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NEGOCIATIONS INTER-GUINEENNES : Lettre ouverte aux acteurs

Publié le vendredi 20 novembre 2009 à 02h10min

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Dans cette lettre ouverte aux acteurs du processus de sortie de crise en Guinée, Ibrahima Sory Baldé, un Guinéen de la diaspora, appelle les uns et les autres à transcender leurs intérêts partisans pour défendre ceux de la Guinée.

Mes chers compatriotes, Vous allez vous retrouver à Ouagadougou dans le but de trouver des solutions pour mettre en place les mécanismes permettant de mener notre pays sur le chemin du retour de la paix et des élections que je souhaite transparentes et libres et au terme desquelles il sera permis d’espérer la montée de la Guinée au sein du club des pays africains engagés dans la démocratie et le développement. Ce que vous devriez en premier lieu retenir avant de commencer vos échanges, c’est de savoir que tout le monde, en Guinée, en Afrique et ailleurs dans le reste du monde vous observe et vous écoute.

Ceux d’entre vous qui représentent le pouvoir en place à Conakry, doivent ne pas oublier que la marmite est en pleine ébullition et qu’il faudrait donc chercher à ne pas mettre davantage de feu. Les autres, eux, doivent également comprendre que même si le Capitaine Moussa Dadis Camara et le CNDD doivent céder du terrain à défaut tout simplement de rendre le pouvoir, ils auraient l’obligation d’accepter les solutions de sortie de crise qui pourraient être soumises sur la table des négociations. En termes plus clairs, vous devriez comprendre que vous vous retrouvez dans la capitale du Burkina Faso non pas pour défendre vos positions respectives qui, convenons-en, ne sont pas nécessairement celles qui permettront aux Guinéens de construire leur pays, mais essentiellement pour trouver des solutions qui aideront le pays à s’engager dans une période de transition politique au cours de laquelle il devrait normalement s’engager sur la voie de la réconciliation nationale et le développement économique et social que ses diverses et très importantes potentialités agro-pastorales, minières et hydrauliques permettent d’espérer.

Mandela, Wade

Le facilitateur burkinabè, son Excellence Blaise Compaoré, nous a tous appelés à éviter l’exclusion. J’ai compris dans cet appel que ceux qui aimeraient disqualifier les acteurs politiques ayant dépassé l’âge de 70 ans, devraient revenir sur cette position et se rappeler que l’actuel président du Sénégal, Me Abdoulaye Wade et l’ancien président sud-africain, l’immortel Nelson Mandela, ont été portés à la présidence de leur pays alors qu’ils avaient plus de 70 ans. Et que donc, les chefs du RPG, Alpha Condé, et de l’UPG, Jean Marie Doré, ne devraient pas être exclus de la course à la présidentielle du seul fait qu’ils ont plus de 70 ans. D’autres, eux, soutiennent que l’appel de Blaise Compaoré serait plutôt une invite aux Guinéens pour accepter que le capitaine Moussa Dadis Camara soit candidat à la présidentielle, voire même qu’il dirige la transition.

C’est leur opinion, mais je ne crois pas qu’il lui sera donné l’occasion de diriger la transition et se porter candidat. Le facilitateur devrait comprendre que même si les douloureux événements du 28 septembre 2009 ne s’étaient pas produits, il ne pourrait jamais parvenir à imposer une telle situation aux Guinéens. Mais quelle occasion devrait être donnée à Moussa Dadis Camara de se porter candidat à la présidentielle ? Oui, mais à condition que, dès après la signature des accords de Ouagadougou, il démissionne de ses fonctions de chef de l’Etat, président de la République et que le CNDD soit dissous. Et que tous prennent leur retraite des armées, surtout que depuis leur prise du pouvoir, ils ont puisé dans les caisses de l’Etat pour s’assurer une sécurité financière.

Crimes économiques et crimes de sang

Le Capitaine Dadis Camara et ses amis veulent des audits. Cette opération est souhaitable. Et si ce n’était pour doter très rapidement le pays d’institutions politiques et le retour à une vie constitutionnelle normale, il aurait été souhaitable que les élections se tiennent seulement après les résultats des audits, mais également après que lumière aura été faite, dans un temps déterminé, sur les barbaries des militaires et autres forces de sécurité que le pouvoir en place, depuis des années, notamment en juin 2006, janvier et février 2007, mai 2008 et septembre 2009, a ordonnées. Dans la mauvaise gestion de la chose publique, il est aujourd’hui permis de croire que le CNDD du capitaine Moussa Dadis Camara a fait pire que les différents gouvernements de Lansana Conté. Idéalement, tous ceux qui ont gravité autour du système Lansana Conté auraient dû accepter de se mettre à la touche pour cette période transitoire.

