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Editorial : Aux urnes, citoyens !

Publié le mardi 16 novembre 2010 à 03h08min

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ibrahiman Sakandé, DG des Editions Sidwaya

L’actualité nationale ploie et palpite sous le poids de la campagne électorale de la présidentielle de novembre 2010. Pour l’essentiel, les conditions dans lesquelles se déroule cette campagne sont acceptables. Pour les candidats, c’est le moment où jamais de révéler leur projet de société, ce qui ne se fait pas sans s’être donné le crucial devoir de « descendre » le pouvoir actuel, dans les règles de l’art. L’électeur, quant à lui, découvre qu’il est le véritable acteur de la politique, il se convainc avec raison, qu’il est la base de la pyramide de toute gouvernance. Le maître de Koosyam se jette dans la bataille, rien n’est jamais acquis, tout se rejoue et se risque. Tout cela est intéressant, passionnant, mais aux yeux de l’observateur, des améliorations sont possibles, particulièrement au niveau de la CENI, de la communication des partis et des électeurs.

lundi 15 novembre 2010

Directeur Général des Editions SIDWAYA
Ibrahiman SAKANDE

Relativement à la CENI et des dispositions matérielles nécessaires au bon déroulement du scrutin, il nous revient des inquiétudes sur un certain « statisme », en ce qui concerne « le stratégique et le politique de la nationale des élections face aux électeurs. Comme les élections ont lieu pendant les récoltes, beaucoup souhaitent que la CENI soit plus mobile, qu’elle aille aux électeurs et non pas attendre que les électeurs se déplacent vers elle et ses démembrements. Plus entraînée à cet exercice que jamais, la CENI pouvait, selon des observateurs, produire un travail plus propre au niveau des inscriptions sur les listes électorales. Une communication plus offensive aurait, semble-t-il, aidé à corriger des erreurs dont certaines sont propres à mettre en doute la validité de nos listes électorales.

La communication des partis politiques, nous semble-t-il, n’a pas évolué par rapport aux campagnes des années passées. Régulièrement, la communication des candidats qui cherchent à conquérir le pouvoir politique, a deux volets. Le premier s’applique et s’attarde à montrer en quoi l’équipe en place a failli à ses missions. On égrène des griefs, on révèle, on accuse,… C’est de bonne guerre.

Le second volet rassemble toutes les promesses possibles et impossibles que le candidat se croit obligé de faire. « Si je suis élu, je ferais ceci et je ferais cela pour vous. » C’est rare, pour ne pas dire jamais, d’entendre des candidats révéler ce qu’ils vont exiger au peuple, une fois qu’ils seront élus, ce à quoi il les convie en matière de travail, de sacrifices et de peines, en vue de leur propre épanouissement. C’est encore plus rare d’entendre des candidats parler des tares des populations devant elles, en vue de déblayer le terrain pour la bonne réalisation de leur programme de société.

Face à de telles communications, nous nous posons trois questions ...

Ne serait-ce pas là une campagne de complaisance, une manière d’enfoncer les électeurs dans leurs désirs inconscients de raccourcis et de facilités ?

Une campagne politique menée de cette manière, est-ce faire autre chose que de renforcer le système de flatterie, ou bien la transparence doit-elle être partout, sauf dans le discours politique ?

Comment se permettre de promettre ce qu’on n’a pas pendant la conquête du pouvoir et éviter la tricherie et la corruption pendant la gestion du pouvoir ?

Quant à celui qui gère le pouvoir, le président sortant, sa tâche paraît facile. Il égrène les acquis, les réalisations et propose la consolidation pour plus d’émergence et de progrès. Dans sa quête d’une confiance renouvelée, il assume souvent avec courage les imperfections et donne sa parole de corriger le tir. Disposant d’un gouvernement, il invite ses citoyens à s’attendre au meilleur ou à revendiquer plus de bonne gouvernance, tout en n’occultant pas les responsabilités de tous, Burkinabè d’en haut et d’en bas.

L’attitude des électeurs frise parfois le manque d’intérêt : passivité devant le mouvement des leaders, manque d’enthousiasme vis-à-vis des projets de société joliment emballés, diffusés par des orateurs des grands jours, manque d’empressement à aller retirer l’essentiel, la carte d’électeur.

L’électeur burkinabè se rend – il suffisamment compte de l’importance du simple geste d’aller voter son chef ? A travers l’histoire de la civilisation qui a fini par nous engloutir et nous embarquer, ce geste vaut des guerres, des révolutions, des fins de règne et des martyrs. L’une des règles et l’un des principes ayant rythmé les transformations de la civilisation occidentale, c’est celle et celui de la liberté des hommes et des peuples à s’autogérer.

Entre l’Angleterre, les Etats-Unis et l’avenir du monde qui est le nôtre, il y a bien la réalisation de cette règle ou de ce principe. – On est donc étonné de voir que ceux qui font la base même de notre démocratie ne se pressent pas de jouir de cette liberté chèrement acquise par les peuples. Et c’est à voir si nous avons bien compris comment et pourquoi nous sommes indépendants ? Mais c’est vrai aussi que l’électeur burkinabè peut nous demander : « La démocratie est, dites-vous, le fruit de l’histoire. De quelle histoire s’agit-il ? En quoi la résultante, fût-elle majeure, de l’histoire de l’Occident nous engage-t-elle ? » Ce n’est pas une fiction, c’est simplement le drame de la démocratie africaine qui est encore ainsi, posé.

Il revient aux candidats démocrates de toujours sensibiliser, motiver, mais aussi et surtout, de former à bien intérioriser les valeurs intrinsèques de la démocratie à laquelle nous nous formons depuis un demi-siècle. On peut prendre notre titre, « aux urnes citoyens » pour « aux armes, citoyens », auquel cas on serait toujours dans la vérité, car l’urne est notre arme pour la conquête de la liberté et de la souveraineté

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 16 novembre 2010 à 08:40, par Fassomousso En réponse à : Editorial : Aux urnes, citoyens !

    slt,

    Rien à voir avec le texte, mais là c’est trop, ras-le-bol de cette photo. Depuis que je connnais ce site, cette photo est tjrs utilisée pour le DG des Editions. C’est quoi ça ?

    Par pitié !!!! trouvez une photo présentable quand-même !!!!!

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