de ses implications sur la Libye, car c’est ce qui a également marqué l’année 2011. Quelle coloration a prise votre regard sur ce sujet ?

Il faut dire que lorsqu’on parle de printemps arabe, c’est vrai que c’est nous qui avons donné ce nom. Mais il semble qu’en Tunisie, dans la ville où celui qui a accepté le sacrifice suprême pour déclencher ce printemps arabe, on souhaite qu’on l’appelle le printemps de la figue de barbarie pour faire référence à l’origine. Il faut dire que c’est le signe du changement des temps (…). C’est également un signe de l’ouverture vers le monde. Le monde est devenu un village planétaire et on ne peut pas rester éternellement enfermé dans un territoire et faire souffrir les populations. Cela doit servir de leçon à nos dirigeants (…). On assiste à un réveil des populations qui aspirent à beaucoup plus de liberté, de droits.

Chaque dirigeant doit essayer de lire ce message et travailler à aller dans ce sens. Beaucoup de gens se sont élevés pour fustiger l’intervention des pays occidentaux dans ces pays, particulièrement en ce qui concerne la Libye. Au lieu de reprocher cela à ceux qui sont intervenus, il faut qu’à notre tour, en tant qu’Africains, on accepte un certain nombre de vérités. Il nous appartient de changer un certain nombre de choses avant qu’on nous oblige à le faire. Je pense que Kadhafi a eu le temps et l’opportunité de changer et ne l’a pas fait. Nos dirigeants actuels qui sont en train de faire 30 ans, 40 ans au pouvoir ont l’opportunité de changer et d’accorder plus de liberté aux gens. C’est le message fort qu’il faut tirer de ce printemps arabe : plus de justice, de respect pour les citoyens dans le sens de la promotion de leur dignité et de leur bien-être.

Pour terminer, quels sont vos vœux pour l’année 2012 à l’endroit du Burkina ?

Je souhaite pour l’année 2012 que le processus engagé par notre pays pour les réformes politiques puisse aboutir à des résultats, à des prises de décision qui puissent entraîner un véritable changement, une nouvelle vision de la gestion du pouvoir dans notre pays. Je le souhaite et je souhaite que les citoyens soient cohérents avec eux-mêmes. Il faut que dans toutes les réflexions que nous menons, dans toutes les décisions que nous prenons, nous visions l’intérêt général du pays, de la nation et non celui particulier. Je pense que si nous travaillons dans ce sens, notre pays connaîtra la véritable paix. J’estime personnellement que tous les compromis doivent se faire sur la base de la vérité et de la justice pour espérer avoir des institutions stables et durables. En dehors de cela, aussi longtemps qu’on continuera à manipuler, à vouloir concocter des textes pour conserver le pouvoir, cela va nous créer des situations très difficiles. Mon vœu est que le Burkina connaisse la paix, la véritable paix, basée sur la justice, l’amour et la liberté.

Propos recueillis par Abdou ZOURE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 5 janvier 2012 à 00:36 En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    Bravo pour votre lucidité parceque vous avez tout dit avec courage et avec détermination et donc je n’ai plus rien à ajouter de plus
    Merci et que le bon Dieu vous protège,bonne et heureuse année

  • Le 5 janvier 2012 à 01:35, par Le Révolté En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    Pour cela j’admire les gourounsis. Vérité crachée. Il n,est pas passé par 4 chemins.

    Heureusement que le pays compte des fils comme lui. Tout notre espoir repose sur des individus pareils et sur Dieu. Si non, cette nation disparaîtra avec ceux là qui ne font que caresser le Naaba dans le sens du poil. À l’image des Mahamasssssssss

  • Le 5 janvier 2012 à 04:06, par Boulougou Compaoré En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    M. Bado,

    J’admire la lucidité, la pertinance et le courage de vos réactions. J’invite tous ceux qui interviennent publiquement à suivre l’exemple de M. Bado dans la qualité de son expression.

