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Protocole d’accord : Du beurre sur les épinards des enseignants

Publié le lundi 30 mai 2011 à 00h57min

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Les cours devraient, en principe, reprendre ce lundi 30 mai dans nos établissements primaires et secondaires, en grève depuis une semaine sur mot d’ordre du Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) et de la Fédération des Syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de le recherche (F-SYNTER) qui exigeaient du gouvernement la satisfaction de leur plate-forme minimale revendicative du 27 décembre 2010. Effet de contagion dans un Burkina en crise, depuis mars, et où l’Exécutif essuie des tirs croisés de toutes les couches sociales ?

En tous les cas, le gouvernement ne s’est pas fait prier pour s’exécuter, comme pour sauver l’année blanche qui se profilait à l’horizon. En témoigne ce Protocole d’accord entre les différents protagonistes signé le jeudi 26 mai 2011.

“Le 26 mai 2011 s’est tenue dans la salle de réunions de l’immeuble de l’éducation une séance de travail entre le gouvernement et les membres des bureaux nationaux du Syndicat national des enseignants du secondaire et supérieur et de la Fédération des Syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche autour de la plate-forme minimale revendicative des deux syndicats datée du 27 décembre 2010.

Cette rencontre intervient à la suite d’une audience accordée aux deux syndicats sus-cités par Son Excellence Monsieur Luc Adolphe Tiao, Premier ministre, chef du gouvernement, le mardi 24 mai 2011 autour de ladite plate-forme.

La délégation gouvernementale était conduite par :
- Monsieur Albert Ouédraogo, ministre des Enseignements secondaire et supérieur ;
- Monsieur Jérôme Bougouma, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité.

La délégation syndicale était conduite par messieurs les secrétaires généraux Samuel Dembélé et Mamadou Barro. En rappel, d’autres rencontres avaient déjà eu lieu le 24 février, le 11 mars, le 12 avril et le 18 mai entre les différentes délégations du gouvernement et les syndicats. A l’issue des négociations, les deux parties ont convenu de ce qui suit :

1. Des questions indemnitaires 1.1- De l’indemnité spécifique Il est accordé une indemnité spécifique toute catégorie confondue aux personnels enseignant et d’encadrement dont les montants sont les suivants selon les zones de résidence : Zone rurale : 25 000 FCFA Zone semi-urbaine : 12 500 FCFA Zone urbaine : 10 000 FCFA.

Les taux servis prennent effet pour compter du premier juin et sont payables à la fin du mois d’octobre. Le bénéfice de l’extension de cette indemnité aux catégories de personnel du MESS fera l’objet de discussion lors des négociations gouvernement-syndicat prévues pour octobre 2011.

1.2- De l’indemnité de logement. Concernant l’augmentation de l’indemnité de logement, le gouvernement entend régler cette question dans le cadre global des négociations gouvernement-syndicats prévues pour octobre 2011 pour l’ensemble des agents, à l’exception du cas spécifique des inspecteurs où il s’agit d’une restitution conformément aux accords gouvernement-syndicats de 2000.

Ainsi, l’augmentation consentie se chiffre à dix mille (10 000 FCFA. Le taux servi passe de 40 000 FCFA à 50 000 FCFA avec comme date d’effet le premier juin 2011 et est payable en fin octobre 2011.

1.3- De la prise en charge substantielle des examinateurs aux examens du BAC, du BEPC et du CAP et l’adoption d’une nouvelle formule d’organisation desdits examens.

S’agissant de ce point, les indemnités forfaitaires aux examens scolaires ont été augmentées pour compter de la session 2011 et leurs taux communiqués aux deux syndicats.

Par ailleurs, en 2012, il sera procédé au relèvement du taux de correction de la copie qui passe de 250F à 300 F pour les examens de l’OCECOS, à 400F pour le baccalauréat et d’une augmentation de 1000 F sur la prise en charge des examinateurs résidents.

1.4- De l’élargissement de l’indemnité servie aux techniciens du CNRST aux autres ATOS. Ce point de revendication est entièrement satisfait. Le gouvernement œuvrera pour l’adoption des textes y relatifs. Cette indemnité prend effet pour compter du premier juin et est payable en fin octobre 2011.

2. Du respect de l’arrêté portant limitation des effectifs dans les classes. Tout en œuvrant pour le respect de l’arrêté portant limitation des effectifs, le gouvernement s’engage à l’élaboration d’un plan de résorption à moyen et long terme à travers la poursuite des constructions d’infrastructures et le recrutement d’enseignants.

3. De l’apurement des retards d’avancements avec incidence financière immédiate pour tous les travailleurs de l’éducation et de la recherche. Les dernières mesures vigoureuses prises par le gouvernement consistant à l’apurement des avancements de 2008 et antérieurs pour fin juin 2011 et ceux de 2009 en fin septembre 2011 et l’élaboration d’une nouvelle fiche d’évaluation consensuelle seront respectées et permettront ainsi de résoudre la question.

4. Reclassement des conseillers pédagogiques de l’enseignement secondaire. Le gouvernement consent à la création d’une catégorie particulière pour les conseillers pédagogiques de l’enseignement secondaire. Cela devra se faire en prenant en compte l’indemnité de logement y afférent pour compter du premier janvier 2012.

Les débats se sont déroulés dans une ambiance empreinte de respect et de cordialité. Les deux parties s’engagent à respecter les termes du présent protocole d’accord.

Fait à Ouagadougou, le 26 mai 2011

Pour le gouvernement, Le ministre des Enseignements secondaire et supérieur Pr Albert Ouédraogo

Pour les organisations syndicales, Le secrétaire général du SNESS Samuel Dembélé

Le Secrétaire général de la F-SYNTER Mamadou Barro

L’Observateur Paalga

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