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CONGRES DU CDP : "Les sujets qui fâchent"

Publié le jeudi 23 juillet 2009 à 01h40min

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Dans l’écrit ci-dessous, des militants CDP du Kadiogo font un tour d’horizon de questions qu’ils jugent importantes, mais qui fâchent au moment où se tient à Ouagadougou, le congrès du parti.

Le prochain congrès du CDP a été convoqué pour les 23, 24 et 25 juillet 2009 à Ouagadougou. Les grandes problématiques du parti y seront de nouveau débattues. Pour respecter une certaine tradition à chaque fois que se déroule un grand événement de notre parti, nous revenons à nouveau dans les lignes qui suivent pour anticiper sur des sujets qui n’ont pas la chance d’être évoqués à ce méga rendez-vous. Ce n’est pas faute de tribune appropriée pour en discuter, ni faute de temps, encore moins faute de pertinence de ces questions, mais certainement pour ménager des susceptibilités et éviter des sujets qui fâchent.

Au nombre de ces questions que nous présentons, nous en retiendrons cinq : le maintien ou non des commissaires politiques de l’Est et du Nord, la démission des refondateurs et leur dernière sortie médiatique, la place de l’ADF-RDA dans le gouvernement, la position de notre parti sur la question de l’alternance, et enfin notre point de vue sur certains propos que le camarade Salif Diallo a tenus lors de l’interview qu’il a accordée au journal l’Observateur dans sa livraison n° 7419 du 08 juillet 2009. Comme dans toutes nos productions similaires, nous aborderons les différentes questions citées avec la fibre militante qui nous habite, avec nos propres jugements qui relèvent parfois de la jeunesse de notre militantisme, mais croyez-nous Monsieur le Directeur, nous le faisons avec nos tripes et avec nos intimes convictions. « Ce qui effraie dans les partis politiques, a écrit Louis Blanc, ce n’est pas ce qu’ils disent mais ce qu’ils négligent ou refusent de dire." Et Jacques Bainville d’ajouter : "en politique ce qui est inutile est souvent nuisible." Nos réflexions sont loin d’être des instructions ou des rappels à l’ordre. Elles sont loin d’alimenter les politiques politiciennes. Elles constituent plutôt notre façon d’enrichir le débat politique dans notre parti, notre manière de participer à l’élévation du niveau de la démocratie dans notre pays.

Du cas des commissaires politiques régionaux du Nord et de l’Est

A l’instar des autres fonctions, le commissaire politique régional joue un rôle central dans la stratégie de mobilisation et d’animation des militants CDP. C’est d’ailleurs pourquoi des propositions sont faites pour soutenir efficacement les activités de coordination et de supervision des différentes organisations régionales du parti. Le travail de coordination politique régionale requiert donc une disponibilité, un suivi permanent de la vie régionale du parti, une assistance régulière des structures, en quelque sorte un management continu des activités et des militants. Il va de soi que le commissaire politique régional soit de manière ininterrompue sur le terrain. A ce titre nous pensons que les commissaires politiques régionaux de l’Est et du Nord qui ont été appelées à des missions de l’Etat à l’extérieur du pays, doivent céder leur place à d’autres camarades qui sont sur place. Nous émettons par ailleurs des réserves sur l’animation quelque peu poussive des commissariats régionaux du Mouhoun et des Cascades.

Le commissariat politique régional du Houet connait également des difficultés liées à des problèmes bien connus au sein du parti. Il serait judicieux que l’on songe à y opérer des changements diligents et efficaces dans des délais raisonnables. Mais globalement, pour cette question des commissaires politiques régionaux, nous militons pour la suppression du poste et son remplacement par des missions ponctuelles du BEN. Il s’agira simplement de créer des mécanismes d’exécution de certaines tâches précises dans les espaces géographiques concernés. La multiplication des structures constitue un frein à la fluidité du traitement des dossiers et la culture du naam est tellement ancrée dans les mentalités de certains camarades qu’elle finit par créer des problèmes supplémentaires inutiles. Pour terminer avec ce chapitre des commissaires régionaux, nous présentons nos condoléances les plus attristées à la famille du camarade Alain Ludovic Tou qui nous a quittés à la fleur de l’âge. Qu’il repose en paix et que la terre lui soit légère.

