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REFORMES POLITIQUES : "Eviter que l’article 37 ne focalise les débats"

Publié le jeudi 10 février 2011 à 02h06min

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Dans la déclaration ci-dessous, le Parti patriotique pour le développement (PPD) fait un tour d’horizon de l’actualité socio-politique de ce début d’année en Afrique et au Burkina. Sur le plan national, et concernant les réformes politiques annoncées, ce parti souhaite que l’article 37 de la Constitution ne focalise pas les débats.

Concitoyennes, concitoyens

En ce début d’année 2011, le Parti patriotique pour le développement (PPD) voudrait vous présenter ses vœux de santé, de prospérité, de succès et de bonheur. Puisse Dieu vous armer de courage dans la perspective des défis qui s’imposeront à vous en 2011 ! Pour le PPD, l’année 2011 est pleine d’enjeux. Il faut contribuer à la bonne marche de la Nation. Plus de démocratie, plus de développement, tels sont nos crédos. L’Afrique est au pied du mur. La démocratie y a atteint ses limites. Le PPD salue la mobilisation des peuples du Maghreb qui se battent pour repousser ses limites et instaurer des démocraties véritables.

Le peuple de Tunisie a dit non à la dictature et à la corruption. L’Egypte est en train de lui emboîter le pas. Les insurrections apportent encore la preuve que seul le peuple a le dernier mot. Les dirigeants africains qui continuent de gouverner sans tenir compte des aspirations de leurs peuples sont avertis. Il est encore temps pour eux d’ajuster leurs tirs, pour aller dans le sens de la démocratie et du développement. Pour nous, Ouest-africains, le dossier qui retient l’attention, est la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. L’on en oublierait presque le Niger où les autorités de la transition sont en passe de réussir le rétablissement de la démocratie, ainsi que la Guinée-Conakry où l’élection du Pr Alpha Condé a consacré le retour de ce pays dans le giron des pays qui expérimentent la démocratie.

Hold-up électoral en Côte d’Ivoire

Depuis décembre 2010, la Côte d’Ivoire a deux présidents. Il y a d’une part, Alassane Dramane Ouattara, donné vainqueur par la Commission électorale indépendante (CEI) et reconnu par l’ONUCI et, par conséquent par toute la communauté internationale, et, d’autre part, le président sortant Laurent Koudou Gbagbo, proclamé gagnant par le Conseil constitutionnel au terme d’un retournement de situation qui défie toute logique. Ce hold-up électoral orchestré et réussi par le candidat Laurent K. Gbagbo met à mal la communauté internationale. Le dernier sommet des chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union africaine (UA) a opté pour le dialogue en désignant un panel de cinq présidents africains.

Il s’agit des présidents mauritanien Sidi Ould Mohamed, sud-africain Jacob Zuma, burkinabè Blaise Compaoré, tchadien Idriss Itno Déby et tanzanien Jakaya Kikuwete. Ce panel a un mois pour déposer ses conclusions qui devront s’imposer à tous. Le PPD prend acte de la volonté de l’Union africaine de privilégier le dialogue, mais il ne peut s’empêcher de rappeler qu’un émissaire de l’Union africaine, le Premier ministre kényan y a déjà échoué. Avant lui, les émissaires de la CEDEAO, à savoir les présidents béninois Yayi Boni, cap-verdien Pedro Pires et sierra-léonais Ernest Bai Koroma y ont déployé de vains efforts. Il faut aussi noter les passages infructueux des anciens présidents sud-africain Thabo Mbeki et nigérian Olesegun Obassanjo.

Les chances de réussite d’une nouvelle médiation sont minces. Cette initiative aura eu l’inconvénient de casser la dynamique des chefs d’Etat de la CEDEAO qui étaient sur le point d’avoir recours à la force légitime pour remettre les rênes du pouvoir au président élu Alassane Dramane Ouattara.

La communauté internationale doit prendre ses responsabilités

Il est évident que le candidat Laurent Gbagbo, en se faisant proclamer vainqueur d’une élection qu’il n’a pas gagné et en s’investissant comme président, a déjà rompu toute forme de dialogue. Il s’est préparé à la violence qu’il exerce depuis contre une partie du peuple de Côte d’Ivoire. Il serait souhaitable que la communauté internationale prenne ses responsabilités pour extraire le peuple ivoirien de l’arbitraire. Le Burkina Faso est concerné par le dossier ivoirien au premier chef. Jusqu’à preuve du contraire et malgré les dénégations des patriotes, pour ne pas dire les ethnicistes ivoiriens, Blaise Compaoré demeure le facilitateur qui a amené les Ivoiriens à la paix et aux élections.

Il mérite mieux de la part des Ivoiriens que le triste spectacle auquel le vouent Charles Blé Goudé, leader des patriotes, et l’ancien Premier ministre ivoirien Pascal Affi N’guessan. Pour le PPD, Blaise Compaoré a joué son rôle, en témoignent les nombreuses marques de reconnaissance qu’il a reçues lors des sommets de l’UEMOA, de la CEDEAO et de l’Union africaine. En janvier 2011, le Burkina Faso s’est doté d’un nouveau gouvernement. Ce gouvernement, certains l’ont jugé pléthorique. La préoccupation est somme toute légitime au regard du quotidien du Burkinabè moyen. Le PPD se garde d’émettre un quelconque jugement sur ce gouvernement à ce stade. Il le jugera à l’œuvre. Toutefois, il retient qu’un gouvernement ne vaut que par sa capacité à résoudre les problèmes de la population.

