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SECURITE INTERIEURE AU BURKINA : Lutter contre la faim, source d’insécurité

Publié le mercredi 16 décembre 2009 à 00h36min

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Le mardi 15 décembre 2009 à Ouagadougou, s’est ouvert l’atelier de validation externe de la Stratégie nationale de sécurité intérieure. Redéfinir la notion de sécurité et renforcer la participation communautaire dans la lutte contre l’insécurité, tel est essentiellement le contenu de cette stratégie.

L’insécurité prend diverses définitions selon les contextes et les espaces. Comme l’a souligné Emile Ouédraogo, ministre de la Sécurité, dans son discours d’ouverture, si aux Etats-Unis, l’insécurité prend les traits des bombes et des opérations kamikazes, si elle signifiait, pour les colons, l’insoumission des populations colonisées, il n’en est pas de même au Pays des hommes intègres. En effet, pour Emile Ouédraogo, " dans une région où les populations ont soif et faim ou même souffrent de maladies, l’idée de sécurité n’est plus la même que lui donnent les gens de régions où il y a l’opulence et la joie de vivre." D’où l’expression "sécurité humaine." Elle englobe, outre la sûreté et la sécurité, l’accès à la santé, à l’alimentation, à l’éducation, à un environnement sain, à la justice et à la distribution équitable des fruits de la croissance.

Les solutions prises jusqu’à présent et qui visent à lutter contre le grand banditisme, les vols, les attaques à mains armées, les homicides ne sont que partielles. Il est temps donc, comme l’a indiqué le ministre, de les adapter aux nouveaux défis afin d’apporter des réponses plus globales. Des réponses qui ont été couchées dans un document, fruit de six mois de réflexion du ministère de la Sécurité. Ce document a ensuite été soumis, lors d’un atelier pour une validation interne, à seize départements ministériels les plus impliqués dans la gestion sécuritaire. Ce deuxième atelier de validation externe, qui regroupe autant civils que forces de sécurité, devra donner la dernière touche à cette stratégie. Une stratégie où la participation communautaire trouve une place de choix. Comme l’a souligné le Premier ministre, Tertius Zongo, président de la cérémonie, il est temps que les forces de sécurité partagent leur lourd fardeau avec les populations.

En effet, "les sociétés peuvent et doivent être impliquées dans la gestion de leur sécurité, surtout son volet prévention ; car elles sont les premières bénéficiaires, (...) car les sociétés ont toujours su se protéger et ce, de tout temps ; il suffit de les responsabiliser", dixit Emile Ouédraogo. Le ministre a aussi relevé le caractère prospectif et anticipateur de cette stratégie, qui veut pour le Burkina, à l’horizon 2010-2019, un "Etat fort par ses lois et ses institutions, un Etat respectueux de la sécurité humaine." Pour cela, le premier responsable du département de la Sécurité a assuré que le gouvernement ne lésinera pas sur les moyens à déployer pour mettre en oeuvre les conclusions des travaux. Et le Premier ministre lui donna raison, tout en demandant néanmoins aux experts de rédiger un document à la littérature claire, proposant des mesures concrètes et pragmatiques, pour une sécurisation véritable et efficace des populations burkinabè.

Par Abdou ZOURE

Le Pays

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