AUTOCHTONES/ALLOGENES : Attention aux dérives xénophobes !
Etranger dans son propre pays. Voilà une bien triste image qui avait été combattue il y a plus de 10 ans au Burkina, mais qui refait surface. Malheureusement. N’allez pas chercher loin pour comprendre pourquoi et comment c’est arrivé. Vous êtes syndicaliste, militant d’un parti d’opposition, ou simplement fonctionnaire abhorrant l’injustice ? Vous devez observer scrupuleusement le devoir de réserve si vous ne voulez pas être livré à la vindicte populaire et traité de dangereux étranger. Pendant les années de crise qui ont suivi l’assassinat de Norbert Zongo, de nombreux fonctionnaires avaient subi ce triste sort dans plusieurs provinces où l’Etat les avaient envoyés.
Au mépris des droits élémentaires énoncés par la Constitution, des Burkinabè avaient le droit plus que d’autres de s’installer là où ils voulaient. Et cela à cause de considérations politiciennes. En effet, et comme cela s’est vu récemment, des élèves et des fonctionnaires ont été taxés d’étrangers pour avoir eu le malheur d’exprimer leurs points de vue ou d’avoir participé à un mouvement de protestation. C’est assurément un argument simpliste utilisé par des politiciens en manque d’inspiration et dont la myopie les empêche de percevoir les conséquences fâcheuses de leurs comportements.
A moins de vouloir compromettre l’éducation, la santé, etc., de ses parents, comment mettre à la porte de sa localité des compétences sans sourciller parce qu’elles empêcheraient de règner ? Pire, des élus locaux ont servi cette sauce nauséabonde aux populations dont ils étaient censés défendre les intérêts. Faut-il le rappeler, ce qu’a connu la Côte d’Ivoire ne s’est pas déclenché en un seul jour et malheureusement, les Burkinabè ont tendance à penser que ce qui arrive ailleurs ne peut jamais se reproduire ici. C’est insensé de le croire et c’est irresponsable de continuer à soutenir les thèses d’exclusion de Burkinabè par leurs frères.
Peut-on imaginer chaque fonctionnaire travaillant dans son patelin natal pour éviter d’être taxé un jour d’étranger ? Il est de la responsabilité de l’Etat de garantir les droits de tous les Burkinabè, où qu’ils se trouvent sur le territoire national. C’est à l’Etat de faire tomber ces barrières qui démotivent ses agents. L’institution qui garantit notre contrat social, doit se montrer forte et intransigeante sur ces principes pour éviter à la Nation de se lézarder sous les coups de boutoir de dérives xénophobes. C’est un poison terrible pour l’unité nationale qu’il faut neutraliser parce que la démocratie ne peut s’accommoder de tels comportements. Dans ce sens, l’Etat ne doit pas transiger quand il s’agit de sanctionner des responsables locaux qui instrumentalisent les populations.
SIDZABDA
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 24 mai 2011 à 10:52, par thor En réponse à : AUTOCHTONES/ALLOGENES : Attention aux dérives xénophobes !
Très bon article un fait qu’il faut vraiment souligner car rien que BOBO et Ouaga, on attend par s’y bobolais là. Comme si être de BOBO ça veut dire fainéant ,ou je sais quoi ! Un fait que les gens doivent enlever ça dans leur tête mieux la paix régnera.
Le 24 mai 2011 à 16:58, par le Bobolais En réponse à : AUTOCHTONES/ALLOGENES : Attention aux dérives xénophobes !
Mon ami, moi je suis Mossi je suis né et j’ai tout fait à bobo. Presentement je suis à waga, certain de mes amis m’appelle le Bobolais, pour moi c’est une fierté car Bobo est une très belle ville (ses cours d’eau, sa vegetation, son climat..) avec une population très acceuillante et qui sait bien se faire plaisir. c’est vrai qu’il y a des tarés qui ne connaissent rien dans l’économie pensent qu’il suffit de cirer des chaussures pour faire developper une ville.mon ami, demande les tout simplement de bien laver leur yeux. mon ami soi fière car Bobo ce n’est que du delice !!! c’est une ville qui a reçu l’influence des comportements de 3 pays : la cote d’ivoire, le Mali et bien sùr le burkina, quel delice...!!
