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Burkina Faso : L’intégrité, mythe ou réalité ?

Publié le mardi 24 avril 2007 à 08h27min

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Faut-il continuer à dire du Burkina qu’il est le "pays des hommes intègres" ? Ce lecteur, Mathieu Taonsa, en doute, au regard des maux qui assaillent notre société.

Burkina Faso signifie "Pays des hommes intègres". Celui-là même qui a rebaptisé le nom de notre pays, de Haute Volta à Burkina Faso, doit être mal à l’aise en voyant ce qui se passe dans ce pays ou de ce qu’on est en train de faire de celui-ci. De là où il est aujourd’hui, il doit être bien révolté. Je n’ai pas besoin de vous dire de qui il s’agit ; vous le savez bien comme moi et même mieux que moi.

Aujourd’hui, ce n’est plus un secret pour personne que le qualificatif d’intègre sied de moins en moins sinon plus à la situation qui prévaut dans notre pays. Si c’est un truisme de dire que la morale agonise au Burkina Faso, il faut reconnaître que les valeurs d’honnêteté, de dignité, de probité, de respect de l’autre, de partage, de solidarité, d’entraide sont foulées au pied.

La corruption, l’affairisme, le clientélisme, la gabegie, les détournements de deniers publics, l’achat de consciences, les crimes de sang et économiques, l’injustice, sont des réalités que vivent au quotidien le citoyen burkinabè. Ouagadougou offre ce triste spectacle : de luxueuses villas se dressent à coté des habitats précaires des pauvres si seulement on ne les enjoint pas de déguerpir. Les dirigeants circulent dans de grosses cylindrées tandis qu’au bord de le nos routes étroites et cabosseuses mendient des enfants des personnes nécessiteuses.

Dans les salons feutrés, les jardins soignés, les grandes salles de réunions, s’organisent des ateliers, des séminaires et autres réunions à bombance et espèces sonnantes et trébuchantes alors qu’à quelques mètres de là, des gens fouillent les dépôts d’ordures pour y trouver de quoi manger. Au Burkina Faso, la richesse et l’opulence arrogantes des uns côtoient la pauvreté et la misère insoutenables des autres. Quel paradoxe !

Les rencontres nationales et internationales, organisées à des sommes faramineuses, nous laissent perplexe car elles ne sont pas le plus souvent suivies d’effets réels sur le terrain. La classe dirigeante et ses acolytes, sous le bannière d’une démocratie que nous qualifierons de façade, s’enrichissent tandis que la grande majorité de la population croupit voire croule sous le poids de la misère. Les crimes de sang et économiques restent impunis, faisant ainsi le lit de crimes odieux et crapuleux : l’affaire des Kundé pour ne citer que ce cas très récent.

Au Burkina Faso, la dignité et la vie humaines sont banalisées, la recherche effrénée de l’argent et du gain facile y est devenue le sport favori. Pour cela, on est prêt à ôter la vie d’autrui sans état d’âme et sans crainte.

Comportements déviants au sein de la jeunesse

Dans notre pays, il faut reconnaître que les institutions telles la famille et l’école ont échoué dans leur mission d’inculcation des valeurs morales et sociales des jeunes. On remarque donc une société avec une jeunesse impolie, amorale, mal éduquée et sans repères, car les adultes qui ne sont pas exempts des mêmes critiques ne lui donnent pas le bon exemple dans leurs comportements. Les parents ont démissionné quant à l’éducation des enfants, ils consacrent de moins en moins de temps à leurs enfants sous prétextes qu’ils ont autres choses à faire. Des nos jours, les médias, les maquis et la rue ont pris la place des familles et des écoles dans l’éducation des enfants.

On assiste dès lors à une croissance exponentielle de ces débits de boissons dans la ville de Ouagadougou avec la bénédiction de nos autorités. On ne doit plus s’étonner d’observer l’émergence de comportements déviants suivants au sein de la jeunesse burkinabè : délinquance, banditisme, alcoolisme, tabagisme, consommation de drogues illicites, prostitution, viols, vols, proxénétisme, pédophilie, homosexualité, VIH/SIDA et IST, grossesses précoces et indésirées. A qui la faute ?

