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Evénements de Gaoua : “Non aux sévices corporels”

Publié le vendredi 23 juillet 2010 à 01h08min

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Les troubles survenus à Gaoua en juin dernier, suite au décès du jeune Arnaud Somé, n’ont pas laissé le syndicat national des avocats du Faso (SYNAF) indifférent. Voici donc une déclaration à ce sujet qu’il a fait parvenir à notre Rédaction.

“Le 30 juin 2010, le sieur Somé Arnaud est décédé, menotté, à l’hôpital de Gaoua des suites de blessures dont il a été victime. Il s’en est suivi une réaction de la population occasionnant des dégradations de biens publics, des blessés et la mort d’au moins deux autres personnes. A l’origine, selon les informations collectées sur place et dûment rapportées par les organes de presse, les blessures de feu Somé Arnaud seraient le fait d’agents de police qui, affirmant effectuer des contrôles de routine en pleine journée ( ?), l’auraient poursuivi, appréhendé, battu, gardé et encore battu, avant de l’évacuer à l’hôpital de Gaoua.

Pour rejeter ce témoignage, la police soutient, au dire du Procureur de Gaoua, que les blessures mortelles du sieur Somé Arnaud seraient consécutives à une prétendue « course- poursuite » au cours de laquelle il aurait chuté dans un ravin. Bien évidemment, le SYNAF émet des réserves quant à cette version, manifestement invraisemblable, étant entendu qu’une chute aussi grave, comme celle décrite par le procureur, n’aurait jamais mis la police en situation de menotter néanmoins l’intéressé en vue de le conduire au commissariat plutôt qu’à l’hôpital. En tout état de cause, rien ne permet de créditer la version de la Police au détriment de celle du témoin oculaire survivant.

Ces faits, loin d’être isolés, sont la persistance des tortures récurrentes telles que celles vécues par des citoyens dans les affaires David Ouéraogo et Hamidou Ilboudo, dans les affaires dites de Boulpouré, de Pièla, sans oublier la mort mystérieuse de deux personnes interpellées par la gendarmerie de Kaya en mars dernier, dans le cadre d’une enquête préliminaire, SRPJ sis à Dagnoën, à Fada-N’Gourma, etc. La lutte contre la délinquance, quelle qu’elle soit, ne peut se faire en méconnaissance des règles édictées en la matière et qui visent à protéger les innocents contre l’arbitraire.

Le SYNAF condamne ce recours aux sévices corporels, brimades et autres traitements inhumains et dégradants dans le cadre des enquêtes de police. Cette pratique illégale est en passe de devenir une règle dans bien des commissariats et brigades, en violation manifeste de la Convention contre la torture dont notre pays est partie. En effet, la majorité des prévenus qui ont la chance de survivre après la garde à vue se plaignent fréquemment de sévices endurés dans les cellules de détention.

Etant donné la persistance de cette pratique policière qui ne peut ni ne saurait être conciliée avec les droits fondamentaux de la personne humaine, notamment la présomption d’innocence, le SYNAF appelle à la réglementation urgente de l’intervention de l’avocat au stade de l’enquête préliminaire. Ce droit fondamental du citoyen consacré par la Constitution et ses textes d’application en la matière n’est pas encore réglementé et ce, au grand bonheur de ceux des enquêteurs qui y ont trouvé une source de financement et d’arbitraire intéressé.

L’on se rappelle à ce sujet que notre compatriote Newton Ahmed Barry du journal l’Evènement, arbitrairement kidnappé par des policiers togolais, n’a eu la vie sauve à Lomé, courant 2007, que grâce à l’intervention de son avocat. Il en résulte que cette réglementation est de nature à amenuiser les sévices, les tortures, l’extorsion de fonds, la corruption et autres dilatations du pouvoir policier.

