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REFORMES POLITIQUES AU BURKINA : Un avenir incertain pour le Conseil consultatif

Publié le mardi 31 mai 2011 à 01h47min

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Le Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) sera-t-il une structure mort-née ? En tout cas, tout porte à croire qu’il n’est pas accueilli à bras ouverts par tout le monde, comme moyen de résorption de la crise sociopolitique que traverse le Burkina depuis le mois de février 2011. Ce n’est pas que le président du Faso n’aura pas essayé ; mais il se serait vraisemblablement trompé d’époque. Car, dans sa majorité, l’opposition a récusé le CCRP ainsi que les organisations représentatives de la société civile. En d’autres temps, certains ne se seraient pas gênés de sauter sur la première occasion pour y participer.

C’est que la crise est autrement plus compliquée. A l’unanimité, ceux qui ont récusé le Conseil consultatif ont démontré que les problèmes du Burkina sont connus et que l’on n’a pas besoin de créer encore une commission. Et même si une telle commission devrait être créée, il lui faudrait disposer des moyens juridiques pour imposer ses décisions. A regarder de près, l’analyse faite par le Collège de Sages est d’actualité, comme si la crise née de l’affaire Norbert Zongo datait d’hier. On en tire logiquement la conclusion que les dirigeants de la IVe République n’ont rien fait ou presque pour résoudre la crise et ont rusé avec le peuple.

Car, sitôt le rapport de force revenu en sa faveur, Blaise Compaoré, qui disait avoir compris les Burkinabè, a rangé dans les tiroirs les recommandations du Collège de Sages. Ce n’est donc pas étonnant que la crise revienne de plus belle. C’est dans ce contexte que la société civile et l’opposition ont tiré la sonnette d’alarme et ont appelé le gouvernement à s’engager dans de vraies réformes politiques. Les Burkinabè expriment ainsi leur désir profond de voir s’instaurer une vraie démocratie et non un simulacre d’Etat de droit. Blaise Compaoré comprendra-t-il ce message pour procéder au recadrage du Conseil consultatif ?

Il faut l’espérer vivement. D’autant que le blocage dans la résolution de la crise résulte aussi du manque de confiance en nos dirigeants. Même pour ce qui est de l’article 37 qui cristallise les passions, certains se demandent, à juste titre, si le pouvoir de la IVe République y a renoncé définitivement et s’il ne fait pas profil bas à cause de la situation internationale et africaine. Finalement, ceux qui récusent ce conseil ne sont plus prêts à aller légitimer des « coquilles vides » dont les conclusions appliquées de façon sélective, pourraient se retourner contre eux. C’est donc l’impasse pour le Conseil consultatif et partant pour les réformes politiques.

Dans le cas où le gouvernement voudrait tenter un passage en force, il peut être sûr d’une chose : il rencontrera en face des associations et des partis politiques. La crise n’est pas encore terminée qu’on observe des mutineries à Dori, Kaya, Dédougou et Tenkodogo. Cela vient conforter l’analyse selon laquelle il faut des solutions structurelles qui garantissent la bonne gouvernance, la transparence et la justice et non pas des réformettes et du mégotage.

SIDZABDA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 31 mai 2011 à 11:11, par lejusticier En réponse à : REFORMES POLITIQUES AU BURKINA : Un avenir incertain pour le Conseil consultatif

    Messieurs du CDP !
    Je vous le dis !le CCRP, du pi po. reprenez les conclusion du collège des sages, toujours d’actualité et supprimer le miniistère chargé des reformes politiques et le ccrp. Et faites vite parce que le temps vous est compté !

  • Le 31 mai 2011 à 16:48, par Alexio En réponse à : REFORMES POLITIQUES AU BURKINA : Un avenir incertain pour le Conseil consultatif

    Pourqoui reformez seulement en temps de crise ?Pourqoui des dirigents qui ont suivis leurs etudes dans les democratiques n arrivent pas a accepter chez eux.Nous sommes plus d accord sur cette ruse,ce marche de dupe qui nous envoi a nulle part.Plein de contradiction.Est-ce la mentalite africaine er favorable aune vraie democratie ?Si oui donc reellement s est tromper d epoque.

  • Le 31 mai 2011 à 17:49, par lefiguier En réponse à : REFORMES POLITIQUES AU BURKINA : Un avenir incertain pour le Conseil consultatif

    Si l’opposition ou certaines personnes bien averties n’adhèrent à cet esprit du conseil consultatif sur les réformes politiques, c’est qu’ils voient plus loin que ceux qui ont posé l’équation. Si vous regardez de près, vous constaterez que certains points des réformes seront mis en vote.Alors, additionnez les voix préfabriqées et vous verrez que par exemple la révision de l’artilce 37 passera et on dira alors que c’est une volonté populaire. Au Burkina, on a des gens rués et non des gens intelligents. N’oubliez pas que satan est appelé le rusé. Si le pays connait l’enfer dans lequel nous nous trouvons, c’est parcequ’il est gouverné avec ruse.

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