A cette question nous devons dire que la faute est aux parents, aux autorités politiques, aux institutions d’éducation, à la société civile, bref à la société burkinabè toute entière. Nous n’oublions surtout pas nos autorités coutumières et religieuses garantes de la transmission des valeurs sociales et morales qui semblent briller d’un silence coupable et complice de ce climat social malsain.

Nous n’avons pas la prétention de détenir la vérité car comme dit le sage "entre ta vérité et ma vérité, il y a la vérité", mais ce que nous disons n’est que le résultat d’un simple constat d’un citoyen de ce pays. A moins de regarder sans voir, d’écouter sans entendre, de toucher sans sentir, chaque citoyen burkinabè conviendra avec nous de ce constat non moins inquiétant. "Burkina Faso, pays des hommes intègres" nous semble être plus un mythe entretenu ou de la poudre aux yeux qu’une réalité vécue et partagée au quotidien par les Burkinabè. Au regard de ce qui précède, on se demande légitimement ce que sera le Burkina de demain si les choses ne changent pas de façon radicale dans le sens positif.

Nous venons donc par cet écrit, comme un cri de coeur, contribuer à une prise de conscience individuelle et collective pour un changement radical du comportement des Burkinabè afin de restituer le sens profond du nom de ce pays. Puisse le peuple burkinabè comprendre que c’est à travers son comportement responsable de tous les jours qu’il pourra construire de façon solidaire une société de progrès et d’avenir.

Mathieu TAONSA (taonsa_mathieu@yahoo.fr)

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 24 avril 2007 à 10:56, par Hermes En réponse à : > Burkina Faso : L’intégrité, mythe ou réalité ?

    C’est juste un chapelet de constat que tout le monde sait. Il y a des moments où je me demande ce que les gens veulent réellement dans ce pays. Je suis d’accord qu’on dise que les choses ne sont plus ce qu’elles étaient (et c’est le cas partout ailleurs !!!!!). Il faut aussi qu’on se rende à l’évidence que les choses ne seront plus jamais ce qu’elles étaient avant car le Burkina Faso ne saurait être un îlot au milieu de cet océan en pleine mutation. Le fond du débat actuel est comment anticiper sur les défis qui vont inéluctablement se poser à nous très bientôt. Notre gros problème au Faso et en Afrique en général c’est notre incapacité à anticiper sur les évènements. Nous ne faisons que nous plaindre dans le genre : les enfants sont ceci cela sans avoir le courage de dire qu’il y a 20 ans moins de 1% des enfants avaient accès à la télé et que la seule télé était les contes de nos parents au village. Si nous voulons des enfants plus éveillés de nos jours cela a aussi une conséquence : le modèle de société ne peut pas rester le même que celui des années 70. Réfléchissons plus sur la question au lieu de passer le temps à se plaindre. On attend un peu plus dans les écrits une analyse sérieuse et des propositions concrètes SVP........

    • Le 24 avril 2007 à 13:44, par Hope En réponse à : > Burkina Faso : L’intégrité, mythe ou réalité ?

      Désolée, c’est une analyse très sérieuse et vous auriez pu faire des propositions concrètes puisque nous sommes tous concernés.

    • Le 24 avril 2007 à 14:01, par stella tiemtoré En réponse à : > Burkina Faso : L’intégrité, mythe ou réalité ?

      je suis très heureuse ce jour de voir que des burkinabé se posent enfin des questions à mon avis vitales pour notre avenir ; merçi sincèrement à vous et aux animateurs de lefaso ..net pour leur support. je souhaite de tout coeur que des reponses soient trouvées à tous ces maux que vous décrivés si bien ;mais à qui la faute ? ont ne recoltent que ce que l’ont a semés
      le peuple burkinabé par son manque de réaction,sa passiveté,son adhésion ,sa complicité,son désintéret à la chose polique,sa peur,ses faiblesses ,ses divisions inutiles et ses querelles mesquines a légitimé lui meme les fauses déviations suivies de rectifications hybrides ayant abouties à volonté à des détournements réels de la ligne d’intégrité qu’i s’était fixé.à présent stop aux discours et place à la reflexion stratégique dans la paix, la sérénité, l’amour, la non violence ,le pardon et le respect de la vie de chaque burkinabé de quelque bord qu’il soit.nous sommes tous coupables et ensemble recherchons à nouveau le faso des burkinabé ;pour une fièreté retrouvée
      stella

      • Le 24 avril 2007 à 16:12 En réponse à : > Burkina Faso : L’intégrité, mythe ou réalité ?

