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MANIFESTATIONS SCOLAIRES : La nécessité d’établir un vrai dialogue

Publié le mercredi 9 mars 2011 à 00h53min

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Après les concessions faites dans l’affaire du décès de l’élève Justin Zongo, le gouvernement a décidé de changer de ton face aux manifestants qui, visiblement ne semblent pas être en phase avec les autorités. Arrestation des policiers impliqués dans les coups et blessures, limogeage du gouverneur du Centre-Ouest, encasernement des forces de l’ordre etc. , voilà la batterie de mesures qui étaient censées calmer les manifestants et donner des gages de bonne volonté du pouvoir.

Mais, les élèves et les étudiants ne l’entendent pas de cette oreille. Ils prévoient une marche sur la direction générale de la police le vendredi 11 mars prochain à Ouagadougou. Le gouvernement a certainement raison de prendre les devants pour éviter que la chienlit s’installe. A cause du vent des contestations populaires dans le monde arabe et peut-être à cause du FESPACO, il avait quelque peu fléchi. Quoi de plus normal qu’il veuille reprendre la main pour apaiser la situation. Et d’ailleurs, on le comprendrait : les Burkinabè ne veulent plus que le sang coule ; et quoi qu’on dise, il y a eu trop de casses pour un pays qui compte tous les jours sur des bailleurs de fonds pour équiper ses services.

Il faut se demander alors pourquoi, en dépit des gages de bonne volonté de faire la lumière sur cette affaire, les élèves n’y croient pas ou en tout cas très peu. La réponse, il faut la chercher dans la crise de confiance entre les autorités et les populations. On peut comprendre qu’il faut laisser du temps à la justice. Mais, venant du pouvoir, c’est du déjà entendu et les exemples sont malheureusement légion. Pourquoi faudrait-il croire à ce discours alors que la justice tarde à dire le droit dans plusieurs dossiers pendants, certains même ayant empoisonné la vie nationale à un certain moment ?

Il est donc difficile de faire croire aux populations que dans ce cas-ci, la justice peut faire vite, ou, à tout le moins, que les gages donnés par le gouvernement sont crédibles. La nécessité d’un vrai dialogue s’impose donc au Burkina ; un dialogue sincère, même après l’accalmie et qu’on n’enterre pas sitôt la crise passée. C’est en effet la tradition au Burkina. Même les forces morales, notamment les leaders religieux et coutumiers, ont bien souvent l’impression qu’elles sont utilisées pour éteindre le feu parce que ceux qui leur demandent ce service, ignorent par la suite royalement leurs solutions. Pendant qu’on y est, pourquoi ne pas associer les élèves et les étudiants dans la recherche de la vérité, à travers une commission d’enquête ?

Ce serait leur faire accepter qu’une partie de la solution se trouve entre leurs mains et minimiser les soupçons de tripatouillage qui entourent ce genre d’initiatives. De ce qui précède, on se rend bien compte qu’un communiqué ne suffira certainement pas à calmer les choses. Il en faudra bien plus, en termes de crédit et d’assurance claire, que toute la lumière sera faite sur les évènements de Koudougou.

Dayang-ne-Wendé P. SILGA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 9 mars 2011 à 02:14 En réponse à : MANIFESTATIONS SCOLAIRES : La nécessité d’établir un vrai dialogue

    Tout à fait d’accord avec cet article. Il y a encore beaucoup de choses à faire pour gagner la confiance des burkinabè qui ont été maintes fois roulés dans la farine.Il n’ y a pas que GBAGBO qui est un boulanger.

  • Le 9 mars 2011 à 04:50 En réponse à : MANIFESTATIONS SCOLAIRES : La nécessité d’établir un vrai dialogue

    Très beau message mais au fond , que veut réellement le gouvernement ?
    Après pratiquement 3 semaines , ils ne font que reporter la date de décision courageuse.
    Ils attendent peut être que tous les commissariats soient brulés pour commencer un dialogue direct avec les élèves ?
    Je crois que seul l’intervention du Président pourrait apporter le calme. Mais jusqu’à quand nous pourront attendre ce discours ?

  • Le 9 mars 2011 à 08:35, par Niki En réponse à : MANIFESTATIONS SCOLAIRES : La nécessité d’établir un vrai dialogue

    On ne calme pas les esprits en réssucitant des organisations fantoches d’étudiants sans représentativité pour parler au nom des étudiants.Combien de délégués élus les nombreuses organisations dont le communiqué est lu et relu à la télé en ont sur le campus ? Les vrais incendiaires, ce sont ceux qui incitent à ce type de communiqué.

