Voyez-vous Monsieur le Premier ministre !
Depuis la soirée du 18 avril 2011, Luc Adolphe Tiao est devenu Premier ministre. A son endroit, inéluctablement les félicitations et les encouragements, désintéressés ou non n’ont pas manqué. Les points de vue sur sa réussite dans ses nouvelles fonctions non plus. Autrement, les Burkinabé sont coutumiers de la polémique. En fait l’homme est ainsi fait. Du coup, on a tourné la page Tertius Zongo, heureusement tout en reconnaissant le travail colossal que lui et tous les gouvernements qu’il a eu à former ont réalisé.
Voyez-vous, Monsieur le Premier ministre, de ces encouragements et félicitations sachez faire la part des choses. Il y en a qui sont pour vous dire que la tâche ne sera pas du tout facile et ce, en tenant compte du contexte dans lequel vous êtes arrivé au Premier ministère. Prenez-les avec philosophie, analysez-les attentivement et tirez-en ce qui peut vous permettre de réussir votre mission. Car, finalement, c’est ce qu’on attend de vous : réussir votre mission. Dans la foulée, certains de vos vieux amis et de vieilles connaissances vont tout de suite tenter par tous les moyens de renouer le contact avec vous. Ne les refoulez pas d’emblée.
Trouvez le temps de les recevoir, de les écouter et de prendre note. Mais restez ferme, restez vous-mêmes. D’autres viendront vous voir, qu’ils soient du monde des affaires ou de la politique, des coutumiers ou des religieux, recevez-les gentiment, prenez également le temps de les écouter, prenez note et faites toujours la part des choses et prenez la décision qui vous paraît la bonne. Parce que, voyez-vous Monsieur le Premier ministre, le poste que vous occupez est ingrat. Vous aurez l’amabilité sincère ou déguisée de certaines personnes, vous aurez le soutien inconditionnel d’autres, mais vous aurez également ceux qui vous mettront sans raison les bâtons dans les roues. Juste pour vous voir échouer.
A tous ces gens, tendez la main. Dans tous les cas, vous le savez très bien, le poste de Premier ministre est nominatif et dépend du bon vouloir d’un homme, le président du Faso qui choisit qui il veut. Si ce choix est actuellement porté sur vous, sachez aussi qu’il l’a été sur d’autres avant vous et qu’après vous, il portera encore sur d’autres. C’est pourquoi, voyez-vous Monsieur le Premier ministre, votre leitmotiv doit être celui de donner le meilleur de vous, en accomplissant au mieux la mission qui vous a été confiée par votre « patron » au nom de la nation. Il arrivera des moments confus pour vous. N’hésitez pas à vous faire conseiller par votre épouse. A défaut, allez incognito à Pouni ou à Ténado, pour vous recueillir. Car les pressions ne manqueront pas.
Peut-être que vous en avez déjà eues, notamment dans la composition de votre équipe. A priori, ce n’est pas mauvais car elles vous forgeront et vous obligeront toujours à prendre vos responsabilités, comme vous l’avez toujours su faire. Tous ceux qui vous ont précédé dans ce poste peuvent en dire davantage. Notamment celui que vous venez de remplacer, Tertius Zongo. Voyez-vous, Monsieur le Premier ministre, il a pris la primature dans une situation qui pourrait ressembler à la vôtre. A la seule différence que la crise née avant ou après sa prise de fonction était beaucoup plus interne. Des camarades ne voulaient pas perdre leurs prébendes. Ils lui ont créé toute sorte de difficultés.
Aujourd’hui, vous prenez la chefferie de gouvernement à un moment pratiquement similaire. Les tensions sont plus que jamais visibles. C’est pourquoi, Monsieur le Premier ministre, rendez un hommage mérité à votre prédécesseur et attaquez-vous à la crise. Quand viendra le temps de choisir entre le peuple et les honneurs, sachez faire le bon choix. C’est ce qu’on retiendra de vous.
Dabaoué Audrianne KANI
L’Express du Faso
Vos commentaires
1. Le 21 avril 2011 à 12:28, par NONGSIDA En réponse à : Voyez-vous Monsieur le Premier ministre !
Monsieur Dabaoué Audrianne KANI
Je voudrais juste vous dire merci pour votre analyse-conseils à BLAT. Walaï vous êtes bon. J’avoue que vous pourrez avoir un poste de conseiller auprès de BLAT. Je vous exprime toute ma sympathie. Si tous ceux qui interviennent pour donner leur point de vue sur ce blog positivaient comme vous, ils seront tous acteurs pour un BURKINA meilleur à tout point de vue. Bravo à vous. Bonne journée.
2. Le 21 avril 2011 à 13:37, par Le Véridique En réponse à : Voyez-vous Monsieur le Premier ministre !
Très pertinent comme article. Mais dites-moi,ce journaliste Dabaoué Audrianne KANI est une femme ou un homme ? Vraiment, il ou elle a des analyses toujours pertinentes dans son "Autant le dire" du journal l’Express du Faso. Félicitations. Si c’est une femme, il faut saluer son engagement à dire cruement la vérité, chose rare dans la gent féminine.
3. Le 21 avril 2011 à 18:36 En réponse à : Voyez-vous Monsieur le Premier ministre !
Un article inutile car ne sert à rien qu’à faire perdre le temps aux lecteurs ! vous devriez chercher à connaitre les objectifs de la mission assignée à ce nouveau 1er ministre par Blaise. A partir de là, vous pourriez faire des commentaires et donner des conseils utiles si vous en avez.
4. Le 21 avril 2011 à 19:02, par Déesse En réponse à : Voyez-vous Monsieur le Premier ministre !
BLAT a intérêt à mettre cela sur sa table de travail au bureau tout comme chez lui à la maison. cè le socle de sa réussite à la primature
Le 25 avril 2011 à 12:28 En réponse à : Voyez-vous Monsieur le Premier ministre !
BLAT a plusieurs conseillers de cet ordre, mais terrés dans l’ombre. Des amis sincères comme moi, il en a plusieurs et il le sait bien. Mais vous croyez que les choses se passent aussi facilement comme vous l’écrivez, M. KANI ? On attend la feuille de route et BLAT aura une période probatoire de 100 jours au-delà duquel, aucun cadeau ne lui sera fait. Bon courage à BLAT et nous sommes de tout coeur avec lui.