        Voilà, des propositions concrètes :
        - Création d’association par quartier de lutte anti corruption où chaque membre du quartier peut relater les faits de corruption dont il est victime et une ouverture d’espace de discussion autour du sujet par quartier avec une interaction avec les quartiers des environs.
        - Ces associations de par leur nombre pourront faire pression sur les autorités afin d’avoir des cellules anti corruption dans chaque service public parce que je continue à croire que tous nos travailleurs ne sont pas corrompus ces derniers pourraient participer à ce travail.
        - Sensibilisation quotidienne en spots radio et télé sur le sujet.
        - Créer des forums de discussion sur l’abus d’alcool et de prostitution.
        - Montrer comme on le faisait avant des voleurs ou des détourneurs avérés à la télé et les faire parler en public.
        - Faire pression sur les autorités pour que les délais de délivrance des documents administratifs et les conditions de délivrance soit affichés et respectés devant chaque service public et traiter les incitateurs à la corruption comme les corrompus eux mêmes.
        - Qu’un comité ad’hoc de quartiers vérifie les activités de chaque municipalité.
        - Que les raffles de mineurs dans les débits de boisson et aux heures tardives soient quotidiennes.
        - Que les parents de victimes de crimes non élucidés se constituent en association et exigent par des sittings et marches quotidiennement jusqu’à obtenir justice.
        - Que par ce forum de discussion des gens participent en faisant des propositions etc.
        C’est par ces moyens qu’on pourra amorcer notre premier pas dans le changement des choses.

        L’auteur de la première réaction au premier article.

        • Le 25 avril 2007 à 13:31, par Kenfo En réponse à : > Burkina Faso : L’intégrité, mythe ou réalité ?

          Tout ça, c’est bien beau mais, qui seront les membres des associations de quartier ou de secteur donc vous parler ? ça sera les mêmes personnes. Dès qu’une structure est créée, les risques d’infiltrations de toutes sortes sont rélles, et les motivations des uns et des autres sont rarement les mêmes.

          Certaines de vos "propositions concrètes" ne sont pas compatibles avec le fonctionnement démocratique. (Montrer des voleurs/détourneur avérés à la Télé. ) De quelle télé s’agit-il ?. Là encore, c’est les faibles qui risquent encore d’en faire les frais. Aimeriez-vous qu’on montre votre parent, votre amis, à la télé dans ces circonstances-là ?. Les choses ne sont pas si simple, et on risque de remplacer le choléra par la famine, avec certaines "propositions concètes".
          Le monde est ce qu’il est, avec nous ou sans nous. L’important est d’être différent, en gardant son BURKIDI, sa dignité, dans une sociéte burkidicide, du pied à la tête. Ceci dit, il faut mieux garder un STOP qu’on ne respecte pas toujours, au lieu de l’ôter. Il joue néanmoins son rôle, et permet de sanctionner les contrevenants... Au Burkina Faso, tout le monde n’est pas pourris.

          Pour cette "minorité souffrante", il faut garder la tête haute, malgré tout,....et surtout, faire partie de leur nombre, souvent en silence... La précision phénoménale du bras de l’Univers finit par atteindre chaque fils/filles d’Adam, pour frapper ou pour caresser....

          Kenfo

          • Le 26 avril 2007 à 23:10 En réponse à : > Burkina Faso : L’intégrité, mythe ou réalité ?

