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Editorial de Sidwaya : Contre vents et marées, le Burkina avance et s’impose !

Publié le lundi 7 décembre 2009 à 01h42min

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Ibrahiman SAKANDE, DG des Editions Sidwaya

En 49 années, le Burkina Faso s’est bien forgé. Contre vents et marées, ce pays fait mieux que de se maintenir dans l’espace qui est le sien : il a occupé le volume qu’il s’est donné. Pourtant, le colonisateur ne vendait pas cher notre sort. Un sort qu’il a failli compromettre en déchirant notre territoire pour en distribuer les morceaux.

L’avis général à l’époque était que rien de bon ne pouvait sortir de ce pays aride. Ainsi, M. Théodore Monod, alors correspondant de l’Institut français d’Afrique Noire, écrivait dans son article « A la rencontre de l’Afrique de l’Ouest » : « Il n’y a ailleurs que sur, ces terres, royaumes des acacias et autres arbustes épineux, ce que si bien, les botanistes disent : … la savane « armée ».

A perte de vue, de la broussaille, des buissons, de petits arbres, tous piquants, ou presque. Au sol, suivant les saisons, un maigre paillasson desséché ou une prairie verdoyante… ». (Les lecteurs désireux de continuer à lire cet article parlant de nos origines peuvent consulter, « Afrique Occidentale française, Togo », ouvrage publié en 1958 par la librairie Hachette.).

Qui l’eût cru ? Une cinquantaine d’années après, cette terre hérissée de piquants, de buissons squelettiques, d’épineux et d’aiguillons a fait peau neuve. Grâce à la volonté de ses habitants. Car ce qui caractérise le Burkina, c’est sa géographie sans doute ; mais c’est surtout son histoire ; et, au-delà de son histoire, il y a la communauté d’aspiration de ses hommes et de ses femmes.

Cette communauté d’aspiration, portée par une volonté solidaire de triompher d’une nature ingrate, a fait du Burkina Faso, en 49 années, une nation de décision.

Et quand la décision, en son socle, est indissolublement solidaire et, en son objectivation, irrévocablement affirmée, elle annule le destin : le destin comme nation ou comme représentation de l’imaginaire populaire.

Et c’est précisément de cela qu’il s’agit de vivre cette année à Ouahigouya, lors des manifestations marquant le 49e anniversaire de notre indépendance. L’« Intensification des productions agricoles de saison sèche », (Thème du 49e anniversaire), a fait du Nord de notre pays, une source de richesses pour toute la sous-région Ouest-africaine.

En effet, les pays voisins du Burkina ont appris, depuis quelques années, à fréquenter le grand marché de Ouahigouya pour s’approvisionner en choux, carottes, tomates, oignons, etc. Sans oublier les pommes de terre venues de chez le bourgmestre Nyampa Boukari (…).

Et voilà comment la décision communautaire renverse l’ordre que le temps avait jadis conçu : avant la colonisation, c’était le « colporteur mossi », l’emblématique colporteur moaaga, venant exactement du Yatenga, qui allait au Ghana (à Boalga ou Salaga) pour acheter de la cola et du tissu. Aujourd’hui, on rebrousse chemin : les pays côtiers arrivent les uns après les autres au Yatenga. Ni Théodore Monod, ni aucun des politiques qui avaient hâtivement déchiré le Burkina ne pouvaient se l’imaginer.

Il sera de demain, et en plus grand, ce que les Burkinabè ont fait de leur passé : encore plus d’efforts pour encore plus de succès. Cette hargne à nous convaincre que nous sommes pauvres n’y pourra rien. Que les afropessimistes se prennent eux-mêmes pour cibles : ils ont leurs calculs lugubres, nous avons notre décision, celle de s’assumer, celle d’avancer résolument vers le progrès

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Vos commentaires

  • Le 7 décembre 2009 à 01:49 En réponse à : Editorial de Sidwaya : Contre vents et marées, le Burkina avance et s’impose !

    "Ibrahiman SAKANDE, DG des Editions Sidwaya En 49 années, le Burkina Faso s’est bien forgé. Contre vents et marées, ce pays fait mieux que de se maintenir dans l’espace qui est le sien : il a occupé le volume qu’il s’est donné. Pourtant, le colonisateur ne vendait pas cher notre sort. Un sort qu’il a failli compromettre en déchirant notre territoire pour en distribuer les morceaux."
    Ibrahim, j’espere seulement que tu sais que seuls les intellectuels peuvent te lire ? Donc, fais doucement, surtout que tu es loin d’etre plus intelligent qu’ eux. Etre nomme a un strapontin ne doit pas te faire oublier le Nord de la Terre.