    Boulougou Compaoré

  • Le 5 janvier 2012 à 05:30, par NONGODO du Faso En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    Monsieur Francois DE Sales, ma journée est gagnée, car à travers vous je me rend compte qu’il ya toujours au Faso des gens courageux et integres et je garde alors espoir pour notre pays.

    • Le 5 janvier 2012 à 13:50, par toogsiida En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

      Halte tout de même à la stigmatisation des mossé. C’est dans l’air du temps mais enfin. Pourquoi évoqué que la plupart des dirigeants sont mossé...que recherchez vous dans vos insinuations ? ça ne vous honore point ! Vous qui êtes chrétien, la stigmatisation (du christ) ça doit vous rappelez quelque chose...

  • Le 5 janvier 2012 à 08:20, par le Burkinabe de Hollywood En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    Voila des opposants cache dans l’eglise. il va falloir que le pape commence a sevir maintenant dans l’eglise burkinabe car ca commence a faire trop. Blaise est chretien, Rock l’est, je le suis comme des million de burkinabe qui supportent le President. en quoi un "illumine" comme ce monsieur peut parler de politique. Bado avait raison. il faut instaurer le suffrages capacitaires au Burkina. avoir au moins bac 5 et un revenu minimum au moins superieur a 5 fois le smig pour pouvoir voter. ou pourquoi pas faire le suffrage indirect. ca vole tres bas maintenant au Burkina. tres tres bas

  • Le 5 janvier 2012 à 09:30, par Lysandre En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    Bravo François, je suis en Europe et c’est avec attention que je parcours les journaux de mon pays grâce à lefaso.net.Félicitation à l’ Église que vous avez représenté lors de ce ballet de digression et de comédie qu étaient les assises.Félicitation pour vous et pour les honnêtes gens qui ont toujours le courage ( dans ce beau pays défiguré sur la scène internationale)et le souci de la vérité.Bonne année « Mieux vaut louer les vertus d’un ennemi, que fater les vices d’un ami »
     Beter to commend the virtue of an enemy, than fater the vice of a friend

  • Le 5 janvier 2012 à 09:47, par Baxter En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    Merci Mr BADO pour ces précisions dignes d’intéret. Il faut qu’on nous dise pourquoi on voudrait amnistier Blaise COMPAORE ; qu’est ce qu’il a fait ? Quelles sont les charges qui pèsent contre lui...? En ce moment le peuple pourra apprécier et décider. On ne peut pas travailler à balancer ses pairs à la CPI et vouloir se faire blanchir aussi facilement. On est ou là ?

  • Le 5 janvier 2012 à 10:48, par nila le panafricain En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    Salut mon frère, pour votre intervention. elle est tres claire et véridique. il faut que notre pays ait des institutions fortes .Et non des hommes qui se disent forts car ,ils sont appelés un jour a mourir.

  • Le 5 janvier 2012 à 11:13, par l’intègre En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    Mon cher esclave Bado. Merci pour ta clairevoyance et ton franc parler. J’ai toujours dit que le Burkina ne s’ébranlera jamais parce qu’il a en son sein des individus toujours intègres et intrépides. Merci Mr Bado de m’avoir redonné à croire qu’il y aura toujours des Burkinabè dignes

  • Le 5 janvier 2012 à 11:33, par mane-pou En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    merçi à monsieur Bado pour son sens de la responsabilité.la vraie responsabilité est avant tout celle qui consite à dire la vérité qu’elle fasse mal ou non ;l’essentiel est qu’elle permette de contruire du solide.prions pour tous les burkinabè pour qu’ils obtiennent la grace de l’honneté, de la vérité. beaucoup de succès à vous.

  • Le 5 janvier 2012 à 13:09, par Souley En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    C’est bien, et même très bien de "cracher" des vérités aux gens, mais c’est encore mieux si on commence par se les appliquer soi-même, M. Bado !

