LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

GESTION DES BOURSES AU BURKINA : Et si on communiquait davantage ?

Publié le mardi 20 septembre 2011 à 03h10min

PARTAGER :                          

Il se dit que pour avoir une bourse à l’étranger, il faut avoir "les bras longs". Il se dit aussi que pour un étudiant, le talent et la compétence ne suffisent plus ; il faut avoir le talent de la chance, selon le mot de Hector Berlioz. En fait, dans l’imaginaire populaire, il y a certes des conditions précises (notes, âge, etc.) pour décrocher une bourse au Maroc, en Tunisie, en Algérie, en France ou au Canada mais, ceux qui sont chargés de les attribuer n’en ont cure. Voilà ce que de nombreux Burkinabè pensent de l’attribution des bourses extérieures. On a l’impression que c’est un circuit fermé d’où l’information ne filtre pas beaucoup.

A l’heure où les nouvelles technologies dominent le monde, faut-il continuer à les afficher sur des tableaux seulement ? C’est le premier défi que doit relever la commission chargée de l’attribution des bourses. Il faut en effet que l’information dissipe les soupçons de magouille et de corruption qui collent depuis longtemps à la peau de cette structure. C’est le Burkina d’ailleurs qui gagnerait dans cette opération. En effet, il faut rappeler que ces bourses extérieures sont attribuées pour permettre aux meilleurs bacheliers de poursuivre leurs études.

C’est en investissant dans le capital humain que les nations émergentes (pays pauvres très endettés, il y a 30 ans) peuvent aujourd’hui concurrencer les grandes puissances de ce monde, surtout dans le domaine des technologies. Dans cette œuvre, les meilleurs étudiants d’origine modeste ont toujours bénéficié du soutien de l’Etat pour devenir des ingénieurs de renom, des économistes pointus ou des chercheurs très qualifiés. Le Burkina Faso a donc tout intérêt à suivre ces bons exemples et à encourager l’excellence. C’est pourquoi, l’attribution des bourses doit être la plus transparente possible pour permettre à des étudiants issus de familles modestes d’aller poursuivre leurs études.

Il y a lieu d’entreprendre des réformes dans ce sens pour éviter qu’une poignée de personnes décident de l’avenir de la jeunesse du Burkina. Dans le cas contraire, l’inaction confortera la thèse de corruption, de trafic et de délit d’initié. Dans certains domaines jadis soupçonnés d’être dominés par les "affaires", comme les concours d’entrée à la Fonction publique, des efforts visibles sont faits pour ériger la transparence en une règle cardinale de sélection des candidats. Les autorités de l’enseignement secondaire et supérieur doivent relever ce défi pour que toutes les bourses offertes par les pays amis du Burkina soient attribuées selon les règles de l’art.

D’ailleurs, certains donateurs de bourses avaient décidé à un certain moment de les attribuer eux-mêmes ; preuve que la transparence n’était pas la chose la mieux partagée au niveau des universités et des structures nationales en charge de la question. Il faut donc que le soupçon d’opacité disparaisse et que la communication autour des bourses à l’étranger soit renforcée. Ce serait le gage du souci de bonne gouvernance et de promotion de l’excellence.

SIDZABDA

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 20 septembre 2011 à 13:31, par Sidbala En réponse à : GESTION DES BOURSES AU BURKINA : Et si on communiquait davantage ?

    Bravo Monsieur le journaliste !

    Concrètement, je demande à la Commission chargée de l’attribution des bourses de faire oeuvre utile en rendant publiques (sur le net) cette année le nombre de bourses à attribuer, les critères d’attribution, les résultats des travaux d’attribution.
    Il faudrait aussi mettre en place un mécanisme officiel de recours en cas d’erreur ou de dénonciation en cas de fourniture de fausses informations à la Commission par les candidats.

    Somme toute, il faudrait que la Commission se fasse connaître davantage et adopter des méthodes transparentes de travail pour éviter les soupçons et assainir le climat de travail autour d’elle.

  • Le 20 septembre 2011 à 14:34 En réponse à : GESTION DES BOURSES AU BURKINA : Et si on communiquait davantage ?

    Ce article traduit parfaitement la réalité des choses. vous ne pouvez pas vous imaginer la colère et l’amertume que ressent les étudiants ou les parents d’élevés quand ils sont victime de cette sale magouille qui reigne en maître dans l’attribution des bourses d’études au Burkina. j’en suis moi même une victime :
    en 2007, j’ai obtenu le bac G2 avec la mention BIEN et j’étais le major de mon jury. j’ai donc postulé pour une bourse d’étude au Maroc. je répondais parfaitement à tous les critères définis par le CIOSPB (centre qui s’occupe de l’octroi des bourses au Burkina, il s’agissait des notes (au moins 14) de l’age (moins de 21 ans). parmi les 33 élèves retenus mon nom n’y figurais malheureusement pas, et j’ai tiré la conclusion selon laquelle IL Y’AVAIT PLUS INTELLIGENT QUE MOI ET QUE JE DEVAIS REDOUBLE D’EFFORTS LES ANNÉES A VENIR.
    Mais lisant la fameuse liste qui contenait la liste des élèves retenus, grande fut ma surprise de retrouver :
    - un élève qui était du même jury au bac que moi, alors que j’ai fini major et j’étais le le seul à avoir la mention BIEN ;
    - deux élèves qui étaient dans la même classe de terminal que moi, l’un avait eu 11 et l’autre 10 de moyenne.

    et le comble, à leurs départs à l’aéroport en septembre 2007, ils étaient une cinquantaine de nouveaux bacheliers alors qu’ils étaient que 33 sur la liste officielle.

