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HAUSSE DU COUT DES ACTES MEDICAUX : Une pilule amère

Publié le mardi 25 janvier 2011 à 01h38min

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Se dirige-t-on vers une privatisation du système sanitaire au Burkina ? En tout cas, on peut le craindre avec les nouveaux textes sur la tarification des actes des professionnels de la santé et des hospitalisations dans les établissements publics de santé. Les tarifs des consultations et des hospitalisations auraient été multipliés par deux et seraient déjà entrés en vigueur dans certains hôpitaux. Pour le gouvernement, l’occasion était bonne pour ajuster le coût des actes médicaux qui n’ont pas subi de changement depuis 20 ans. Est-ce donc une manière pour l’autorité de dire que la santé a un prix d’autant que les populations exigent de la part des hôpitaux publics des prestations à la hauteur de leurs attentes ? Si oui, il faut avouer que la pilule sera difficile à avaler.

Il est vrai que la situation sanitaire du Burkina est préoccupante en termes de ressources humaines (insuffisance de médecins, d’infirmiers et de sages-femmes) et d’infrastructures. L’Etat n’a pas chômé ces dernières années et il faut reconnaître que des progrès ont été faits. Cependant, avec environ 46% de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, les soins de santé étaient déjà largement au-dessus des moyens de la plupart des Burkinabè. Si avec ces nouvelles mesures, il faudra débourser plus qu’auparavant pour bénéficier des soins de santé, avouons que l’Etat a pris une mesure anti-sociale.

Faut-il le rappeler, c’est un devoir régalien pour un Etat d’assurer une bonne santé aux populations. L’accès aux soins sanitaires est un indicateur du développement humain durable et qui plus est, pour un pays qui aspire à l’émergence. L’argumentaire des autorités sur la nécessité de maintenir un niveau acceptable du plateau technique des hôpitaux, qui justifierait que les Burkinabè y contribuent peut sans doute se comprendre. Mais faire passer les prix du simple au double, voilà un effort qu’elles auraient pu se garder de ne pas franchir.

La conséquence à long terme pourrait être une nette baisse de la fréquentation des centres de santé et le recours exclusif à la pharmacopée traditionnelle. En effet, pourquoi se rendre dans un hôpital si on ne dispose pas de moyens pour s’offrir des soins de qualité ? Certains préféreront plutôt jeter leur dévolu sur les médicaments de la rue ou l’automédication, lesquels phénomènes ont déjà montré leur degré de nuisance. Il y a sans doute lieu de revoir ces mesures.

SIDZABDA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 25 janvier 2011 à 10:32 En réponse à : HAUSSE DU COUT DES ACTES MEDICAUX : Une pilule amère

    C’est parfait. On avance tout droit vers une "tunisiation" du Burkina Faso. La belle-famille a tous les gros marchés avec les amis, les frais de tout augmente, et rien n’est fait pour le citoyen. Il y a des milliers de familles qui n’ont pas accès à l’eau courante et à l’électricité. Déjà pas assez de médecin pour les populations, pas de routes, de ponts... Rien que des nouvelles dures, de la part de l’Etat.

    A bon entendeur, salut !

  • Le 25 janvier 2011 à 14:33 En réponse à : HAUSSE DU COUT DES ACTES MEDICAUX : Une pilule amère

    Je crois que a long terme, ce sera aussi MAIS SURTOUT une reduction de la population (en terme de nombre d’individus) ; chacun et chacune ajusteront au mieux leurs descendance car il est inadmissible que a peine 20% des personnes travaillent pour la survie des 80% de la population. C’est economiquement pauperisant et c’est mathematiquement injuste. Spirituellement ? Que chacun s’en remette a Dieu pour cela !

  • Le 25 janvier 2011 à 14:59, par ibbra En réponse à : HAUSSE DU COUT DES ACTES MEDICAUX : Une pilule amère

    Ainsi le régime commence à remercier les 80% de la population pour son soutien incommensurable ! Félicitation !

  • Le 25 janvier 2011 à 20:55, par tigui te En réponse à : HAUSSE DU COUT DES ACTES MEDICAUX : Une pilule amère

    d’abord c’etait la TDC qui est toujours la. Maintenant c’est l’acces aux soin qu’on double. ce n’est pas etonnant pour des hommes avises puisque ou voulons nous qu’on trouve tout ceux dont l’etat a besoin pour entretenir ses privilegies. il y a deux Burkina ceux qui gouvernent enfin nos maitres et nous leur esclaves. mais chaque chose a une fin et cette hausse amenera la plupart de ceux qui ne luttent pas a venir gonfler le nombre de ceux qui voient loin. mais vraiment ils n’ont qu’a avoir pitier parce que la tunisie n’est pas loin

  • Le 31 janvier 2011 à 13:43 En réponse à : HAUSSE DU COUT DES ACTES MEDICAUX : Une pilule amère

    bonjour,
    ce n’est pas pour prendre parti mais demandez combien touche un medecin aux etats unis et un medecin burkinabé.!!
    si l’etat veut garder tous ses medecins qu’il accepte de bien les payer ; mais comme personne ne veut le faire ils sont obligés de trouver des parades pour remedier aux grognes de ceux-ci.
    comment voulez vous qu’un medecin vive avec un salaire de 140 000 par mois quand on sait combien des moins diplomés sont mieux payés dans le pays (banque et autre).
    certains diront qu’ils ont preté serment...mais ne nous voilons pas la face on n’a jamais entendu qu’il s’agissait d’un serment de pauvreté !!!
    donc à mon avis, l’alternative à ce problème est de reviser la situation financière des professionnels de santé et vous verrez que ces reformes ne seront plus necessaires.
    merci

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