    Quittez votre poste de président de la CNDH (commission nationale des droits humains) et remboursez tous les frais de missions perçus irrégulièrement depuis la fin de votre mandat (dites nous quand ? honnêtement !!!) avant qu’on vous prenne au sérieux ! Ceux de l’extérieur ne semble pas vous connaitre et racontent apparemment n’importe quoi ! Dites leur aussi le cumul avec vos fonctions au sein de l’Eglise Catholique et l’appropriation des moyens résultant de vos deux fonctions...SVP !!

    • Le 5 janvier 2012 à 14:28 En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

      Quand on commence à vous égratigner,vous sortez vos crocs de chiens pour balancer du n’importe quoi sur les honnêtes gens qui ne veulent pas vous suivre dans vos forfaitures
      Mr Bado,vous avez tout le soutien des vrais Burkinabè vraiment intègres
      A bas ce régime pourri avec les casseroles,les cantines,les djembés qu’il traine depuis 24 ans

    • Le 5 janvier 2012 à 17:18, par WENDSONGDO En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

      Encore un trouble fête ! vous savez le Burkinabé du régime Compaoré reste dédain du mérite des autres. D’où sortez- vous ? homme malhonnête et malsain ? Vous parlez de CNDH ? J’en connais assez de cette commission depuis plus de 2 ans, des gens peu responsables n’arrivent pas à s’entendre pour trouver un remplaçant à M. BADO ! Que voulez-vous qu’il fasse ? Qu’il démissionne et qu’il laisse un vide institutionnel ? Avez-vous désignez un remplaçant à M. BADO et qu’il ait refusé de céder sa place ? Arrêter de raconter du n’importe quoi aux gens !!!!!!!!!. J’ai été témoin de la honteuse élection des membres de la CNDH ! Quelle honte ! des gens ont failli même en venir aux mains et ceux là prétendent défendre nos droits ! Soyez un jour honnête dans votre vie ! Ayez le courage d’apprécier quand c’est bien ! C’est en cela que le Burkina pourra immergé.Cher Monsieur, invitez BADO à la TNB et reprochez lui de ce que vous venez de dire ! Votre femme ne vous reconnaitra pas, comme le dit son parent. Pour une fois qu’on a quelqu’un d’honnête dans ce pays pour dire les choses comme elles se présentent, voilà des gens sortis de nulle viennent nous pomper l’air. Et puis pensez-vous que quelqu’un qui est dans l’illégalité ou dans la grâce du régime actuel ose faire cette sortie. Y en a marre !!!!!!!!!!!!!!!!

    • Le 5 janvier 2012 à 18:24, par léo En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

      serais-tu jaloux ou aigri mon pauvre souley ?
      soutien mon brave Bado ,tu es digne des gourounsis

  • Le 5 janvier 2012 à 14:45 En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    Ce qui me plaît dans ce pays, c’est que les gens aiment le sensationnel.
    Pourvu que n’importe qui fasse surface dans les médias et dise ce que les gens veulent entendre et paf, ce sont des applaudissements. On ne cherche plus à faire des analyses, on ne cherche plus à découvrir l’environnement de la personne et mieux, la personne elle-même.
    Bne continuation à tous !

  • Le 5 janvier 2012 à 14:46 En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    Ce qui me plaît dans ce pays, c’est que les gens aiment le sensationnel.
    Pourvu que n’importe qui fasse surface dans les médias et dise ce que les gens veulent entendre et paf, ce sont des applaudissements. On ne cherche plus à faire des analyses, on ne cherche plus à découvrir l’environnement de la personne et mieux, la personne elle-même.
    Bne continuation à tous !

    Francis

    • Le 5 janvier 2012 à 18:22, par François de Paule En réponse à : Mais Francis, vous n’y êtes pas du tout !...

      Cher Francis

      Je crois en toute honnêteté que vous ne comprenez rien au débat intellectuel ; ou alors vous êtes un de ces "mercenaires du clavier" qui essaient contre vents et marées de semer la confusion dans l’esprit des personnes bien pensantes.