  • Le 7 décembre 2009 à 01:52 En réponse à : Editorial de Sidwaya : Contre vents et marées, le Burkina avance et s’impose !

    Le Burkina de l’ apres Sankara a repris le cap. Le Burkina de Sankara l’ avait laisse a la maison pour rencontrer les autres nations et les tutoyer sans le cap en main. Traduction de l’anglais facile. Handicap veut dire Hand in cap, si vous voulez la main dans la calebasse du mendiant. C’est dommage que le Burkina ait garde le cap au lieu de le laisser a la maison. Et cela apres 49 ans. Hand in cap, c’est pas bon. garder le cap, c’est pas vraiment burkindi.

  • Le 7 décembre 2009 à 06:40, par Ibrahim D’allah diogo En réponse à : Editorial de Sidwaya : Contre vents et marées, le Burkina avance et s’impose !

    Sakandé, Arrtes de nous pomper l’air. le Burkina que tu décrit n’est pas celui dans le quel tu vis. c’est le fruit de ta fertile imagination. De grâce, Sois un journaliste, un chevalier dans ton domaine pas un fou du Roi

  • Le 7 décembre 2009 à 10:55, par KaÏ En réponse à : Editorial de Sidwaya : Contre vents et marées, le Burkina avance et s’impose !

    Le Burkna avance où ? Ne nous endormez pas sur de faux lauriers, pour nous assurer des lendemains qui déchantent !!! Des individualités avancent (et comment !!), mais pas l’écrasante majorité qui semble s’enfoncer dant la misère ! Le Voltaïque des années 60-70 est plus heureux que le Burkinabé des années 90-00. Alors, pouvez vous toujours soutenir de telles allégations sans frémir à la lucarne de l’enfer social qui s’ouvre à peine devant nous ?

    ayez pitié de nous !

  • Le 7 décembre 2009 à 12:52 En réponse à : Editorial de Sidwaya : Contre vents et marées, le Burkina avance et s’impose !

    C’est quoi cette façon de se gratter le nombril avec satisfaction. On attend toujours l’autosuffisance alimentaire et un meilleur classement IDH !!!!

  • Le 7 décembre 2009 à 16:26, par ZORRO En réponse à : Editorial de Sidwaya : Contre vents et marées, le Burkina avance et s’impose !

    Joli texte, mais je me demande bien de quel Burkina SAKANDE parle.

    Moi quand je parcours nos villages, je vois plutôt des paysans qui n’espèrent plus grand chose de ce pays. Je vois des paysans qui produisent des pommes de terres, des tomates, etc que d’autres paysans ne peuvent pas acheter. Je vois des femmes qui ne peuvent pas se soigner et qui ne savent pas comment nourrir et éduquer leurs enfants.

    Dans nos villes, on ne vit guère mieux. Il n’y a pas de routes, de caniveaux, etc dans nos quartiers. les gens peines à se nourrir tellement les salaires sont insignifiants face à la chèreté de la vie.

    Un spécialiste Français disait il y a quelques mois que le Burkina Faso recule.

    Si malgré tout ça SAKANDE trouve que le Burkina Faso s’est bien forgé contre vents et marées, j’espère tout juste qu’il interviendra dans ce forum pour m’expliquer son texte en français facile !

  • Le 7 décembre 2009 à 19:46, par lilboudo En réponse à : Editorial de Sidwaya : Contre vents et marées, le Burkina avance et s’impose !

    Rare sont ceux qui contestent que le burkina avance (on pourrait soutenir que la pauvreté s’enracine au Burkina selon les chiffres officiels, mais la vie d’une nation ne saurait se résumer à sa richesse matérielle par habitant), mais là n’est pas le débat : est ce que le Faso avance comme il aurait pu/dû le faire ? C’est à dire en tenant compte de l’avancement des nations similaires, des ressources humaines et naturelles disponibles, bref, de ses potentialités et limites ?

    La réponse est non : nous ne tirons pas profit pleinement de nos atouts, et nous (dirigeants) avons passé notre temps à nous battre pour le pouvoir, et non pour le progrès.

    A ce rythme d’avancement (caméléon), on avance certes mais on n’arrivera nulle part. Enfin, pas là où on aurait espéré être.

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