Prêt pour la défense des intérêts du peuple

Les Burkinabè auront noté la création d’un strapontin des réformes, confié au ministre d’Etat Arsène Bongnessan Yé. Il voit en cela la traduction de l’engagement du président du Faso sur la question des réformes. C’est l’occasion d’approfondir notre démocratie. Le PPD souhaite que l’article 37 ne focalise pas le débat. Il faut aller au-delà, dans l’intérêt de notre processus démocratique. En temps opportun, le PPD fera savoir ses propositions de réformes. D’autres questions auxquelles ce gouvernement doit apporter des réponses immédiates apparaissent. Est-ce que ce gouvernement peut lutter efficacement contre la corruption ? Est-ce qu’il peut garantir des soins de qualité et à moindre coût ?

Est-ce qu’il peut assurer une éducation adéquate aux Burkinabè ? Est-ce qu’il peut accroître la qualité de vie du citoyen burkinabè ? Est-ce qu’il peut garantir de l’énergie à moindre coût ? Voilà certainement autant de questions que les Burkinabè se posent. Comme nous l’avons relevé plus haut, attendons de les voir à l’œuvre. Pour 2011, le PPD entend consolider son assise auprès des masses, en poursuivant l’installation de ses sections tant aux niveaux régional, provincial que départemental. L’année 2011 sera également mis à profit pour expliquer les enjeux des élections municipales et législatives à venir et pour faire comprendre au peuple les raisons pour lesquelles le pays a besoin de réformes.

Le PPD sera partout où besoin sera, pour défendre les intérêts du peuple burkinabè. Il prendra activement part à toute structure de dialogue en vue des réformes politiques. Peuple du Burkina Faso, le PPD sera à vos côtés quelles que soient les circonstances. Le PPD vous souhaite bonne et heureuse année 2011 !

Le Président

Brahima TRAORE Chevalier de l’Ordre du Mérite

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 10 février 2011 à 08:46, par LeBurkidePuteau En réponse à : REFORMES POLITIQUES : "Eviter que l’article 37 ne focalise les débats"

    Un écran de fumée pour cacher l’essentiel. Toute cette agitation, nous savons ce qu’elle vise.
    Pourquoi nous ne focaliserons pas sur l’article 37 ? Il faut bien car c’est le noeud gordien de la situation politique actuelle du Burkina. En quoi des reformes constitutionnelles sont nécessaires aujourd’hui au Burkina si ce n’est de créer les conditions pour maintenir Blaise Compaoré au pouvoir ?

    Vous voulez enrober cette mesure qui ne passe pas dans des excipients de reformes dont vous savez pertinemment qu’elles ne sont demandées par personne.

    Vous avez couvert la modification constitutionnelle en 1997 et le peuple vous a obligé à revenir là dessus en 2001. Aujourd’hui encore vous venez par mépris nous proposer de modifier l’article 37 et comme si vous vous prenez pour des plus intelligents, vous insultez le peuple et vous croyez qu’il ne le sait pas.

    Courez, parlez, trompez, le jour où nous allons nous soulevez, vous comprendrez le message mais ce sera tard.

  • Le 10 février 2011 à 09:59 En réponse à : REFORMES POLITIQUES : "Eviter que l’article 37 ne focalise les débats"

    Très chers frères, l’article 37 est et sera au centre des débats. C’est l’architecture de nos institutions qui le veut ainsi. Le Président est la pièce centrale, pour ne pas dire l’unique pièce du dispositif. Même le Premier Ministre fonctionne comme le directeur de cabinet du Président. Personne de ne sensé n’attend un quelqueconque changement venant du Parlement. Si on ne connaît pas de grand type à Ouaga 2000, c’est très risqué de se tourner vers la justice. Comble du comble, l’administration est aux mains du Parti présidentiel. On le voit, pour faire bouger les lignes, il faut agir sur la piéce centrale. Alternance, réformes ou autres évolutions ne peuvent avoir lieu sans toucher la place et les prérogatives du Président. Du reste, personne parmi les observateurs n’a été dupe, le Président le premier : avec une telle architecture du pouvoir, impossible de remporter un scrutin face au détenteur du trophée. Seule la limite légale peut le faire tomber. C’est pourquoi on n’a jamais cessé de songer à l’article 37. Le président occupe toute la place et l’article 37 occupe tous les esprits. C’est comme ça ! Et l’article 37 sera modifié. Et c’est cette réalité qui nous vaudra nos cauchemars.

  • Le 10 février 2011 à 19:36 En réponse à : REFORMES POLITIQUES : "Eviter que l’article 37 ne focalise les débats"

    Et cette question de l’insécurité ? Le nouveau gouvernement n’en fera t-il pas une priorité ?

  • Le 10 février 2011 à 22:50, par Inoussa verité En réponse à : REFORMES POLITIQUES : "Eviter que l’article 37 ne focalise les débats"

    NE TOUCHEZ PAS A L’ARTICLE 37. vOUS SEREZ PREVENUS

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