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Réforme(s) : Les tenants et les aboutissants d’un vocable en vogue

Publié le jeudi 17 février 2011 à 00h35min

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Dr Arsène Bongnessan Yé, ministre d’Etat, chargé des réformes politiques burkinabè

Parmi les innombrables mots que l’alphabet français permet de construire, il n’existe pas, par ces temps qui courent, un vocable qui soit aussi usité par les acteurs politiques que le terme « réforme(s). Pas seulement au Burkina, où tout un département ministériel a été consacré à la question, notamment les réformes politiques ; mais également un partout à travers le monde où souffle plus ou moins le vent de la démocratie.

Modification, révision, amendement, rectification, correction, refonte, modernisation…refondation. Les synonymes du mot réforme, qu’il soit au singulier ou au pluriel, sont variables dans le jargon politique. Mais, ils renvoient tous à la même idée : le changement. Quel changement ? Et c’est là que se pose toute la problématique du vocable, politiquement parlant. En effet, si les animateurs de la vie politique (tenants du pouvoir, opposants) y ont souvent recours pour exprimer leurs opinions par rapport à tel ou tel aspect de la vie sociale ou de la Constitution ; ils n’ont pas toujours le même entendement de la question.

Ainsi, au Burkina, l’opposition a sa vision des réformes politiques à venir qui exclut toute modification de l’article 37 de la Constitution relatif à la limitation à 2 du nombre des mandats présidentiels. En revanche, du côté du pouvoir, rien n’interdit une quelconque modification dudit article, vu que celui-ci ne fait pas partie des dispositions non révisables de la loi fondamentale.
Ces interprétations différentes des « réformes » traduisent évidemment les intérêts défendus par chaque camp. Pour les opposants burkinabè, laisser l’article 37 en l’état, c’est créer les conditions favorables d’une alternance au sommet de l’Etat.

A contrario, pour eux, sauter le verrou de la limitation, ce n’est ni moins ni plus qu’ouvrir une porte à une présidence à vie au Président du Faso, Blaise Compaoré, candidat du parti au pouvoir. Toutes ces batailles d’arrière garde ne doivent guère surprendre en politique, où les calculs sous-tendent bien souvent les actions.

Mais, au-delà de ces aspects, une chose mérite d’être retenue sur le mot réforme (s) : il est incontournable en politique, tant dans un régime démocratique que dans un pouvoir d’exception. Au Caire, on en parle avec le nouveau régime militaire, tout comme à Tunis avec le pouvoir fraîchement sorti de la révolution tunisienne. A Washington, Barack Obama en a fait son cheval de bataille dans le domaine de la santé. C’est bien souvent le crédo de Sarkozy dans les secteurs cruciaux de l’économie et des finances, crise oblige, ou de la sécurité. Mais, pourquoi autant d’intérêt pour un terme passe-partout, parfois sans contenu réel ?

La raison est toute simple. C’est un mot qui donne sens à l’action politique. Il est vrai que le mot « réformes » s’apparente bien souvent à un serpent de mer. Les politiques (démocrates comme despotes) l’emploient souvent, mais les résultats sont rarement visibles, pour ne pas dire que ce sont généralement des montagnes qui accouchent de souris.

Mais, c’est le terme dont l’usage permet aux politiques de légitimer leurs engagements auprès des populations et dans l’opinion. On va en politique pour faire changer les choses, dans le bon sens s’entend ou selon l’entendement de sa base. Par conséquent, il faut lutter pour les « réformes ». Il n’y a que ce fameux vocable qui permet d’exprimer politiquement l’aspiration des masses au mieux-être, au bien-être, au développement.

C’est l’expression par excellence des hommes politiques conscients des attentes de la base. Parler de réformes, c’est déjà comme un début de réponse aux préoccupations. Ne dit-on pas dans la Bible que tout a commencé par la parole ? Et en politique, la parole, apparemment, débute par « réforme(s) », qui permet à l’acteur de se légitimer et de donner espoir au peuple. On ne veut pas ou on n’a pas le pouvoir pour rien. On le veut ou on l’a parce qu’on est quelque part porteur de quelque chose d’utile pour sa société. Pour apporter sa touche, il faut réformer l’existant ou le refondre pour répondre aux préoccupations de l’heure.

