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Culture du coton : Comment juguler l’insécurité alimentaire ?

Publié le jeudi 10 mai 2007 à 08h13min

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La production du coton constitue une source de revenus incontestable au Burkina et une fierté nationale. C’est le constat de D. Rodrigue Gnoula, étudiant en psychologie à l’université de Ouagadougou. Cependant, des problèmes mainte fois relevés persistent. Il s’agit notamment de la production des cultures vivrières pour l’autosuffisance alimentaire en zone rurale, la désertification... C’est la vie en zone cotonnière qui est ici dévoilée sous ses différentes facettes.

Aujourd’hui encore, dans notre pays comme dans la plupart des pays en voie de développement, la question du développement ne cesse de hanter les mentalités. Ainsi, des initiatives aussi nobles qu’exceptionnelles se développent de plus en plus dans les processus dits de développement. Des politiques voient le jour dans différents secteurs d’activités. L’agriculture, activité principale du pays des hommes intègres, n’est pas exempte de ces politiques de développement et connaît bien des mutations. En effet, la politique cotonnière est venue comme le dernier recours en développement pour l’agriculture. Venue peut-être de l’intérieur, peut-être de l’extérieur, du pays, comme de coutume, celle-ci veut apporter le salut au peuple burkinabè.

Cotonculture : facteur de développement

Depuis lors, elle ne cesse de conquérir aussi bien des mentalités de leaders politiques que celles paysannes. Il est plus optimiste, sinon normal, d’affirmer et de soutenir que la coton¬culture constitue la clé (la précieuse d’ailleurs) du développement. La culture du coton est la principale culture de rente dans notre pays. Le coton, cette plante annuelle, est plus productif, mais plus exigeant pour les sols. Il nécessite seulement un bon ensoleillement et une importante humidité pendant sa période de croissance. La production cotonnière a d’importantes retombées économiques et financières.

Elle constitue un bénéfice consistant, d’une part pour notre pays, et d’autre part, pour la majeure partie des producteurs. Les régions cotonnières sont aussi celles qui enregistrent les meilleurs scores dans la production des céréales en raison des "arrières effets" dus aux intrants agricoles (engrais, pesticides, herbicides, outillage agricole moderne) qui sont mis à la disposition des paysans par les sociétés cotonnières.

Un autre point qui fait de la cotonculture un facteur incontestable de développement est sa contribution à la lutte contre le chômage. En effet, les différentes sociétés recrutent et embauchent un nombre assez important de jeunes dans les usines d’égrainage pendant la période de production. Au Burkina Faso, la filière coton contribue à hauteur de 35% au PIB, et à 60% des recettes du pays. Tout cela fait du coton, encore appelé « or blanc », un facteur important de développement, même s’il faut encore d’énormes efforts dans différents domaines.

Du fonctionnement des diverses organisations paysannes de base (GPC : Groupement de production de coton) en passant par les difficultés d’écoulement des productions, l’irrégularité des cours et de la concurrence sur le marché mondial, il reste donc capital de mener une réflexion à la hauteur sur la question. Des efforts doivent être poursuivis pour l’accroissement de la production en quantité et en qualité de l’ « or blanc » en vue de conquérir le marché mondial. C’est dire donc que l’avènement du coton OGM est source d’espoir en la matière.

Voilà la fierté du commun des mortels et les honorables idées jamais égalées qui animent les teneurs de la cotonculture, des leaders d’opinion. On se glorifie en tout et partout du fait que le pays des hommes intègres soit le 1er pays africain producteur de coton, et une référence en matière de production cotonnière. Ce n’est pas la province du Tuy qui réfutera un tel honneur sans précédent. Sans la cotonculture, notre pays ne serait donc pas ce qu’il est aujourd’hui . Bon vent au coton BT !

Cotonculture rime-t-elle avec autosuffisance alimentaire ?

Cependant, tout ne semble pas rose, et on ne restera pas ainsi dans cette histoire. La prudence demeure une condition primordiale dans ce monde où tout est possible. Nos ancêtres ne nous conseillent-ils pas plus de précaution devant un plat de miel ? La cotonculture est, certes, la clé du développement, mais soyons réalistes. Le développement n’est pas une course de vitesse ni d’imitation ou de conformisme. A-t-on vraiment conscience de la catastrophe qu’est le coton, de la misère des populations rurales depuis l’avènement de l’or blanc ?

Savons-nous sincèrement l’avenir que nous réserve ce coton ? La cotonculture rend rares, voire inexistantes les cultures vivrières d’un bout à l’autre du pays. D’ailleurs, dans un pays pauvre, affamé comme le nôtre, une politique agricole ne consisterait qu’à promouvoir d’abord les cultures de subsistance pour assurer la sécurité alimentaire. Cotonculture rime-t-elle vraiment avec autosuffisance alimentaire ? Mais, hélas, tous sont pris, corrompus, et il est plus difficile de se tourner vers les céréales.