Cela améliorerait aussi la qualité de la justice pénale qui repose, jusque-là, essentiellement sur des enquêtes de police menées, la plupart du temps, dans des conditions très critiquables. D’ailleurs, le Burkina Faso est le seul pays de la sous-région où l’on prétend refuser au citoyen l’assistance d’un avocat à l’enquête préliminaire ; En conséquence, le SYNAF :

- condamne fermement les actes illégaux décrits plus haut, et reste très attentif aux suites judiciaires et disciplinaires qui doivent être données aux auteurs de coups mortels, homicides, et autres violences commis à Gaoua ;
- exige des autorités compétentes l’ouverture d’une enquête circonstanciée sur les meurtres et tortures infligées aux personnes arrêtées et gardées ou détenues ;
- invite tout citoyen, victime ou informé de faits similaires, à les dénoncer aux parquets compétents, à en aviser le SYNAF qui veillera à ce qu’une suite utile y soit réservée ;
- interpelle les autorités publiques sur la nécessité de réglementer le droit de toute personne, arrêtée et gardée par la police judiciaire, de bénéficier d’une assistance.

DEFENDRE, SE DEFENDRE, TOUJOURS SERVIR.

Pour le SYNAF
Le Secrétaire général
Maître Batibié Bénao

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 23 juillet 2010 à 08:10, par wenebenedo En réponse à : Evénements de Gaoua : “Non aux sévices corporels”

    Bonjour et Bravo le SYNAF pour avoir léver le ton. je suis d’accord avec vous et surtout bonne continuation

    • Le 23 juillet 2010 à 09:35 En réponse à : Evénements de Gaoua : “Non aux sévices corporels”

      C’est trop facile de décrier quelques griefs de la police. Que faite vous pour le banditisme grandissant dans nos ville et campagne. Pourquoi fuir quand la police vous interpelle ? Certainement que vous avez quelque chose à vous reprocher. Et pourquoi Gaoua s’érige toujours en ville faisant sa propre justice ? Est-ce une partie du Burkina ou un Etat indépendant dans le Burkina ?
      N’oublions pas : "comportement mouton, réaction bergère".
      Messieurs du SYNAF, faites d’abord quelque chose pour ramener cette partie du Burkina à se comporter en burkinabé.

      • Le 23 juillet 2010 à 10:24, par camême En réponse à : Evénements de Gaoua : “Non aux sévices corporels”

        Vous parler de quelques griefs de la police ! je suis desolé pour vous mais la lutte contre le banditisme ne saurait se transormer en tuerie des innocents. et j’ai l’impression que la situation de gaoua vous en foutez. Sachez que la population n’est pas idiote et elle sait ce qu’est la justice. Vous cautionnez l’acte de ceux qui ont commis la bavure policière de gaoua. Domage !!! vos propos d’Etat indépendant ne tient pas ; la population a réagi car ce n’est pas la première fois et aussi avez vous appris la version des autorités sur cette affaire quant aux conditions du drame ? Votre "comportement mouton, réaction bergère" est infondé car un berger ne pourra pas vaincre 1 000 moutons.
        Monsieur, revoyez ta copie d’abord.

      • Le 23 juillet 2010 à 11:38, par Thimiintiro Danwassara En réponse à : Evénements de Gaoua : “Non aux sévices corporels”

        Mon cher ,
        Si tu veux comprendre pourquoi ils se mettent a fuir quand vous venez pour les arrêter, jette un regard critique sur le comportement de tes compères.
        Les gens fuient parce que les forces de police, du fait de leur niveau d’éducation, ont des comportements peu exemplaires, voire indignes qui peuvent mettre en péril leur vie plus tôt que de la protéger.Voila pourquoi les citoyens ne savent quelle est la bonne attitude a tenir en pareille circonstance.Comment veux-tu que ces pauvres gens de cette localité puissent faire autrement que fuir face a des gens qui pensent qu’ils ont le droit de tuer parce qu’ils portent de l’uniforme et détiennent un engin de mort par devers eux ? ces gens se mettent a fuir parce que ces dits forces de l’ordre méconnaissent la mission républicaine qui leur a est confiée par ce même peuple qu’ils méprisent par ignorance.

