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Attention à la dérive des temps révolutionnaires

Publié le mardi 10 mai 2011 à 01h45min

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Des élèves dans un lycée de la ville de Bobo-Dioulasso ont réclamé la tête de leur censeur. Parce que, estiment-ils, le censeur est très méchant et violent. Il frappe les élèves dans les classes. Le bras de fer n’a pas pris de temps. La hiérarchie du censeur a accédé à leur requête. Et la tête du censeur a été obtenue. Pour marquer leur satisfaction, les élèves ont fêté dan la ville en fanfare. Leur volonté a été respectée.

Dans la même semaine, le conseil des ministres limogeait le directeur national de la police. Véritablement ce limogeage est consécutif à la manifestation de jeunes policiers qui en plus de l’amélioration de leurs conditions de vie, réclamaient le départ de leur patron. Cela a été fait, en conseil des ministres. Encore dans la même semaine, Séraphine Drabo, maire de l’arrondissement de Boulmiougou à Ouagadougou a été suspendue de ses fonctions en plein treize heures. Parce qu’on a réclamé sa tête suite à de présumées malversations dans le cadre du lotissement dans certains secteurs de son arrondissement.

Inéluctablement, ses détracteurs ont fait la fête. Ce sont les exemples les plus récents et qui sonnent comme un avertissement de la part du gouvernement, comme pour dire que plus rien ne sera comme avant et que tous ceux qui sont concernés d’une manière ou d’une autre par des questions de malgouvernance ou non doivent se préparer à quitter leur poste. Le ton général a été donné par le départ du gouvernement de tous les ministres estimés avoir duré dans les couloirs de la République. Avant ces cas sus-cités, le gouverneur et le directeur de la police du Centre Ouest, lé chef d’Etat major général des armées, les chefs d’Etat major de la gendarmerie, de l’armée de l’air, de terre ont subi le même sort.

Tous suite à la revendication d’éléments de leurs unités. Actuellement, ces revendications, comme un effet domino, sont devenues la nouvelle forme de demande de départ de patrons. L’un de ces cas actuellement, c’est celui de paysans qui, au lieu de lutter au sein de leur faîtière pour demander la révision des prix des intrants et du kilogramme de coton, demandent à travers des marches illégales le départ du directeur général de la sofitex et de certains autres cadres. Ce qui, en vérité ne relève pas du tout de leurs prérogatives.
C’est pourquoi, il apparaît évident que le gouvernement de Luc Adolphe Tiao doit faire très attention et ne pas céder aussi facilement à certaines revendications.

Qui peuvent paraître de simples règlements de compte entre des individus qui, déjà, couvaient leur inimitié. Si bien qu’en voulant sans nul doute régler des problèmes structurels, on risque de faire plaisir à des individus qui veulent profiter de la situation actuelle pour assouvir leurs désirs et accéder à des grades longtemps rêvés. Tenez, il y aurait par exemple une liste de directeurs généraux, de responsables à des hauts postes qui circulerait sur le net (donc entre les mains ou sous les manteaux) dont on réclame le départ. Parce qu’on estime qu’ils ont trop duré dans leurs postes actuels.

La période présente est si sensible qu’elle se confond par moment aux temps forts de la révolution où on dégageait, licenciait, emprisonnait et/ou punissait comme on voulait. A la seule différence que de nos jours, on parle de démocratie et de respect du droit. Sinon, les similitudes sont assez grandes. Et quand on sait ce qui s’est passé après cette période, il faut faire attention pour ne pas opposer des générations entières. L’avenir de notre pays et la solidité de ses fondements en dépendent grandement. Le professeur Ki-Zerbo aimait dire qu’un vieillard assis voit plus loin qu’un jeune homme débout.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 10 mai 2011 à 23:12, par honson En réponse à : Attention à la dérive des temps révolutionnaires

    Bonjour,
    Je suis vraiment déçu qu’un journaliste prenne le temps d’écrire des choses comme ça. Tu insultes l’intelligence de l’Etat Burkinabé tu veux dire que ceux qui sont à la tête de l’Etat prenne des décisions sans analyses, il faut que certains burkinabé sachent que s’ils sont à la tête de certaines institutions c’est pas pour faire souffrir la population c’est plutot pour la servir. Y’a combien de responsables d’agents qui se comportent très mal vis à vis de leurs usagers.
    Quand un responsable perd son poste à la suite de plaintes populaires et mouvements c’est parce que les autorités ont fait des investigations avant de prendre leurs décision, c’est pas une histoire de detracteur c’est des gens comme vous autres qui vous comporter mal à l’endroit de vos usagers et de tout le peuple sans savoir que vous êtes là pour servir le peuple et non le contraire.
    L’Etat ne prend pas de décision au hasard comme toi tu écris au hasard tes articles dorénavant faut bien réflechir avant d’écrire.
    Pour les exemples que tu as pris le censeur il est là pour l’éducation des élèves pas pour autre chose. nous avons tous été élève et nous avons tous souffert du mauvais comportement de ces personnes qui ppensaient être là incontournable au lieu de faire leur travail ils endurent des souffrances à leurs usagers simplement parce qu’il a quelqu’un au haut lieu.
    On ne veut plus de ces espèces au Burkina et de journalistes qui les soutiennent des indésirables.

  • Le 11 mai 2011 à 01:54 En réponse à : Attention à la dérive des temps révolutionnaires

    Si la révolution pourrait être un rémède à la malgouvernance au Faso, vivement qu’elle revienne !!!!!!!!!!!!!!

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