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Autant le dire : Crise au secondaire à Bobo : Pourquoi avoir attendu aussi longtemps ?

Publié le mercredi 9 novembre 2011 à 00h41min

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En une journée, le ministre des Enseignements secondaire et supérieur a arraché un accord entre les fondateurs d’établissements secondaires privés et les enseignants vacataires qui se bagarraient depuis plus de trois semaines sur l’augmentation du taux horaire de la vacation. Si bien qu’on est en droit de se demander pourquoi avoir attendu du 17 octobre, date du début de la grève au vendredi 4 novembre pour trouver un accord ? Alors que visiblement, en tout cas au regard des conditions dans lesquelles cet accord a été signé, tout porte à croire qu’on aurait pu mettre fin à la grève plus tôt que prévu. Et les explications du ministre Albert Ouédraogo n’ont convaincu personne.

Car en effet, selon lui, il était à Paris en France où il participait à une session de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Une rencontre qu’il a jugée important au regard de l’ordre du jour qui portait entre autres sur le vote de l’adhésion de la Palestine à cette organisation d’importance de l’ONU. Ce qui n’est pas faux. Mais là où le ministre Albert ne peut convaincre personne, c’est que le gouvernement n’est pas composé d’un seul ministre. Et il est connu qu’à son absence, le gouvernement a continué de fonctionner. De même que son ministère qui comprend beaucoup de direction dont celle des enseignements secondaires privés.

Veut-il nous dire qu’il n’y a pas eu d’intérim à son absence et que c’est lui seul qui était habilité à sortir l’enseignement secondaire privé bobolais de cette grève qui a commis tout de même des dégâts. Intellectuels dans la mesure où la grève a freiné l’élan des enfants qui sont désormais en retard par rapport aux autres élèves du Burkina et matériels parce que des établissements ont été vandalisés et pillés. Le gouvernement manque-t-il autant d’autres ministres qui auraient pu en son absence aider à sortir rapidement de cette grève ? Ou bien n’y a-t-il plus de collégialité ?

Par ailleurs, la rapidité avec laquelle l’accord a été obtenu montre aussi qu’il y avait de la mauvaise foi quelque part. Autrement, alors que le comité de crise tablait entre 10 et 20% d’augmentation, certains établissements avaient déjà signé des accords avec les enseignants vacataires avec des taux largement supérieurs. En clair, cela veut dire qu’il y avait dans les rangs des fondateurs des personnes qui ne voulaient pas entendre parler d’augmentation et qui croyaient qu’ils pouvaient à travers leur influence et leurs moyens faire reculer les autres. N’est-ce pas cela qui a occasionné les manifestations suivies de pillages et de vandalisme ?

Ceci pour dire que le plus tôt aurait été le mieux. Parce qu’on aurait pu éviter le long temps qu’a duré la crise et en même temps épargner les casses qui ont été occasionnées. Aujourd’hui les enfants reprennent le chemin de l’école. Mais il n’est pas évident que les établissements qui ont été pillés et cassés puissent accueillir convenablement les élèves. Dieu merci que la crise a pu être contenue dans la seule ville de Bobo-Dioulasso. Car, comme les crises qu’on a connues jusque-là, elle aurait pu gagner l’ensemble du pays et les conséquences auraient été plus graves que celles que nous avons connues. Avec les temps qui courent, il n’y a plus de petite.
Dans tous les cas, il faut saluer l’esprit de compromis qui a guidé les différents acteurs et qui a permis de signer ces accords que chacun s’est engagé à respecter. Quand bien même il a fallu l’intransigeance du ministre Albert, et parfois le ton fort mais courtois dont il a usé pour obtenir ce qu’il fallait faire plus tôt.

Les enseignants vacataires ont promis de rattraper le retard causé. Ce qui est déjà une bonne disposition. Reste aux parents d’élèves et aux élèves de jouer leur partition. Les élèves pour ne plus casser systématiquement quand il y a crise, et aux parents de leur inculquer le sens d’une manifestation pacifique et citoyenne. Nous y gagnons tous.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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