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Autant le dire … : « Il faut aller acheter chez Blaise Compaoré »

Publié le lundi 20 juin 2011 à 11h31min

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Visiblement la mesure de réduction des prix de certains produits de grande consommation comme le sucre, le riz et l’huile a du mal à être effective. En tous cas pour ce qui concerne Bobo-Dioulasso dans les boutiques et dans les marchés. Où le plus grand nombre de Burkinabé moyens effectuent leurs achats.

Vendredi dernier, j’ai eu l’occasion de le vérifier dans une famille à laquelle j’ai rendu visite. Sans doute pour l’une des rares fois, il y avait dans ce couple quelque chose à frire. Monsieur était donc obligé de donner l’argent pour payer au moins un litre d’huile. De sa monnaie de 1000 F CFA qu’il a remis, seulement 50 F CFA lui sont revenus. Il ne fallait pas voir sa colère. « Mais qu’est-ce qu’on nous fait comme cela. Chaque jour on chante à la télévision, dans les radios, dans les journaux et sur tous les toits qu’on a diminué les prix de produits pour nous aider, alors que ce n’est pas vrai. Il faut que ces gens-là apprennent à nous dire la vérité ». Puis, il a joute « ce n’est pas nous qu’ils flattent, ils se flattent eux-mêmes ». Pour le sucre, c’est la même situation dans les boutiques.

Sa femme qui écoutait sagement sa réaction renchérit en ces termes « ça ce n’est rien. Il faut aller au marché pour te rendre compte de ce que nous vivons. Quand tu demandes pourquoi les prix n’ont pas diminué, on te répond sans te regarder d’aller acheter chez Blaise Compaoré ».Par ailleurs, il faut faire remarquer que ces couples moyens sont les plus nombreux et font le plus d’achats mais dans les marchés et dans les boutiques. Ils ne connaissent pas les supermarchés. Ils achètent rarement en demi-gros.

C’est pourquoi, on comprend la colère de cette dame quand elle ajoute que « nous ne sommes pas concernés par ces mesures-là. Nous, on achète dans de petits sachets, que ce soit l’huile ou le sucre. Alors que les quantités n’ont pas augmenté. Où se trouve la diminution des prix des produits. C’est de la poudre qu’on nous jette aux yeux ». Qu’est-ce qui se passe donc pour que quelque un mois après la décision gouvernementale portant diminution des prix des produits de grande consommation peine à être effective ? Les populations concernées veulent savoir. Et elles ont le droit. Pour ce qui concerne le riz, des boutiques témoins existent quand bien même elles sont insuffisantes. Toute la ville de Bobo-Dioulasso compte trois centres de vente de riz subventionné dans chacun des trois arrondissements.

Et pour l’instant, la mesure ne concerne que le riz local. Que ces couples moyens n’aiment pas acheté. Non pas parce qu’il n’est pas bon, mais tout simplement parce qu’il ne « gonfle pas ». Comme ce riz qu’on appelle « dembaya » (grande famille) qui remplit la marmite quand on le prépare. Pour dire que les problèmes pour le moment de la majorité des Burkinabé, ce n’est pas la qualité, mais d’abord la quantité. Où est donc passé tout ce riz conditionné dans des sacs verts ou blancs qu’on nous a présentés à la télévision après avoir subventionné à coups de millions des commerçants vendeurs de riz ? A cette question, un petit commerçant assis devant sa boutique a répondu ainsi : « ils ont subventionné les grands et non nous les petits ; que voulez-vous que nous fassions ? ».

Puis il ajoute « personne n’est venue chez moi pour faire l’inventaire de ce que je vends comme riz, huile et sucre pour une quelconque subvention. Comment voulez-vous que je vende à perte ce que j’ai acheté plus chère. Voyez-vous que ce n’est pas possible ».
En effet, pour ne pas dire que la mesure de diminution des prix des produits de grande consommation n’a pas été suffisamment mûrie, il faut reconnaître qu’elle connaît des difficultés et non des moindres dans sa mise en œuvre. Car tout porte à croire qu’elle a été prise par le haut si bien que son application à la base rencontre des difficultés. Et ce n’est peu de le dire. L’expérience a montré que chaque fois que l’Etat décide de subventionner des prix de produits, ce sont toujours les plus grands commerçants qui en profitent. Au détriment des petits et des populations qui sont les consommateurs. Cette fois-ci, c’est l’ensemble des commerçants qui en profitent. S

auf les consommateurs. C’est pourquoi, il est toujours mieux d’expliquer pour se faire comprendre. N’est-ce pas que c’est le manque de communication et de concertation véritables qui nous a valu en grande partie cette crise que vous vivons actuellement ?

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 20 juin 2011 à 12:29, par Pépé En réponse à : Autant le dire … : « Il faut aller acheter chez Blaise Compaoré »

    Bonjour
    Il faut que le ministère du commerce puisse nous donner les adresses des boutiques qui appliquent ces prix. J’ai lu dans les journaux qu’il y a une boutique en face de l’ENAREF. Jusqu’à présent je cherche toujours la boutique

  • Le 20 juin 2011 à 13:05, par grégoire En réponse à : cher journaliste plus de détails svp

    bon la situation est vraiment telle que décrite. Merci pour cette article cher journaliste.

    moi je souhaite savoir s’il y a possibilité de savoir le nom des boutiques qui font vraiment des réductions (au moins quelques noms). cela nous aiderait à faire nos achats chez les bonnes personnes.

    parce que vraiment cest pa facile.

  • Le 20 juin 2011 à 14:29, par le Pionnier En réponse à : Autant le dire … : « Il faut aller acheter chez Blaise Compaoré »

    Bonjour pour cette vision réelle de la situation catastrophique que vivent les ménages de ce pays. La baisse des prix des produits de grande consommation doit être suivie de contrôle rigoureux au niveau des commerces de quartier. Ils sont pour beaucoup dans cette situation de la vie chère. L’enrichissement illicite est est devenue une marque de fabrique BURKINA dans ce contexte d’impunité. Le retour à la sérénité et à la paix tant désirée des burkinabé passe par la régulation et le contrôle strict des prix...

  • Le 20 juin 2011 à 17:47, par WendGuudi En réponse à : Autant le dire … : « Il faut aller acheter chez Blaise Compaoré »

    Merci bien d’avoir dit ce que des millions de Burkinabè vivent maintenant. la baisse des prix des denrées de premières n’est pas appliquée sur le terrain. N’en deplaise aux personnes chargées de faire appliquer cette mesure. Vos boutiques témoins sont où ? Arretez de nous distraire avec vos conférences de presse ou des sorties à la télé. Je pense mème que c’est révoltant de vous lire dans les journaux, vous écouter à la radio et vous regarder à la télé sur ce sujet de baisse des prix des denrées de première necessité.
    Si vos objectifs, c’est de distraire les populations, vous le faites bien. Mais si c’est participer à la diminution des souffrances des populations, vous avez lamentablement échoué. Et arreter les chantages dans les organes de presse.

  • Le 20 juin 2011 à 19:45 En réponse à : Autant le dire … : « Il faut aller acheter chez Blaise Compaoré »

    Il faut quitter dans ça ! Au lieu d’avancer les gens reculent.
    Il faut tout simplment augmenter les salaires !. Si le sac coute 100000 et que le salaire me permets d’acheter je ne vais pas me plaindre. On dit que y a boutique moins cher. Ou ça ? Et la verité c’est que c’est le riz de mauvaise qualité que l’on a dimunié le prix. Ce que l’on veut c’est avoir le wari pour acheter le bon riz. La solution c’est d’augmenter les salaires. C’est tout.

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