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Situation nationale : Danse avec les loups

Publié le jeudi 17 mars 2011 à 00h24min

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Le Faso brûle ! Du moins c’est ce qu’ils voudraient, tous ceux qui s’y activent comme des morts de faim et ne s’en cachent plus, heureux qu’ils sont de pouvoir jouer un rôle, fût-il funeste, dans le devenir de ce pays qui se refuse ostensiblement à eux. Mais fort heureusement, on est loin et même très loin de cette perspective. Autant une hirondelle ne fait pas le printemps, autant quelques équipements publics brûlés ne peuvent enfanter une révolution fût-elle de « karité ». Une tempête dans un verre d’eau ? Certainement non car, derrière tout ce qui se passe, se joue comme une répétition générale de ce qu’on nous proposera désormais dans le débat sociopolitique, surtout qu’il semble que ce soit la mode et que personne n’y a rien à redire, l’essentiel étant de venir à bout de l’ordre établi.

On peut difficilement expliquer autrement l’acharnement de certains à trouver des justificatifs aux actes de vandalisme perpétrés depuis quelque temps alors même que tout le monde est unanime sur l’importance des mesures prises et des actions posées par le gouvernement pour répondre aux revendications principales des manifestants.

En effet, la batterie de mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la gestion du dossier Justin ZONGO, cet élève décédé dans des conditions non encore élucidées, l’accélération de l’instruction du dossier avec à la clé l’inculpation et la mise sous mandat de dépôt des policiers présumés coupables, les appels à la retenue de nombreuses personnes ressources n’ont aucune espèce d’importance pour les « frondeurs » qui réclament « vérité, justice ». Pire, ils ont continué leurs manifestations de rue, avec à la clé des actes de vandalisme aux proportions inquiétantes. On en arriverait même à perdre son latin devant cette furie destructrice, si celle-ci ne rentrait pas dans une stratégie bien élaborée dans certaines officines politiques, qui, avec l’air du temps, jurent leurs grands dieux, que le moment est venu « d’en finir avec Blaise COMPAORE ».

Si la fièvre qui s’est emparée du corps scolaire et estudiantin tarde à retomber, c’est que certains « docteurs » y voient les signes cliniques d’une maladie qui doit emporter la IVe République. Au rang de ces mauvais diagnostiqueurs, ces révolutionnaires « clandestins » qui depuis quatre décennies, rêvent de mettre en œuvre leur « révolution nationale démocratique et populaire » ici au Faso. Nous ne reviendrons pas sur le caractère abracadabrantesque de cette révolution historiquement dépassée, du simple fait de la décolonisation même si celle-ci est « formelle » comme aiment à le claironner nos vengeurs masqués.

Cette révolte estudiantine et scolaire justement a pour chef d’orchestre, le « bras armé » de nos révolutionnaires sur le campus, à savoir l’ANEB. Un syndicat sur lequel leur mainmise ne s’est jamais démentie, nonobstant les coups de boutoir portés par d’autres obédiences politiques à certaines périodes tumultueuses de la vie de la Nation burkinabè.

L’ANEB ne rengainera donc pas tant que les étudiants ne comprendront pas qu’ils servent de faire-valoir pour une cause à laquelle plusieurs d’entre eux ne comprennent rien. Elle ne reculera non plus que devant plus forte qu’elle, car elle n’a rien à perdre et plutôt tout à gagner dans la chienlit qu’elle tente d’instaurer par tous les moyens. Il faudra donc s’attendre à ce que « ça chauffe » encore et que l’avenue Charles De GAULLE en prenne encore.

A côté de nos révolutionnaires aux idées passéistes, figurent ceux que nous appelons les tartufes opportunistes, et qui profitent de chaque occasion pour faire leur beurre sur le dos des honnêtes citoyens. Dans l’imbroglio qui a caractérisé la période post électorale en Côte d’Ivoire, on a vu que les relations entre Blaise COMPAORE et GBAGBO se sont distendues pour ne pas dire qu’elles ont connu un coup d’arrêt quasi irrémédiable. Hier c’était l’affaire Norbert ZONGO et aujourd’hui c’est Justin ZONGO. Dans cette occurrence, Abidjan est devenue le nouvel eldorado pour tous ceux qui ont un projet « anti Blaise COMPAORE » à faire financer.