      • Le 23 juillet 2010 à 13:46 En réponse à : Evénements de Gaoua : “Non aux sévices corporels”

        Je ne sais pas si un âne peut critiquer le comportement d’un mouton, mais ce qui est sûr en lisant tes propos, on ne peut douter de quel genre de personne tu es. Quand une pute par suite d’accident lorsqu’elle se faisait enculée par un expatrié donne naissance à un batard comme toi ; tu ne peut te prétendre plus burkinabé et donner leçon à une population dont l’INTEGRITE n’est plus à démontrer.

      • Le 29 juillet 2010 à 11:42, par VISKA En réponse à : Evénements de Gaoua : “Non aux sévices corporels”

        Bravo a vous pour votre écrit,n’écoutez pas toutes ces personnes qui croient avoir un niveau d’éducation meilleur que nos chers policiers.Ils se rabaissent a un niveau beaucoup plus bas en fuyant devant des policiers,en raisonnant comme pour encourager les peuples a de telles barbaries.C’est quoi l’intégrité pour ceux pour ceux qui le décrit.Mes chers amis respectons nos hommes de sécurités pour ce qu’ils font dans les campagnes,sur les routes de jours comme de nuits et tant d’actes de bravoures.c’est ça le patriotisme"risquer sa vie pour que celle des nos peuples soit préserver".Un bras de fer entre les populations et leurs faiseurs de sécurité ne profite a personne.Souvenez vous.C’est cette police que nos méritons tous ils sont issus de notre société Burkinabè et nous en sommes fier car c’est la meilleure,faisons le tour de l’Afrique de l’ouest."Quant on se coupe avec son couteaux on ne le jète pas on l’essuie on le lave et on le range a sa place ils nous servira demain"PEACE AND LOVE A NOTRE PEUPLE

        • Le 3 août 2010 à 12:34 En réponse à : Evénements de Gaoua : “Non aux sévices corporels”

          Certains policiers risquent leur vie mais malheureusementils ne sont pas tres nombreucx. Les arnaqueurs, les preneurs de 500frs, les soupe- pour- n’enfants sont les plus nombreux.
          Si on envoie quelqu’ un pour me proteger en theorie et il se leve pour me tuer, il devient alors plus dangereux que la chose pouer l’aquelle on l’ a envoyee pour me proteger. je me leve donc et je me defends. Est-ce que quand le coupeur de route vous tend le pistolet quand vous pouvez vous le laissez partir comme le proverbe bete des mossi - la qui dit que quand le voleur est plus fort que toi il faut l’ aidr a ramasser tes biens. Voila la philosophie fautype de mes esclaves les mossi. Que tous les samo se reunissent pour les chasser dans leur Gambaga, le Royaume du Yelkaye.

          Sanguisso Ernest.

  • Le 23 juillet 2010 à 09:19 En réponse à : Evénements de Gaoua : “Non aux sévices corporels”

    Les forces de securité, surtout les auxilliaires de justice, ne comprennent probablement pas leur role qui est d’assurer la securité de tous. Il convient de reprendre la formation par des recyclages internes pour recadrer le dispositif et surtout renforcer la moralisation de l’institution. Une enquete se mene par des interrogatoires sans violences, car comme on dit "jeu de mains, jeu de vilains". Chacun est responsable de ses actes.

  • Le 23 juillet 2010 à 12:10 En réponse à : Evénements de Gaoua : “Non aux sévices corporels”

    Je suis édulcoré de la réaction du monsieur qui ose critiquer cet acte citoyen du SYNAF.
    Avant un jugement tout citoyen bénéficie de la présomption d’innocence. Et en rappel le SYNAF n’a jamais dit qu’il était contre la lutte du banditisme, encore faut définir le banditisme.
    Un journaliste indépendant est t’il un bandit, un citoyen qui fuit de peur d’être capturer par des ripoux et d’être battu à tort est il un bandit. NON aux sévices corporels car c’est la porte ouverte aux dérives (arrangement, corruption, masochisme, ect ….).
    SYNAF ! Intégré l’opposition et toute les bonnes consciences de ce pays et faites des pétitions pour l’intervention d’un avocat durant les enquêtes préliminaire.
    Vive un BURKINA libre et prospère dépourvu des opportunistes, des corrompu pour qui la loi est un outil pour protéger leur misérable personne et leur intérêt.

