Nominations aux postes de responsabilité : Sur le chemin escarpé de la méritocratie ?
S’il y a un document dont la lecture est bien suivie, c’est le compte-rendu hebdomadaire de notre Conseil des ministres. Est surtout écoutée la plage des nominations, au cours de laquelle chacun s’attend à entendre ou à lire le nom d’un ami, d’une connaissance ou d’un parent. N’empêche, le reste des délibérations peut tout aussi être une mine de décisions dignes d’intérêt. C’est le cas du dernier conseil en date, celui du 27 janvier 2010, avec son quatrième rapport qui est relatif à l’adoption d’un décret portant création, composition, attributions et fonctionnement du comité interministériel de sélection des candidats au poste de directeur général des établissements publics de l’Etat et des sociétés de l’Etat, en application du décret no 2007-724/PRES/PM/MCPEA du 07 novembre 2007 qui décide, entre autres, ceci : « …
Le poste de directeur général ou assimilé est désormais soumis à un appel public à candidatures avec un cahier des charges comprenant les critères de sélection.
Le comité interministériel, placé sous la présidence du Premier ministère, est chargé du recrutement des directeurs généraux. Le ministère de tutelle technique de la structure concernée détermine les critères spécifiques du poste à pourvoir. La nomination en conseil des ministres du directeur général sélectionné est assortie d’un contrat d’objectifs... ».
A défaut de combler d’aise les lecteurs et auditeurs, la mesure fait tout de même un clin d’œil très attendu chez ceux qui, depuis belle lurette, appellent de tous leurs vœux l’instauration de la méritocratie, ce système politique, économique et social tendant à hiérarchiser et à promouvoir les individus dans la société en fonction de leur mérite et non de leur origine sociale, de leur richesse ou des affinités.
Cette philosophie de la vie professionnelle, bien des nations en ont déjà fait leur credo, à commencer par les pays scandinaves, notamment la Norvège. Toutes proportions bien gardées, à côté de nous, la Côte d’Ivoire a déjà eu des expériences réussies dans le domaine. En effet, l’actuel ministre de l’Economie et des Finances de ce pays, Charles Koffi Diby, n’est pas du parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (FPI). On lui prête plutôt une sensibilité PDCI-RDA. Mieux, avant d’occuper cette haute fonction de membre de gouvernement, l’ancien énarque (major au concours d’entrée à l’ENA d’Abidjan) a été directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique, après un appel à candidatures.
Et comme pour confirmer la justesse de son choix, le journal de réputation reconnue, THE FINANCIAL TIMES, l’a désigné meilleur ministre des Finances de l’année 2010 pour l’Afrique. Une preuve cinglante que l’on n’a pas besoin d’être titulaire de la carte du parti au pouvoir pour être efficace. Tout en reconnaissant le bien-fondé du décret qui vient d’être rendu public dans notre pays, il faut éviter de développer un sentiment d’exaltation en applaudissant des deux mains. Il y a tellement de mauvaises habitudes dans ce pays que, pour les bousculer et les remplacer par de bonnes, il faut plusieurs années de psychanalyse. Peut-on néanmoins rêver que la mesure sera effective ?
Le gouvernement va-t-il bientôt nous montrer sa bonne foi à travers des recrutements aux postes de responsable de sociétés d’Etat faits en toute transparence ? Déjà, les procédures d’attribution des marchés publics, qui ne sont pas faites dans le strict cadre de la légalité, de compétence et de la probité morale des soumissionnaires, nous font beaucoup douter. Mais, comme dirait l’autre, « il faut positiver ».
Par Issa K. Barry
L’Observateur Paalga
Vos commentaires
1. Le 29 janvier 2010 à 09:08, par Soul En réponse à : Nominations aux postes de responsabilité : Sur le chemin escarpé de la méritocratie ?
c’est "attendons voir",car Mr le premier Ministre à de bonnes idées qui malhereusement ne sont pas appliquées.(procedures de passation des marchés) par exemple.TROP DE GRE A GRE
2. Le 29 janvier 2010 à 10:25 En réponse à : Nominations aux postes de responsabilité : Sur le chemin escarpé de la méritocratie ?