De la démission des refondateurs du CDP

Par correspondance en date du 23 avril 2009, les célébrissimes refondateurs que sont Pierre Emmanuel Tapsoba, Oubikiri Marc Yao, Moussa Boly, René Emile Kaboré, Rakiswiligri Mathieu Ouédraogo et Amado Tao ont notifié au président de notre parti, leur démission de tous les organes, structures et instances du CDP. Dans un réquisitoire en bonne et due forme, nos camarades refondateurs sont encore revenus sur les mêmes sujets de caricature et de jacqueries politiciennes. Qu’à cela ne tienne, les instances suprêmes du CDP ont pris acte de cette capitulation, car il s’agit véritablement d’un aveu d’impuissance de la part de ceux qui pensaient être venus dans notre parti pour recentrer son mode opératoire de gestion, ouvrir la voie à des réformes internes et apporter la Bonne nouvelle par des enseignements sur la social-démocratie, un peu comme des disciples des temps nouveaux. Nous aussi, prenons acte de cette démission. Mais contrairement aux camarades du BEN, nous l’acceptons avec un ouf de soulagement et nous invitons les ex-camarades à garder leurs énergies pour les futures confrontations sur le terrain politique, plutôt que de les gaspiller à inonder la presse nationale par des diatribes violentes qui révèlent un certain manque d’humilité et un déficit de self-control.

De la présence de l’ADF-RDA dans le gouvernement

Au cours des activités de la dernière session de notre parlement, l’ADF-RDA a posé des actes qui nous confortent dans notre position traditionnelle de refus catégorique de la présence du parti de Me Gilbert Ouédraogo au gouvernement. Le vote contre la loi portant statut de l’opposition est une remise en cause des accords de soutien entre le Président Compaoré et l’ADF-RDA en 2005. Le statut de l’opposition est un instrument de renforcement de la qualité de notre démocratie si chère au Président du Faso. Voter contre cette loi c’est saborder les actions de Blaise Compaoré en faveur de la promotion de la démocratie. Comme l’exprime une sagesse moaga : « On ne saurait rejeter le néré et apprécier ses noix. » Au 3e congrès du CDP, nous avions déjà émis de sérieuses réserves sur la participation de l’ADF-RDA à un gouvernement de majorité parlementaire CDP. Avec ce dernier acte, nous estimons que l’ADF-RDA ne respecte pas la hauteur d’esprit et la noblesse de la politique de large rassemblement du Président Compaoré.

De la position du CDP sur la question de l’alternance version Diabré Zéphirin

Le 1er mai 2009, un forum des citoyens a été convoqué afin de débattre sur la problématique de l’alternance dans notre pays. Pour des raisons de respect des principes et des intelligences, le CDP n’a pas daigné participer audit forum. Toutes les explications nécessaires ont été fournies sur cette absence au débat. Nous sommes totalement en phase avec une telle altitude, car nous pensons que débattre de l’alternance au Burkina Faso ne devrait pas commencer par un noircissement de toutes les actions politiques du Président Blaise Compaoré ou une sorte de parodisation de notre démocratie.

Et puis, l’opposition est dans son rôle constitutionnel d’exigence de l’alternance. Elle utilise les moyens qui lui semblent appropriés pour parvenir à ses fins. Le CDP n’est donc pas obligé de lui en donner l’occasion, en tout cas pas au moment où il gère le pouvoir d’Etat. Cependant, la question de l’alternance mérite d’être débattue au sein de notre parti. En parler peut être gênant, mais il faut y songer, car les prévisions constitutionnelles sont en train de s’épuiser et nos pratiques institutionnelles peuvent facilement être en déphasage avec nos propres efforts de promotion de la démocratie. A notre avis, on pourrait créer une commission chargée de sensibiliser les militants sur la question de l’alternance qui est loin d’être taboue dans notre pays, et de préparer les intelligences sur les différentes étapes d’une alternance paisible. Parlons-en avec notre propre timing et en fonction de nos convictions sur la question pour éviter les regards malveillants et les procès d’intention.