Après tout, le bonheur de l’homme, c’est ce qu’il n’a pas encore expérimenté. Le développement, c’est aussi le changement. « Qui ne change pas, recule », pourrait-on dire. Même si, entre la théorie et la réalité, il y a souvent un fossé.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 17 février 2011 à 10:05, par Bibiiga En réponse à : Réforme(s) : Les tenants et les aboutissants d’un vocable en vogue

    Bonjour à tous les burkinabè !
    Pour ce qui est de l’article 37, ce régime dispose de tout, je dis bien de tout,pour sa modification.Mais tout ce que je sais, c’est le Burkina qui s’enfoncera à jamais. Et si toutefois ce article n’est pas sauter, c’est Blaise COMPAORE qui sera le héros de toute notre histoire.
    Si depuis lors, le sage ne s’est pas encore prononcé, je reste confiant qu’il tient à son héroïsme ; et il sait le mieux pour notre FASO. Soyons optimistes qu’en à l’avenir de notre chère patrie.

    Par un Bibiiga !

  • Le 17 février 2011 à 12:00, par mackiavel En réponse à : Réforme(s) : Les tenants et les aboutissants d’un vocable en vogue

    Article vide qui ressemble à de la masturbation intellectuelle. On ne peut pas faire une thèse de terminologie sur le discours politique sans se fonder sur des faits et discours réels. Il faut repartir à l’école de la terminologie.

  • Le 17 février 2011 à 13:58, par Boukary THIOMBIANO En réponse à : Réforme(s) : Les tenants et les aboutissants d’un vocable en vogue

    Mr BAZIE, vous avez bien capté la fréquence ! je vous en félicite et vous prie de bien vouloir partager cette connaissance dans les colonnes de votre journal. Je reste disposé à partager d’avantage sur ce sujet spirituel de "Réforme" de l’Eglise globale.Hébreux 9:10
    Introduction à la Présente Réforme Apostolique de l’église globale

    Les années 1990 ont vu se développer sur la terre deux mouvements similaires mais opposés dans leurs objectifs internes. La Mondialisation et la Réforme Apostolique. Tous les deux mouvements sont fédérateurs de globalisations à l’échelle mondiale ; l’un cherche à faire de la terre un seul village où la notion de Dieu est totalement effacée et l’autre où Dieu règne en tout et partout. En fin de compte il y a deux réformes sur la terre qui vont dans deux directions complètement opposées. L’humanité est donc obligée de redéfinir son concept de vie sur la terre afin de répondre aux nouvelles exigences de cohabitation.

    Comprendre le contexte : la Mondialisation

    La Mondialisation est la force de convergence des dirigeants du monde vers une politique et une économie unifiées basées sur les libertés individuelles et la libre circulation des biens et des services : la démocratie et l’économie de marché. Elle crée sur la terre une nouvelle civilisation ou le concept de temps et d’espaces et le concept de relations entre les hommes sont complètement changés par les nouvelles technologies (avions, téléphone, internet…). Aujourd’hui, naît sur la terre une nouvelle race d’êtres humains pour dominer le 21e siècle.

    La Mondialisation cherche à faire de la terre entière un seul peuple avec une culture universalisée, c’est pourquoi elle s’opposera et persécutera tout ce qui n’est pas conforme à ses standards universaux (Daniel 3 Shadrac, Méschac et Abed-Nego face à la statue du Roi Nebucadnetsar). La Mondialisation ce sont les briques cuites au feu et soudées entre elles par le bitume (Genèse 11) pour amener l’humanité vers un gouvernement mondial.

    De même que l’église est appelée à atteindre un niveau d’expérience commune à travers l’unité de la foi (Éphésiens 4 :13), de même le monde aussi évolue vers une situation de buts unifiés à travers la proclamation de valeurs globales ; la Mondialisation est alors l’effort rebelle de l’humanité pour reconstruire la Tour de Babel et s’opposer aux desseins marqués de Dieu.

    La présente Réforme Apostolique de l’église globale

    Dans un tel contexte, l’église se doit de comprendre et d’exprimer la position gouvernementale qui lui a été assignée Matt 16 :18, il est donc logique que Dieu restaure le Ministère gouvernemental de l’Apôtre dans l’église (1 cor 12 :28).

    Le mot Réforme employé dans Hébreux 9 :10 dans un contexte d’un grand changement structurel de l’ordre de l’ancienne Alliance vers la nouvelle Alliance, signifie faire un ajustement structurel ; rendre droit ce qui est brisé, saillant, ou qui est mal aligné, ou difforme ; remettre dans l’ordre ou la forme correcte. Les points significatifs pour un ajustement squelettique ou pour une correction du mécanisme interne qui donnent le moule ou la forme de l’image extérieure.