A commencer par les militaires, dont Moussa Dadis Camara et ses compagnons, qui ont imposé Lansana Conté contre la volonté populaire. Car, aussi bien en 1993 qu’en 1998, les Guinéens avaient voté contre Lansana Conté et le PUP pour, respectivement Alpha Condé du RPG et feu Mamadou Bhoye Bah de l’UPR. Ce qui est certain, c’est que le chef de la junte guinéenne est désormais donné perdant dans le cadre de toute élection libre et transparente. La structure administrative et électorale qu’il a mise en place ne pourra lui fabriquer les résultats comme le faisaient le PUP et l’administration sous Lansasa Conté. Les temps ont non seulement changé, mais il y a eu le 28 septembre 2009, que la quasi-totalité des Guinéens n’est pas prête à oublier, ni même à pardonner. Et il se dit que si ’Dadis et les gens du CNDD et du gouvernement ont fini d’envoyer leurs familles à l’étranger, ils devraient aller les rejoindre là-bas plutôt qu’à confisquer le pouvoir ici. Leur patriotisme est de façade...’

Bataillon républicain

Au nombre des points à discuter à Ouagadougou devrait figurer la mise en place d’un bataillon de la sécurité républicaine, sous commandement africain (CEDEAO ou UA) et comprenant essentiellement des militaires, des gendarmes et des policiers guinéens, avec un financement des Nations unies. C’est connu que depuis de nombreuses années au sein des troupes militaires et policières guinéennes, il se trouve des hommes et femmes disposés à protéger les populations et le pays contre l’arbitraire et les milices politiques. En constituant un tel bataillon pour assurer la sécurité civile et la protection des acteurs politiques et sociaux, dont les journalistes, il est certain que le pays sera prêt à commencer la transition. Et pour appuyer ce bataillon, Français et Américains, dont des bâtiments de guerre ne sont pas très loin des côtes guinéennes, devraient se montrer plus visibles au large de Conakry. Histoire de démontrer aux Guinéens que la communauté internationale ne laissera pas faire les milices du CNDD.

Programme de gouvernement

Au terme de la transition, il est certain qu’aucune formation politique ne pourra toute seule remporter les joutes électorales. Raison pour laquelle il faudrait dès à présent que les forces vives se mettent à l’oeuvre pour convenir d’un programme de gouvernement devant engager la classe politique et les organisations de la société civile. C’est de cela qu’il faudrait discuter au cours des prochains jours. C’est la meilleure manière de mettre hors jeu les opportunistes et autres démagogues qui ont entouré le Capitaine Dadis Camara et l’ont encouragé à trahir ses promesses de balayer la maison Guinée et de remettre les clés du pays à des fils et filles du pays aux mains propres. Seulement. Espérons que le facilitateur reste dans le cadre de la feuille de route de la CEDEAO qui est également celle que veulent les Guinéens et qui est soutenue par la communauté internationale.

Ibrahima Sory Baldé Journaliste (ancien du CESTI) Montréal Canada

Par Lassina Fabrice SANOU

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 20 novembre 2009 à 05:27, par cheiky En réponse à : NEGOCIATIONS INTER-GUINEENNES : Lettre ouverte aux acteurs

    merci,cher frere africain pour ta clairvoyance et ton ouverture d,esprit.pourquoi tant de mepris pour la vie du citoyen honnete ?
    je m,addresse aux affames du pouvoir,les dictateurs,les tirants,les assassins,bref les africains enemies des AFRICAINS que seul la benediction divine peu faire d,un homme un chef d,etat,un president.
    dear brothers militaires,faite honneur a vous meme,a l,uniforme,a l,afrique et toute la race humaine.RETOURNEZ DANS LES CASERNES ET LAISSEZ LE POUVOIR AUX CIVILES.
    LE POUVOIR AU PEUPLE,PAR LE PEUPLE ET POUR LE PEUPLE.
     !!! LA PATRIE OU LA MORT NOUS VAINCRONS !!!