Il faut dire que le drame est encore très angoissant quand on sait que non seulement le coton détruit les cultures céréalières, mais aussi périt les autres cultures de rentes (arachide, sésame, soja ...). Chaque année, des populations (plus de la moitié du peuple burkinabè) crient famine, mais rien n’attire l’attention de personne. D’année en année, on ne fait qu’obliger d’une manière ou d’une autre les paysans à produire l’« or blanc ». Peut-être pour manger sur le dos du misérable paysan grillé sous le soleil et épuisé par le dur labeur. Sait-on ce que cela entraîne en plus des pénuries alimentaires ?

Quand des producteurs reçoivent les intrants, une bonne partie est vendue aux enchères avant même la période d’usage. Puisque ceux-ci n’ont rien à manger pour la nouvelle saison. Ce qu’ils produiront sous le double effet de l’insuffisance des intrants et de la faim sera aussi infime qu’ils ne pourront non seulement pas rembourser les dettes suscitées par l’acquisition des intrants mais aussi et surtout les entraînera dans un chaos total : où trouver à manger ?

Des troubles psychologiques chez les producteurs

C’est sans doute ce qui provoque de plus en plus, dans mon village (Est du pays, situé au pied de la falaise du Gobnangou) comme ailleurs, des troubles psychologiques chez des producteurs. Seulement, dans l’intervalle de deux ans, celui-ci a enregistré cinq fous victimes de cet or blanc. C’est dégoûtant mais c’est la réalité. Par ailleurs, le nombre de victimes des insecticides, lui aussi, s’accroît au fil des saisons.

Il n’est plus surprenant d’entendre ou de voir un paysan se suicider en buvant les insecticides, ou trouver la mort pendant ou après la pulvérisation de son champ de coton. Dans un village voisin, en plein mois de juillet, une femme a suscité le suicide de son mari en lui présentant du coton bouilli. Les femmes sont généralement plus victimes de ce fléau car elles constituent les greniers des concessions familiales. Les enfants s’exposent et ne disposent de rien.

De même, l’abus excessif de l’alcool pour produire le coton réduit considérablement l’espérance de vie d’un bon nombre de paysans et fait vieillir les jeunes paysans. Les rivalités acerbes jamais observées se multiplient de jour en jour au sein des GPC, et au revoir la solidarité et l’unité.

Consommons local

Les quelques producteurs qui arrivent à s’en sortir font face, eux, à d’autres réalités. La majeure préoccupation est de s’arracher une moto pour se faire valoir. S’acheter les céréales pour sécuriser sa famille est loin d’être le rêve de ceux-ci. Mais, finalement, à quoi sert-il de produire ou, plutôt, de préoccuper nos braves paysans à des fins vaines sans lendemain ? Remédions les choses pendant qu’il est temps. Une maison à fondation douteuse s’écroulera le plus vite possible et de la manière la plus vilaine.

Bref, la liste des conséquences désastreuses de la cotonculture ou de la politique agricole actuelle est loin d’être close. Ainsi, ce coton qui semblerait être un important facteur de développement mérite bien d’actuelles et meilleures réflexions. D’où l’importance d’actualiser les politiques agricoles pour une véritable sécurité alimentaire.

Pour revenir à la nécessité, voire l’urgence de promouvoir les cultures vivrières, il serait juste d’accroître les productions céréalières, de les stockées et de mettre en place de petites unités de transformation de ces productions. Manioc, mil, riz, sorgho, sésame disparaissent presque complètement au profit du riz asiatique. Où trouverons-nous le pouvoir d’achat pour s’en procurer ? Consommons plutôt local !

Mais, vraiment, la situation est encore plus stressante quand on pense sincèrement aux effets néfastes de cette culture qui ne sont pas limités dans le temps et dans l’espace comme d’aucuns le soutiennent, mais sont globalement nuisibles avec des répercutions à long terme. En effet, ces éléments désagréables font de plus en plus tâche d’huile sur toute l’étendue du territoire et menacent extrêmement l’environnement, le cadre de vie du genre humain. C’est dire donc qu’à l’allure où vont les choses, l’avenir des générations futures (nous jeunes et descendants) est hypothéqué.

Déjà, l’usage des intrants ne fait, en réalité, que dégrader, appauvrir le sol au fil du temps. D’ailleurs, la surexploitation des sols ou, plutôt, le gaspillage excessif et déraisonné des ressources naturelles pour la production du coton dans la plupart des régions agricoles constitue un facteur essentiel de la disparition de la faune. A l’heure actuelle, il n’est plus à démontrer que les insecticides répandus dans l’environnement sont nuisibles et font disparaître sans merci d’importants animaux et plantes.

Parmi ces animaux menacés de disparition figurent bien les abeilles qui deviennent de plus en plus rares. Et l’on n’ignore pas ce que vaut ce phénomène quand on sait le poids de la filière miel sauvage dans l’économie. Ces insectes s’en vont au double effet des insecticides et de la rareté des champs de céréales pour extraire le sucre. Du côté des plantes, le karitier, par exemple, est coupé, jeté au feu ardent lors du défrichage d’un nouveau champ de coton.

