LUTTE CONTRE LE PALUDISME : Moustiquaires oui, assainissement d’abord
Le Fou du Pays, dans une de ses chroniques, avait souhaité bon appétit aux moustiques. Et on peut dire qu’ils sont repus. Ils ont tellement « piqué » les Burkinabè que le paludisme a fait des ravages cette année, selon de nombreux témoignages. Il est vrai que c’est la première cause de consultation dans les formations sanitaires et de décès. Mais, coïncidence troublante, c’est dans l’année où le gouvernement a décidé de distribuer gratuitement des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action (MILDA) que cette situation a été durement vécue par les populations. 22 milliards de FCFA, c’est le trésor de guerre que le gouvernement a mobilisé pour acheter des millions de moustiquaires. Tout a commencé par le recensement des populations. Et on sait ce qu’il en est advenu.
Le gouvernement a fait marche arrière parce qu’il a trouvé des données astronomiques qui ne permettaient plus de donner une moustiquaire pour deux personnes. Premier échec. Un message du ministère de la Santé parvenu chez les abonnés des téléphonies mobiles a fait d’ailleurs sourire plus d’un. « Les moustiquaires sont gratuites et ne sont pas à vendre ». Pendant ce temps, de nombreuses personnes n’avaient pas vu la couleur de ces moustiquaires ou n’avaient pas même été recensées. Tous ces éléments font dire à plus d’une personne que l’opération est menée sans une information complète à même de rassurer les Burkinabè sur l’importance de la moustiquaire. D’ailleurs, certains se plaignent d’y étouffer et de ne pas la supporter.
Visiblement, on a pris le problème du paludisme par la fin. Où met-on l’hygiène et l’assainissement ? Faut-il le rappeler, la source du palu, ce sont ces flaques d’eau stagnantes dans les quartiers et les caniveaux (quand il en existe) devenus des dépotoirs du fait de l’incivisme de certaines populations. Les moustiques qui font mal et endeuillent les familles se développent dans ces parcelles d’agriculture et d’élevage en pleine ville au mépris de toutes les règles d’hygiène.
En cela, on peut se plaindre de n’avoir pas eu des moustiquaires pour sa famille mais l’Etat ne jouera certainement pas le gendarme devant la concession de chacun pour qu’il respecte le minimum d’hygiène, sachant bien qu’un cadre de vie sain est d’abord profitable à soi-même. Le gouvernement doit donc mettre l’accent sur la sensibilisation des populations afin que leurs comportements civiques soient d’abord le premier rempart contre le paludisme. On n’oubliera pas de signaler les résistances des molécules utilisées contre la maladie et qui, quelque part, renchérissent les coûts des soins. Au total, la distribution des moustiquaires imprégnées était une bonne initiative au départ mais il aurait fallu qu’elle soit davantage murie pour éviter les résultats mitigés actuellement observés.
SIDZABDA
Le Pays
Vos commentaires
1. Le 26 octobre 2010 à 09:17, par le discret En réponse à : LUTTE CONTRE LE PALUDISME : Moustiquaires oui, assainissement d’abord
Excellent analyse !
c’est d’autant plus choquant que c’est après cette période que l’on dira que les moustiquaires seraient disponibles. Par ailleurs je suis convaincu que les 22 milliards seraient plus utiles si on mettait l’accent,ne serait-ce que pour l’assainissement des centres de santé, principaux nids de moustiques ! C’est à croire si les gens réfléchissent au plus haut niveau dans ce "pays des hommes intègres" !
Je voulais enfin partager une observation avec tous les internautes : Observez que c’est à l’orée des élections présidentielles qu’on se fou de nous(pénurie du gaz, palus mortel, hausse du prix de l’essence ; tout ça parce qu’ils trouvent que nous sommes toujours du bétail électoral n’est-ce pas !
2. Le 26 octobre 2010 à 11:32, par point d’interrogation En réponse à : je suis très surpris
Je suis très surpris de lire que certains disent étouffer sous ses moustiquaires. Et je vais jusqu’à dire qu’ils ont de la chance d’avoir reçu les moustiquaires. Moi et bien d’autres, nous nous sommes fait recensés, mais point de distribution de moustiquaires imprégnées dans notre zone. Après qu’un responsable - je ne sais plus qui c’était - soit passé à la télé pour dire que la distribution commencerait le samedi suivant, je me suis pointé à l’école ou était sensé se faire la distribution pour ma zone d’habitation. Et là qu’elle ne fut pas mon désarroi. IL N’Y AVAIT CHAT QUI VIVE.
Alors que se passe-t-il ? Pourquoi certaines zones d’habitation comme la mienne n’ont pas reçu leur lot de moustiquaire ? (j’habite au secteur 17 de ouagadougou). Et si certaines zones de la capital n’ont rien reçu, qu’en est-il du pays profond ?
3. Le 26 octobre 2010 à 13:12, par arsenic En réponse à : LUTTE CONTRE LE PALUDISME : Moustiquaires oui, assainissement d’abord
mais ou sont passée nos moustiquaires ? quand on sait comment le marché a été attribué néanmoins distribuez nous nos moustiquaire et arrêter de nous divertir
4. Le 26 octobre 2010 à 16:23 En réponse à : LUTTE CONTRE LE PALUDISME : Moustiquaires oui, assainissement d’abord
Je pense que les moustiques sont élevés dans les WC.
5. Le 27 octobre 2010 à 02:00, par le croyant En réponse à : LUTTE CONTRE LE PALUDISME : Moustiquaires oui, assainissement d’abord
l’incivisme....que faire au Faso où le laisser-aller prend de plus en plus de l’ampleur. tout un chacun doit revoir la copie parce que il ya chez certaine personne des copies totalement noircie que laquelle la notion de civisme ne peut même pas y figurer...
Et alors si les moustiquaires ne sont pas "distribuées" ou achetées je crois...où sont passés les milliards ...eclairer nos lanternes sinon le problème de l’incivisme va couvrir un autre domaine en plus de l’hygiène...