    Je m’étais donc trompé dans ma réflexion : je ne répondais à un des critères requis c’est à dire celui d’avoir des parents aisés ou des proches influents.
    j’ai été profondément meurtri dans mon âme par cette injustice dont j’ai été victime.

    Mais, comme le bon Dieu est bon pour tout le monde, j’ai fait de brillante études universitaires et j’ai obtenu une licence qui me permet d’exercer comme comptable dans une Société de la place.

    mon histoire n’est pas unique, je sais que beaucoup d’autres personnes ont déjà vécu de telles situations, mais j’espère simplement que ça changera un jour pour le bien et le développement du pays....

  • Le 20 septembre 2011 à 14:49, par kiswensida En réponse à : GESTION DES BOURSES AU BURKINA : Et si on communiquait davantage ?

    Qu’on nous publi les listes transparantes noires des heureux bénéficiaires de ces trois dernières années comme suit:Nom,Prénoms,moyenne et mention ;aussi le nom du père et sa profession.HEEE DIEU !je sais tu nous suis et nous écoute. Enfin les enfants de M’BA BOUANGA pourront espérer

  • Le 20 septembre 2011 à 14:50, par La justice sociale En réponse à : GESTION DES BOURSES AU BURKINA : Et si on communiquait davantage ?

    La commission d’attribution de bourse est l’une des plus grande mafia du pays.
    Comment d’étudiants Burkinabé sont boursiers à Dakar avec 10 de moyennes ? Plus d’une vingtaine.
    Le Burkina est mal barré ; vraiment mal barré. Les deux secteurs qui devraient être des leviers pour amorcer un déveolppement économique sont à la traine : l’éducation et la santé.
    De ce côté je tire mon chapeau à Wade qui a beaucoup fait pour l’éducation. Ici à Dakar même si vous habité dans un village à 3cases qu’on ne peut même pas indiquer sur la carte du sénégal ; si vos resultats sortent de l’oridinaire, à coup sur vous participer à la soirée de l’excellence au le haut patroange du président de la republique, retransmis à la télé et bourse en plus.
    C’est ça aussi avoir la chance d’être dirigés par des gens éclairés.

  • Le 20 septembre 2011 à 16:09 En réponse à : GESTION DES BOURSES AU BURKINA : Et si on communiquait davantage ?

    Merci d’avoir poser le doigt sur ce problème. Il ne s’agit pas de rumeurs ni de fausse accusations ; il y a bel et bien la fraude dans l’attribution des bourse au burkina. Les bourses étrangères même les bourses nationales sont données à des étudaints qui ne remplissent pas les conditions. Je me souviens qu’en 1998 au CIOSPB (j’espère que le nom avait déjà changé ?!), j’étais dans le bureau du responsable qui recevait les dossiers de bourses que je tais volontairement le nom (il va ce connaitre s’il lis mon témoignage, je ne peux pas oublier son nom, tellement l’histoire m’a marqué) pour déposer mon dossier de bourse nationales. Deux filles sont arrivées et m’ont trouvé dans le bureau du monsieur. Elles n’ont pas patienté dehors, le monsieur a suspendu son entretien avec moi et s’est occupé des jeunes filles. J’ai vu le relevé de notes, la moyenne était 10. Le monsieur a demandé si c’était pour la bourse marocaine et une des jeune fille a repondu oui. Le monsieur à classer le dossier dans une armoire étiquettée Maroc. Les jeunes sont parties et, il est revenu à moi. J’ai hésité à lui exposer mon problème car j’avais eu la mention au Bac D cette année mais j’étais arrivée en retard à ouagadougou pour les bourses étrangères, donc je ne pouvait que me contenter de la bourse nationale. Voici mon histoire, je sais que beaucoup d’étudiants pauvres sans soutien ont été victimes de magouilles. Je ne dirais pas que en ce qui me concerne c’était la magouille mais attribuer un bourse à une personne non méritante c’est de la magouille. Les bourses (nationales et étrangères) sont aujourd’hui octroyées aux enfants de grands, de ministres.Mon pays gagnerait à assainir le processus d’octroi des bourses, il faut octroyé la bourses aux plus méritants. Il y a des élèves qui ont de bonnes moyennes au BAC surtout ceux des provinces (campagnes) qui sont brimés dans l’octroi des bourses nationales tout simplement parce que n’ayant pas "quelq’un". Le spectable est désolant ; ce n’est que les enfants de ceux qui nous gouvernent qui vont à l’étranger bosser avec des bourses nationales ou des bourses octroyées par nos pays amis.Faites un tour à l’aéroport ces temps-ci ou au debut des vacances vous verez les enfants du "pays réel". Nos gouvernants rendent nos universités impratiquables et envoient leurs progénitures à l’étranger. Ils nous crient tout le temps que notre système éducatif est le meilleur mais ils envoient leurs enfants à ailleurs. Pauvre de pays de Burkina. J’ai oui dire qu’il y a une liste souvent très longue de demanade bourses par nos grands que certains sont obligés d’envoyer leurs progéniture à leur propres frais pour la première année avecx le promesse d’octroi de bourse l’année suivante. Merci au journal Le Pays pour cet article, je l’invite à approfondir son enquête. Aussi le Premier Ministre, le Ministre de l’enseignement supérieur devront commanditer un audit sur le système d’octroi des bourses au Burkina Faso et rendre public les resultats (je perds mon temps certainement, ils n’ont pas le temps pour ça, ils sont pressés car d’ici là il y aura un autre remaniment).