Du coup, nos politiciens à la petite semaine n’ont pas hésité à y faire un tour, ramenant des subsides dont une partie est investie dans l’actuelle croisade contre le pouvoir. Cette vérité qui rougit les yeux de certaines chapelles médiatiques, nous n’hésitons pas à la dire, même si nous ne trouvons aucune excuse à ceux qui ont mal géré le dossier Justin ZONGO. A voir tout le zèle et le talent qu’ils mettent à servir leur cause on peut être certain qu’ils n’ont pas récolté des prunes et qu’ils espèrent bien plus même si les carottes semblent cuites pour leur mentor.

Quant aux frustrations, la mal gouvernance et l’injustice que d’aucuns évoquent pour justifier la situation actuelle, il n’est pas exagéré de dire qu’eux aussi font dans la rhétorique révolutionnaire, même si le tableau politique et social du Burkina Faso n’est pas tout rose. Eux aussi ne manquent pas de soutiens extérieurs avec ces associations plus racistes qu’autre chose, qui se plaisent à taper sur les Africains sans pourtant jamais leur offrir d’autres perspectives que la rhétorique.

En vérité, sur certain points leurs discours enfoncent des ports déjà ouvertes et qui s’inscrivent dans des perspectives de nouvelles conquêtes en faveur du peuple. Le nouveau projet de société du président du Faso l’indique clairement « La période quinquennale 2010-2015 doit apporter des réponses structurées et porteuses d’avenir aux principaux questionnements et défis qui se posent à notre pays dans un environnement international complexe » avec l’objectif de « poursuivre l’édification de la société de l’information et la construction d’une économie du savoir comme vecteurs essentiels pour l’accélération du rythme de la croissance et du développement. ».

Alpha YAYA (ilingani2000@yahoo.fr)

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 17 mars 2011 à 01:52 En réponse à : Situation nationale : Danse avec les loups

    Quand j’ai lu la premiere phrase, j’ai su que c’etait un journal ou ceux qui y ecrivent ont juste entendu parler d’ une ecole professionnelle de journalistes. Je ne me suis pas trompe. Si le Faso brule, qui a craque le brin d’ allumettes ? Vous voudriez qu’ on s’asseye et que les hommes en kaki fassent de nous ce qu’ ils veulenet ? Quand ya action, ya toujours reaction. Mais ou meme ses hommes en tenue ont eu la culture de tuer leurs citouyens ?

  • Le 17 mars 2011 à 08:52, par sako En réponse à : Situation nationale : Danse avec les loups

    Même si tout ce que vous dites est "vrai", il n’en démeure pas moins que le dossier Norbet Zongo est toujours "ouvert", que des enfants ont été tués à Garango "impunément", etc.......vous pouvez compléter vous-même la longue liste. Lis n’ont peut-être pas raison de casser mais s’ils se couchent, ils meurent. C’est cela que vous souhaitez ?

  • Le 17 mars 2011 à 09:03, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Situation nationale : Danse avec les loups

    Un tel commentaire n’est pas surprenant de la part de l’OPINION. Le contraire même nous aurait tous étonné grandement !

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 17 mars 2011 à 09:46 En réponse à : Situation nationale : Danse avec les loups

    Rien d’étonnant I. LINGANI ! Tu n’as pas de choix que de defendre jusqu’aux intestins ce regime.il y va de ton pain. Seulement saches que tot au tard, le peuple se rendra justice.

  • Le 20 mars 2011 à 22:47, par Medes En réponse à : Situation nationale : Danse avec les loups

    Bonjour !
    SVP !J aurais appris que le journal L’OPINION appartient à François Compaoré, eclairez moi.

    Si oui cet ecrit n etonne personne.

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