      Vous voyez, Francis, le débat intellectuel va au-delà des sentiments ou ds ressentiments d’ordre personnel.Personnellement je me fous de ce que M. BADO est en dehors du cadre de cet article.D’ailleurs, en quoi celà m’interesserait-il ? Je te fais savoir que le Monsieur n’a pas écrit l’article, c’est le journal qui est allé vers lui et c’est le journal qui relate l’entretien.Ok ?Ce qu’on vous demande à vous autres, c’est de commenter les déclarations de BADO en toute responsabilité ou alors de la fermer !

      Vous qui semblez le connaître bien(puisque vous insistez), il se peut qu’il vous doive de l’argent, ou bien qu’il a divorcé d’avec une de vos parentes et que vous lui teniez rigueur pour ça, mais nous on s’en gnagne,Ok ? Si vous avez des arguments contraires à ceux de François de Sales BADO, prenez votre ordinateur et écrivez un article pour le dire, et c’est là où nous vous attendons.

      Bon dieu, cessez de faire ch....les honnêtes personnes. M. BADO, continuez comme ça, vous avez toute notre bénédiction après bien sûr celle des ancêtres et de Jésus-Christ lui-même.

      François de Paule

  • Le 5 janvier 2012 à 16:15 En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    Vraiment rien à dire de plus ! La pertinence, le courage et la sincérité dans les propos, tout y est.
    Je regrette seulement que monsieur BADO n’est pas condamné l’assassinat de Khadafi dans le principe, toute mort n’étant pas souhaitée en tant que chrétien.

  • Le 5 janvier 2012 à 17:25, par Bédjou En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    Je salue la qualité de l’interview et la clairvoyance . Ce qui se passe ailleurs peut bien se produire chez nous. Il nous appartient d’apprendre à être juste. Les longs règnes sont les causes des malheurs de l’afrique(CI, Togo, Guinée, Gabon, Lybie, Tunisie, l’Egypte, le Burkina). Il faut savoir quitter les choses et éviter que ce soient les choses qui vous quittent car ca peut être douloureux, et de nos jours le constat est que les peuples ont pris conscience et sont prêts à payer le prix quant on les oblige.

  • Le 5 janvier 2012 à 18:20, par Yéti En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    M Bado a été franc dans ses réponses mais a tenu a se départir préalablement de la raison principale pour laquelle il est interrogé.
    C’est en qualité de SG de la Commission "justice et paix" de l’église catholique que vous êtes interviewé. Il n’y a pas mieux que vous pour dire la position de la commission "justice et paix" dont nous nous réclamons.
    Elle doit être aussi franche et claire que vos réponses et l’Église ne s’en cache point.
    la doctrine sociale de l’église a tracé des lignes de conduites qui doivent vous guider et tant que vous êtes en accord avec cette doctrine qui n’est ni socialiste ni communiste mais encourage l’initiative et le travail vous avez de quoi analyser toute situation qui se présente.
    Diffusez, à ces occasions, les conduites préconisez dans cette doctrine. Il faut qu’on la connaisse et qu’on la diffuse. l’évêque et Vous, en êtes les premiers responsables. Comme vous n’avez pas beaucoup de sorties médiatiques, profitez chaque fois pour distiller un peu de cette vision de la société. Vous puisez dans la doctrine sociale de l’église pour répondre aux questions et nous n’avons pas peur d’analyser les situations en fonction de cette vision de société.

