LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

LIMITATION DU MANDAT PRESIDENTIEL : AURAIT-ON TOUT PERDU EN PERDANT LA BATAILLE DE 2005 ?

Publié le lundi 30 août 2010 à 23h02min

PARTAGER :                          

Augustin Loada

Au Burkina Faso, ce sont la seconde et la troisième Républiques qui nous ont légué l’usage de la limitation du mandat présidentiel à deux termes. La quatrième République n’a pas pu faire autrement que de l’intégrer dans l’article 37. Mais sous la poussée ultra majoritaire de ce qui était l’ODP/MT à l’époque, la clause limitative du mandat à 2 septennats fut ôtée par un vote parlementaire en 1997. Les mobilisations populaires consécutives au drame de Sapouy la firent réhabiliter en 2000 (juste après l’élection de Blaise Compaoré en 1998 pour un deuxième septennat), mais en revenant cette fois-ci au quinquennat. Au terme des deux septennats de Blaise Compaoré (1991-1998 et 1998-2005), l’élection présidentielle suivante aurait dû voir entrer en vigueur les nouvelles dispositions de l’article 37 dans leur lettre et dans leur esprit, c’est-à-dire avec un effet rétroactif immédiatement applicable à Blaise Compaoré. Et c’est là que commença la version 2005 de la bataille pour le respect de la limitation du mandat présidentiel.

Les protagonistes de 2005

D’un côté, il y avait cette vaste mobilisation de l’opposition à travers la Coordination de l’Opposition Burkinabé (COB), Alternance 2005 ; des organisations de la société civile comme le Collectif pour la défense de la Constitutions (CODECO) ; mais aussi à travers des juristes de renom comme le professeur Augustin Loada, le professeur Luc Marius Ibriga, des journalistes, des enseignants retraités…. Tous soutenaient que Blaise Compaoré, au terme de son second septennat, ne devait plus prétendre à un troisième mandat.

De l’autre côté, les partisans du pouvoir avec leurs juristes, leurs journalistes, leurs tontons/tanties, etc…, estimaient que la révision de 2000 n’était pas rétroactive, que Blaise Compaoré pouvait re-beloter, disons tri-beloter en 2005. Ils disaient que si les choses étaient claires avec la révision de la constitution sénégalaise en 2001, ce n’était pas le cas de la révision de la constitution burkinabé en 1997. Et ils expliquent : le président Wade élu en 2000 pour 07 ans, a fait réviser (comme Blaise Compaoré en 1997 alors que son premier septennat venait à terme en 1998), la constitution en 2001, pour instaurer le quinquennat limité à deux termes mais la constitution sénégalaise a prévu dans les dispositions transitoires, que le président de la République en fonction poursuit son septennat jusqu’à son terme et que toutes les autres dispositions de la loi fondamentale (notamment la limitation du mandat présidentiel) lui restent applicables. Chez nous, disent-ils, pas d’application immédiate expresse ; c’est le silence de la loi fondamentale.

Les passes d’armes auxquelles l’opinion nationale et internationale a eu par la suite droit au Burkina en 2005, se sont donc fondées sur l’interprétation juridique de ce silence de la loi fondamentale. Les débats se sont élevés à un niveau peut-être trop savant, trop technique, mais ils avaient pour mérite essentiel d’être construits sur un socle juridique indiscutable.

A l’UNDD, fer de lance de la lutte, on avançait plusieurs arguments. D’abord, la morale constitutionnelle, renforcée par la permanence de cette limitation du mandat dans les Constitutions des seconde et troisième républiques. On invoquait la logique de la révision consécutive à la lutte de Sapouy. On faisait référence à l’application immédiate des lois plus douces, empruntée au droit pénal et l’on prévenait que si cette bataille était perdue, Blaise Compaoré, sur la base de la formulation de l’article 37 (non verrouillé), pourrait à l’avenir s’autoriser d’autres révisions pour rester ad vitam aeternam au pouvoir.