            On a dit que Thomas Sankara n’était bon. D’autres sont venus montrer ce que ca veut dire etre integres dans ce monde, alors qu’on ne se plaigne donc pas. Chaque peuple merite ses dirigeants ; si les gens laissent faire, c’est parce qu’ils le veulent, donc on a qu’a se prendre en charge et creer la societe et les comportements que nous voulons vivre et voir vivre par nos enfants. C’est tout simple. Quand des voyous font semblant d’avoir une femme enceinte en train d’accoucher et que quelqu’un s’arrete pour aider et la transporter à l’hopital parce qu’il sait ce que ca veut accoucher et par la suite ceux qu’elle voulait aider ne sont que des voyous qui ont utilisé ce stratageme pour lui voler son argent et le reste, c’est parce qu’ils savent que l’etat est defaillant et fait plus son travail. A l’époque des CDR ils n’oseraient pas adopter ce genre de comportement. On veillait a un minimum de moralité, on retait humain et on considerait d’aord l’etre humain et non pas l’argent roi. Aujourd’hui tout ce compte dans la vie, ce n’est plus la vie, c’et le dieu argent liguidi wari.
            mahdou

            • Le 27 avril 2007 à 11:36, par kenfo En réponse à : > Burkina Faso : L’intégrité, mythe ou réalité ?

              Les CDR aussi n’étaient pas tous des anges aux ailes coîncées... on se rappelle bien. SVP, chercher un autre exemple...

              Kenfo

              • Le 1er mai 2007 à 20:43, par Emilie de France En réponse à : > Burkina Faso : L’intégrité, mythe ou réalité ?

                Commençons par établir 4 grands constats 1-La personnalité de l’individu est constituée par ce qu’il vit pendant son enfance, principalement de la qualité de la relation qui le lie à ses parents et de l’amour qu’il reçoit de ceux-ci. 2-les parents sont et restent les 1ers et seuls vrais modèles pour l’enfant. 3-En Afrique, l’usage de la violence dans l’éducation de l’enfant est très répandu : 90% des enfants sont battus à la maison et 97% à l’école. 4-les parents aiment leurs enfants, mais ayant été eux-mêmes battus dans leur enfance, ils reproduisent cette éducation violente à leurs propres enfants. Ensuite comment l’Africain est éduqué et ses conséquences LES EFFETS NEFASTES DE L’EDUCATION PAR LA VIOLENCE La violence pratiquée par des parents pour le bien de leur enfant, lui enseigne principalement que la violence est normale sur ceux qu’on aime, et donc qu’elle est encore plus normale celui que l’on n’aime pas. En fait les parents enseignent à l’enfant la normalité de la violence. Cette violence enseigne aussi à l’enfant : -la soumission, la peur, la crainte des parents, de l’adulte -la normalité de l’injustice, le non respect du plus petit, du plus faible -la normalité de l’hypocrisie, du mensonge, de la dissimulation -la priorité de l’apparence que l’on donne par rapport à la réalité de ce que l’on est Cette violence limite le développement de valeurs essentielles telles que : -sa propre personnalité, le sens des responsabilités, l’esprit d’initiative, -l’imagination, la créativité, l’envie de se « battre » et de s’en sortir soi-même Cette violence va aussi favoriser un grand besoin de revanche, de compensation : l’hypertrophie de l’ego (le MOI qui a été nié dans l’enfance, occupe maintenant toute la place), mais aussi l’orgueil, le besoin de domination et de pouvoir sur l’autre, la vanité, le matérialisme, l’accaparement... CE SONT LA LES VERITABLES MAUX DE L’AFRIQUE Parce que dans ces conditions l’altruisme, le sens du partage est très difficile. Enfin comment sauver l’Afrique de tout cela ? En fait quand on assez grand pour faire un enfant, on n’acquiert pas aussi la maturité pour l’éduquer. C’est pourquoi il existe une ONG pour l’instant basée au Cameroun qui s’appelle EMIDA (Education au Mieux-être de l’Individu et le Développement de l’Afrique) qui forme les parents à leur rôle de parent. La nouvelle relation parent/enfant enseigné par EMIDA est fondée sur trois éléments principaux : l’Amour témoigné, le dialogue et le respect réciproque. Ensemble ces 3 éléments sont la base de la relation et de la pédagogie qui favorisent une vie familiale heureuse et équilibrée. -L’AMOUR TEMOIGNE : les parents vont témoigner à l’enfant combien ils l’aiment et ont besoin de lui, caresses, gestes tendres, mais pardessus tout la disponibilité à l’enfant ; Ces témoignages d’amour créent et maintiennent sa confiance dans ses parents, il aura toujours besoin, il aura toujours besoin de ces marques d’amour qui ne doivent pas cesser quand l’enfant marche et grandit -LE DIALOGUE : un dialogue continu est la garantie d’une bonne relation parent/enfant. Pour dialoguer avec l’enfant, le parent doit apprendre l’écoute et favoriser la parole de l’enfant car p^lus faible et sous l’autorité de l’adulte, l’enfant a de la peine à se faire comprendre. -LE RESPECT RECIPROQUE : si l’enfant se sent respecté, il va naturellement respecter ses parents et les autres en général. JE METS TOUT LE MONDE A DEFI DE ME TROUVER UN SEUL PROBLEME EN AFRIQUE QUI NE TROUVE PAS SA SOLUTION DANS L’EDUCATION ? Parce que je serai un chef d’Etat Africain que je prendrai même dans le temps de travail de tout le monde pour former les parents à leur rôle de parent. On arrêterait le travail pendant une heure 3 fois par semaine pour permettre aux formateurs de faire le tour. On organiserait des formations dans le zones rurales, à la télévision, on utiliserait tous les moyens de communication possible. Au bout de 10 ans on aura une nouvelle espèce d’Africains qui va remplacer progressivement la vieille garde.