    Ainsi dans son application des choses spirituelles concernant l’Église de Jésus-Christ, il montre une profonde révision de la structure interne de la mentalité, de la compréhension, des comportements, des positions, des attitudes et des perceptions qui fournissent l’énergie interne pour la forme extérieure et visible de l’Église dans le monde. Dieu est en train de re-concevoir d’une manière profonde et totale les manifestations externes de l’Église sur la terre, ce qui signifie un profond changement interne dans tout le travail interne du corps de Christ. Nous sommes au milieu d’une Réforme de l’Église qui est beaucoup plus profonde et qui atteint des niveaux plus élevés que celui qui est survenu au travers de la vie de Martin Luther dans le milieu du seizième siècle.
    La réforme arrive là où un peuple prend une décision consciencieuse de changer son avenir prévisible. Dans des conditions normales, le présent est un produit direct de combinaison de circonstances et d’événements qui ont été expérimentés dans le passé, et forme la plate-forme pour la création de réalités et d’expériences futures. Chaque fois qu’un peuple, en regardant en avant dans le future, arrive à réaliser prophétiquement que son avenir n’est plus précis et qu’il est capable d’accomplir la nouvelle demande des objectifs de Dieu, alors un nouvel avenir doit être désigné en brisant les modèles du traditionnel présent. Cela demande une puissante transition à un autre niveau, de nouvelles mentalités, nouvelles espérances et foi, nouvelle révélation de la Parole de Dieu pour une plus puissante exécution des buts de Dieu sur la terre. Cette puissante transition est la Réforme.

    La réforme nécessite le choix consciencieux d’une destination préférée ; elle n’arrive pas automatiquement. La réforme demande obéissance, courage et compréhension. Un mouvement de Réforme de Dieu est ordonné dans le ciel et reçu par un peuple prophétique sur terre, mais doit être construit par des activités de sacrifice, de joie et de proclamation persistante du peuple.

    Ainsi dit l’Éternel des armées, Que vos mains soient fortes, ô vous qui entendez en ces jours-ci ces paroles de la bouche des Prophètes, au jour où le fondement de la maison de l’Éternel des armées a été posé pour bâtir le temple.
    Zacharie 8 : 9
    La Réforme vient sur la terre à travers le chemin de la persécution, de résistance et d’extrêmes oppositions de la part des positions pharisiennes établies dans le corps même de Christ. De telles positions sont établies par l’ennemi pour bloquer l’avancement du Royaume de Dieu dans les cœurs et les esprits des hommes. « Ils ne vous laisseront pas y entrer et ils n’y entrent pas non plus » Matthieu 23 : 13.

    La Réforme vient donc redéfinir la vie dans toute sa manifestation.

    Redéfinir le mouvement : comprendre la réalité de la migration

    La migration est une puissante réalité de la vie de l’église 1 Cor. 10 :11, Nombres 9 :18-23. Chaque fois que l’église bouge d’une position vers une autre il y a nécessité de changer notre paradigme : changement de mentalité et changement des structures internes de l’église. Les enfants d’Israël sont sortis d’Egypte comme une cohue sans ordre, et ils vont entrer à Canaan en peuple organisé, structuré et réglementé.

    Lorsque Christ a dit « Je bâtirai mon église », sa déclaration impliquait un présent continue d’un processus de développement, d’amélioration et de croissance, tant en taille (quantité) qu’en vérité révélée et appropriée (qualité), jusqu’à ce que l’Église arrive à l’état prédéterminé par Dieu, de maturité et de préparation, Eph. 4 :13.

    Et c’est justement ce que Dieu fait. Une révision brève de l’histoire de l’église montre aussi l’activité continue de Dieu dans le monde. L’histoire de l’église est l’histoire d’un processus de changement. Ce processus est identifié par ce qu’on appelle les mouvements de Dieu.

