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CORRUPTION AU BURKINA : Les rapports se suivent et se ressemblent

Publié le mardi 20 décembre 2011 à 00h23min

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Le rapport 2010 sur l’état de la corruption au Burkina Faso vient de tomber. Comme chaque année, le Réseau national de Lutte anti-corruption (REN-LAC) a classé les services publics les plus enclins aux pratiques corruptrices. Comme chaque année, ce sont les mêmes qui sont épinglés à tel point qu’on se demande si ce rapport a toujours un impact. Ce qui est sûr, le REN-LAC est à féliciter pour la production de ce rapport annuel sur l’état de la corruption. Cela permet d’attirer l’attention des pouvoirs publics. En tant qu’organisation de la société civile, il s’est fait le devoir d’accompagner le gouvernement dans le processus de la bonne gouvernance.

C’est pourquoi, dans l’intérêt général, la collaboration entre l’Etat et la société civile doit se départir des rapports conflictuels où l’un conteste les rapports de l’autre. Le REN-LAC a joué sa partition en publiant les perceptions des citoyens sur les services publics. Il n’a pas le pouvoir de réprimer les corrompus et les corrupteurs (et Dieu seul sait qu’ils sont nombreux au Burkina). Ce pouvoir relève de l’Etat qui connaît les conséquences néfastes de la corruption, et qui a le devoir de protéger l’économie nationale. Que fait alors le gouvernement pour enrayer la corruption qui est un phénomène bien complexe ?

Certes, des efforts sont visibles. Au sein des ministères de l’Economie et des finances (qui est le département ministériel le plus vulnérable) et de celui en charge du commerce, la mise en place des guichets uniques a permis de réduire considérablement les pratiques corruptrices. On peut également citer à une moindre échelle, le cas de la police nationale où la légalisation des documents administratifs ne prend plus 10 minutes dans les services commis à cette tâche. Ces initiatives ont permis de couper l’herbe sous le pied des "margouillats" et d’améliorer le climat des affaires au Burkina en simplifiant les formalités de création d’entreprises. Malheureusement, le maillon manquant est la Justice. Combien de gestionnaires de deniers publics ont été épinglés dans les rapports de l’ASCE et de la Cour des comptes sans que la Justice ne prenne le relais pour leur faire rendre gorge ? Il ne faut donc pas s’étonner que les citoyens, dans leur ensemble, doutent de la volonté ou de la capacité du pouvoir à combattre la corruption.

Que l’époque où des responsables politiques s’amusaient à demander des preuves avant de sanctionner, est bien révolue ! Aujourd’hui, ce ne sont pas les dossiers de malversations qui manquent. Et ce qui est énervant, c’est de voir des gourous détourner des fonds publics ou s’illustrer par une gestion catastrophique des marchés publics, recevoir des décorations et être promus à des postes plus importants. Dans ces conditions, on ne peut promouvoir la bonne gouvernance dans un pays aux ressources limitées et qui compte sur l’aide au développement pour des secteurs importants comme la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement. Mais ce serait trop facile de charger le gouvernement de tous les péchés d’Israël.

Dans la corruption, il y a toujours un corrupteur et un corrompu. Combien de citoyens sont prêts à dénoncer les cas de corruption en appelant au numéro vert du REN-LAC ? Combien de Burkinabè sont prêts à dénoncer les fonctionnaires qui leur exigent des pots-de-vin pour obtenir un avancement ou un reclassement ? Il faut donc que les Burkinabè, dans leur ensemble, se rendent compte que la corruption peut saper les bases de l’économie nationale, et refusent de la cautionner, quelle que soit la circonstance. Ce n’est pas une hydre invincible. Et pour sortir de ce cycle des rapports presque sans effet, il est grand temps de se secouer, pouvoirs publics comme citoyens.

SIDZABDA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 20 décembre 2011 à 02:37 En réponse à : CORRUPTION AU BURKINA : Les rapports se suivent et se ressemblent

