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Editorial : Quand la femme sourit…

Publié le lundi 27 septembre 2010 à 05h45min

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Ibrahiman Sakandé, DG des Editions Sidwaya

Une gouvernance qui ne prendrait pas en compte la promotion de la femme est comme un homme qui va à la chasse bras ballants. Il n’aura rien puisqu’il n’a rien pour gagner quelque chose. C’est dire que la femme joue un rôle central dans la construction d’une nation qui se veut prospère et émergente. Fort de cet enjeu, le Président du Faso, dans son programme politique, « Le progrès continu pour une société d’espérance » écrit : « Les jeunes et les femmes, qui forment la majorité de la population burkinabè, occuperont une place de choix dans mon programme, car ils constituent le socle du développement durable.

Ma vision reste la poursuite de l’édification d’une société de développement solidaire qui garantit la justice sociale et l’égalité des chances pour tous les citoyens. » Cette affirmation enseigne qu’on ne mesure la pertinence d’un projet national de développement qu’à l’aune de l’intérêt et de l’engagement que ce projet suscite auprès de nos épouses, de nos mères, de nos sœurs et de nos filles.

Cette vision du rôle prédéterminant de la femme dans le développement que nous retraçons aujourd’hui, repose sur un socle socioculturel solide que nous n’avons pas toujours su apprécier à sa juste valeur. En effet, dans la société traditionnelle burkinabé, toutes les technologies élémentaires étaient entre les mains de la femme. L’homme se contentait ordinairement des travaux de force, pendant que la fabrication du beurre, du savon, du dolo, du soumbala, de la vrillle,… qui exigeait des savoirs, des savoir- faire et des dosages savants, était dans le secret scientifique de la femme. Mieux que nous aujourd’hui, les hommes et les femmes des sociétés traditionnelles comprenaient, en droite ligne des normes et pratiques sociales régissant leur vie, que la fille est tout à fait habilitée à apprendre les mathématiques, la chimie et la physique.

Dans la relation homme–femme, nous n’avons pas toujours opté de bâtir notre société sur le socle qui nous est propre ; nous nous sommes laissés égarer par des fausses querelles autour de prétendues oppositions hommes/femmes… Ces élucubrations ont fait les beaux jours de certaines politiques qui voulaient faire table rase sur certaines réalités socioculturelles.

La promotion de la femme a d’abord été un souci constant du gouvernement burkinabè depuis 1960. Mais aujourd’hui, au Burkina Faso, à partir de l’impulsion de la vision et de la volonté politiques du Président Blaise Compaoré, la contribution nécessaire de la femme à l’édification du pays s’est accentuée, est acceptée et voulue par tous les Burkinabé, et chacun de nous sait que cela passe par l’égalité entre l’homme et la femme, mais surtout par l’instruction et l’autonomisation de cette dernière. Comparaison n’est probablement pas raison : au Burkina Faso, à travail égal, salaire égal, tandis que dans de nombreux pays dits développés comme les Etats-Unis et la France, les discriminations sexistes existent au niveau des rémunérations.

La pointe de cette gouvernance en faveur de la femme est atteinte dans l’effort soutenu que les différentes sphères de décision ont déployé pour la scolarisation de la fille... Très tôt, après l’indépendance, le mariage forcé a été combattu et les mutilations génitales féminines punies. Cependant, l’accession de la femme burkinabè aux instances des prises de décision importantes est restée symbolique pendant des années. Ainsi, au parlement de 1992, il n’y avait que 1,4 % de femmes. Il faut confesser, cet état de fait est en grande partie lié au faible taux de scolarisation des filles et non à une volonté quelconque de discriminer la femme.

A partir de 1997, la volonté politique d’affirmer l’égalité des genres s’est davantage accentuée avec la création du ministère de la Promotion de la femme. La prise en compte de l’essor socioéconomique de la femme burkinabè, qui conditionne en partie sa participation politique, a pris toute son importance et toutes ses dimensions. Dans cette chevauchée positive, et sans sophisme, les missions de ce ministère se sont renforcées en 2006. Mais, ô… Que de railleries, n’entend-on pas, entre autres exemples, sur les « djandoba » et autres raouts organisées par les femmes.

Pourtant, le ministère de la Promotion de la femme se bat au quotidien pour réaliser, au profit de tous les Burkinabè, les missions à lui assignées : élaborer des stratégies de promotion de la femme et de la jeune fille, suivre-évaluer les stratégies de promotion de la femme et de la jeune fille ; promouvoir l’égalité des droits des femmes, leurs droits à la santé de la reproduction, à l’information etc.

Des avancées significatives ont eu lieu, comme en témoignent le Code des personnes et de la famille que certaines personnes qualifient de code féministe, la criminalisation de l’excision, la prise de mesures contre les violences domestiques… Le forum de Bobo-Dioulasso en fera un bilan plus exhaustif. Malgré ces avancées significatives dans tous les secteurs, des difficultés persistent et qui se résument en quatre insécurités : insécurité en éducation- formation, insécurités financière, sanitaire, foncière. La faible représentativité des femmes dans les instances décisionnelles doit être relevée, et un fait quotidien comme la violence faite aux femmes devrait être combattue systématiquement et solidairement ! Car on ne peut combattre la violence en l’homme si elle reste stationnaire en la femme et vice versa.

