LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Réunion d’Alger sur la sécurité : Et le Burkina dans tout ça !

Publié le jeudi 8 septembre 2011 à 03h29min

PARTAGER :                          

Si les combattants anti-Kadhafi poursuivent la traque de leur ennemi le plus juré depuis au moins quatre mois et le plus recherché depuis 30 jours, en ce moment, à Alger, la capitale de l’Algérie de Boumediène et de Bouteflika, l’inquiétude est de plus en plus perceptible depuis la chute de l’ancien homme fort de Tripoli qui a, entre autres soucis, à faire face à l’équation de la prolifération des armes de guerre dans la région surtout depuis l’entrée d’AQMI dans le théâtre des opérations.

En effet, une conférence régionale sur la question a débuté le mercredi 7 septembre 2011. Sont également attendus à cette rencontre, de 48 heures, les ministres des Affaires étrangères de la Mauritanie, du Niger et du Mali ainsi que des experts européens et des représentants des pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU. L’écroulement du régime en Libye, qui profiterait largement aux terroristes qui sévissent au Sahel, a de quoi inquiéter tous les gouvernements de la sous-région.

Depuis plusieurs mois, en effet, les pays de la bande sahélo-sahélienne estiment qu’une partie de l’arsenal de Mouammar Kadhafi a quitté la Libye pour se retrouver dans cette zone entre des mains des plus incertaines, c’est-à-dire celles des jihadistes d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et pourquoi pas d’autres groupes terroristes plus croquants.

Une situation qui donne du tournis au pays de Bouteflika, lequel partage plus d’un millier de kilomètres avec la Libye, et, devant la menace, a décidé de fermer sa frontière avec ce pays.
On comprend en toute légitimité les sérieuses angoisses des Algériens, des Mauritaniens, des Nigériens et des Maliens, qui ont subi des attaques significatives et même répétées des partisans d’Aqmi et d’autres groupes avec des issues fortement dramatiques. Face à autant de préoccupations, on se demande néanmoins comment les pays réunis à Alger pourront venir à bout, à court ou à moyen terme, de cette horde meurtrière sur une bande sahélienne plus ou moins poreuse et difficilement maîtrisable.
Au rendez-vous algérien, l’absence du Burkina Faso suscite interrogations et intrigues. En effet, même si notre pays n’est pas en plein dans la ligne de front jusque-là, et nous espérons qu’il le demeurera pour toujours, c’est oublier que nous avons vécu, à une époque récente, des alertes au Nord et à l’Est, et pas des moindres.

Et Dieu seul sait aussi combien de fois le pays des hommes intègres, à travers son président, a fortement contribué, par des négociations laborieuses et suivies, à libérer des otages détenus par des groupes islamistes. Pour tout cela, il est difficile de ne pas s’interroger sur la non-participation de notre pays surtout lorsqu’il a été annoncé, puis, in fine, démenti par le gouvernement burkinabè, que le guide libyen était en route pour le Burkina Faso après une escale à Niamey. Et même si Mouammar Kadhafi, himself, ne se trouve pas entre nos murs, rien ne dit que ses proches en fuite avec des armes ne peuvent aller ailleurs que de se réfugier sur le territoire burkinabè ou peut-être pas si loin de nos frontières.

Déjà que de nombreuses armes se sont dissipées dans la nature par suite des mutineries qui ont secoué le Burkina, on se demande s’il n’est pas opportun pour notre pays de s’intéresser à de telles réunions et, mieux, d’exiger d’y participer en tant qu’observateur, mais au même titre que les quatre autres, du moment que cette situation d’insécurité, de prolifération d’armes de guerre nous interpelle tous.
N’est-ce pas, Djibril Bassolet ?

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique