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Coup de gueule : Le cycle meurtrier de l’intolérance

Publié le jeudi 9 août 2007 à 08h13min

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De l’Est du Burkina, il nous parviennt de mauvaises nouvelles. Deux communautés d’agropasteurs se livrent à une chasse à l’homme. Bilan provisoire : une dizaine de morts dans les deux camps, des bêtes abattues, des cases incendiées. A chaque saison, les mêmes causes produisent les mêmes effets. Ce n’est pas seulement une loi de la nature, c’est aussi de la bêtise humaine.

Quand des hommes et des femmes qui vivent dans le même terroir, n’ont pas l’intelligence de régler leurs différends selon la coutume ou selon la loi, c’est à ce type de spectacle désolant que l’assiste.

On pourrait reprocher aux autorités leur manque d’anticipation et de réactivité pour limiter les dégâts. Dans tous les cas, les vrais responsables de cette catastrophe sont les communautés elles-mêmes ; puisqu’elles se montrent incapables à vivre ensemble et à cohabiter en bonne intelligence dans le respect des activités des uns et des autres.

Trop d’arrogance, de préjugés et surtout le manque de dialogue subsistent entre éleveurs et agriculteurs, qui se complètent pourtant. Contraints de vivre ensemble, il faut que ces communautés trouvent en leur sein les moyens pour faire face aux ressorts cassés du dialogue afin de gérer leurs conflits. La décentralisation en est un moyen.

La réforme agraire et foncière devait aider à réduire ce type de conflits. Mais elle se revèle quasi inopérante. Ce n’est qu’un document avec de bonnes intentions, méconnu de milliers de producteurs et d’éleveurs dans nos campagnes. La nouvelle politique foncière en cours d’adoption sauvera-t-elle les meubles ? Il faut l’espérer. Le gouvernement a associé les représentants du monde rural à son élaboration. Le plus dur sera sa dissémination dans les quatre coins du pays. Car informer les éleveurs et les agriculteurs sur les limites des zones de cultures, les couloirs de transhumance et les zones de pâturages ne sera pas une sinécure. Mais c’est le prix à payer si l’on veut faire l’économie des conflits.

Raogo

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 9 août 2007 à 11:56, par Goral En réponse à : > Coup de gueule : Le cycle meurtrier de l’intolérance

    Bjr,
    A mon avis, il y’a une "Rwandisation" du BF depuis plusieurs années avec les pasteurs peulhs dans le rôle des tutsi et les agriculteurs mossi dans celui des hutus. il ne faut pas avoir peur des mots ou se la jouer hypocrite, c’est une triste vérité ; Le fonds du problème n’est pas seulement l’antogonisme entre éléveurs et agriculteurs (il y’en a de millions de par l’Afrique et le monde mais ils cohabitent pacifiquement), il est plutôt l’exacerbation de la volonté politique d’une supermajorité mossi qui pense qu’elle a aujourd’hui les moyens politiques et le moment idéal pour bouffer du "peulh" notamment en milieu rural ; en effet il faut déjà remonter à l’éthymologie même du mot "silmiiga" en mooré qui voudrait dire "ruse rouge" qui en dit long sur les origines du "complexe" mooaga vis à vis des pasteurs peulhs. La récente politique de nos autorités a consisté à trafiquoté les chiffres de l’INSD lors des recensements de la population pour ramener le 2ème groupe communautaire le plus important de notre pays à sa portion congrue ; quand on distribue les postes, il faut être mossi ou "allié" pour être bien positionné (demander à l’ex député Boly à ui on a dit qu’il fallait être gourmantché pour être candidat de sa région !) ; il n’ya qu’à regarder la composition communautaire de l’administration burkinabé en général et son gouvernement ou son armée en particulier. Le reste n’est qu’une question de jalousie ou d’envieux, sinon comment comprendre qu’après l’affaire "balléré" en 2004 et toujours dans la même zone on s’en prend toujours aux mêmes (y compris égorger des troupeaux entiers de boeufs à défaut de pouvoir s’en approprier) et il n’y aucune réaction vigoureuse de l’Etat pour mettre un terme à ces cycles récurrents de violence et de barbarie sur fond tribale. En tout cas tant pis pour les intellectuels peulhs qui restent les bras croisés pendant qu’on massacre impunément leurs populations.

  • Le 9 août 2007 à 14:19, par Jasibo K. En réponse à : > Coup de gueule : Le cycle meurtrier de l’intolérance

    Coup de gueule après la lecture d’un coup de gueule ? Le lecteur loin du pays que je suis n’arrive à tirer aucune information valable et utilisable de l’article. "L’Est du Burkina" est vaste et vague. Les affirmations du genre "A chaque saison, les mêmes causes produisent les mêmes effets" sont un raccourci dangereux, une banalisation même de ce que l’on a coutume d’appeler "conflits entre agriculteurs et éleveurs"... A souligner que l’auteur du "coup de gueule" parle ici de "communautés d’agropasteurs"... On ne sait donc même pas s’il s’agit des conflits "coutumiers" entre cultivateurs et pasteurs, ou d’un genre nouveau de problèmes.

    En résumé : je n’ai tiré aucune information de l’article ; je n’ai retenu que la mauvaise humeur de son auteur. Un "coup de gueule" ne dispense pas d’un travail d’information...

  • Le 9 août 2007 à 15:14 En réponse à : > Coup de gueule : Le cycle meurtrier de l’intolérance

    Des populations dans la zone de Manga se sont massacrés

    Quand tout un pays est mal éduqué, c’est ce qui arrive. Les gens au Burkina sont impolis arrogants et idiots toutes ethnies confondues. La moindre chose le peulh, le moaga, le bobo ou le gourmaché ne pensent qu’à montrer que avec lui on s’amuse, pas alors on part tuer un voisin. Ce qui est mauvais est que personne ne fait plus de six mois de prison pour des bêtises du genre. C’est la faute à nos autorités car on pensent appaiser en punissant personne c’est la cause de ces répétitions Les chefs traditionnels sont aussi mauvais que des diables ; en publique il disent d’arrêter le conflit et après, ils appellent quelques jeunes dans les cases er leur dit il faut aller faire ceci et cela. C’est mauvais c’est ca l’imbécile

  • Le 15 août 2007 à 20:01, par KgB En réponse à : > Coup de gueule : Le cycle meurtrier de l’intolérance

    Biensur que les communautes ne trouveront pas toujours les bonnes voies si elles sont laissees a elles-memes. Quand un Etat laisse faire, la pagaille est inevitable. Si l’Etat lui-meme semble ne pas se preoccuper de tels problemes, eh bien ca va continuer et les possibilites de dialogues dont vous parlez deviendront minces. A une certaine epoque, meme des CDR auraient pu gerer une telle crise parce qu’eux au moins se montraient presents. On pouvait ne pas aimer leur facon de faire, mais au moins ca tranche avec le laissez-aller et le fatalisme actuel ( des medicaments dans les rues, des coupeurs de route a nos portes, des travaux publics mal concus, un puissant maire qui nargue la justice... ) Malheureusement beaucoup de gens au Faso confondent la Democratie a des elections (dont l’organisation chez nous laisse d’ailleurs a desirer).

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