Dans la réalité des choses, pour mieux produire l’or blanc, les producteurs sont tenus de changer chaque année ou chaque deux ans leurs champs de coton au profit de terres neuves. Ce qui fait accroître considérablement dans le laps de temps la destruction de la brousse : la désertification provoquée ou volontaire. Toujours dans mon village, cette recherche de terres sans cesse renouvelée provoque des querelles entre les producteurs et les fait immigrer, entraînant derrière elle un grand cortège de fléaux sociaux.

La jeunesse s’inquiète

Dans tout ce remue-ménage sans lendemain, la jeunesse s’inquiète et se meurt de son avenir. Aura-t-elle la moindre portion de bonne terre pour ensemencer son grain de sorgho ? Il faut donc reconnaître à juste titre que depuis l’avènement de l’or blanc (d’ailleurs, l’or n’a jamais rien suscité d’agréable depuis la nuit des temps ; il ne provoque que des guerres, conflits, maux...) dans notre pays, la destruction abusive et complète de la nature va bon train. Les ressources naturelles dont disposaient bon nombre de localités périssent innocemment. Des sols cultivables aux espèces animales et végétales, les choses ne vont que de mal en pis. Tout ou presque tout a disparu, au grand bonheur d’une minorité, et au grand malheur de la majorité.

Mais, pourquoi, en dépit de la triste actualité de ce phénomène, un tel silence ? Peut-être que si les ténors de cette politique font de la question un tabou, c’est parce qu’ils ont déjà leur pain et le beurrent dans celle-ci, ou encore qu’ils se taillent la part du lion dans les retombées financières. On construit, diffuse des chiffres imaginaires et flatteurs pour mieux corrompre et racheter la conscience sociale pour un meilleur profit, en d’autres termes, pour mieux manger.

Pendant ce temps, les pauvres paysans crient et meurent de faim, la nature fait ses adieux et l’avenir des jeunes se trouve handicapé. A vrai dire, si l’on ne se remettait un tant soit peu à l’avenir de la jeunesse, au futur, il serait déraisonnable, voire anormale de foutre notre nature en l’air. Déjà, la jeunesse tombe en syncope du manque d’emploi. Que serait donc la teneur du chômage si l’agriculture venait à mourir ?

En réalité, c’est au regard de la marginalisation accrue du paysan (et même de l’agriculture), et soucieux de la sécurité alimentaire comme condition essentielle de développement et de l’avenir de la jeunesse, que s’est accru en moi ce désir ardent d’écrire non point pour dénoncer, encore moins renoncer, mais plutôt annoncer pour inviter à une certaine et réflexion certaine. La situation est si pressante qu’elle mérite bien d’être abordée le plus vite possible. C’est dire donc que cet engagement ne prendra fin que si et seulement si on se penche sur la question.

La main sur la sonnette, nous ne cesserons d’alerter qui de droit. Essentiellement dit ,ceux qui subventionnent ce coton ne sont-ils pas ceux-là qui nous vendent les intrants et qui nous ramènent notre coton en percale, popeline, velours, wax, basin pour nous le vendre plus cher. Les lois des relations nous montrent bien qu’il n’y a rien sans rien.

D. Rodrigue Gnoula Etudiant en psycho/UO

LE Pays

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Vos commentaires

  • Le 10 mai 2007 à 12:26, par AB En réponse à : > Culture du coton : Comment juguler l’insécurité alimentaire ?

    Mr Rodrigue j’ai pris connaissance de vos inquiétudes dans cette missive, mais je vois que vous voulez une chose et son contraire je m’explique. Vous avez bien dit que le coton constitue la première source de devises pour les hommes intègres, chiffres à l’appui et je suis parfaitement d’accord avec vous. Vous avez dit aussi que les grandes zones cotonnières sont aussi les grandes zones de production cérealière à cause des arrières-effets des intrants ; là encore je suis du même avis mais j’ajoute que les producteurs detourne une partie des engrais initialement d’estinés au coton sur les ceréales et cela explique aussi ce qui est dit précedemment. Au cas ou vous ne savez pas, la SOFITEX, n’eut été la difficulté qu’elle connait, donnait au producteurs de coton des intrants pour leur céréales.. Vous avez aussi dit que la culture du coton genère assez d’emplois pour nous les jeunes et j’ajoute que ce n’est pas seulement au niveau des usines mais aussi en milieu rural. Sur la base de ces éléments, je vois que vous reconnaissez les bienfaits du coton pour ton pays bien aimé.
    Vous avez parlez de beaucoup de choses mais je vais parler de ce que j’ai retenu. L’agricuture a toujours été extensif dans ton pays pour des raisons que je n’évoquerait pas parce que je suis sûr que tu les connait mieux que moi. Alors imaginons qu’on arrête aujourd’hui de produire le coton (je touche du bois car cela serait à coup sûr la catastrophe). Qu’est ce qui va se passer : Les 60% de PIB, les emplois, les arrières effets, nos pauvres parents au village qui n’ont d’autres sources de revenu que ce coton !!!!
    Je continue pour te dire que ce n’est pas la culture du coton seulement qui appauvrit le sol. Même les céréales l’appauvris et cela se passe selon une loi claire qui est est que toute plante (que ce soit le maïs, le sorgho le coton l’hévea etc) puise ces éléments nutritifs du sol et produits les graines que nous mangeons. Ce que vous mangez Mr Rodrigue vient du sol et puisque vous retirez quelque chose de ce sol, vous êtes obligez de lui apporté quelque chose en retour et ça c’est l’engrais. Dans le cas contraire vous partez sur un nouveau terrain. Je vous dit encore que cela n’est pas uniquement le fait du coton mais de tout ce qui existe comme végétal.
    La jachère, vous connaissez ? Supposons qu’il n’y ait pas de coton donc pas d’engrais (inutile de vous dire que nos producteurs n’ont pas suffisamment les moyens pour se le procurer cash) on produira du céréales pendant 2, 3, 4 ans maxi sur un sol et après il faudrait abandonner ce champs pendant 10 ans et plus pour esperer une restauration. Pendant ce temps, on arrêtera pas de produire alors il faut defricher un nouveau champ ; à ce rythmes il faut un nouveau champ chaque 2 ou 3 ans.
    Je ne te parlerait pas des recherches qui sont ménées via ses sociétés cotonnières qui profiteent aussi bien aux cotonculteurs qu’aux producteurs de céréales.
    Pous finir je vous demande de respecter la capacité intellectuelle de nos braves producteurs. Ils ont une capacité de reflexion très élévées contrairement à ce que vous pensez et ils savent ce qu’ils font ; personne n’a obligé un producteur à faire du coton au Burkina si vous en connaissez un cas faites moi savoir. Allez-y les voir et demandez leur d’arrêter la production du coton. Ils vous diront que même si on vendait le kilo de coton à 50 FCFA ils produiront. Ils n’ont pas d’autres choix parce qu’ils ont aussi besoin d’argent comme vous et moi.
    Pour me résumé, disons que je ne suis pas un fervent defenseur du coton, mais seulement j’ai les pieds sur terre. On ne peut pas vouloir une chose et son contraire et chaque chose à ses avantages et ses inconvenients et le coton ne fait pas exception à la règle.
    Il a ses cotés négatifs mais saches que grâce au coton beuacoup de gens ont tenu des millions dans leur main, quelle que chose qu’ils n’auront jamais rêvez touché toute leur vie.
    Je déplore aussi le fait que vous avez soulevé un problème sans proposé de solution. Personnellement je pense le coton et les céréales ne sont pas antagonistes donc la cohabitation coton-céréales est bien possible et même indispensable : Les agronomes vous parleront de rotation culturale coton-céréale. En plus de nos jours les recherches avancent dans le sens de l’utilisation d’insecticides de plus en plus spécifiques et de moins en moins toxiques pour l’environ, autant de choses qui méritent d’être encouragé. Pour ne pas trop vous importuner je m’arrête là en faisant abstraction de plein d’autres arguments militants en faveur du coton même s’il ya aussi des aspects négatifs.

    • Le 14 mai 2007 à 21:03, par Rodrigue D. Gnoula En réponse à : > Culture du coton : Comment juguler l’insécurité alimentaire ?

      Monsieur le brave défenseur de l « or blanc » (pas du coton je précise) ,c’est avec un grand plaisir que je salue votre détermination soutenue et vos capacités intellectuelles même si vous semblez en substance défendre des intérêts particuliers .
      Avant tout propos, je tiens à rappeler quelque chose à ceux qui pensent qu’ils ont les pieds sur terre alors que leur conscience est tachetée d’idées malveillantes donc anti-développement .Il faut en somme retenir que tout ce que j’ai dit n’est point de le fruit d’une imagination comme tu le penses. C’est la réalité qui est touchée du doigt .De même nul préjugé ne devait affecter l’esprit d’une tierce personne à une critique vaine encore moins à une fuite en avant sur le phénomène évoqué : cotonculture rime-t-elle avec sécurité alimentaire ?

      Maintenant Mr.le politicien cotonnier, je vous informe que j’ai vécu au village et que je sais ce que je dis .C’est la réalité des choses au fond et ce n’est pas pour faire plaisir ou faire mal à qui que ce soit, mais plutôt pour une réflexion constructive de notre agriculture et pour le développement de notre pays. J’ai m^me fait des enquêtes pour confirmer ou infirmer certains points de vue .Alors c’est du sérieux que moi, je parle. En fait en tant citoyen soucieux du développement de son pays, j’ai finalisé cette démarche dans cet article. Vous verrez que je n’ai pas manqué à décliner mon identité puisque j’accorde du séreux à la question et qu’il s’agit bien d’un cri de cœur humaniste. Il faudrait donc bien analyser les choses pour s’assurer que son bon sens ne s’est pas fait corrompre. D’ailleurs j’ai constaté que la compréhension ou peut-être la volonté de comprendre fait défaut .Je déplore de ce fait qu’un jeune comme moi au lieu de parler franchement de son avenir en péril, s’atèle à de vains arguments. Déjà, j’ai horreur de cette jeunesse corrompue incapable d’investigation intellectuelle en d’autres termes suiviste.