    Simple bon sens de cette loi du silence puisque :
    vous dites que la population ne dénonce pas les corrompus par l’utilisation du numéro vert de REN-LAC
    Vous dites que REN-LAC n’a pas de pouvoir de poursuivre ces corrompus sauf à produire des rapports qui dormiront dans les tiroirs puisque ceux qui sont censés poursuivre et combattre ces corrompus sont aussi des corrompus notoires à savoir:les magistrats,le gouvernement,le PF,les députés etc
    Donc pourquoi perdre son temps a dénoncer si il n’y a pas de suite judiciaire ?De la même façon,il serait meme préférable de supprimer tous ces corps comme REN-LAC,Cours des comptes,ASCE,ce qui nous fera économiser nes maigres ressources restantes au lieu de nous faire chier avec des rapports intellectuels produits par des fonctionnaires grassement payés pour rien par le manque de volonté politique de ce régime rongé lui aussi par le phénomène de corruption.Il ne donnera jamais le baton pour qu’on le fouette enfin qu’il prenne le droit chemin.Ce qui m’amène à parler de leur CCRP qui restera aussi de la théorie parceque la justice dans ce pays ne sera jamais jamais indépendante sous Blaise et donc vous ne verrez jamais un gourou de ce régime en prison alors qu’il aurait suffit de 1 ou 2 cas exemplaires d’un ministre ou d’un gourou mis en prison pour que les petits délinquants comme ces douaniers et autres gestionnaires se mettent a trembler en empruntant le bon chemin de l’honnêteté.On l’a vu sous la révolution avec les TPR.C’est l’exemple à suivre mais les honnêtes Burkinabès peuvent rêver parceque la corruption a encore de très beau jour devant elle sous Blaise

  • Le 20 décembre 2011 à 08:54 En réponse à : CORRUPTION AU BURKINA : Les rapports se suivent et se ressemblent

    Je ne crois pas à un REN-LAC aux gants blancs NON PLUS

  • Le 20 décembre 2011 à 11:47, par tièkadiyé En réponse à : CORRUPTION AU BURKINA : Les rapports se suivent et se ressemblent

    Vous même journalistes, vous êtes corrompu. C’est parce que beaucoup de gens n’ont pas affaire à vous qu’ils ne le savent pas. Moi si. Un exemple : combien êtes-vous à faire un reportage sans exiger des pots de vin ? Vous, vous exigez. Même les AIB sont concerner. C’est facile de condamner les autres quand on refuse de se remettre en cause. C’est pourquoi j’ai dit hier sur le forum que ceux qui exigent l’application du délit d’apparance montrent patte blanche d’abord. On verra combien de fonctionnaires burkinabè seront épargnés.

  • Le 20 décembre 2011 à 12:03, par Tanga En réponse à : CORRUPTION AU BURKINA : Les rapports se suivent et se ressemblent

    Le plus souvent, on voit que ceux qui critiquent les autres ne manquent pas l’occasion, lorsqu’ils en ont, de s’enrichir ou d’être malhonnête. Aussi en toute chose, ce sont des ménacanismes puissants et clairs qui doivent être mis en place pour éviter l’homme tout cout d’emprunter le mauvais chemin.

  • Le 20 décembre 2011 à 14:44 En réponse à : CORRUPTION AU BURKINA : Les rapports se suivent et se ressemblent

    Je penses que l’état devrai donner un pouvoir de repression au ren-lac, sinon a quoi bon denoncer puisque depuis l’existence de cette structure aucun exemples de punition n’a été illustré, sinon que des rapports a ne pas finir.
    de plus quel garentie le ren lac donne au denonciateur par rapport a leur anonimat ? incitez les gens a denoncer et ils le feront.
    je lance un appel a l’état de donner les moyens au ren lac et de commencer a punir ces corompus denoncé et vous verrai que des denonciations viendrons de plus en plus. le peuple n’a pas peur le peuple a marre de voir des rapports comme celui du ren lac sans suite

  • Le 20 décembre 2011 à 15:44, par Batorowour HIEN En réponse à : CORRUPTION AU BURKINA : Les rapports se suivent et se ressemblent

    Le Ren-Lac est une organisation constituée de Citoyens Burkinabè et plus...
    Je suis très heureux pour ce travail citoyen, produit par des citoyens Burkinabè aimant leur pays.
    Pour peu que le Président du Faso veuille qu’on le prenne au sérieux, je prie son excellence de faire ’SIEN’ le présent rappart du Ren-Lac.
    Moi, je crois au Burkina Faso,’Nôtre’ Pays. Que Dieu Tout-Puissant bénisse le Burkina Faso !
    NB : J’ai dit la mm chose sur le Blog du Président du Faso !
    Merci

  • Le 20 décembre 2011 à 21:50, par Le Burkinabè En réponse à : CORRUPTION AU BURKINA : Les rapports se suivent et se ressemblent

    Si les rapports se suivent et se ressemble c’est la preuve qu’ils sont inutile. Ces rapporteurs bouffent notre fric pour rien. Ils ne valent pas mieux que ceux qu’ils denoncent

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