Augustin Loada restera dans l’imaginaire des Burkinabé avec son célèbre « Royaume du Boungawa » pour montrer, dans le style utopiste, combien l’application à Blaise Compaoré de la limitation n’était pas discutable : « Elu en 1991, le président de la République du Boungaawa, son Excellence Kuku Wazabanga, fait modifier l’article 37 qui lui interdit de briguer plus de deux mandats consécutifs. Il est réélu en 1998 pour un second septennat. Mais entre-temps, se produit une crise sociopolitique profonde qui l’oblige à réformer son régime. Sous la pression des manifestants, il fait modifier le même article en avril 2000 pour rétablir la clause restrictive. Mieux, il fait réduire le mandat présidentiel, qui passe du septennat au quinquennat. Interrogé par le journaliste mal intentionné qui lui demande s’il va se présenter à la prochaine présidentielle, il déclare que la réforme n’est pas
rétroactive… On ne peut pas à la fois accepter de rétablir la clause limitant l’exercice des mandats présidentiels consécutifs et chercher à se soustraire de son application ; une constitution est quelque chose de sacré ; il faut par conséquent éviter de changer les dispositions constitutionnelles ou de les interpréter au gré de nos humeurs et de nos intérêts, au mépris de leur lettre et leur esprit parce qu’on a la majorité qualifiée pour le faire ».

Luc Marius Ibriba

Luc Marius Ibriga développait son point de vue en ces termes dans Bendre : « … le président sortant a fait non seulement deux mandats consécutifs mais deux mandats de sept ans. Si la constitution dit qu’on ne peut pas faire plus de deux mandats consécutifs de cinq ans, alors a fortiori, celui qui a fait deux mandats consécutifs de 7 ans ! Je crois que c’est une des conditions que la constitution révisée est venue ajouter aux conditions d’éligibilité. En plus de cela, on peut dire que les règles qui gouvernent les conflits de lois dans le temps s’opposent à cela. Si le principe de non rétroactivité a épuisé ses effets et a été appliqué au président Compaoré parce qu’on ne pouvait pas revenir sur ses 7 ans,
au bout des 7 ans, c’est la loi nouvelle qui s’applique ; et cette loi nouvelle qui s’applique conduit à écarter la candidature du président Compaoré parce que sous la constitution de la IVè République, il a fait deux mandats de 7 ans et c’est cette constitution qui est encore en vigueur. Comme j’ai eu à le dire, si le président Compaoré veut se présenter, la seule solution, ce serait pour ma part que l’on passe à la Vè république ; en ce moment les compteurs sont remis à zéro et en ce moment le président Compaoré peut se présenter comme il veut ».

A côté de toutes ces évocations politiques, juridiques, il est celle toute simple mais de logique frappante de Sayouba Traoré : un bâtonnet plus un bâtonnet, ça fait deux bâtonnets et non trois, et nous ajoutons encore moins quatre.
Les partisans de l’application de la limitation du mandat présidentiel à Blaise Compaoré, rendront pourtant les armes en quelque sorte en choisissant la solution qu’il ne fallait pas : celle de saisir un Conseil constitutionnel aux ordres dont on savait qu’il trancherait en faveur du chef de l’Etat. On se dépêcha à l’opposition, la décision tombée, de déclarer que la cause était entendue et on s’engouffra dans l’élection présidentielle pour accompagner Blaise Compaoré à la légitimation de son pouvoir mais aussi au déverrouillage futur grâce à sa nouvelle virginité électorale. Seul contre tous, Me Hermann Yaméogo refusa, proposant en ultime tentative à ses camarades de l’opposition, à défaut de commenter la décision du Conseil constitutionnel,

d’aller (comme si elle ne leur était pas opposable) aux élections avec en perspective de se déclarer vainqueur à l’issue du scrutin et de former un gouvernement parallèle pour continuer de maintenir le refus de la candidature. Rien n’y fit ! Comme dans un scénario bien huilé, les candidats de l’opposition se rangèrent sur la ligne de départ et Me Hermann Yaméogo fut le seul à se tenir à l’écart.

Les protagonistes de 2015

Nous revoilà en 2010, engagés avant terme dans le combat de la constitutionnalité ou non de la candidature de Blaise Compaoré en 2015. Deux camps sont toujours en présence. Le premier soutient qu’après son second quinquennat, Blaise Compaoré peut briguer un autre mandat en 2015 nonobstant la clause limitative prévue dans la Constitution. L’autre camp estime que ce n’est pas possible

Ceux qui sont contre une autre candidature de Blaise Compaoré en 2015 développent encore des arguments liés à la morale constitutionnelle. Ils s’en remettent aussi aux conseils et exhortations de personnalités internationales au sujet du respect de la limitation constitutionnelle des mandats présidentiels (Barack Obama, Kofi Annan). Ils s’appuient surtout sur les dispositions de l’article 37 de la Constitution qui limite le mandat à deux exercices.