      Egalement je suis désolé de votre argumentation quand vous dites que nous voulons une chose et son contraire et nous ne proposons pas des solutions au problème posé. C’est pourquoi j’insiste toujours à ce que vous relisez attentivement et objectivement le document pour mieux comprendre. Autrement dit vous êtes entrain d’entreprendre une entreprise vaine et dépourvue de fond.
      Essentiellement dit ,il faut en toute honnêteté reconnaître qu’à l’allure que vont les choses ,la politique cotonnière actuelle est en train de plonger notre agriculture ,nos braves paysans ,notre environnement et la jeunesse dans une catastrophe énorme . Je le dis en toute conscience : on oblige les paysans à cultiver le coton non pas seulement indirectement mais ouvertement aussi. En fait puisqu’on ne veut pas promouvoir les cultures vivrières comme l devait l’être, les paysans sont contraints à un suivisme malgré eux. Inutile de vous signifier que bon nombre de producteurs cherchent à abandonner celle-ci en vain .Vous même le dites dans vos propos contradictoires .Justement, ils n’ont pas le choix puisqu’on ne leur donne le choix. Voilà encore des propos délirants quand vous dites qu’ils cultiveront le coton même si le Kilo est à 50 F. C’est vraiment déplorable de vous voir tenir de tels propos .Qu’est que cela a de bénéfique pour notre pays ? Le problème ne se résout pas en préoccupant nos paysans à une activité mais surtout il faut que celle-ci soit rentable à moyen et à long terme. C’est dommage de trouver un bon citoyen qui se masturbe l’esprit pour soutenir la marginalisation de la population rurale. Retenez en substance mon propos : face à la cotonculture sanctionnée de retombées économiques et financières, mais qui malheureusement a des effets néfastes incontestables sur la nature et qui contribue à la marginalisation de l’agriculture, du paysan avec un impact négatif sur l’avenir de la jeunesse ; que faut-il faire pour éviter une catastrophe dangereuse ? C’est là que se situe mon inquiétude. Et moi-même, j’ai suggéré un certain nombre de choses en invitant surtout les autorités concernées à se pencher sur la question pendant qu’il est temps. Il ne faut pas se fier aux avantages immédiats et apparents .A quoi cela sert-il si ce n’est qu’une minorité de paysans et de ténors cotonniers qui obtiennent les millions dont vous parlez au détriment de notre nature. Dites vous que c’est une question de volonté politique et vous verrez que la promotion des cultures vivrières et leur suprématie sur le coton, est source d’espoir pour le peuple affamé .D’abord la sécurité alimentaire. Tout en vous réitérant cher concitoyen mes sincères salutations ,je vous invite à examiner à fond mes propos et vous comprendrez mieux à moins que vous ayez des idées arrêtées ou que vous ne soyez pas réaliste.

      Rodrigue D. Gnoula Etudiant Psycho. /U.O Email : gnoulada@yahoo.fr

      • Le 22 mai 2007 à 20:14 En réponse à : > Culture du coton : Comment juguler l’insécurité alimentaire ?

        Merci bien cher compatriote.
        Nos paysans,l’aveniir de notre envirronnement et celui de la jeunesse est sombre !
        Continuons toujours a crier haut et fort un jour, nous serons entendus.
        Voyez les derniers developpement de la situation des cotonculteurs, que leur reserve comme surprise desagreable la SOFITEX et consorts ?...la reponse en fin de campagne.
        Bonne journee a vous.

        • Le 23 mai 2007 à 16:22, par Rodrigue D. Gnoula En réponse à : > Culture du coton : Comment juguler l’insécurité alimentaire ?

          Merci à vous également cher Concitoyen.Et surtout de la compréhension .Je voudrais tout de même nous inviter à ne pas de baisser les bras puisquà cette allure beaucoup de paysans vont périr ,chose qui n’est pas normale. Moi ,je suis jeune ,encore Etudiant ,et je me fais beaucoup de soucis à la population rurale.Ainsi ,il faut crier certes ,mais il faut que ceux qui sont encore dans l’illusion puissent sortir de leur torpeur et soutenir la lutte. Voila désormais la nouvelle stratégie. J’envisage sensibliser les paysans pour les mettre au courant de ma lutte .Sinon que ce n’est que pour moi le début d’un commencement .Il n’est pâs normal de manger sur le dos de nos paysans. Pourquoi les fonctionnaires o,t-ils des indemnités alors qu’on le pesense même pas à soutenir par des vivres le paysan. Encore merci .Si tu vois la chose de cette façon ,peux-tu décliner ton identité dans mon E-mail et je te ferai connaitre ce que j’organise concretement . Cordialement Rodrigue

  • Le 10 mai 2007 à 14:19, par Tianfolakankénlé En réponse à : > Culture du coton : Comment juguler l’insécurité alimentaire ?

    (Op. Citée). Mes Chers amis, le coton est en crise dans la sous région et on se refuse à voir la réalité, ni la prendre à bras le corps. On préfère des solution à la rustine pour juste fermer le trou pour un petit moment. Eh Oui ! Le coton est en pleine crise. Une crise qui affecte bon nombre de producteurs, populations et gouvernements du Sud, particulièrement en Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC). Une crise à de multiples facettes.