                • Le 2 mai 2007 à 10:44, par Kenfo En réponse à : > Burkina Faso : L’intégrité, mythe ou réalité ?

                  L’education est certes un lévier important dans tout processus de changement de comportement. Mais, même avec les meilleurs programmes éducatifs, il ya toujours un ou deux choses qui échapent : le langage et le sexe... Et un beau jour, nous serons aussi partie de la vielle garde africaine. N’est-ce pas ?

                  Kenfo

  • Le 24 avril 2007 à 11:46 En réponse à : > Burkina Faso : L’intégrité, mythe ou réalité ?

    Constat pertinent !
    Mais à qui la faute ? Vous dites société civile ? Pour se constituer en association au Burkina Faso, sans dessous de table, le délai pour l’obtention du récépissé de reconnaissance peut aller se faire voir...
    Que dire quand les chefs traditionnels garants de nos valeurs ne connaissent plus que les avantages de leur statut mais pas les devoirs ?
    Que dire quand des églises fontionnent selon le mercantilisme américain ?(Pasteur ou prêtre en BM, paiement de droit d’adhésion à un groupe de prière, reversement de 10% de son revenu etc. ).
    Quand certains imams burkinabé de par leur vestimentaire se confondent à un roi d’arabie ?
    Pédophilie ? Demandez au petites filles de quatorze et seize ans qu’on rencontre dans la rue dont une boîte d’allumette contiendrait leur jupe ou robe qui sont leurs "gars" ?Comme on le dit à Ouaga.
    Le Burkina Faso vit de l’aide extérieure par des dettes contractées et des subventions. Quand je dis le Burkina vit, je veux dire que ceux qui se la coulent douce trouvent là leurs ressources. Ils ont donc intérêt à ce que ce pays ne bouge pas. Deuxième pays du monde. Attention ! En commençant par la queue ! Burkina Faso pays pauvre, pays enclavé et sec, pays à taux de Sida élevé, pays de misère, pays d’enfants de rue, de mendiants etc... voilà des expressions qui payent bien et nos dirigeants tiennent beaucoup à ces appelations sources de financement qui remplissent bien leurs poches et qui contribuent à détourner l’esprit des garants de nos valeurs.
    Si notre intégrité fout le camp c’est parce que l’effet de snobisme à pris le dessus. Quand aux jeunes, pourquoi je vais continuer à pousser une barrique d’eau dans le quartier à faire du porte en porte et à gagner des misères si je peux aider le gourou du quartier à se taper les petites filles mignonnes moyennant "un char", la bouffe gratuite et un portable. Sans compter le pourcentage que la "nenette" me reverse. Je ne transpire plus au soleil, ma peau devient luisante et mon vocabulaire change. Je passe du "Benga" à "Atchéqué poisson". Et Boukary mon ancien collègue vendeur d’eau voit que j’ai percé, et comme je ne suis pas égoïste je lui file mon plan, mais attention il bosse pour moi. Ce n’est plus moi qui avale la poussière pour aller remorquer la nana, mais c’est Boukary. Moi je ne fais que téléphoner assis à l’ombre avec une flag bien fraîche. Et voilà, un jour Boukary finira par "percé" lui aussi.
    Mon ami, voilà un bref scénario d’un exemple des faits qui minent malheureusement notre cher pays. Gain facile et tous les moyens sont bons. L’essentiel c’est de paraître comme l’autre qui a percé.
    Quand tous les burkinabé sauront lire et écrire et connaîtront leur droits et devoirs puisque malheureusement notre mode de vie est calqué sur le système occidental il n’y a que par ces moyens que notre intégrité qui bat des ailes va reprendre du souffle.
    Mais pour finir sur du positif, il y a encore des gens comme vous qui attirent l’attention sur ce problème, sans aussi généraliser on a encore des imams, prêtres et pasteurs intègres et de vaillants burkinabé qui gagnent leur vie à la sueur de leur front et honnêtement. A ceux là je dis du courage et battons nous sur tous les fronts pour honorer ce nom Burkina Faso qui sied bien à ce beau pays que nos ancêtres nous ont laissé.
    A chaque Burkindi, à bon entendeur, salut !

