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BURKINA : "Restaurer l’image de la police et de la justice"

Publié le jeudi 28 avril 2011 à 02h06min

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Dans l’écrit ci-dessous, l’auteur se prononce sur la situation nationale marquée par les récents troubles. Il en appelle à une restauration de l’image de la police et de la justice.

Le Burkina Faso, notre patrie, chancèle dans une crise honteuse et alarmante sans précédent. Des atteintes à des biens publics et privés, des agressions physiques (corporelles et sexuelles) que nous vivons ces temps-ci au Burkina Faso et particulièrement à Ouagadougou alimentent une psychose générale et un désespoir grandissant quant à l’avenir de notre pays. Nul besoin d’être économiste pour imaginer les conséquences désastreuses que cela pourrait engendrer pour notre économie déjà précaire et dont la miraculeuse subsistance n’est tributaire que de la paix. Il est évident que cette crise est consécutive à des tensions latentes mais faudrait-il que la résolution passe par ce carambolage sociopolitique ?

Un champ envahi par les ronces est dur et improductif. Défrichons-nous un champ nouveau, et ne semons pas parmi les épines. Je pense et je suis convaincu qu’un lendemain meilleur est possible sans passer par le vandalisme. Ce n’est pas utopique. Je n’ai pas appris que le développement du Japon, dont le bien-être exemplaire de la population a traversé les frontières, a connu une autoflagellation telle qu’elle se vit actuellement au Burkina Faso. Nous avons les instruments juridiques, le pouvoir de participer à la souveraineté nationale (par le vote) et changer les choses selon notre guise.

C’est cela une république et dans un contexte démocratique. Nous avons la capacité à n’en point douter car le sentiment national (décisif) qui catalyse cela existe à la lecture de notre histoire : le sursaut de solidarité après les inondations du 1er septembre 2009 ; les différentes manifestations appelant à l’élucidation des morts suspectes ; témoignent dans tous les cas ce sentiment national, fort louable.

Suscitons davantage cet amour pour notre pays, nos institutions et nos populations car, chaque maillon de l’Etat a son importance et si nous ne prenons garde, tout s’écroulera pour de bon. Réveillons-nous et posons-nous des questions ! Si nous décourageons et affaiblissons nos forces de l’ordre en brûlant des commissariats, en tuant des policiers, sur qui compterons-nous pour aller sécuriser les routes au prix de sa vie ? Auprès de qui allons-nous nous plaindre parce qu’un malfrat a violé notre fille ou notre épouse sous nos yeux ? Si nous récusons notre justice, quel sera le degré de colère de ceux-là qui décideraient de se faire justice ? Si nous pillons le contribuable, quand se sentirait-il en sécurité pour mener ses activités et payer ses taxes constituant l’essentiel des recettes de l’Etat ?

On ne coupe pas la branche sur laquelle on est assis. Je condamne les fourbes qui se taisent, qui n’expriment jamais leur opinion et qui sont prêts à vandaliser lâchement et à tort au nom des libertés publiques. Je condamne ces personnes qui, au lieu d’éduquer la population, abusent de son ignorance pour des intérêts personnels : ce sont des ennemis de la nation. Ne soyons pas des enfants insensés, dépourvus d’intelligence ; ils sont habiles pour faire le mal, mais ne savent pas faire le bien.

Pour les gouvernants ayant la charge de diriger les destinées de l’Etat, j’en appelle à leur clairvoyance sur les aspirations du peuple burkinabè. Il s’agit de la restauration de l’Autorité de l’Etat, dans tous ses ensembles, entachée consécutivement à la mort de l’élève Justin Zongo ; l’usage des armes de guerre par certains militaires à des fins de pillage, viols et terrorisme ; la poursuite de l’action publique contre les militaires libérés alors qu’ils étaient en détention, etc. Toute chose qui permettra de faire régner avec équité la justice. Restaurer l’image de la police, puissance publique par excellence, et l’image de la Justice. Un Etat démocratique vrai ne saurait exister et se prévaloir de ce titre sans la prépondérance de ces institutions.

lloydnatiren@yahoo.fr

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 28 avril 2011 à 04:46, par Beurk En réponse à : BURKINA : "Restaurer l’image de la police et de la justice"

    Que faire ?Sitôt j’ai fini de lire votre contribution,une dépêche annonce qu’il y a encore une autre mutinerie de CRS qui vient de se produire à Oaugadougou.Ca veut dire que dans la même journée de ce mercredi,on se retrouve avec 2 foyers de tension majeure à Ouaga et Koudougou.J’ai honte,j’ai peur parceque nous tous Burkinabà,nous sommes pris en otage.Avous le tout net,il n’y a plus d’autorité au Burkina et par conséquent le système est en faillite moralement

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