    CAUSES

    Surproduction

    Depuis le milieu des années 90, le secteur du coton traverse une crise de surproduction chronique : l’offre est trop abondante pour la demande. Avec pour conséquence une chute du prix mondial. A l’origine de cette crise, des causes multiples dont l’utilisation croissante d’OGM, la crise asiatique (qui diminue la demande des pays de cette région du monde) ou le développement de nouvelles surfaces cotonnières, notamment au Brésil et en Turquie. Autre facteur : les plans d’ajustement structurels (PAS) de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI). Ceux-ci imposent notamment aux pays du Sud le développement prioritaire de leurs exportations, l’idée étant de leur permettre d’obtenir de précieuses devises étrangères nécessaires à leur croissance économique. Or les économies des pays les moins développés dépendent fortement de quelques matières premières. Leur demander à tous d’en accroître l’exportation ne peut dès lors fatalement que générer des surplus sur les marchés mondiaux...

    En outre, cette crise de surproduction est accentuée par les subventions massives que les Etats-Unis, l’Union européenne et la Chine accordent à leurs producteurs partiellement en réponse à la chute des cours. En effet, dans la logique de mondialisation néo-libérale actuelle, les lois naturelles du marché sont sensées assurer d’elles-mêmes l’adaptation de l’offre à la demande : les producteurs dont les coûts de production ne sont pas suffisamment compétitifs réduisent leur production ou disparaissent. En vertu de la théorie néo-libérale, les producteurs de coton états-uniens, pour ne citer qu’eux, devraient donc logiquement disparaître au profit d’autres dont les coûts de production sont bien plus bas. Oui mais voilà : les subventions qu’ils reçoivent de leur gouvernement leur permettent de se maintenir sur le marché, augmentant ainsi "artificiellement" l’offre mondiale de coton.

    Mais en dernière instance, c’est à une absence de gestion adéquate de l’offre que la surproduction du coton doit fondamentalement son origine. Par "gestion de l’offre", on entend tout type d’instruments de régulation de l’offre par rapport à la demande, et donc de stabilisation du prix mondial entre un prix plancher et un prix plafond. Dans le cas du café, par exemple, des instruments de contrôle du prix du marché à l’échelle mondiale étaient inclus dans l’Accord International sur le Café (AIC) jusqu’en 1989. Parmi ces instruments, la fixation de quotas à l’exportation (limitant l’offre à destination des marchés mondiaux) ou le mécanisme des "stocks régulateurs" selon lequel était prélevée et stockée une partie de l’offre excédentaire en cas de surproduction, et libérée ensuite en cas de production insuffisante. Mais aujourd’hui, sous la pression du libre-échange à tout va, de tels mécanismes de régulation n’ont plus voie au chapitre.

    Dumping

    La chute vertigineuse du cours mondial du coton est d’autant plus grande que les Etats-Unis, deuxième producteur mondial après la Chine (année de référence : 2001-2002), exportent une grande part de leur production nationale, accentuant l’impact des subventions sur ce cours qu’elles poussent constamment vers le bas en déversant sur les marchés internationaux du coton à des prix défiant toute concurrence. Bref, au problème de surproduction s’ajoute celui du dumping (vente en-dessous des coûts de production) que les producteurs états-uniens sont libres de pratiquer à grande échelle.

    Il n’en reste pas moins que lorsqu’on reproche aux Etats-Unis de soutenir comme ils le font leur agriculture, ils font souvent référence aux intérêts des petites exploitations familiales de leur propre pays. Dans le cas des producteurs de coton, on pourrait donc s’attendre à ce que les subventions versées bénéficient majoritairement aux petits producteurs. Or ce sont justement les plus riches qui reçoivent l’essentiel des subventions ! Selon une étude réalisée par Oxfam International, 10% des cotonculteurs états-uniens perçoivent 73% du total des versements, 1% recueillant à lui seul un quart du total des versements, alors que plus de la moitié des plantations américaines ne reçoivent aucune subvention... (source : Oxfam International, Cultiver la pauvreté, l’impact des subventions américaines au coton sur l’Afrique, 2002).

    Libéralisation et privatisation des filières cotonnières

    A cela s’ajoute également la libéralisation du secteur du coton imposée aux pays africains par les programmes d’ajustement structurels (PAS) de la Banque Mondiale (BM) et du Fonds Monétaire International (FMI). Cette libéralisation entraîne la disparition d’un ensemble de mesures diverses de soutien qu’accordaient jusque là ces pays à leurs producteurs (accès aux intrants, mécanisme de prix garantis, etc.) et, surtout, leur interdit de subventionner de quelque manière que ce soit leur agriculture. Tout cela a pour effet de rendre ces producteurs bien plus vulnérables à l’effondrement du cours mondial et au dumping qui lui est associé, alors même que d’autres profitent de subventions massives... Jamais, peut-être, l’inégalité du commerce mondial des matières agricoles n’aura trouvé plus belle illustration.