Du n’importe quoi.IL faut que Tertius arrête de nous mener en bâteau depuis qu’il est à la primature. Il parle bien comme un griot mais concrètement pas de sanction.
depuis quand un comité interministériel a déjà bien fonctionné au Burkina Faso. Sélectionner un cabinet international qui recevra les candidatures et organisera les entretiens de recrutement au lieu de nous arnaquer.
A partir du moment que c’est le ministère de tutelle du DG qui définit les TDR , la suite est clair on fera les TDRs à l’image d’un ami ou d’un petit copain et rien ne nous garantit que le recrutement sera transparent. Dons il est temps comme lui même aime à le dire de ne pas so moquer de l’intélligence des Burkinabé.
Je profite aborder la question de l’usage des véhicules de l’Etat. là encore Tertius fait fausse route. Il faut tout simplement dégarnir le parc auto. Accorder à la limite une indemnité de transport aux SG de 50.000/mois , aux DG 30.000/mois , aux Directeurs 20.000 /mois et du coup il ne restera que des véhicules de missions au parc pour les réunions et le ramassages de matériel des DAF. Il y a deux décennies le parc était dégarnit mais l’administration n’a pas arrêté de fonctionner. Il faut cesser de nous arnaquer si on veux bien faire des économies.
Le 29 janvier 2010 à 17:28, par un citoyen En réponse à : Nominations aux postes de responsabilité : Sur le chemin escarpé de la méritocratie ?
J’adhère à votre idée de confier le recrutement à des cabinets extérieurs.
Mais c’est vrai que là aussi il faut faire ATTENTION.
On vient de publier la liste des pays les plus et les moins CORROMPUS. Nous connaissons certains ETATS pour leur clarté. Exemple : Le DANNEMARK, L’ALLEMAGNE, LA SUEDE, ect...
Ceux-ci peuvent nous être d’un très grand soutien.
Mais ATTENTION à la GRANDE GUEULE : suivez mon regard....
3. Le 29 janvier 2010 à 11:46, par Franciska En réponse à : Nominations aux postes de responsabilité : Sur le chemin escarpé de la méritocratie ?
En toute sincérité je n’en crois pas de mes yeux. Attendons de voir si le gouvernement aura réellement la ferme volonté de faire appliquer cette décision. Si cette décision est appliquée alors le Burkina sera parmi les pays développer en moins de quatres(4) ans. C’est maintenant on connaîtra qui est qui dans ce pays. C’est ce chemin qui sauvera ce pays. on sera épargné de ces imcompétents transformé en politiciens qui nous on assez causer la merde. Que Dieu le tout puissant donne longue vie à celui qui a initié cette mésure. Enfin la vérité commence a sortir. On est fatigué de ces DG éternel qui ne cesse de nous foutre la merde, et de surcroît tous des carents.
4. Le 29 janvier 2010 à 14:28 En réponse à : Nominations aux postes de responsabilité : Sur le chemin escarpé de la méritocratie ?
le plutôt seait le mieux pour sauver les gens du favoritisme dans les services
5. Le 29 janvier 2010 à 19:49, par NOGA SIDA En réponse à : Nominations aux postes de responsabilité : Sur le chemin escarpé de la méritocratie ?
TOUT COMME LA BAISSE DU PRIX DE L’ESSENCE C’EST MESURE DE CAMPAGNE ELECTORALE AUX PRESIDENCIELLES DE 2010 PAS PLUS
6. Le 30 janvier 2010 à 00:57, par Wendkuuni En réponse à : Nominations aux postes de responsabilité : Sur le chemin escarpé de la méritocratie ?
Tout ca la c’est woba woba. Moi je ne fait jamais confiance a ce regime de Blaise et ses amis qui ne font que nous mentir
7. Le 30 janvier 2010 à 22:05, par Doumounici En réponse à : Nominations aux postes de responsabilité : Sur le chemin escarpé de la méritocratie ?
Cette mesure inédite dans notre pays est à saluer à sa juste valeur.Elle ambitionne sans doute la revalorisation de l’expertise nationale et permettra surtout de placer l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.
8. Le 1er février 2010 à 12:30 En réponse à : Nominations aux postes de responsabilité : Sur le chemin escarpé de la méritocratie ?
j’aimerais juste savoir s’ils vont relever tous les anciens DG et faire un recrutement en bonne et due forme où bien ils vont garder les anciens DG jusqu’à quand ?
zorro