  • Le 20 septembre 2011 à 17:17 En réponse à : GESTION DES BOURSES AU BURKINA : Et si on communiquait davantage ?

    Merci au journal le Pays d’avoir eu le courage de soulever ce lièvre là. Je suis de ceux qui sont dans l’ombre et dont le journal se fait le porte voix. Des exemples foisonnent dans notre cher Faso. seulement sur ce forum ce ne serait pas bien de citer des noms de personnes. Il appartient au Premier Ministre de contrôler sa troupe car c’est parfois les ministres et leurs SG qui piétinent les dossiers.
    Cependant, un autre lièvre est toujours caché dans le buisson et dont le journal n’a pas parlé. C’est le cas du placement des cadres burkinabè dans certaines organisations internationales. En effet, je ne sais pas si certains des ministres (même ceux du gouvernement actuel) disent au Chef de l’Etat ce qu’il font exactement dans leurs ministères ! Alors que le Chef de l’Etat prône la mise en valeur de l’expertise nationale, voilà certains des ministres qui n’en ont cure.En fait quand tu arrives à te faire sélectionner dans une organisation internationale, ils bloquent le dossier, demandant des sommes d’argent souvent importantes par personnes interposées avant de libérer le dossier ! Eh oui Monsieur le Premier ministre certains de vos ministres n’en ont cure de votre bonne gouvernance. Deux exemples concrets circulent actuellement dans un ministère hautement sociale du Faso. Dès que j’ai lu l’article, j’ai pris sur moi la responsabilité de parler d’un de ces dossiers, celui d’un proche à moi qui attend depuis trois ans. Sélectionné sur dossier par un organisme international représenté ici au Faso,la lettre confidentielle transmise à son prédécesseur actuellement nommé ambassadeur dans un pays lointain est restée bloquée. Pire au ministère, même son Directeur de cabinet fait semblant de ne pas être au courant. Plusieurs démarches sans succès pour rencontrer le Ministre en question. Avec le dernier gouvernement du Premier ministre Tiao, son SG prend sa place et bloque lui aussi le dossier. Au ministère les langues qui se délient disent ceci "lui même sait qu’il faut déposer l’argent pour qu’on te laisse partir, c’est comme cela !". Mon proche est actuellement entrain de jouer des pieds et des mains pour résoudre à l’état actuel le problème par voie pacifique.
    Ceci pour interpeller Monsieur le Premier ministre ; ceci est le cri du coeur d’un citoyen pour vous dire que ce n’est pas seulement la régularisation des avancements des fonctionnaires, la baisse de certains prix, le jugement de certains dossiers pendants, la promptitude à sanctionner de pauvres agents fautifs fabriqués par le système ou les théories que professent certains de vos ministres (alors qu’ils n’en sont pas convaincus)qui vont entraîner une paix durable dans ce Faso que nous voulons en progrès ; c’est aussi la bonne gouvernance, l’équité, la justice sociale et surtout l’extirpation de votre gouvernement de ces ministres qui sucent le sang du peuple ! Monsieur le Premier ministre, demandez s’il vous plaît à votre ministre de remettre les dossiers aux intéressés. Nous sommes prêts à payer l’argent demandé si cela est légal et va au trésor public. Nous sommes aussi prêts à vous fournir tous les renseignements sur les dits dossiers qui dorment dans les tiroirs d’un de vos ministres si vos services laisse au public un numéro vert ou une adresse électronique pour cela. Au Bénin, à côté, le Président à mis en service des numéros verts pour les citoyens béninois. Ou bien, nous allons passer par la voie de la lettre ouverte à vous très bientôt en donnant plus d’informations. En vous interpellant, nous estimons avoir fait ce que nous devons faire, le reste appartient à votre gouvernement. Merci à l’administrateur du site de laisser passer ce message pour le Premier ministre afin que nos cadres soient valorisés comme au Mali, au Sénégal, en Côte d’Ivoire, etc.

  • Le 20 septembre 2011 à 18:26, par OOO En réponse à : GESTION DES BOURSES AU BURKINA : Et si on communiquait davantage ?

    Les réactions ont disparu, donc lefaso net doit avoir chaud
    NI TOUM TOOGO

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique