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Autant le dire : 2011 s’annonce-t-elle difficile ?

Publié le jeudi 6 janvier 2011 à 00h49min

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L’année 2011 démarre sur des chapeaux de roue. Comme 2010 est finie. Mais à l’analyse, 2011 sera plus rude que 2010. Au regard de plusieurs paramètres dont les premiers signes annonciateurs sont endogènes et exogènes.

Sur le plan national, les partenaires sociaux ont déjà annoncé les couleurs. Pas moyen de continuer à payer la Taxe de développement local (TDC). " Nous passerons par tous les moyens pour convaincre les populations de ne pas payer cette taxe-là ", ont lancé les syndicats par la voix de leur président du mois. Une taxe qu’ils estiment sans doute de trop. Et pourtant les communes dont on attend tant comptent sur cette taxe pour le bien-être des citoyens. Le Burkina Faso étant intégralement communalisé, c’est à la fois tout le monde qui est concerné par son paiement mais également par son bénéfice. Dans ce sens, il nous appartient soit de payer pour nous-mêmes ou bien de refuser de le faire par nous-mêmes.

Mais ce qui peut être discutable, à la limite évident est que ceux qui refusent ou qui instiguent de ne pas la payer ne sont pas forcément ceux qui sont le plus concernés par son bénéfice. Le pays réel ne se trouve pas là où on pense et veut faire croire qu’il s’y trouve. En effet, il serait plus indiqué pour les pourfendeurs de cette taxe d’aller sonder dans les plus petites communes où des Burkinabé sont obligés de faire 15 à 20 kilomètres pour bénéficier de soins médicaux ; scolariser leur progéniture ; ou encore avoir de l’eau potable pour la cuisine du soir. On a besoin de développement dans ces localités-là dont les populations ont compris que leur bien-être passe par leur engagement à contribuer pour eux-mêmes. Ce n’est pas difficile de le savoir. Il suffit de s’y rendre pour se convaincre de cette réalité. Peut-être que le combat pour le non-paiement de la taxe communale de développement allait être livré autrement.

Ensuite, l’un des signes annonciations d’une nouvelle année qui s’annonce difficile est le prix du baril de pétrole sur le plan international. Tout porte à croire que depuis maintenant quelques mois, ce prix ne cesse de grimper si bien que même des pays producteurs de cet or noir ont dû réajuster à la hausse les prix des produits à la pompe. Il est évident qu’au Burkina Faso, la Société nationale burkinabé des hydrocarbures ne pourra pas tenir longtemps face à cette situation. Alors qu’une éventuelle augmentation des prix des produits pétroliers aura des incidences pas intéressantes sur le prix des autres produits. Qui connaissent déjà des hausses. Quand on conjugue tout cela avec la crise sans cesse à répétition en Côte d’Ivoire, on est enclin à dire que tout est en train d’être réuni pour que 2011 soit difficile pour les Burkinabé.

Seulement, il y a un mais. Et ce mais-là réside dans la capacité des Burkinabé eux-mêmes à faire face à toute situation difficile. C’est avec moins de gravité que le pays a traversé la crise alimentaire et économique de ces dernières années. Pendant que dans d’autres pays, même les plus nantis on a connu des affrontements, ici au Faso, les manifestations dites de la vie chère ont été rapidement contenues. Les Burkinabé avaient vite compris que ce n’est pas en saccageant leur propre pays qu’ils arriveront à lutter contre la vie chère.

Après donc tous ces combats pour sortir notre pays de son sous-développement, il nous incombe, chacun à son niveau de faire en sorte que le cap soit maintenu. Il n’y a qu’à regarder autour de nous pour nous convaincre que la paix sociale, le vivre-ensemble est le premier trésor pour véritablement aller de l’avant. Nous avons donc deux choix à faire. Dieu merci, le Burkinabé a toujours su faire le meilleur.
Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 7 janvier 2011 à 15:34, par Basga En réponse à : Autant le dire : 2011 s’annonce-t-elle difficile ?

    prenez la peine de vous iNformer sur les propositions alternatives faites par ceux qui refusent de payer la TDC. Vous verrez qu’elles qu’elles sont plus justes et surtout qu’elles donnent plus de moyens financiers aux communes.

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