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MANIFESTE POUR LA REFONDATION : "Le régime en place s’arc-boute et s’enferme dans ses méthodes de duperie"

Publié le lundi 18 avril 2011 à 01h13min

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Le Manifeste de la réfondation a marqué, le 16 avril 2011 à Ouagadougou, le troisième anniversaire de sa création. Un anniversaire sur fond de tension sociopolitique au Burkina Faso. Les réfondateurs ont, au cours des échanges avec les hommes de médias, apprécié la situation nationale marquée par la crise scolaire et les manifestations tous azimuts des militaires. Les principaux dirigeants du manifeste ont, pendant une heure d’horloge, passé au crible les différents événements et fait des propositions pour que le pays retrouve son calme.

Ils étaient tous là, les dirigeants du Manifeste pour la réfondation, à l’occasion de la célébration du troisième anniversaire de leur mouvement. Face aux hommes de médias, Ram Ouédraogo du RDEBF, Soumane Touré du PAI, Alain Zoubga de L’Autre Burkina, Me Hermann Yaméogo de l’UNDD et Boubacar Ouédraogo de l’UNIS ont tenu non pas à faire seulement un bilan exhaustif de trois ans d’activités mais surtout à donner leur lecture sur la situation que vit le Burkina Faso depuis quelques mois.

Selon le Manifeste, "le régime en place, comme à son habitude, s’arc-boute et s’enferme dans ses méthodes de duperie" pendant que la crise connaît de plus en plus des proportions inquiétantes, allant du système éducatif à l’armée en passant par la sécurité, la justice et les commerçants. Face à cette situation, le Manifeste pour la réfondation a réaffirmé son soutien total à la lutte de la jeunesse qui réclame justice et vérité.

Face à l’attitude de l’armée, le Manifeste fait observer un face à face entre deux institutions ayant chacune à sa tête le même chef. Mais au-delà de tout, et pour les refondateurs, le face à face oppose d’un côté "le régime Compaoré" et de l’autre, les deux institutions, piliers de la République. Si les réfondateurs condamnent les casses observées par-ci par-là, ils font savoir qu’elles sont la manifestation d’un ras-le-bol généralisé duquel tout le monde, à commencer par le Président du Faso, doit se rendre à l’évidence.

La crise est terminée...

Appréciant la déclaration du Chef de l’Etat sur la crise depuis la nuit du 22 au 23 mars 2011, qui affirmait que "la crise est terminée", les refondateurs estiment que cela relève d’un "manque de lucidité..., c’est aussi manquer de considération envers les autres couches sociales et ceux qui pleurent encore leurs morts". Toute analyse faite, les refondateurs estiment que le pays avait la solution à ses problèmes depuis les "conclusions pertinentes" du rapport du Collège des sages, conclusions qui "ont été jetées à la poubelle".

A la question de savoir si les réformes intéressent le président du Faso, les refondateurs répondent par la négative. Le président du Faso ne veut que des réformettes, a répondu Soumane Touré. A ce titre, "les partis de la refondation nationale proposent une démarche pour aboutir à des reformes politiques, économiques et socioculturelles sérieuses prenant en compte les questions de justice et des droits humains" : la mise en place d’un organe pour conduire la feuille de route, organe qui tiendra compte des données déjà disponibles, des assises nationales sur les réformes, une assemblée constituante pour aboutir à une nouvelle Constitution.

Les refondateurs invitent le président du Faso à non seulement rénoncer à la levée de la limitation des mandats, mais aussi à ne pas se présenter à la prochaine élection présidentielle et à accepter l’instauration d’une transition politique vers une Ve République. Interpellés sur leur implication à la résolution de la crise actuelle et à une éventuelle participation à "un gouvernement de crise", les refondateurs affirment ne rien trouver à faire dans un tel gouvernement. Ils invitent Blaise Compaoré à s’investir pour résoudre la crise, sinon "ce sont ses camarades militaires qui vont le faire".

Aimé NABALOUM (Stagiaire)

Le Pays

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