Prendre à bras-le-corps ces défis, voilà ce qui fera le menu du Forum national des femmes dans la ville de Sya, les 27 et 28 septembre 2010. Le thème central du Forum est le suivant : « La contribution de la femme à l’édification du Burkina Faso, de l’indépendance à nos jours : bilan et nouveaux défis. » Ce Forum offre une opportunité pour les femmes leaders du Faso et pour toutes celles qui viendront des 13 régions du Burkina, de discuter avec le Président du Faso.

De façon solidaire et volontaire, les défis lancés dans le domaine de la promotion de la femme seront levés. Il ne saurait en être autrement. Dans le foyer, quand la femme sourit, l’homme est aux anges et tout le pays au firmament.

Pour terminer je cite Jean Ferrat, musicien français décédé début 2010… Il chantait : « La femme est l’avenir de l’homme… Le poète a toujours raison Qui voit plus haut que l’horizon Et le futur est son royaume Face à notre génération Je déclare avec Aragon La femme est l’avenir de l’homme … »

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 27 septembre 2010 à 11:36, par marthe En réponse à : Editorial : Quand la femme sourit…

    Lisez aussi cette déclaration de l’UNDD puisqu’il y est question des femmes.

    DECLARATION DES FEMMES DE L’UNDD
    PAR RAPPORT AU DEUXIEME FORUM NATIONAL DES FEMMES

    Il se tiendra à Bobo-Dioulasso, les 27 et 28 septembre prochains, le deuxième Forum national des femmes sur le thème : « La contribution de la femme à l’édification du Burkina Faso de l’indépendance à nos jours : bilan et nouveaux défis ». Il est attendu plus de 2000 délégués venus de tout le pays et on apprend également que le chef de l’Etat participera à cette grande rencontre.

    Nous, les femmes de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) estimons que si l’idée est tout à fait louable d’échanger avec les femmes sur leurs problèmes et surtout de tâcher d’y trouver des solutions concrètes, la tenue de cette rencontre spécifique nous pose quelques problèmes.

    D’abord, en cette période, elle a des airs de pré-meeting électoral, ceci sans compter que le pagne imprimé pour l’occasion porte l’effigie de Blaise Compaoré, candidat à sa propre succession en novembre 2010. Même si en 2008, le pagne portait déjà l’effigie du chef de l’Etat, à notre avis, il eût été plus indiqué, pour cette édition-ci, d’imprimer la photo des présidents de notre pays compte tenu du thème même du forum.

    Ensuite, le parti regrette que cette grande manifestation ait été organisée par la Coordination provinciale des femmes du Houët dont tout le monde connaît les accointances non cachées avec le parti majoritaire et par le seul ministère en charge des femmes.

    Enfin, compte tenu de la crise que connaît notre pays, la présence de 1.000 délégués comme en 2008 au lieu des 2.000 annoncés aurait été la preuve qu’on pense à faire dans le raisonnable. Ce d’autant que nous imaginons que ce forum est financé par le budget de l’Etat.

    Ainsi donc, nous en appelons, à défaut du report de la manifestation pour qu’elle se situe en dehors de la période électorale (il y a deux ans, le premier forum s’était tenu en fin novembre !), à la correction dans l’organisation de cette manifestation afin d’associer les partis et autres mouvements de la différence car un forum national des femmes n’est pas un forum national du CDP ou de structures-liges mais afin également de mieux coller, comme relevé, au thème. On peut encore rattraper le coup et ce ne sera que Justice.

    Ouagadougou, le 24/09/2010
    Pour les femmes de l’UNDD
    Mariam OUEDRAOGO
    Secrétaire nationale chargée de la promotion des Femmes
    www.undd.org

  • Le 27 septembre 2010 à 17:43, par marie En réponse à : Editorial : Quand la femme sourit…

    il n’y a pas que la femme qui "joue un rôle central dans la construction d’une nation qui se veut prospère et émergente" ; il y a aussi l’homme, et c’est une femme qui vous écrit. arrêtez de vouloir nous utiliser comme du bétail électoral. je vois qu’il y a le forum des femmes à bobo ; c’est une mesure électoraliste, je suis désolée. Donnez-nous des pistes pour devenir propriétaires de nos terres et là, on vous dira merci

  • Le 27 septembre 2010 à 17:46, par kando En réponse à : Editorial : Quand la femme sourit…

    L’UNDD a dénoncé la façon dont se tenait le forum des femmes à bobo. Une grande kermesse pour les beaux yeux de blaise, je suis d’accord, surtout que les pagnes n’étaient qu’à l’effigie du chef de l’Etat, alors qu’on fêtait les 50 ans d’indépendance ; je ne suis pas de l’UNDD mais je suis d’accord qu’il aurait fallu un pagne avec tous les présidents

  • Le 29 septembre 2010 à 22:20 En réponse à : Editorial : Quand la femme sourit…

    Je n’aime pas la photo de Sankade qu’ il pase tout son temps a nous presenter. est-ce que nous on veut voir ta courte veste- la que tu as achetee a Zabredaaga ? Si on fabriquait meme des vestes au BF j’allais te feliciter parce que tu consome burkinabe. Mais comme ca la meme tu consommes quoi ? La veste n’est pas fabrique au pays mais elle est revenue au pays quand elle devait etre detruite. Tu fais donc partie de ces gens - la qui polluent l’ environnement ? La presence de ton image ne se justifie pas. Nous n’avons pas besoin de ca pour le message.

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