Des propos du camarade Salif Diallo sur la question de l’alternance

De manière générale, les militants du CDP du Kadiogo cultivent des sentiments de respect et de sympathie envers le Camarade Salif Diallo. Mais ses dernières déclarations à la Ponce Pilate dans l’Observateur paalga nous ont totalement bouleversés. Ces attitudes cavalières dignes d’un film hollywoodien ont mis à nu des insuffisances que nous trouvons étrangères à l’homme.

Comment le Salif Diallo que nous connaissons peut-il oser qualifier le pouvoir de Blaise Compaoré de patrimonial ? Comment le saccageur des partis de l’opposition que nous connaissons peut-il subitement redevenir l’homme qui fait la cour aux partis de l’opposition, un peu comme le loup qui se fait agneau pour mieux dompter sa proie ? Nous partageons la préoccupation de la question de l’alternance et, nous aussi, souhaitons qu’on en discute au parti mais pas de la manière dont le Camarade Salif Diallo a procédé dans son interview. Cette façon de traiter la question relève de l’indiscipline caractérisée et méritait une réaction punitive du BEN. Nous saluons donc les mesures disciplinaires qui ont été prises à l’encontre du camarade et militons pour que l’intéressé fasse son auto- critique dans de meilleurs délais. Le Camarade Salif Diallo a fait partie des premiers responsables du CDP qui ont discouru sur la nécessité de sanctionner les militants indisciplinés. Un adage mossi dit : " si le tour arrive pour la chèvre d’être égorgée, alors qu’elle lève son cou."

Ont signé, les mêmes militants de la province du Kadiogo qui avaient apporté leur contribution à la veille de l’ouverture du 3e congrès du CDP : `
- Nikièma Salfo, secteur 2 de Ouagadougou ;
- Ouédraogo Bila Xavier, secteur 7 de Ouagadougou ;
- Tiendrebéogo Gilbert, secteur 9 de Ouagadougou ;
- Bambara Charlemagne, secteur 14 de Ouagadougou ;
- Bako Ghislain, secteur 15 de Ouagadougou ;
- Pierre Nabaloum de Bassinko ;
- Claude Guigemdé de Pabré ;
- Sawadogo Serge, secteur 24 de Ouagadougou.

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 23 juillet 2009 à 13:27, par QUID En réponse à : CONGRES DU CDP : "Les sujets qui fâchent"

    ...Comment le saccageur des partis de l’opposition que nous connaissons peut-il subitement redevenir l’homme qui fait la cour aux partis de l’opposition, un peu comme le loup qui se fait agneau pour mieux dompter sa proie ?
    Nous avons tout compris. Ouvrons le bon oeil car le doute qui nous animait suite a la sortie mediatique de SD est leve !

    • Le 23 juillet 2009 à 18:30, par Paris Rawa En réponse à : CONGRES DU CDP : "Les sujets qui fâchent"

      "la question de l’alternance mérite d’être débattue au sein de notre parti. En parler peut être gênant,..." Heheee ! Monsieur les militants de CDP, savez-vous d’où vient cette gêne au sein du CDP à parler de l’alternance, un principe prévu par la constitution ?! Qu’est-ce qui est gênant dans l’alternance d’origine constitutionnelle pour un parti qui se prétend démocratique et artisan de la démocratie au Burkina ? Quoi ou qui est-ce qu’il serait gênant pour votre parti de changer au regard de la Constitution, la direction de parti, la liste de vos candidats aux législatives, ou le nom de votre candidat à la présidence ? Qu’est-ce qui lie votre parti à qui ou à quoi ? N’avez-vous pas autant de force et de liberté d’expression pour parler tranquillement et dignement d’alternance au peuple Burkinabè qui a voulu prévoir cela dans sa constitution ? "Burkin sa n ka wend a saamba a wenda a yaaba. Bukin yalg ka burkin ye" (= L’homme intègre [burkin] est digne soit de son père, soit de son grand-père. Un homme à moitié intègre n’est pas intègre). Autrement dit, il faut avoir le courage d’être soi-même.

    • Le 25 juillet 2009 à 10:26, par zemosse En réponse à : CONGRES DU CDP : "Les sujets qui fâchent"

      Malheur à tout Homme qui,ayant reconnu un comportement néfaste dans le passé,persiste dans ce comportement dans le présent.J’espére que Salif n’est pas dans cette logique

  • Le 23 juillet 2009 à 14:52, par Barbou En réponse à : CONGRES DU CDP : "Les sujets qui fâchent"

    Vous avez osez parler dans la presse ? heureusement qu’il ya une justice à 2 vitesses au CDP (peut être que vous aurez la chance de Mahama Sawadogo) sinon moi je pense qu’on vas vous suspendre.