    Dépendance à l’égard des marchés à l’exportation

    Si les pays d’AOC avaient la capacité de transformer localement leur coton en produits finis, ou celle de stocker leur production pendant une période déterminée, ils n’auraient pas à subir les incidences néfastes du marché mondial lorsque les prix n’y sont pas favorables. Mais de telles capacités nécessitent d’importants investissements auxquels ces Etats n’ont pas les moyens de procéder. Du coup, ils exportent 95% du coton qu’ils produisent. Ils n’ont pas à ce stade d’autre alternative, et c’est l’une des raisons pour lesquelles l’AOC est la région du monde où les conséquences de la chute du prix mondial sont les plus catastrophiques. La BM et le FMI ont une part de responsabilité directe à cet égard, notamment en insistant comme elles le font sur le développement de l’exportation du coton brut dans le cadre des PAS.

    Ouverture des marchés au Sud

    Dans le même temps, les institutions internationales dont l’Organisation mondiale du commerce (OMC) imposent aux pays du Sud l’ouverture de leurs frontières. En l’occurrence, toute mesure visant à protéger les marchés locaux de la concurrence étrangère est progressivement laissée de côté au nom de la sacrosainte liberté de commercer. Résultat : ces pays subissent de plein fouet le dumping de vêtements de seconde main provenant du Nord, un dumping qui constitue un obstacle de taille à l’émergence de filières de transformations locales.

    Coton transgénique

    La culture intensive du coton est très polluante : désertification des sols, dégâts sur la santé, dégradation de l’environnement, pollution de l’eau... En achetant pesticides et herbicides, les ouvriers et les agriculteurs sont victimes de la spirale de l’endettement. D’autant que l’utilisation de ces substances va croissante à mesure que se développe la résistance des parasites et mauvaises herbes à éliminer. En réponse à cette escalade, les entreprises de biotechnologie vantent les mérites du coton transgénique qu’elles s’efforcent de présenter comme l’unique solution. Pourtant, de nombreuses études remettent en cause les bénéfices supposés, autant qu’elles insistent sur les risques environnementaux et sanitaires que l’utilisation de ce coton transgénique comporte. Sans parler du coût élevé des semences génétiquement modifiées et de l’appauvrissement des producteurs qui en résulte. Car si l’ambition déclarée d’une firme comme Monsanto est de multiplier les rendements et de diminuer l’utilisation des pesticides (pour réduire leur impact sur l’environnement et limiter les coûts de production), son objectif réel est tout autre : maximaliser ses profits.

    La stratégie pour y parvenir ? La firme commence par prélever quelques semences au sein de l’immense biodiversité de semences naturelles existantes. Ensuite, elles les modifient génétiquement afin d’en devenir la propriétaire légale par le biais d’un système de brevets régulé au sein de l’OMC. Enfin, elle use de mille stratagèmes pour amener les producteurs à privilégier ces semences aux autres. Et le tour est joué : lorsque ces producteurs sont très dépendants de l’utilisation de ces semences transgéniques, l’entreprise est libre d’en augmenter les prix et d’empocher les bénéfices... Cette dépendance est totale le jour où n’existent plus d’autres semences que celles-là, ce qui constitue un risque bien réel : la large dissémination dans l’environnement de ces substances génétiquement modifiées altère et diminue en effet la biodiversité. On pourrait à cet égard parler de "semences en voie de disparition".

    CONSEQUENCES AU SUD

    Chute de revenus pour les producteurs

    Les conséquences de la chute du prix mondial du coton et du dumping des Etats-Unis sont désastreuses pour de nombreux producteurs du Sud victimes tant de la chute des cours que d’une perte de parts de marchés sous l’effet de la concurrence déloyale. C’est le cas en Inde ou au Brésil, mais aucune région du monde n’est plus gravement atteinte que l’Afrique de l’Ouest et du Centre (AOC) où plus de dix millions de personnes dépendent directement de la production cotonnière et des millions d’autres indirectement. La chute de revenus des producteurs y rend beaucoup plus problématique l’accès à la nourriture, aux soins de santé et à l’éducation. Non seulement pour les producteurs, mais également pour un bon nombre de petits commerçants locaux dont les possibilités de débouchés sont amoindries par la baisse du pouvoir d’achat des producteurs de coton.

    En ce qui concerne la spirale de l’endettement et autres conséquences négatives issues de l’utilisation de coton génétiquement modifié, c’est l’Inde qui est plus particulièrement touchée, où la culture commerciale de coton Bt (une variété de coton transgénique de Monsanto) a été autorisée en 2002. Le Burkina Faso vient quant à lui d’en autoriser la culture en juillet dernier, mais à titre purement expérimental jusqu’à présent. Il est le premier Etat d’Afrique de l’Ouest à franchir le pas.
    Déroute des économies nationales