Mgr Philippe Ouédraogo

A côté des opposants de toujours et notamment de ceux de la campagne de 2005, on remarque une montée en force de contre-pouvoirs et même de l’Eglise. Au CBC le 21 janvier 2010, le prêtre Isidore Ouédraogo a prononcé ces paroles sans précédent :

Le chrétien doit s’engager politiquement pour être le ferment du monde nouveau. Il faut renverser les systèmes corrompus… Le chrétien doit donc travailler à une véritable démocratisation effective du pays ». Un peu plus tard, en mars, sur le site http://www.egliseduburkina.org/article.php3?id_article
=259&id_rubrique=9l’, les Evêques donneront leur point de vue sur une révision éventuelle de l’article 37 : « Il y a donc lieu de se poser la question à qui profiterait un retour en arrière en amendant de nouveau l’article 37 pour y faire sauter la limitation des mandats présidentiels consécutifs. Cela garantirait-il la paix sociale, ou nous conduirait-il devant les mêmes

turbulences ? ». Des intellectuels, de leur côté, ont initié une Pétition aux fins de protection de la limitation du mandat présidentiel dont l’objectif est de « sacraliser cette clause limitative du nombre de baux à la magistrature suprême. C’est-à-dire la rendre intangible « pour prévenir les graves menaces sur la consolidation de la démocratie, de la paix et de la stabilité que font peser les velléités de braconnage constitutionnel tendant à faire sauter la clause limitative du nombre de mandats présidentiels ». Ils ont même rédigé, dans ce sens, une proposition de loi constitutionnelle. La « Coalition 37 », composée de partis politiques, sitôt créée, monte au créneau, appelant le pouvoir « à se garder de toute révision de l’article 37 actuel de la constitution », invitant « à la lutte contre la révision de l’article 37, toutes les couches de la société et toutes les composantes du peuple, où qu’elles se trouvent ».

Roch M C Kaboré

La lutte en 2010 a ceci de particulier qu’elle est beaucoup plus comprise même jusqu’au Burkinabé moyen, et que bien de partenaires même, sans le dire ouvertement, n’approuvent pas.
De leur côté, les partisans du déverrouillage de la limitation ne sont pas moins actifs par rapport à 2005. Les partis de la mouvance présidentielle le demandent clairement. Roch Marc Christian Kaboré dira même que cette limitation du mandat est anticonstitutionnelle car on ne saurait limiter la volonté de choix du peuple souverain ! Son parti, le CDP, après avoir mené officiellement une campagne d’explication auprès de ses bases pour la levée du verrou, en a fait une recommandation au cours de son dernier congrès. Pour Mahama Sawadogo, président du groupe parlementaire CDP, toujours sur la brèche, cette limitation est tout à fait légale : « Rien n’interdit la révision de l’article 37". Ce point de vue est relayé à l’extérieur : « ‘’Il n’y a pas de tripatouillage parce quela procédure de révision est observée’’ (Alex Bamba, in L’Intelligent d’Abidjan N° 2068 du 27août 2010).

Ce qui est toujours relevé par les partisans du déverrouillage, c’est que si effectivement la limitation est inscrite dans la Constitution, cette dernière n’interdit pas de réviser l’article 37. Elle n’a pas, comme au Bénin, inclus une disposition qui verrouille la limitation du mandat. Et même, relèvent-ils, le Sénégal qui a non seulement prévu la limitation du mandat mais l’a surtout immédiatement appliqué au mandat en cours du président Wade, connaît en ce moment un débat relatif à un troisième
mandat au motif justement avancé par les partisans du président sénégalais que la même constitution révisée prévoit dans le même article instituant la limitation du mandat, la possibilité de revenir sur celle-ci par voie législative ou référendaire. Au Burkina, les partisans du déverrouillage soutiennent que la constitution ayant laissé ouverte toute possibilité de révision de la limitation du mandat, ils peuvent faire sauter son verrou. Si tel n’était pas le cas, concluent-ils, on aurait prévu la limitation du mandat au nombre des cas énoncés par l’article 165 de la loi fondamentale : « Aucun projet ou proposition de révision de la constitution n’est recevable lorsqu’il remet en cause, la nature et la forme républicaine de l’Etat, le système multipartite, l’intégrité du territoire national… »

Au total, si en 2010, on observe, comme relevé, une plus grande sensibilisation autour de l’article 37 et une plus grande mobilisation, contrairement à 2005, il y a cependant que l’argumentation juridique est plus faible en 2010 qu’elle ne l’était en 2005. Les initiateurs de la pétition l’ont bien compris qui ont entrepris d’y remédier au moyen d’une initiative populaire qui verrouille l’article contesté. Alors, la morale constitutionnelle pourra-t-elle prévaloir sur la constitution quand par ailleurs, tout l’appareillage judiciaire et de forts appuis internationaux montrent très nettement une préférence au point de vue du pouvoir ? C’est là toute la question !