  • Le 23 juillet 2010 à 13:43, par nicolas En réponse à : Evénements de Gaoua : “Non aux sévices corporels”

    il me plait d’apporter tout mon soutien au SYNAF, mais je me pose une question est ce pas trop, et où etait cette structure, neammoins elle osè critqué un certains nombre de choses dont le pouvoir d’Etat est purement complisse
    il reviendra au Premier Ministre engagé à prendre ces apsects en compte gage d’un developpement humain durable ;combien de personnes sont mortes dans des cellules ou suites cà des tortures pas humaines bref
    Burkinabè vivant à l’étranger
    bon vent au SYNAF

  • Le 24 juillet 2010 à 06:42 En réponse à : Evénements de Gaoua : “Non aux sévices corporels”

    la meilleure facon d’eviter d’etre tue, c’est de fuir car ces policiers n’ont pas de cerveau.

  • Le 24 juillet 2010 à 15:55, par gobnangou En réponse à : Evénements de Gaoua : “Non aux sévices corporels”

    Il est vraiment temps qu on autorise l assistance d un conseil lors des gardes a vue car au Burkina vaux mieux avoir a faire a un ane qu a certains policiers et gendarmes.
    La garde a vue n est pas une prison mais chez des que ces gens mettent la main sur quelqu un il devient comme leur propriete.

  • Le 29 juillet 2010 à 19:02, par webmasterguest En réponse à : Evénements de Gaoua : “Non aux sévices corporels”

    je pense à mon avis que ce qui vient de se passer à GAOUA n’est que des bavures que nos chers policiers ont dù regretter par la suite.seulement,que les gens apprennent à connaitre mieux leur droit et qu’on ne se mette pas à trembler à la vue d’un policier ou d’un gendarme comme si on était coupable.c’est pas des gens extraordinaires.ils ne sont que des fonctionnaires comme tout autre et investi de mission comme l’infirmier qui soigne ou comme l’enseignant qui enseigne.un fonctionnaire de police ou un gendarme t’accoste,tu obtempère.il te fait comprendre la raison de sa présence,si tu te sens pas coupable,tu le suis jusqu’à là où il voudra.s’il te torture et que par la suite ta culpabilité n’est pas établi,tu lui fais regretter le reste de sa vie en l’attaquant férocement en justice avec toute ton énergie et son exemple servira pour le reste de ses collègues.comme ça nous aurons affaire à des hommes de sécurité plus responsable dans leur actes et dans leur comportement quotidien.sinon il est à reconnaitre qu’au sein de ces forces de sécurité de police et de gendarmerie,avec le rehaussement du niveau de recrutement,rare sont ceux là qui ne sont pas à un pas de l’université.pour dire que les 1/3 des effectifs sont de niveau d’études acceptables. mais dans un milieu d’au moins 1000personnes,acceptez qu’il y’ait au moins une faible représentation de tarés depuis l’éducation de base pour ternir l’image de nos braves gens éveillés de jour comme de nuit sous le soleil et la pluie rien que pour notre sécurité.mais que les responsables de ces structures sévices contre les mauvais agents indélicats pour mériter toujours la confiance du peuple.

    • Le 3 août 2010 à 12:38 En réponse à : Evénements de Gaoua : “Non aux sévices corporels”

      Accepterais- tu que ta faible representation de tares tuent ton frere, ton mari apres l’ avoir arrete ? Arnaud n’etait quand meme pas arme, il n’ apas menace la police. Si c’est pas par pur sadisme, pourquoi le frapper a la poitrine et au bas- ventre avec la crosse d’ un fusil ? meme un anuimal allait mourir. La colere des gens de Gaoua est si legitime que l’ etat a du areter les assassins, pas des policiers, peut- etre pour laisser passer la tempete. Donc milita nts des droits de l’ homme, vigilance. L’ affaire Kuunde est en train d’etre enterree.

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