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Foccart est mort, vive Bourgi...

Publié le vendredi 16 septembre 2011 à 02h54min

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Tiken Jah Fakoly l’avait bien chanté : « La politique françafrica, c’est du blaguer-tuer ! » Revue et corrigée à l’ère du printemps arabe, la formule a pris un coup de jeune dans la flamme de la bougie sarkozienne de la rupture, euh, pardon, dans la bouche de Bourgi, devenant : « La politique françafrica, c’est du gombo-tuer ! »...

C’est l’histoire d’un « porteur de valises », hier fier de l’être, et qui a enfin décidé de faire acte de contrition en crachant dans la soupe qui l’a nourri ! Le « repenti » de la Seine, avocat de son état, ne s’embarrasse cependant pas de circonvolutions pathétiques, ni de formules ampoulées pour étayer sa plaidoirie. Non, il y va franco, le Robert qui, pour être bien Bourgi de Liban, ne connaît pas moins bien les coulisses françafricaines qui respirent le bon gombo d’Afrique.

Des feuilles, à n’en plus pouvoir les compter, du liguidi en espèces sonnantes et trébuchantes qui, selon Robert-Bourgi-en-pleine-confession, ont traversé les mers fourrés dans des djembés ! Direction, la cagnotte secrète de dirigeants français en mal de billets frais venus d’Afrique pour battre la cadence de la campagne électorale. Et les électeurs français n’ont même pas su qu’on achetait leurs voix avec l’argent des pauvres populations des victimes de l’immigration choisie !
Evidemment, la nouvelle, divulguée le 11 septembre de triste mémoire, a fait l’effet d’une bombe dans le gotha politique françafricain.

Eclaboussé, Dominique de Villepin parle de « fariboles », tandis que sur le continent on multiplie les hyperboles, niant vertement ou du bout des lèvres les accablantes accusations de l’avocat franco-libanais, qui affirme avoir porté en son temps de bien curieuses valises d’argent frais, évalué en dizaine de millions de dollars, notamment d’Abdoulaye Wade du Sénégal, Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire, Denis Sassou N’Guesso du Congo-Brazzaville, Feu Omar Bongo du Gabon et Blaise Compaoré du Burkina Faso pour financer la campagne de Jacques Chirac en 2002. « J’étais le porteur de valises de Chirac puis de Villepin », clame-t-il.
Que nenni, notre argent n’est pas allé là-bas, dément-on à NDakarou, mais aussi et surtout à... Simonville ! Là-dessus, le sinistre de la Communication, porte-parole du gouvernement, n’y est pas allé avec le coin de la bouche et a refusé net de garder sa langue dans sa poche.

C’est « le délire d’un homme finissant qui veut régler des comptes dans une histoire franco-française », a conclu bravement Alain Edouard Traoré, très remonté contre un Robert Bourgi qui, il est vrai, rue dans les brancards à la veille d’une élection présidentielle plutôt délicate en France. L’ami de Sarko-le-terrible, qui ne se reconnaît ni comme conseiller officiel, ni comme conseiller officieux de l’hyper-président français, a ainsi sorti son os à croquer à une classe politique franco-africaine médusée.

Pourtant, à Libreville, on tient plutôt son quant-à-soi, préférant reléguer la page Omar Bongo au passé pour assurer la comptabilité du présent, même si, à la présidence, il a juste suffi qu’un Bongo en remplace un autre. Mais c’est Abidjan qui a apporté de l’eau au moulin de ce Bourgi repenti, s’érigeant en Zorro de la vertu de l’alternance démocratique au pouvoir et fustigeant au passage les chefs d’Etat qui sont scotchés à leurs fauteuils depuis plus de 20 ans au bas mot. En corroborant les accusations de l’avocat, qui refuse d’exercer désormais son devoir de défense envers ses anciens clients, Mamadou Koulibaly ne prend-il pas à défaut la fracassante sortie du sinistre burkinabè de la Communication, au nom de la « continuité de l’Etat » ?

Mais on est bien payé en Afrique pour savoir que « qui veut tuer son chien l’accuse de rage ». Loin de la tempête du « gombo-tuer » que vient de déclencher Zorro Bourgi, on peut voir clair comme dans l’eau de roche que Sarko et son équipe de démineurs envoient un message non codé à tous les indésirables de l’Elysée qui rêvent encore, chaque matin en se rasant, qu’ils contourneront les dispositions constitutionnelles de leurs pays pour s’accrocher au pouvoir. On vous l’a dit, la politique françafricaine de Sarko-le-terrible, continuité de l’Etat oblige, c’est du blaguer-tuer pour les populations, du fric-Afrique pour les politiques et de la rupture comme poudre aux yeux pour la vitrine...

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 16 septembre 2011 à 09:57, par SAGE En réponse à : Foccart est mort, vive Bourgi...

    Bonjour,
    Très bien vu. L’article est clair. J’espère que notre cher ministre Alain E. TRAORÉ va comprendre son erreur et faire son auto-critique public.

  • Le 18 septembre 2011 à 15:29, par WEST En réponse à : Foccart est mort, vive Bourgi...

    Dommage pour mon président.Il est important de savoir que la verité triomphe toujours.Alors suis tres déçu par le comprtement de mon chèr président,et de Mr traoré.SVP soyez honnète en vers vous meme et respecter un temps soit peu ceux qui ont placés leur confiance en vous.Reconnaitre son erreur n’est pas un signe de faiblesse mais d’homme fort.C’est comme ça que vous lutter contre la pauvreté ?Du courage a vs car c’est comme si vous regressez avec le temps.

  • Le 18 septembre 2011 à 19:48, par oussou En réponse à : Foccart est mort, vive Bourgi...

    L’AFRIQUE a besoin des dirigeants conscients pour faire face à sa réalité.les dirigeants dont la pensée dépasse la panche.

  • Le 19 septembre 2011 à 12:52 En réponse à : Foccart est mort, vive Bourgi...

    Alain Traoré doit apprendre cette anecdote de la poule.

    elle dit qu’elle peut défendre ses œufs mais ne peut défendre ses poussins.

    il vient à peine d’arriver qu’est ce qu’il connait de 2002.
    il a beaucoup à apprendre...

    la maîtrise de soit

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