Sans préjuger des tournures que pourra prendre la lutte, notamment si en face le pouvoir rencontre une mobilisation populaire à toute épreuve avec des ramifications dans l’Armée comme au Niger ou si tous les candidats se désistent en 2010 comme au Burundi ou comme chez nous en 1991 (on peut encore rêver !), on peut dire que les tenants du déverrouillage ont plus d’espace qu’en 2005 et regretter que l’on n’ait pas eu la même détermination à l’époque pour arracher l’application immédiate et empêcher que ne soit reconstituée la virginité électorale de Blaise Compaoré.

VT et LK

San Finna

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 31 août 2010 à 10:33, par el watan En réponse à : LIMITATION DU MANDAT PRESIDENTIEL : AURAIT-ON TOUT PERDU EN PERDANT LA BATAILLE DE 2005 ?

    yes, ca tient bien la route ! bravo au faso.net d’avoir publié cet article que devraient se procurer les étudiants en science politique

  • Le 31 août 2010 à 14:54, par ZIRIPIKDA En réponse à : LIMITATION DU MANDAT PRESIDENTIEL : AURAIT-ON TOUT PERDU EN PERDANT LA BATAILLE DE 2005 ?

    J’ai très honte des cadres du CDP. Voulez vous dire chers Rock et autres que vous n’êtes pas capables vous aussi de diriger ce pays ? Modifiez l’article 37 dans l’esprit que blaise s’éternise au pouvoir. C’est dans ce même esprit que tandja a modifier la constitution au Niger et vous tous vous connaissez la suite. ce qui arriva à tandja arrivera certainement à blaise si jamais il modifie cette constitution. le match aller a été joué à Niamey, le retour sera à Ouagadougou si cet assoiffé du pouvoir qui a montré toutes ses limites ne change pas d’avis. le burkina est plein de mieux que toi.

  • Le 31 août 2010 à 17:23, par justin En réponse à : LIMITATION DU MANDAT PRESIDENTIEL : AURAIT-ON TOUT PERDU EN PERDANT LA BATAILLE DE 2005 ?

    ce qui est dommage avec nous autres Burkinabé, c’est qu’on parle beaucoup plus qu’on agit. Et quand on agit, c’est pas en rangs serrés. Comment voulez-vous qu’avec ça, on n’offre pas un boulevard à blaise pour déverrouiller l’article 37 ?

  • Le 31 août 2010 à 17:25, par rené En réponse à : LIMITATION DU MANDAT PRESIDENTIEL : AURAIT-ON TOUT PERDU EN PERDANT LA BATAILLE DE 2005 ?

    j’aimerais savoir réellement si la seule argumentation juridique à la limitation du mandat, c’est celle contenue dans l’article 37. Si c’est le cas, j’ai bien peur effectivement qu’on se serve de ce même article pour arriver au déverrouillage.

  • Le 31 août 2010 à 18:16 En réponse à : la levée du verou de l’article 37 : un sacrilège

    Blaise Compaoré croit qu’il est le seul homme de la situation.L’egoîsme de l’homme peut l’entrainer plus loin qu’il ne le croyait. l’entourage qui veut profiter de toi ne sera pas presente quand ce qui est arrivé à Tandja te fappera de plein fouet. alors reflechit bien ??????

  • Le 31 août 2010 à 22:39, par SAUL En réponse à : LIMITATION DU MANDAT PRESIDENTIEL : AURAIT-ON TOUT PERDU EN PERDANT LA BATAILLE DE 2005 ?

    NOUS RISQUONS ENCORE DE RATER UNE OCCASION PAR NOTRE MANQUE DE VISION.

  • Le 1er septembre 2010 à 17:26, par gobnangou En réponse à : LIMITATION DU MANDAT PRESIDENTIEL : AURAIT-ON TOUT PERDU EN PERDANT LA BATAILLE DE 2005 ?

    Vraiment hermann yameogo ne peut pas changer.Il commence deja ces genres d article sous des pseudo dans son journal pour vehiculer deja le fait que certains iront aux elections, lui entrera dans un futur gouvernement. On voit clairement l idee de hermann.
    En quoi le fait d avoir contester l application de la non retroactivite a blaise a ete une bataille perdue en 2005 ? Est ce pour autant qu on ne doit plus se battre en cette annee ?
    C est ridicule comme theme pour l undd.