  • Le 23 juillet 2009 à 15:04, par Moumouni En réponse à : CONGRES DU CDP : "Les sujets qui fâchent"

    Logiquement tous les signataires de cette lettre devraient être sanctionnés. Pourquoi se servent-ils de la presse publique pour se faire entendre par le BEN. S’il y a des questions qui les préoccupent, il y a un cadre pour cela. Est-ce à dire qu’ils n’ont pas confiance au BEN, en sa capacité à proposer au congrès les préoccupations des militants du CDP et du peuple ou tout simplement cherchent-ils à se faire remarquer ?

    Messieurs, soit disant militants du Kadiogo, vous feriez mieux de vous taire et d’aller donner vos points de vue au sein des commissions qui seront créées lors du congrès.

    Moumouni

  • Le 23 juillet 2009 à 16:05, par WATSON En réponse à : CONGRES DU CDP : "Les sujets qui fâchent"

    Vous avez raison le loup veut devenir agneau. Le loup(CDP), l’agneau(l’oposition). C’est bien dit. Malheureusement, le passé du loup ne lui permet pas de devenir Agneau. Quand la maison des loups brulent, il n’ya pas mieux que les agneaux pour en rirent ! En attendant, reverser vos idées au BEN des loups, parce que je suppose que même au milieu des loups y’a une logique. Nous attendons impatiemment votre suspension. Ainsi on saura que les idées comptent chez vous.
    Bonne journée.

  • Le 23 juillet 2009 à 18:37, par Janduari En réponse à : CONGRES DU CDP : "Les sujets qui fâchent"

    Mon cher moumouni ce que tu ne sais pas de ce groupe, c’est que en réalité il n’existe pas ou du moins ils avancent masqués comme dirait Salif Diallo. En fait les noms donnés sont des pseudo...Ainsi personne ne peut les reconnaitre encore moins les sanctionnés. En un mot comme en mille ce sont des lâches de très lâches qui s’expriment de cette façon.Que dieu nous garde de ces gens là !!!!

  • Le 23 juillet 2009 à 19:33, par NIK En réponse à : CONGRES DU CDP : "Les sujets qui fâchent"

    EN QUOI VOUS ETES DIFFERENTS DE SALIF DIALLO DANS VOS DEMARCHES,SAUF QUE APRES CHAQUE VIRGULE.....BLAISE COMPAORE ,BLAISE COMPAORE ET ENCORE BLAISE COMPAORE.QUAND SERIEZ-VOUS CAPABLES DE PENSER,DE MANGER ,DE PETER D’ALLER AUX TOLETTES SANS PRONOCER DES MOTS DE GRIOTAGE.

    NOUS SOMMES DIRIGES PAR CDP QUI N’A QUE DES METHODES DICTATORIALEMENT DIABOLIQUES .

    BONNES CHANCES A TOUS

  • Le 25 juillet 2009 à 00:40, par ubingo (new york) En réponse à : CONGRES DU CDP : "Les sujets qui fâchent"

    je ne bondirai pas sur tout les points mais seulement en ce qui concerne l’ADF/RDA.je dis que c’est une bonne lecon pour cet elephant qui nous a trahit au moment ou nous peuples epris de changement avions commence a faire confiance a Me Hermann Yameogo.alors il decida d’attacher son elephant au parc animalier de Ziniare.il na rien compris il aurait du demander a son homo HERMANN YAMEOGO aussi qui nous a roule en 1997.du regret a ceux trahissent leur peuple.c’est comme ca que BC ruine ses adversaires.

  • Le 29 juillet 2009 à 10:20, par Mytibkèta En réponse à : CONGRES DU CDP : "Les sujets qui fâchent"

    Quand des philosophes élaborent des tracts de cette nature il n ya rien à dire. Le congrès a fait l’essentiel et c’est le wait and see parce que les chèvres, il n ’ya tellement dans le mégat parti qu’il faut craindre que le mantor de ce tract ne passe à son tour.

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