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Des protocoles à tout vent

Publié le vendredi 19 janvier 2007 à 06h51min

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Qui a réellement droit aux services d’un protocole au Burkina Faso ? Qui peut exercer le métier de protocole ? La direction du protocole d’Etat doit impérativement clarifier ces questions afin de donner à ce corps toutes ses lettres de noblesse. Car à force de se prêter à l’exercice d’un métier sans avoir les connaissances et les compétences requises, l’on finit par le banaliser.

Le protocole joue un rôle si important dans l’observance et le rappel des civilités et des règles de savoir-vivre qu’il est « impardonnable » d’abandonner cette profession à des plaisantins. C’est un acteur majeur de toute ouvre diplomatique. C’est un métier noble. Ministres, gouverneurs, hauts-commissaires, préfets et maires... doivent se rendre à l’évidence qu’un protocole n’est ni un assistant, ni un chargé de relations publiques, encore moins un garçon de course. Ne devient pas protocole qui veut. Autant il faut clarifier les autorités devant bénéficier des services d’un protocole, autant celui qui doit l’exercer a le devoir et l’obligation de respecter les règles en la matière.

Le mot « protocole » est à toutes les lettres pendant les cérémonies où le besoin ne se fait parfois pas sentir : mariages, inaugurations, événements sportifs... Dans un accoutrement digne d’un épouvantail et avec des attitudes « moyenâgeuses », des individus se font passer pour des protocoles. Au point de semer la confusion avec ceux qui en ont fait un sacerdoce et exercent ce métier au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale. A qui la faute ? Les créateurs de cette race spontanée de protocoles demeurent au premier plan, les autorités administratives elles-mêmes, surtout dans les provinces.

Dès leur nomination, hauts-commissaires et voire préfets s’empressent de réquisitionner un fonctionnaire pour en faire leur protocole. Soit c’est l’autorité qui ne sait pas les fonctions d’un protocole, soit c’est ce dernier qui ignore tout de ce métier, surtout de son importance. Au besoin, il appartient à l’autorité de faire former son agent « improvisé protocole » par les structures compétentes. La profession de protocole doit être valorisée.

Que le premier magistrat d’une région ou d’une province s’attache les services d’un protocole, cela peut se comprendre. Mais que des préfets, en majorité des enseignants, s’entourent d’un ancien collègue pour gérer leurs angoisses lors des cérémonies, c’est scandaleux dans un pays où le taux de scolarisation reste l’un des plus faibles au monde. Même si une telle réquisition arrange les fonctionnaires qui ne veulent pas exercer le métier pour lequel ils ont été recrutés.

Jolivet Emmaüs

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 19 janvier 2007 à 10:56 En réponse à : > Des protocoles à tout vent

    La gabégie n’est pas seulement à ce niveau. Ne s’improvise pas protocole qui veut mais qui peut et qui sait. A bon entendeur salut ! Bel article, Tengsoba, Tenkodogo

  • Le 19 janvier 2007 à 16:21, par drissa En réponse à : > Des protocoles à tout vent

    Très bel article en effet qui rejoint un constat que j’ai effectivement observé. De nos jours le protocle se retrouve partout et est synonyme de garcon de course ou de serviteur. Et même au niveau de l’état ou il n’est pas rare de voir à la télévision ces madames et ces messieurs du protocole d’état jouer les ’’zouaves’’ avec des courbettes dignes de contorsionistes.

    Rien à avoir avec l’époque de la révolution ou même du Front populaire ou la fonction de responsable du protocole d’état était mieux considérée et respectée. Alors si même au niveau des instances officielles du protocole il ya probleme, peut-on vraiment s’étonner que ce métier soit banaliser à tel point qu’au Burkina pratiquement tout le monde a son protocole ?

    Je pense comme le dit l’auteur de l’article, qu’il incombe, aux premiers responsables de ce corps de mettre de l’ordre dans le domaine afin que protocole ne rime plus avec valet.

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