  • Le 1er septembre 2010 à 19:19 En réponse à : LIMITATION DU MANDAT PRESIDENTIEL : AURAIT-ON TOUT PERDU EN PERDANT LA BATAILLE DE 2005 ?

    Le probleme avec hermann est congenital. avec son "papa m’a dit de ne jamais me presenter contre Blaise", il tient à embrouiller le processus electoral pensant à des raccourcis telle la formation d’un gouvernement de protocole d’accord !!!
    mais le peuple est vigilant.
    Tz

  • Le 11 septembre 2010 à 11:28, par abderahmane En réponse à : LIMITATION DU MANDAT PRESIDENTIEL : AURAIT-ON TOUT PERDU EN PERDANT LA BATAILLE DE 2005 ?

    ceux qui aideront blaise à trafiquer la constitution, ce sera qui ? Les responsables des partis qui iront accompagner blaise pour un 4ème ! mandat !!!! Ils le légitimeront et ils légitimeront la modification de l’article 37 car blaise aura un score dépassant peut-être les 80 %. On est au faso ! alors, je dis oui hermann et les siens ont raison de bien réfléchir. Maintenant, si demain, le crime est commis par la faute des opposants accompagnateurs, faut-il baisser les bras ? Il faudra tout faire pour obtenir des réformes pour que le pouvoir accepte de revenir par exemple sur le mode de scrutin à la proportionnelle, pour faire un meilleur découpage électoral, etc. s’il y a des discussions pour ça avec l’opposition, pourquoi UNDD dirait non , nous on bouge pas, on n’y va pas ? Ce serait idiot. que tous boycottent 21 novembre et vous verrez comme la situation va s’arranger au faso, sinon c’est foutu !

  • Le 11 septembre 2010 à 11:41, par stanislas En réponse à : LIMITATION DU MANDAT PRESIDENTIEL : AURAIT-ON TOUT PERDU EN PERDANT LA BATAILLE DE 2005 ?

    Au lieu de continuer à infantiliser les burkinabé avec vos ragots, montrez-vous un peu créatifs, efficaces en proposant ce qu’il faut faire pour empêcher le déverrouillage de l’article 37.

  • Le 11 septembre 2010 à 11:42, par VERITAS En réponse à : LIMITATION DU MANDAT PRESIDENTIEL : AURAIT-ON TOUT PERDU EN PERDANT LA BATAILLE DE 2005 ?

    Si beaucoup de combats n’aboutissent pas dans ce pays, c’est parce que les gens ne prennent pas le temps de tirer les leçons de leurs erreurs passées. En 2005, il y a eu une erreur manifeste, une démission même mais en 2010, on ne sent pas que toutes les leçons ont été tirées puisqu’on continue à montrer les mêmes insuffisances. La lutte qui est aujourd’hui engagée sur l’article 37, elle est éclatée, sans union, les partis, les mouvements de droits de l’homme, les syndicats. Mais comme dit l’article de san finna, le plus grave, c’est que le fondement juridique est aujourd’hui moins fort qu’en 2005 par la faute de ceux qui ont accompagné blaise en 2005. aujourd’hui, on fait beaucoup de bruit mais on ne voit pas tracer un programme et on n’aperçoit pas les moyens de lutte pour obtenir satisfaction. Il faut aussi reconnaître ces choses

  • Le 11 septembre 2010 à 11:42, par JAMAISPLUS En réponse à : LIMITATION DU MANDAT PRESIDENTIEL : AURAIT-ON TOUT PERDU EN PERDANT LA BATAILLE DE 2005 ?

    Le père de bado laurent ne lui a rien dit mais si ce que l’Evènement écrit ce confirme, lui aussi va refuser d’aller à ces élections pour les 2 raisons suivantes, je cite l’Evènement du 10 septembre 2010 : « l’environnement électoral ne permet pas à ses yeux l’égalité des chances pour tous les candidats » et « Blaise Compaoré veut utiliser cette présidentielle pour piéger les Burkinabé et faire aboutir son projet de modification de l’article 37 ». L’Evènement a d’ailleurs conclu : « Le Professeur de droit, Laurent Bado, ne voudrait pas servir de ‘caution légale’ à cette forfaiture ».