  • Le 25 avril 2007 à 12:58, par Sié En réponse à : > Burkina Faso : L’intégrité, mythe ou réalité ?

    Burkina Faso : ses faux politiciens, son administration corrompue, ses fausses go, ses libres penseurs, ses braves paysans, ses mesquins et autres méchants, .... Tu mérites mieux !

  • Le 27 avril 2007 à 15:32, par Un burkina-bê En réponse à : > Burkina Faso : L’intégrité, mythe ou réalité ?

    Les problèmes qui minent notre pays en ce moment se trouvent dans notre nature intrinsèque et dans la "batardisation" de nos traditions amorcée par les occidentaux depuis des siècles. En effet, ces gens ont su comment exploiter les failles de nos cultures pour nous dresser les uns contre les autres et aussi pour y semer les graines de la déchéance. Hélas,... mille fois hélas..., ce que nous vivons aujourd’hui ne sont que les premières conséquences visibles du processus si nous n’effectuons pas un sursaut salvateur.

    Mais comment en effet ? Quand les uns mangent et les autres qui ne font que regarder ne réagissent pas alors qu’ils y ont droit ?

    Il semble que l’être humain soit égoïste et que l’homme soit un loup pour son prochain.

    Il semble qu’il existe en ce moment un processus dit démocratique au Burkina et qu’il y existe au moins un parti politique digne et soucieux du Faso d’aujourd’hui et de demain... Ce parti politique a toujours choisi le camp de l’Honneur et du Progrès. Suivez mon regard...
    - Adhérons massivement à ce parti politique ;
    - Faisons valoir nos droits de manière pacifique ;
    - Respectons surtout nos devoirs ;
    - Faisons vibrer la fibre du patriotisme aussi bien à l’échelle individuelle que collective ;
    - Evitons le fatalisme ;
    - Evitons la naïveté prêchée par certaines religions, ou du moins certains religieux et chefs coutumiers ;
    - Osons dire Non quand c’est utile ou nécessaire ;
    - N’assimilons pas les besoins de notre Peuple a nos envies personnelles ;
    - Acceptons d’être amputé purement et simplement quand une partie de nous est source de gangrène ;...
    - Apprenons de nouveau à être intègre d’abord avec nous même car seul le travail honnête est libérateur ; tout le reste n’est que mensonge et déchéance...
    - Pour les "mogho puissants", apprenez à être un peu plus intelligents et soucieux de votre peuple que les singes de nos forêts car eux au moins savent protéger leur groupe dont ils sont les males dominants.

    Pour finir je dirai en guise d’alerte : La Révolution est l’œuvre des idéalistes ; elle est éventuellement récupérée par des opportunistes et poursuivi par des criminels. On peut parler alors de tyrannie. En Afrique cette tyrannie s’habille progressivement du manteau de la « démocratie... » que les éternels donneurs de leçons made in europe qualifient de « participative » ; mais en réalité il s’agit d’une « médiocratie dramatique » au gout de sang d’innocents.

  • Le 27 avril 2007 à 22:57 En réponse à : > Burkina Faso : L’intégrité, mythe ou réalité ?

