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Autant le dire… : Article 37 et réformes politiques , où sont passés les Constitutionnalistes burkinabé ?

Publié le jeudi 8 décembre 2011 à 00h31min

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Trois jours de joutes oratoires pour consolider une démocratie ? En tout cas, mille cinq cent participants sont réunis depuis hier à Ouagadougou au palais des Sports autour de la démocratie burkinabé. Avec comme cadre de travail, le Conseil consultatif sur les reformes politiques et institutionnelles. Souhaitées par le président Blaise Compaoré dans son message à la nation à l’occasion de la fête de l’indépendance en 2009 à Ouahigouya. Même si certains politiciens ou organisations de la société ont souhaité la même chose. Dans un langage différent à travers la refondation pour les uns et la reformation pour les autres. Peu importe le vocable, l’essentiel est que les Burkinabé sont unanimes qu’à l’étape actuelle de la vie de leur démocratie, il faut nécessairement lui ajouter d’autres ingrédients tout en retirant d’autres.

Pour la rendre plus conforme au contexte national mais également international qui évolue très rapidement. Malheureusement, la forme a posé des difficultés si bien que tout le monde ne se retrouve pas au sein de ce conclave qui, disons-le net n’est sans doute pas la panacée, mais indispensable pour un pays, un peuple qui fonde ses valeurs sur le dialogue, la concertation permanente.
Le CCRP a travaillé. D’abord dans un cadre beaucoup plus restreint à Ouagadougou ouvert aux partis politiques et organisations de la société civile qui ont accepté d’y prendre part. Des conclusions ont été rendues sur ce qu’il est convenu d’appeler des points consensuels et des points non consensuels.

Parmi lesquels, le fameux article 37 qui, à lui seul, a suffi pour polluer toute l’atmosphère. Politique nationale, mais également des assises nationales. Laissant croire que tout ce qui est en train d’être fait l’est à cause seulement de cet article-là. Que ce soit dans la presse, dans les gargotes, débits de boissons et autres « grins », il n’y a pas autre débat que l’article 37. S’il importe autant qu’il est le sujet à la Une, pourquoi donc ne pas en faire profiter tout le peuple ?
Car, à l’analyse il n’y a que quelques personnes, élitistes, dans nos villes de Ouagadougou et de Bobo et dans d’autres villes secondaires qui animent convenablement le débat. Chacun en fonction de sa sensibilité et surtout de ses intérêts et de ses calculs politiciens. Si bien que le sujet, si passionnant est en train dangereusement de quitter le cadre politique et légal. Il est tout à fait normal qu’il divise. C’est bien démocratique. Mais de là à créer une certaine tension sociale entre les Burkinabé, il y a un pas que nous ne devrions pas franchir.

Aussi, il parait de plus en plus évident qu’à défaut de discuter de cet article dans un cadre politicien, il faut tout de suite le ramener du côté de la loi, de la Constitution elle-même. Que dit la loi sur ce genre de question ? C’est en ce moment que les constitutionnalistes, les hommes de lois, doivent intervenir. Du consensuel au non consensuel en passant par le référendum et du fait que la Constitution elle-même prévoit les conditions de sa révision, il faut qu’on nous dise quelque chose de fondamental, de légal. Ce à quoi le peuple doit s’en tenir. Quant aux politiciens, il leur sera loisible de jouer leur jeu favori qui consiste à convaincre que ce n’est pas bien quand on n’y a pas intérêt ; et très bien quand on est le premier bénéficiaire.

Il est bien de le dire car les reformes actuelles concernent bien d’autres domaines de la vie nationale qui sont aussi importants que l’article 37. Que ce soit la justice, le système éducatif, de santé, la gouvernance politique et économique, la reforme de l’armée et de notre système de sécurité…il y a tellement de choses à revoir qu’il ne faudra pas se noyer avec ce débat parfois malsain sur l’article 37.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du faso

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Vos commentaires

  • Le 8 décembre 2011 à 03:44 En réponse à : Autant le dire… : Article 37 et réformes politiques , où sont passés les Constitutionnalistes burkinabé ?

    Quand on a besoin d’eux on ne les voie pas . Depuis que les gens sont entrain de tergiverser sur cette partie de notre constitution on ne voie pas nos monsieur les constitutionalistes qui se sucrent sur le dos du contribuable burkinabe . Allons nous vraiment avoir les cadres dignes de ce nom dans notre Faso natal ???

  • Le 8 décembre 2011 à 07:26, par Karissa Diatou En réponse à : Autant le dire… : Article 37 et réformes politiques , où sont passés les Constitutionnalistes burkinabé ?

    "Ce à quoi le peuple doit s’en tenir." Voila qui est bien dit. Il faut s’en tenir a ce que la constitution votee par le peuple en 91 a dit et qui a ete redit par la derniere revision en date lorsque que des vandals l’ont fait reviser une premiere fois.

  • Le 8 décembre 2011 à 08:52, par aliende En réponse à : Autant le dire… : Article 37 et réformes politiques , où sont passés les Constitutionnalistes burkinabé ?