  • Le 11 septembre 2010 à 11:56, par marcus En réponse à : LIMITATION DU MANDAT PRESIDENTIEL : AURAIT-ON TOUT PERDU EN PERDANT LA BATAILLE DE 2005 ?

    Lisez l’Etalon Enchaîné de septembre 2010, vous verrez que le combat de Me Hermann Yaméogo quant au déverrouillage ne date pas d’aujourd’hui. Même quand il était ministre d’Etat, il osait dire qu’il était opposé. Un extrait : « Le 23 août 2001, l’ADF/RDA alors membre du gouvernement protocolaire, organisera au siège du parti une conférence-débat avec les élèves et étudiants du Kadiogo sur le thème ‘La question du charcutage des constitutions pour déverrouiller les mécanismes limitatifs des mandats présidentiels’. Il y a notamment été dit : ‘On ne comprendrait pas qu’alors que la classe politique attendait qu’on remette les pendules à l’heure, on décide que cette deuxième révision, contrairement à la première, ne jouera que pour l’avenir… Non seulement, on n’aurait pas réparé le tort original, c’est-à-dire le déverrouillage frauduleux de la limitation mais on aurait procédé à une révision pour rien du tout, on aurait mené le peuple en bateau, ce qui ne relève pas seulement d’une manœuvre politique de haut volige comme pourraient s’en flatter certains mais d’une violation de l’esprit comme de la constitution et de la volonté populaire…’ ». Des ministres lui auraient dit qu’avec ça, il ne ferait pas long feu au gouvernement et effectivement, ce fut le cas.

  • Le 11 septembre 2010 à 11:58, par mohamed En réponse à : LIMITATION DU MANDAT PRESIDENTIEL : AURAIT-ON TOUT PERDU EN PERDANT LA BATAILLE DE 2005 ?

    On ne peut pas dire, quand on a lu l’Evènement du 10 septembre 2010 et quand on voit les positions adoptées par le plus grand opposant Mohamed Al Baradei en Egypte, qui prône le boycott, que nous n’avons pas en la personne de Hermann Yaméogo, un visionnaire. L’Evènement a bel et bien dit dans son article "Hermann yaméogo : le véritable opposant de la présidentielle à venir" que ceux qui vont à ces élections sans réformes vont légitimer blaise et aider au déverrouillage de l’article 37 et qu’après, ils manqueront de légitimité dans le cadre des réformes. Voici de son côté ce que Baradei a dit : « Quiconque participera au scrutin, en tant que candidat ou électeur, ira à l’encontre de la volonté nationale » et RFI a dit en plus que « L’ancien diplomate va plus loin. Il envisage d’organiser des marches pacifiques, voire d’appeler à la désobéissance civile si les réformes qu’il demande pour avoir le droit d’être candidat à la présidentielle de 2011 ne sont pas adoptées ».

  • Le 11 septembre 2010 à 11:59, par vaillequevaille En réponse à : LIMITATION DU MANDAT PRESIDENTIEL : AURAIT-ON TOUT PERDU EN PERDANT LA BATAILLE DE 2005 ?

    Ecoutez, ne nous cassez plus les oreilles et ne fatiguez plus nos yeux avec vos paroles et vos écrits. Montrez-nous seulement que vous êtes capable de faire mieux que le CODECO ; démontrez votre capacité de mobilisation sur le terrain comme la Coalition nigérienne qui a eu raison de Tandja. Nous vous lirons et vous écouterons. En attendant, pitié, nous en avons assez des tonneaux vides.

  • Le 4 novembre 2010 à 16:53, par yandi mosi En réponse à : LIMITATION DU MANDAT PRESIDENTIEL : AURAIT-ON TOUT PERDU EN PERDANT LA BATAILLE DE 2005 ?

    Blaise ne veux sans doute pas abandonner, c’est sûr, mais que dit la commission de l’Union Africaine ? Il y a encore quelques temps, son président parlait de l’adoption imminente d’une loi qui considérerait les modifications des constitutions comme des coups d’Etat, n’a-t-il donc des yeux que pour voir et:ou compter les morts après des conflits armés. Voilà un cas qui servira d’école aux autres présidents presque sur la selette ? Ce qui est vrai c’est qu’à partir du moment où Blaise réussira son coup de force, d’autres dirigeants africains lui emboîteront le pas ( Wade, Sassou,.... ). En Afrique on doit apprendre à restituer le pouvoir au peuple qui est le seul recours, mais nous savons aujourd’hui de quoi sont faits nos machines électorales. Bonne chance aux burkinabés.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?