    Ce sont également les économies nationales dans leur ensemble qui sont négativement affectées par la chute du cours mondial. A cet égard, le Brésil et l’Inde évaluent respectivement à 640 millions et 1,3 milliards de dollars le montant des pertes que les subventions à l’exportation états-uniennes leur ont fait subir au cours de l’année 2001-2002. Mais là encore, c’est bien en AOC que la crise atteint des sommets. Ces Etas sont en effet particulièrement dépendants de la production de coton : aujourd’hui, le coton représente entre 50 et 80 % des recettes d’exportation de pays comme le Mali, le Bénin, le Burkina ou le Togo, et consolide le Produit Intérieur Brut du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, du Tchad et Togo pour 5 à 10% de sa valeur (source : Enda Prospectives Dialogues Politiques, Le coton et son insertion dans les échanges internationaux, 2003). C’est dire combien une baisse du prix mondial du coton affaiblit la capacité des pays d’AOC à assurer la gestion des services publics, ou celle d’importer certains produits alimentaires de base. En outre, les devises issues de l’exportation du coton étant également essentielles à l’importation de nouvelles technologies, ce sont les perspectives de croissance économique et a fortiori de réduction de la pauvreté dans leur ensemble qui sont ainsi sapées.

    Mise en dépendance des économies du Sud

    Pour lutter efficacement contre la pauvreté et décoller économiquement, les pays du Sud doivent en dernière instance pouvoir définir elles-mêmes leurs propres politiques en matière de développement. Cette souveraineté des Etats est nécessaire en vue de répondre aux besoins spécifiques qui sont les leurs. Or aujourd’hui, tout concourt au contraire à rendre les économies des pays en voie de développement dépendantes de mécanismes économiques mondiaux inadaptés, qu’elles ne maîtrisent pas et dont elles subissent en retour les effets souvent dévastateurs. Le coton nous en fournit un bon exemple : dépendance excessive des pays d’AOC à l’égard des marchés à l’exportation, interdiction pour le Sud de protéger ses marchés locaux d’une concurrence étrangère déloyale, soumission aux intérêts privés d’une poignée de transnationales de l’agro-business, ... Au bout du compte, tous ces mécanismes privent les pays du Sud de leur potentiel de développement pourtant énorme. En témoigne par exemple l’impossibilité quasi totale pour les pays d’AOC de transformer localement leur coton en produits finis, alors même que cette transformation leur permetterait pourtant de bénéficier d’étapes à plus haute valeur ajoutée et donc plus rémunératrices. Tant que persistera cette dépendance économique, l’essor économique et social des pays du Sud restera un pur phantasme.

    ALTERNATIVES

    Les principales mesures à prendre

    -  Mettre en place des outils politiques adéquats de gestion de l’offre en vue de résoudre la crise structurelle chronique de surproduction.
    -  Interdire totalement le dumping des exportations agricoles, c’est-à-dire la vente de produits à des prix inférieurs aux coûts de production.
    -  Permettre aux pays du Sud de protéger leurs marchés agricoles des importations à bas prix qui ruinent leur agriculture.
    -  Développer des filières de transformation locale du coton en produits finis afin de réduire la dépendance excessive de nombreux Etats à l’égard des marchés à l’exportation du coton brut.
    -  Favoriser un modèle de développement au Nord qui n’hypothèque pas celui du Sud en réorientant par exemple les subventions agricoles vers des exploitations écologiquement, socialement et économiquement durables et en donnant la priorité à l’agriculture paysanne familiale plutôt qu’à l’agrobusiness.
    -  Soutenir le droit à la souveraineté alimentaire : le droit pour chaque peuple, communauté, pays, de définir sa propre politique alimentaire et agricole afin de garantir pour tous le droit à l’alimentation.

    La plainte du Brésil

    Le Brésil a introduit une plainte devant l’Organe de Règlement des Différends (ORD) de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) afin de contester la légalité des subventions états-uniennes au regard des règles en vigueur de cette institution. Cette initiative, si elle aboutit, pourrait bien constituer un levier de changement important pour de nombreux pays en développement en révélant au grand jour la profonde inégalité présidant au commerce mondial des matières agricoles. A noter que le Bénin et le Tchad se sont portés "partie tierce" dans l’initiative brésilienne.

    L’initiative des pays d’AOC à Cancún

    En raison de multiples pressions exercées entre autres par les Etats-Unis, les pays d’AOC n’ont pas jusqu’ici introduit en leurs noms propres de plainte devant l’ORD, comme le souhaitaient pourtant plusieurs organisations de producteurs. En lieu et place d’une telle procédure et en vue de la cinquième conférence ministérielle de l’OMC à Cancún (Mexique), ils ont opté pour une "soumission", officiellement déposée le 10 juin 2003 par Blaise Compaore, président du Burkina Faso, au nom de l’ensemble des pays d’AOC. Dans cette proposition de négociation, les Etats signataires (Burkina Faso, Bénin, Mali, Tchad) demandaient que soit mis en place à Cancún un "système de réduction du soutien à la production cotonnière en vue de son élimination totale", ainsi qu’une indemnisation financière en attendant cette élimination. Mais ces demandes n’ont pas été écoutées, c’est le moins que l’on puisse dire : dans le deuxième projet de Déclaration finale de la conférence, il a pour l’essentiel été simplement conseillé aux Etats d’AOC de... diversifier leur production ! De ce point de vue notamment, l’échec du sommet de Cancún n’a rien d’étonnant...

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