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Chronique : Vivement le bâton contre les marchands de famine

Publié le vendredi 8 juillet 2011 à 02h10min

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Face à l’envolée des prix des denrées alimentaires et à la grogne sociale, le nouveau gouvernement avait pris une série de mesures pour soulager le panier de la ménagère. Ainsi, il a été décidé de baisser les prix de l’huile, du riz et du sucre. Trois mois après, le constat laisse entrevoir une sorte de micmac sur le terrain. On peut même dire que le bilan de cette mesure est mitigé. Malgré les subventions accordées par l’Etat, certains commerçants véreux continuent de spéculer sur le marché. Au lendemain de la mesure gouvernementale, ces derniers se sont montrés réticents à appliquer les nouveaux prix arguant qu’ils disposaient toujours d’anciens stocks.

De tels agissements reviennent à vouloir le beurre et l’argent du beurre. Conséquence, les prix des denrées visées par la subvention connaissent une hausse plus ou moins sensible. Tel un démon, la spéculation sur les produits de grande consommation fait son retour de plus belle. Abusant des facilités accordées par l’Etat, certains opérateurs indélicats n’ont d’autres buts que la recherche effrénée du profit. Et tant pis si la poche du citoyen lambda en prend un sérieux coup. En se comportant ainsi au mépris des décisions gouvernementales, ces individus contribuent à tuer la poule aux œufs d’or. Ce gangstérisme économique qui est en passe de devenir une mode doit être combattu.

Car cela contribue à coup sûr à envenimer le phénomène de la cherté de la vie et partant, la grogne sociale dont le pays n’a pas encore fini de panser les plaies.
C’est pourquoi, il est urgent de prendre des actions vigoureuses en vue d’éviter que des prédateurs de la sécurité alimentaire se saisissent davantage de ce printemps pour s’enrichir injustement au détriment du pouvoir d’achat du contribuable. Il est temps que l’Etat prenne ses responsabilités et mène une traque permanente sans merci contre ces « marchands de la famine ».

Peut-être aussi qu’il serait judicieux d’autoriser exceptionnellement la SONAGESS à importer ces denrées notamment le riz pour les revendre à prix social sur le marché. Il ne s’agit pas là d’encourager une quelconque concurrence avec le privé mais d’éviter une érosion fatale du pouvoir d’achat afin de préserver une certaine qualité de vie des citoyens. D’autant plus que la volatilité et le niveau élevé des prix des denrées constituent une sérieuse menace pour les pauvres. Selon la dernière édition de « Food price Watch » de la Banque mondiale, une hausse de 10% des prix mondiaux risquerait de plonger 10 millions de personnes supplémentaires sous le seuil de la pauvreté.

Une poussée de 30 % des prix pourrait entraîner une augmentation de 34 millions du nombre de pauvres à travers le monde. Le Burkina Faso qui se relève peu à peu de troubles sociaux ayant sapé considérablement sa situation sociale a intérêt à prendre ces menaces d’appauvrissement au sérieux en mettant un terme à la trop grande boulimie de ses commerçants de produits de première nécessité.

Saturnin N Coulibaly

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 10 juillet 2011 à 14:53, par GHK En réponse à : Chronique : Vivement le bâton contre les marchands de famine

    Voyez vous,il faut une réelle enquête indépendante pour determinner les facteurs qui conditionnent l’envolée des prix.A l’heure actuelle, quoique l’on fasse, il est inutile de tenter d’infléchir les prix des denrhées par une quelconque sensibilisation morale ou de quelconques lecon de morale à l’endroit des commercants. tout ce qu’on nous dit actuelma dans les discours officiels, c’est carema l’effet inverse en pratique sur le terrain.le 1er ministre décrete la baisse des prix des denrhées de 1ere necessité de facon tapageuse:le litre d’huile passe de 800 à 1000f ;le sucre à 1 carro à 5f ... il manifeste son incompréhension vis à vis du cima dont il est inadmissible que la tonne sonne les 125000f ; la tonne passe à 145000f (koudougou). ensuite quoi encore...
    bref il faut que nous revoyons nos stratégies !

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