    • Le 21 novembre 2009 à 05:10, par Omer CONDE de Conakry En réponse à : NEGOCIATIONS INTER-GUINEENNES : Lettre ouverte aux acteurs

      LE PRESIDENT BLAISE COMPAORE A RAISON, EN BON CONNAISSEUR DE LA SITUATION GUINEENNE D AVANT ET APRES CRISE, SES PROPOSITIONS SONT JUSTES. CE QUI A PROVOQUE L INCENDIE CHEZ NOS VOISINS NE DOIT PAS ETRE INTRODUIT CHEZ NOUS (GUINEE). LORS DE TOUS LES SOULEVEMENTS EN GUINEE, LE PEUPLE A EXIGE UN CHANGEMENT RADICAL QUI VOUDRAIT DIRE D ECARTER DE LA GESTION DU PAYS TOUS CEUX QUI ONT EU DES PORTE FEUILLES DANS LES GOUVERNEMENTS SUCCESSIFS DE CONTE. SI AUJOURD HUI ON SE RETROUVE AUTOUR D UNE TABLE DE NEGOCIATION AVEC QUATRE ANCIENS PREMIERS MINISTRES DE CONTE DEVENUS LEADERS DE PARTIS POLITIQUES NOUS SAVONS QUE CETTE THESE NE PEUT PLUS TENIR. ET SI CES ANCIENS PREMIERS MINISTRES AUXQUELS D AILLEURS LE PEUPLE EMPUTE LA SITUATION CALAMITEUSE ACTUELLE DE LA GUINEE NE DOIVENT PAS ETRE ECARTES ; CE N EST PAS UN SIMPLE CAPITAINE DE LA SECTION ESSENCE DE L ARMEE A L EPOQUE QUI DOIT ETRE ECARTE. ET EN PLUS SI CES FORCES VIVES SAVENT QU ELLES SONT ABSOLUMENT SURES DE METTRE A LA TOUCHE LEUR ADVERSAIRE EN FACE, POURQUOI S ACCROCHER A CELA. PERSONNE NE DOIT ETRE ECARTE DE LA VIE POLITIQUE GUINEENNE, PERSONNE NON PLUS NE DOIT DECIDER A LA PLACE DU PEUPLE DE GUINEE QUI DU RESTE NE DEMANDE QU A S EXPRIMER LIBREMENT. IL Y A 90 PARTIS POLITIQUES EN GUINEE, S IL Y A 90 CANDIDATS AU PREMIER TOUR CE N EST PAS RIDICULE.

  • Le 21 novembre 2009 à 05:18, par Omer CONDE de Conakry En réponse à : NEGOCIATIONS INTER-GUINEENNES : Lettre ouverte aux acteurs

    LE PRESIDENT BLAISE COMPAORE A RAISON, EN BON CONNAISSEUR DE LA SITUATION GUINEENNE D AVANT ET APRES CRISE, SES PROPOSITIONS SONT JUSTES. CE QUI A PROVOQUE L INCENDIE CHEZ NOS VOISINS NE DOIT PAS ETRE INTRODUIT CHEZ NOUS (GUINEE). LORS DE TOUS LES SOULEVEMENTS EN GUINEE, LE PEUPLE A EXIGE UN CHANGEMENT RADICAL QUI VOUDRAIT DIRE D ECARTER DE LA GESTION DU PAYS TOUS CEUX QUI ONT EU DES PORTE FEUILLES DANS LES GOUVERNEMENTS SUCCESSIFS DE CONTE. SI AUJOURD HUI ON SE RETROUVE AUTOUR D UNE TABLE DE NEGOCIATION AVEC QUATRE ANCIENS PREMIERS MINISTRES DE CONTE DEVENUS LEADERS DE PARTIS POLITIQUES NOUS SAVONS QUE CETTE THESE NE PEUT PLUS TENIR. ET SI CES ANCIENS PREMIERS MINISTRES AUXQUELS D AILLEURS LE PEUPLE EMPUTE LA SITUATION CALAMITEUSE ACTUELLE DE LA GUINEE NE DOIVENT PAS ETRE ECARTES ; CE N EST PAS UN SIMPLE CAPITAINE DE LA SECTION ESSENCE DE L ARMEE A L EPOQUE QUI DOIT ETRE ECARTE. ET EN PLUS SI CES FORCES VIVES SAVENT QU ELLES SONT ABSOLUMENT SURES DE METTRE A LA TOUCHE LEUR ADVERSAIRE EN FACE, POURQUOI S ACCROCHER A CELA. PERSONNE NE DOIT ETRE ECARTE DE LA VIE POLITIQUE GUINEENNE, PERSONNE NON PLUS NE DOIT DECIDER A LA PLACE DU PEUPLE DE GUINEE QUI DU RESTE NE DEMANDE QU A S EXPRIMER LIBREMENT. IL Y A 90 PARTIS POLITIQUES EN GUINEE, S IL Y A 90 CANDIDATS AU PREMIER TOUR CE N EST PAS RIDICULE.

  • Le 21 novembre 2009 à 19:59 En réponse à : NEGOCIATIONS INTER-GUINEENNES : Lettre ouverte aux acteurs

    Tout es clair depuis le debut Dadis president Alpha conde premier ministre

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