  • Le 9 mars 2011 à 14:35, par shynkoy En réponse à : MANIFESTATIONS SCOLAIRES : La nécessité d’établir un vrai dialogue

    comme vous l,avez si bien note il faudrait un vrai dialogue entre les autorites et surtout la jeunesse on a tjrs ete laisser pour compte ds les prises de decisions des reformes meme en ce qui conserne au 1 er plan la jeunesse aucun moyens de donner son point de vus ou de revendiquer quoi que ce soit et aucune credibilite a nos gouvernant qui cherche tjrs a enfariner les la jeunesse. et c,est cella qui traduit aujord,hui la situation d,entetement des scolaires. meme si l.heure est a l.apaisement je pense que pour de tels evenements le president du faso mr blaise compaore n,a voulus en aucun moment s,adresser a la nation quoi que meme qd ya plus de mort que celui des evenement de koudougou il ne le fait pas et il est temps qu,il pense a asocier la jeunesse ds leurs prise de decisions au burkina on propose ,adopte et impose des lois n,en deplaise au autres on ne peut plus croire a un tel gouvernement apres tant de monsonge sur tant de crimes non ulicides qd celui qui parle pense que ceux qui l,ecoute sont bete il s,en rendra compte lorsqu,il recevra une claque vivement plus de transparence et de justice et il y,aura moins de rencoeurs.

  • Le 9 mars 2011 à 15:08, par EL NAVAJO En réponse à : MANIFESTATIONS SCOLAIRES : La nécessité d’établir un vrai dialogue

    En effet, c’est tout en écoutant les info sur les casses à Ouahigouya et suite que je rédige ce message.
    Il faut que l’état, les dirigeants actuels, tous ceux qui ont soupé avec le diable et ses affidés, reconnaissent leur responsabilité dans le délitement actuel. Quoi ?
    1.En cas de désagrément sérieux dans ce pays, et ce depuis que ce régime régente le BF, seules leurs versions et allégations mensongères sont servies avec force tapage médiatique, avec l’aide d’acquis de service dans les média publics.Ils sont toujours convaincus que c’est bon à prendre pour le bas peuple qui n’a jamais compté en réalité pour ces bourreaux des temps nouveaux. ON EN A MARRE
    2.En cas de désagrément sérieux dans ce pays, ces individus sans foi ni loi, conscients du fait premier,(menteurs invétérés, irrépentis)sachant que nul n’est assez dupe pour leur accorder un brin de confiance, s’emploient à arracher les services de certains de nos anciens qui croient encore en la perfectibilité de l’homme,pour plaider pour un juste retour de la paix. Par courtoisie pour nous qui avons du vrai respect pour ces anciens(les sages),le pardon est vite accordé. L’Ubuntu existe au Faso. C’est dans le même ordre d’idées que le père du petit Justin est approché, pour rappeler les manifestants au calme. Quel cynisme ? quel sadisme ?ON EN A MARRE
    3.En cas de désagrément sérieux dans ce pays, on essaie d’abord d’utiliser un langage de fer,qu’on substitue très vite par un langage plus conciliant, qui demeure en déphasage avec les sorties hasardeuses de certains de leur bénis oui-oui.La première sortie du tout nouveau porte parole de ce gouvernement, qui nous énerve de par sa pléthore(38) et le retour(en lieu et place d’un recours)dans les grâces et les graisses( au lieu de en grâce)du poste ministériel de qui vous savez(sincèrement j’ai oublié son nom), cette sortie donc, est hasardeuse et ne présageait rien de conciliant. Qui a peur de qui today, et pourquoi ? La peur change de camp, suivez le tempo, adaptez le style linguistique. Des termes comme rumeurs-récupération-opposition-vandalismes-délinquants- ne manquent pas d’équivalents moins choquants ;votre suffisance vous situe au-delà de l’utilisation de tels euphémismes.ON EN A MARRE.
    On peut bien éviter le pire si vous faites face courageusement au vrai problème. Les rumeurs de l’illimitation du mandat du régent monarque y est pour beaucoup. Etudiez les manifestations,je sais que la peur vous empêche de regarder la réalité en face, si jamais !

  • Le 9 mars 2011 à 16:52, par Modeste Zoundi En réponse à : MANIFESTATIONS SCOLAIRES : La nécessité d’établir un vrai dialogue

    Je voudrais saluer l’analyse faite par l’auteur de cet article, et recommander qu’un véritable dialogue puisse être instauré entre les autorités et les parties concernées, notamment les représentants des élèves et étudiants, même après les remous.

    A mes collègues de l’Université et mes frères des Lycées et Collèges, je voudrais les encourager à éviter tout acte de violence qui ne saurait contribuer à trouver une solution à la situation présente. Evitons de créer une situation de chasse à l’homme qui pourrait conduire à de nouvelles victimes innocentes. Contribuons à préserver la paix si chère à notre pays, mais soyons fermes dans nos réclamations pour que justice soit rendue à notre regretté frère Justin Z.

    Modeste Z.

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