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Ablassé Ouédraogo,ex-ministre des Affaires étrangères du Burkina : Un pays ne se construit ni dans la division ni dans la violence..."

Publié le mardi 7 juin 2011 à 02h31min

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Depuis quelques mois le Burkina Faso traverse une crise profonde, surtout avec les pillages et les vols perpétrés par des militaires mutins. L’ex-ministre des Affaires étrangères, Ablassé Ouédraogo, donne sa lecture de la situation.

Quelle est votre lecture de la crise que le Burkina traverse depuis quelque temps ?

En temps que Burkinabè, je suis inquiet, parce que si vous vous mettez en contact avec l’extérieur, vous constatez que tout le monde se demande ce qui se passe. Tout le capital crédit que nous avions auprès de la communauté internationale s’est ébranlé, parce que nous étions considéré comme un pays de paix, de sécurité et de stabilité. Avec ce qui se passe actuellement, nos partenaires sont beaucoup inquiets et mêmes angoissés. Je pense que si tous les Burkinabè comprenaient la nécessité de se mettre ensemble pour trouver une solution définitive à la situation actuelle, tout le monde sera gagnant. Un pays ne se construit ni dans la division ni dans la violence ; il faut que tout le monde accepte de se mettre ensemble, d’avoir un seul et même objectif. Au vu de ce qui se passe aujourd’hui, je pense qu’il faut trouver des solutions structurelles aux problèmes du Burkina Faso qui sont structurels. Les solutions conjoncturelles, à mon avis, ne règleront pas définitivement, cette question et c’est préoccupant pour tout le monde.

Que proposez-vous comme solution pour résoudre cette crise ?

Je pense qu’il faudrait que les Burkinabè se parlent. Il nous appartient de faire autrement que ce que nous avons l’habitude de faire. La nécessité s’impose. Il faudrait que nous soyons transparents dans ce que nous faisons , c’est-à-dire que tout le monde comprenne ce qui se passe, tout le monde a peur de ce qui se passe, mais personne n’ose dire la vérité. Parlons-nous franchement, disons-nous ce que nous voulons ou pas, avant d’avancer, sinon une guerre civile est possible. Ce qui se passe chez le voisin peut rapidement arriver au Burkina. Je le dis avec force sur la base de ce que j’ai vu à l’extérieur. La paix est un trésor à protéger par tout le monde, à commencer par les Burkinabè.

Est-ce que les réformes peuvent être des solutions ?

Je pense que ce qui intéresse les Burkinabè, quand vous parlez de réformes, c’est l’article 37. Que ceux qui pensent qu’ils ne sont pas concernés par la modification de cet article le disent clairement. Cela permettrait d’alléger tout le poids de la suspicion qu’il y a. Au jour d’aujourd’hui, quand on regarde le contexte international et quand vous faites une analyse profonde de la situation nationale, ce n’est pas le moment de s’occuper de l’article 37. On devrait s’occuper des problèmes de développement.

Propos recueillis par Ozias KIEMTORE (kizozias@yahoo.fr)

Sidwaya

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