  • Le 5 janvier 2012 à 18:51, par GO En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    Bravo Mr BADO. Si on trouve qu’on a bien fait, pourquoi avoir peur ? Jacques Chirac a été jugé, seulement l’année passée.
    Donc, je crois qu’il faut suivre bien les choses pour que l’avenir puisse se corriger.
    Pas d’amnistie. Pas de modification pour l’article 37. On ait pas obliger d’être président. Chaque Burkinabè se bat chaque jour pour ce pays.
    Quand le maire de Ouaga dit qu’il ne sait pas pourquoi on la frapper lors de la crise, ça me fait rire. Il doit savoir que les gens connaissent bien ceux qui se sont enrichit par ce régime. C’est une manière de lui dire que le peuple a besoin de son argent.
    Donc c’est vraiment le moment pour les burkinabé d’ouvrir les yeux et on verra que les choses vont bien changer pour tous.
    Go

  • Le 5 janvier 2012 à 22:37, par le bobolais En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    après avoir lu les réaction sur ce site, j’en arrive à la conclusion que les burkinabè ne sont pas sévères mais ils sont méchants simplement. je comprend pourquoi dieu n’a pas pitié de notre pays. il faut qu’on essaie un peu de positiver. monsieur a dit son point de vue. au lieu de l’attaquer gratuitement je pense qu’il serait constructif de faire des contre propositions pertinente qui enrichissent le débat.

  • Le 6 janvier 2012 à 00:12, par passektalle En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    bjr les foromistes
    je suis a l’etranger et je suis fier de mn pays cad de savoir qu’il ya toujours des hommes integres. aussi ces avec bcp de plaisir que jai fait les statistiques des intervnants : on a moins 2% de gens qui cherchent toujours à tuer le peuple(ceux qui attaquent Bado)ce qui est encourageant ; la delivrance ne plus loin.
    bne chance a ma chere patrie

  • Le 6 janvier 2012 à 12:18 En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    Bonjour
    Je suis étonné que personne ne se soit exprimé sur le sors des dites "sorcières" !!! M. Bado a fait une remarque osée en interpellant la société moaga qui est la plus concernée par le phénomène. Il y a des lâchetés et des drames que certaines de nos traditions véhiculent à travers les âges et il faut avoir le courage aujourd’hui d’y mettre fin en abordant clairement le problème avec les chefs coutumiers et les populations.
    Je dis la même chose pour ce qui concerne un autre phénomène ressenti par les sociétés du sud-ouest : dagara, lobi, birifor, djan,... Les filles de bar, des boites de nuit, des buvettes, des chambres de passe, les bonnes,... viennent en grande majorité de ces milieux ! Pourtant, Dieu seul sait le nombre d’intellectuels issus de cette société qui a été favorisée par les missionnaires en écoles du fait de sa conversion massive ; ça ne préoccupe apparemment personne que la majorité des filles de joie du pays viennent de là !!
    Il y a des lâchetés, des drames d’humanité morale, sociale, éthique et spirituelle auxquelles certaines de nos sociétés africaines doivent trouver des remèdes appropriés. Sans pudeur, sans racisme et sans honte, opérons cette catharsis sociale et notre humanité s’en trouvera grandie !
    Le Black

  • Le 9 janvier 2012 à 12:02, par tooyellé En réponse à : FRANÇOIS DE SALES BADO : "Article 37… Amnistie… Ça ne se négocie pas !"

    Le Burkina mon pays est une havre de paix de par la force de notre culture.Mais depuis ces petits groupe de personnes qui ce dise intélectuel a chaque jour qui passe ma hantise s’enpliphie du fait d’un égoissme qui sens vergogne s’instale dans lescoeurs.Si un croyant récite le notre Pêre et ne connait pas son sens ou le AI FATIHA et ne mesure pas sa porté j’ai peur. quand a ces veilles de Tanghin il est une émanation de la dureté des coeurs moderne et on un produit culturel ’mooga) Chez les mossis même le chien enragé a un maitre ce qui veut dire simplement que les veilles de ce centre sont les proudit de notre société dite moderne même si les lampandères ce compte.Tout l’Afrique bascule par le fait de bouge que je m’installe alors dans nos quartier,dans nos village on ne fait rien pour proumouvoir l’autre,voyer les blancs on fait les preuve de bonne bonne gouvernance dans son bled avent de vouloir ce prétendre président ,alors on prend la coute echéle (les coup d’états)

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