    Le Mouvement Protestant 1500
    Ce mouvement fut l’accomplissement d’une prophétie de Dieu. Martin Luther reçut une grande révélation, celle de la justification par la foi – Rom 1:16,17.
    Mouvement Évangélique / De La Sainteté – 1800.
    L’homme le plus utilisé par Dieu ce temps fut John Wesley, qui était le plus grand orateur de l’enseignement de la Sainteté. Il y a trois vérités principales qui ont été rétablies pendant ce temps : la sanctification, le baptême par immersion et la guérison divine.
    Le Mouvement Pentecôtiste – 1900
    Le parler en langues a été expérimenté dans plusieurs situations isolées avant le mouvement pentecôtiste ; il a été cependant reconstitué dans sa pleine manifestation par la restauration du baptême du Saint-Esprit.
    Le Mouvement De La Pluie De L’arrière Saison – 1948
    Outre l’imposition des mains et la prophétie, ce mouvement a aussi amené la pratique d’élever les mains pendant la louange mélodieuse, contrairement aux cris chez les pentecôtistes.
    Le Mouvement Charismatique – 1960
    Un point de rencontre où l’on venait pour recevoir le baptême du Saint- Esprit, par les prières avec l’imposition des mains des membres laïcs de l’église locale.

    1970 Le Mouvement De La Foi Kenneth Copland, Kenneth Hagin

    1980 Le Mouvement Prophétique Bill Hamon

    1990 La Réforme Apostolique Dr Noël Woodroffe

    Il y a plusieurs caractéristiques générales d’un mouvement de Dieu.

    1. Nouvelle mentalités et structures – Nos mentalités ou manières de pensée détermine comment nous opérons et existons sur la terre. Elles affectent la manière dont nous construisons nos vies et réagissons à des situations et des circonstances qui nous environnent. Chaque mouvement de Dieu nous apporte de nouvelles mentalités que nous devons incorporer dans l’église Luc 5:37-39.

    2. Changement de leadership – la plupart des mouvements sont accompagnés de transitions dans la structure du leadership de l’église : de Moïse à Josué, d’Eli à Samuel, de Saül à David, de David à Salomon. De tels changements sont nécessaires parce que souvent l’ancien leadership se considère satisfait, ne voulant pas ainsi changer. Toutefois il y a toujours une place dans le nouveau mouvement de Dieu pour les leaders du passé qui veulent continuer avec Dieu.

    3. Changement d’expression – Chaque mouvement apporte de nouveaux vocabulaires et modes d’adoration ainsi qu’une nouvelle culture au sein de l’église. Chaque nouvelle dimension de Dieu vient avec une plus grande mesure d’autorité, de clarté et de puissance de la proclamation.

    4. Nouvelles doctrines et nouveaux enseignements – Chaque mouvement de Dieu est propulsé par la libération des vérités de la parole de Dieu qui sont dispensées et établies comme enseignement ou doctrine dans l’église. Il y a ainsi une plus grande ouverture d’esprit permettant à l’église de comprendre les écritures qu’elle ne comprenait pas auparavant ou qu’elle comprenait en partie ou même qu’elle comprenait mal. La compréhension de la justification par la foi dont a fait montre la réforme luthérienne en est un cas Romains 3:28. Cette vérité a toujours été dans la Bible, mais le Saint-Esprit en a divinement suscité la compréhension appropriée.

    5. Nouvelles activités du ministère – Le modèle du ministère change proportionnellement avec chaque mouvement. Dans le mouvement pentecôtiste, l’accent a été mis sur la guérison par imposition des mains, la délivrance et le baptême du Saint Esprit. Tous ces phénomènes sont Bibliques et restent d’application pour toujours. Lors du mouvement prophétique dans les années 1980, c’est la prophétie personnelle qui a primé ayant pour fin l’activation des ressources des chrétiens en vue de bâtir leurs vies librement. Dans la présente Réforme Apostolique le mot « impartation » a pris une grande envergure. Il y a de grandes ressources divines qui sont libérées par la communication de la parole Apostolique imprégnée de puissance et qui donne la vie ; ces ressources sont décrétées et proclamées sur les vies respectives des saints Rom 1:11. L’impartation est une dimension majeure du ministère Apostolique.

    C’est l’heure de la Réforme, l’heure de la migration vers de nouvelles positions en Dieu. La Réforme est en fin de compte l’initiative divine pour aligner tous les cœurs derrières les buts de Dieu.

    Les cinq (05) valeurs du Congrès WBN

    1- Intégrité ;
    2- Excellence ;
    3- Humilité ;
    4- Leadership, à travers le service ;
    5- Sacrifice pour l’accomplissement des buts de Dieu sur la terre.

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