    Nous la génération qui a assisté à ce combat pour la liberté, qui a assisté à l’avènement du grand nom africain de ce pays ne peut que être révolté en voyant la corruption et tout ces maux dérivés de l’impérialisme. Nous ne pouvons pas comprendre que ces dignes fils du Faso qui ont lutter pour la liberté et le changement hier et qui nous gouvernent aujourd’hui nous assistes impuissant et ne font rien pour mettre fin à ce retour en arrière.

  • Le 1er mai 2007 à 16:15, par Vincent En réponse à : > Burkina Faso : L’intégrité, mythe ou réalité ?

    Cet article m’a beaucoup interpellé. Il est vrai que l’étiquette "Pays des hommes intègres" ne correspond plus du tout à ce que sont devenus ces hommes et ses femmes. Ici en France, les Burkinabés exilés donnent une bien piêtre image de leur intégrité. En effet, beaucoup de soit disant musiciens se sont expatriés en France à grand coup de mensonges et de complots pour obtenir des cartes de résidents en France. Depuis leur arrivée sur le territoire autour d’eux ne règnent que le mensonge et le profit. Le pire d’entre eux réside à Bordeaux, il s’appelle Moussa Koné, originaire de Bobo Dioulasso qui se fait passé pour un "griot" mais qui est en fait un grand ambitieux venu en France pour son ascention sociale. Il a obtenu sa nationalité française après avoir marié une française à qui il a fait un enfant. Durant toutes ses années après multiples retours au pays, il a également contracté plusieurs marriages au pays et a enfanté plusieurs femmes au Burkina Faso. En France, il vit de l’argent de ses maîtresses, après quelques "je t’aime" et quelques promesses de mariage, ces dernières sont prêtes à tout pour l’aider par amour (malheureuses femmes trop nombreuses et innocentes à tomber entre ses griffes), il trahit, il ment, il escroque tout ceux et celles qu’il cotoie et quand il rentre au Burkina Faso les poches remplies de l’argent des Français et Françaises qu’il a escroqué il est le Roi (parce qu’il a l’argent, qu’il vit en France et qu’il distribue à tout vent l’argent volé aux Français). Qu’est devenu ce peuple ? L’argent a-t-il corrompu les Burkinabés au profit de leurs coeurs ? Au jour d’aujourd’hui, l’argent pardonne tous les crimes. Les mères prostituent leurs filles aux "blancs" de passage, les jeunes hommes traquent la "blanche" afin d’obtenir un visa pour la France... et une fois leur ambition réalisé : être en France, ils nous piétiennent, nous insultent, nous volent et nous trahissent et quand ils rentrent au pays ils sont vénérés comme des Dieu car ils ont fait fortune en Europe ! C’est une honte et un désohonneur pour ce pays des "hommes intègres". Il est vrai, qu’ici en France, l’image que ces expatriés revoient du Burkina Faso n’est pas très valorisante. Maintenant, on se méfie, on ne croit plus à leurs mensonges et comme le proverbe le dit "On peut trahir mille personnes une fois, mais on ne peut pas trahir une personne mille fois", alors le monde est vaste, et il faudra bientôt que vos compatriotes s’exhilent dans une autre pays car ici ils l’ont gâté et corrompu... ils ont perdu leurs coeurs au profit de leur oportunisme et rien de les arrêtera dans leurs mensonges, leurs trahisons et leurs complots, mais aujourd’hui ils sont démasqués et les temps seront dûr pour les nouveaux arrivants à cause de l’afflux massif de ses mauvais garçons et filles (soit-disant fils et filles de griots) mais qui se sont avérés être de vrais escrots ! Nous espérons tous ici que tous les burkinabés ne sont pas comme ceux que nous cotoyons ici, nous avons qu’ils ne sont pas repésentatifs de toute la population du Burkina Faso, mais les musiciens, les danseuses et autres "artistes" avec leurs "dread locks" sont aujourd’hui la honte de votre pays et pourtant ils vous représentent ici en Occident !!! Dans l’espoir qu’un vent nouveau de justice souffle sur ce monde, nous sommes avec vous les rescapés du pays des "hommes intègres".

    Un lecteur de Bordeaux, France

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