    Il est vrai que le débat se focalise sur l’article 37 vidant du même coup le contenu des autres réformes.
    Il fallait s’y attendre !!!
    L’opposition (la vraie bien sur !!!) dans son ensemble avait proposé, que pour le bien de la démocratie et le respect de la loi fondamentale, que l’article 37 soit purement et simplement retiré des sujets à l’ordre du jour du CCRP. Ceux de l’autre côté se sont cramponnés sur leurs arguments que tous les sujets sont discutables.
    Lorsqu’une loi est claire, une tentative d’interprétation ne peut être perçue que comme un passage en force.
    Le vrai problème n’est pas le sort qui sera réservé aux conclusions de ce forum, mais l’utilité pour un Burkina, un pays dont l’Etat ne semble plus crédible aux yeux de ses enfants.
    Respectons nos propres lois, que chacun dans son emploi fasse le maximum, aimons notre pays, acceptons que nous pouvons être remplacé et laissons les autres apporter leurs idées (la circulation des élites). Il n’y a pas de miracle, la bonne gouvernance conditionne le développement !!!!
    Même si l’on découvrait des milliers de puits de pétrole ne Burkina ne ferait pas un grand bond en avant si les institutions prévues pour la gestion ne sont pas crédibles.

  • Le 8 décembre 2011 à 10:47, par dounignansidsata En réponse à : Autant le dire… : Article 37 et réformes politiques , où sont passés les Constitutionnalistes burkinabé ?

    Bjour !
    Les constitutionnalistes ont déjà dit ce qu’ils pensent. Prenez les intervieuws et autres conférences publiques que les LOADA, IBRIGA et autres BADO (administrativiste mais aussi constitutionnaliste) ont donné depuis le mois d’avril 2011 et vous verrez.
    Mais comment se faire entendre dans ce vacarme ? Il y a trop passions ;trop d’arrière pensées dans ce débat ; du coup, on doute même de la sincérité et de l’objectivité de certains constitutionnalistes...Et puis, il y a que les historiens, les sociologues, les medecins, les chimistes, les mathématiciens...tout le monde parle maintenant de l’article 37...
    Du coup, l’article 37 est sorti du cadre de joutes élistes. Lorsqu’on invite des coutumiers, des religieux, des représentants des OCS, de partis politiques dont bcp n’ont que peu de cnnaissance en droit consititionnel aux assises nationales (dont le point focal est l’article 37), vous comprendrez d’ailleurs que cet article n’est plus le seul fait des constitutionnalistes...On ne recherche plus la vérité scientifique qui du reste, peut différer d’un constitutionnaliste à un autre, on recherche le consensus pour la paix sociale. Mais un consensus fondé sur quoi ?

  • Le 8 décembre 2011 à 11:57, par Tuenmavé En réponse à : Autant le dire… : Article 37 et réformes politiques , où sont passés les Constitutionnalistes burkinabé ?

    Quand la volonté et la sincérité n’y sont pas il est illusoire d’attendre des résultats.

    Notre pays, en dehors de feu Maurice Yaméogo, n’a été dirigé que par des militaires. L’absence de démocratie dans ce pays tient à cet état de fait. Blaise tout en ayant pris sa retraite de l’armée reste un militaire rompu à la gestion de la chose militaire, même si les derniers événements l’ont surpris. Le Burkina d’aujourd’hui est à l’image de la Guinée de Kondé, encore que la Guinée à une avance sur nous car elle au moins à déjà fait le saut vers la démocratie.

    La démocratie ce n’est pas seulement des élections régulièrement tenues, des institutions qui "fonctionnent", c’est surtout que tout cela se passe dans l’équité, la justice, et l’égalité de traitement entre les citoyens. Si vous obtenez ces choses par n’importe quel type de régime, alors il y a démocratie.

    En Israël l’ancien président vient de prendre 4 ans de prison ferme pour des affaires de meurs et a été déféré dans la même prison que n’importe quel israélien condammné par la justice. La démocratie c’est surtout ça.

    La constitution du Burkina Faso stipule que tous les burkinabé naissent égaux en droit. Cela veut duire en français facile qu’il ne devrait pas y avoir d’égard pour les rangs et autres évocations pour soustraire certains aux conditions prévus par nos moyens. C’est seulement ainsi que nous serons respctueux de notre patrimoine commun.

  • Le 8 décembre 2011 à 12:35 En réponse à : Autant le dire… : Article 37 et réformes politiques , où sont passés les Constitutionnalistes burkinabé ?

    C’est bien vous qui en faites trop sur l’article 37. Combien d’écrits avez vous proposé cet article ? Vos élucubrations sur la constitutionalité de cette article, la nécessité d’avoir l’avis du peuple par voie référendaire font de vous une thuréfaire de la modification de cet article.
    Bien sur on peut discuter de toutes les dispositions de la loi fondamentale étant entendu que cette loi le permet mais doit-on la modifier parce qu’un seul individu croit être revetu du pouvoir "divin" de diriger notre pays ? Car c’est bien là le débat ! L’article 37 a bien été fait et défait pour permettre à Blaise Compaoré de briguer déjà plus de 2 mandats. Cet dernier débat passionne justement parce que les vélléités de l’ensemble des reformes commandées par le PF c’est uniquement pour se maintenir au pouvoir de facon légale à défaut d’être légitime.
    Vous denoncez l’absence des constitutionnalistes, ils n’ y sont pas parce que le pouvoir n’a pas besoin de personnes qui réflechissent et qui disent le droit mais des moutons qui belent au son de leur berger.
    Il n y rien de plausible à attendre des travaux du CCRP.

  • Le 8 décembre 2011 à 18:44, par phantom En réponse à : Autant le dire… : Article 37 et réformes politiques , où sont passés les Constitutionnalistes burkinabé ?

    Le CCRP a été crée juste pour modifier l’article 37, arrêtez de nous rabattre les oreilles ! Tous ceux qui veulent qu’on passe par un référendum n’aiment pas le Burkina.

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