Le 24 mai 2011 à 21:10, par Alexio En réponse à : AUTOCHTONES/ALLOGENES : Attention aux dérives xénophobes !
Je suis Bobolais et les ouagalais nou ont trop admirer par notre Culture.Notre sens civique etc.Boboaga on nous martelait avec ce mot en moore.Ilsavait pas que je comprenais ce superlatif¨parce que ma mama est une mossi.Le complexe bobolais er palpable.
2. Le 24 mai 2011 à 12:10, par Nayala En réponse à : AUTOCHTONES/ALLOGENES : Attention aux dérives xénophobes !
Merci pour ton commentaire mais je crois pas que le fait d´être taxé de bobolais n’est pas mauvais en soi ! mais le sous entendu dans certains cas. Quand on sait que dans les années 2000, le maire de bobo n´étant pas de la région a été attaqué ainsi que toute sa famille, ce sont des faits à éviter car chaque burkinabè est chez lui sur l´étendu du territoire. Il faudra faire des campagnes de sensibilisation séparant le social et la politique. Autochtones et Allogenes doivent apprendre à vivre en paix afin de proumouvoir la cohésion sociale. Je ne souhaite pas critiquer certaines régions mais force est de constater que certaines se vident au profit de d’autres plus accueillantes.
Le 24 mai 2011 à 13:28 En réponse à : AUTOCHTONES/ALLOGENES : Attention aux dérives xénophobes !
"Quand on sait que dans les années 2000, le maire de bobo n´étant pas de la région a été attaqué ainsi que toute sa famille, ce sont des faits à éviter car chaque burkinabè est chez lui sur l´étendu du territoire" ... Tu imagines un Bobo maire de Ouaga ? Ne te voile pas la face, mec. N’encourage pas ailleurs ce que tu ne peux imaginer chez toi. Le jour où je verrai un Bobo maire de Ouaga, Ouahigouya ou Koudougou, parce qu’il est "chez lui", ... ton discours aura un sens. Pour l’instant, on en est loin. C’est ça la réalité !
Le 24 mai 2011 à 19:16, par Nayala En réponse à : AUTOCHTONES/ALLOGENES : Attention aux dérives xénophobes !
Bravo Mr. C’ est justement ce que l’ on critique ici ! Donc selon vous parce que Ouagadougou capital, le Burkina devrait être gouverné par un mossi ? Il ne suffit pas d’ être d’ une région pour apporter son plus ! Bobo n’ a pas été développé que par les bobo. Je suis d´abord une femme et partisante pour un Burkina sans frontière ! Si nous restons esclave de l´éthnicisme, alors à Dieu la démocratie !!! Allasane Ouattara est l’ exemple pour tous aujourd’ hui. Si le diable doit développer Bobo, alors qu’ il soit maire. Seul le but final m’ interesse ! Merci
3. Le 24 mai 2011 à 12:53, par XXL En réponse à : AUTOCHTONES/ALLOGENES : Attention aux dérives xénophobes !
slt,
j’ai aimé cet c’article et c’est la plus part du temps cette conautation péjorative qui fait le plus mal ;cependant une question me trotte dans la tête:QUE VIVENT ceux qu’on appelle "DIASPO" ALORS ?????
Bonne journée
4. Le 24 mai 2011 à 13:08, par NAOUALAGIMBA En réponse à : AUTOCHTONES/ALLOGENES : Attention aux dérives xénophobes !
C’est une réalité honteuse dans nos cités. J’ai vécu dans une province, lors des élections municipales passées, des appels d’hommes politiques à leurs militants, à ne proposer et à ne retenir que la candidature de ceux qui sont du chef lieu de la province. Cela, rien que pour écarter un fonctionnaire de la province, mais natif d’un autre département que le chef lieu de la province, où il résidait depuis vingt sept ans. De tel comportements ne sont-ils pas à dénoncer ?
5. Le 24 mai 2011 à 13:18 En réponse à : AUTOCHTONES/ALLOGENES : Attention aux dérives xénophobes !
Pensons aussi aux burkinabés d’origine étrangère et aux vrais étrangers vivant au Faso.
Quand on devient burkinabé en cours de route, on le devient à 100 % !
Un pays qui accueille bien les étrangers (pas seulement ceux qu’on des feuilles à distribuer), s’enrichit de leurs compétences et de la diversité planétaire.
Donnons envie et plaisir aux gens de vivre le Burkina way of life !
6. Le 24 mai 2011 à 13:30, par Ollo En réponse à : AUTOCHTONES/ALLOGENES : Attention aux dérives xénophobes !
Nous y voilà !!! le coktail explosif de la démagogie politicienne, de l’arrivisme irresponsable de quelques politicards, semés depuis longtemps sur le terreau de la misère et des injustices multiformes, commencent à donner, mille fois hélas !leurs fruits empoisonnés. Il est encore temps de circonscrire l’incendie ; mais le temps presse à présent !!! ceux que les massacres de peuls laissaient indifférents hier comprendront à présent leur méprise.
7. Le 24 mai 2011 à 18:01 En réponse à : AUTOCHTONES/ALLOGENES : Attention aux dérives xénophobes !
vraiment, à qui la faute lorsque des gouvernants se donnent la thèse d’amener les gens à rester travailler chez eux, lorsque pour résoudre des problèmes de la crise, chaque ministre repart chez lui ? Que voulez vous ? Les instituteurs et les infirmiers sont obligés de moisir dans une région jusqu’à la mort. C’est la régionalisation, pour moi, ce mot sonne faux,xénophobe, raciste, ethniciste, méchanceté. Je souhaite de tout coeur que le premier ministre revoie cette question sur toute la longueur. C’est mieux d’appeler ça de la "prison". si on avait un "chez nous" dans notre premier pays !!! c’est fou tout ça...
8. Le 24 mai 2011 à 19:15, par William En réponse à : AUTOCHTONES/ALLOGENES : Attention aux dérives xénophobes !
C’est bien d’attirer l’attention des uns et des autres. Cependant, les termes autochtones, allogènes, allochtones, indigènes....sont aussi des concepts de sciences sociales.Ils peuvent être employés dans un travail académique sans une intention d’exclusion. Comment désignerez vous l’habitant habituel du plateau mossi par rapport un ressortissant du sud Ouest ou de l’Ouest qui vient de s’y installer récemment. En général c’est le mouvement contraire.
9. Le 25 mai 2011 à 02:27 En réponse à : AUTOCHTONES/ALLOGENES : Attention aux dérives xénophobes !
Ce n’est que le début du commencement ; nous refusons une chose qui va nous emporter tous, c’est le genocide que ce regime est entrain de planifier pour sa survie. Les vecteurs de la xénophobie c’est essentiellement la chefferie coutumière et les élus locaux qui sont les satellites de mentors qui tirent sur les ficelles depuis Ouaga. Si nous nous trompons de combat cette fois ce sera tant pis pour nous. A Koudougou le responsable du collectif etait etranger dans les années 1999-2000, dans la même période à Koupela ce sont des responsables syndicaux et autres militants du collectif qui étaient étrangers...
Chaque fois que le pouvoir est en difficulté il faut reveiller la fibre ethnique, vous croyez que cela nous emmène où ? Continuons à avoir peur des mots et à toujours employer ce faux français qui consiste à dire "je me cherche" ; nous perirons tous ici.